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WSWS : Nouvelles et analyses : Moyen-Orient

Les officiels américains responsables du « sociocide » en Irak doivent être traduits en justice

Par le comité de rédaction
29 mai 2007

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Cette semaine, le World Socialist Web Site  a publié un article de Bill Van Auken en trois parties (“The US war and occupation of Iraq — the murder of a society” [La guerre et l’occupation américaine de l’Irak : le massacre d’une société]). Cette série, rassemblant les faits et statistiques de différents organes de presse et de plusieurs études et sondages, a brossé un tableau terrifiant de la société irakienne plus de quatre ans après la guerre et l’occupation sous l’égide des Etats-Unis, qui furent elles-mêmes précédées par une décennie de sanctions aux conséquences fatales.

« Considérées dans leur ensemble, soutient l’article, les opérations américaines en Irak sont un sociocide, le meurtre délibéré et systématique d’une société entière. »

Parmi les points essentiels présentés dans l’article, on trouve :

    L’occupation américaine est responsable de la mort, du déplacement ou de la disparition de quatre à cinq millions d’Irakiens [sur une population d’environ vingt-deux millions au moment de l’invasion].

    L’Irak a connu une augmentation stupéfiante et sans précédent dans le monde de la mortalité infantile. Depuis 1990, l’année de la première guerre du Golfe, le taux a augmenté de 150 pour cent. En 2005, 122.000 enfants irakiens sont morts, la moitié d’entre eux nouveaux-nés.

    La moitié des enfants irakiens souffrent d’une forme de malnutrition, moins d’un tiers vont à l’école (comparé à cent pour cent avant mars 2003) et la guerre se traduit en milliers d’enfants orphelins et sans-abri.

    Le statut de la femme dans la société irakienne a connu un recul de plusieurs générations en conséquence de la régression sociale générale et de l’importance qu’ont pris les partis et les milices armées islamiques.

    Un rapport de Minority Rights Group International classe aujourd’hui l’Irak comme le deuxième pire pays au monde quant au traitement des peuples minoritaires, devant la Somalie, mais derrière le Soudan où se trouve le Darfour.

    Dix-huit des trente-quatre mille médecins de l’Irak ont quitté le pays. Parmi ceux qui n’ont pas quitté le pays, deux mille ont été tués sous l’occupation américaine. Quarante pour cent de la « classe professionnelle » irakienne, qui comprend les médecins, les professeurs, les pharmaciens et autres professions universitaires, ont quitté le pays depuis 2003. Le système de l’éducation irakien, qui a déjà été un des meilleurs de la région, s’est pratiquement effondré.

     Le taux de chômage officiel en Irak se situe à 48 pour cent, mais il est estimé que le taux de chômage réel se situe plutôt aux environs de 70 pour cent. En 2006, le taux d’inflation de l’Irak, le deuxième plus élevé au monde, a grimpé jusqu’à 50 pour cent. 54 pour cent de la population survit avec moins de 1 $US par jour, 15 pour cent avec moins de 0,50 $US. Le PIB du pays a été réduit d’au moins la moitié durant les deux dernières décennies.

En somme, la rencontre des Etats-Unis avec l’Irak a été catastrophique pour la population de l’Irak, et la situation devient pire de jour en jour. Dans les milieux officiels américains, on parle de moins en moins de la « démocratie naissante » de l’Irak, qui n’a jamais été plus qu’un écran de fumée, mais on discute beaucoup plus, cyniquement, de la façon dont les intérêts des Etats-Unis dans le pays, c’est-à-dire les vastes réserves de pétrole, peuvent encore être « sécurisés ». Après avoir violé et saccagé le pays, la cabale à Washington calcule encore comment réaliser son pillage. 

Toutes les grandes institutions de la vie américaine sont complices de la guerre en Irak. En lisant « La guerre et l’occupation américaine de l’Irak : le massacre d’une société », l’une des premières choses qui nous viennent à l’esprit est que ce portrait généralisé de la vie en Irak n’est jamais présenté dans les médias de masse américains.

Le New York Times et le Washington Post ont de vastes ressources, considérablement plus que le World Socialist Web Site, mais ils ne se sont pas donné la peine d’enquêter ou de commenter sur la tragédie infligée au peuple irakien. Même chose pour le Los Angeles Times ou le Boston Globe, ou CNN, ou « ABC News » ou « CBS News », ou toute autre agence de presse importante. Toutes ces organisations ont retransmis, sans questionnement, les mensonges de l’administration Bush sur les « armes de destruction massive » et les « liens » qu’entretient l’Irak avec le terrorisme et elles sont responsables en partie de la situation actuelle. Leur silence traduit leur indifférence et leur mauvaise conscience.

L’horreur actuelle en Irak a de profondes implications non seulement pour cette nation ravagée, mais également pour la société américaine. Quelles que soient les divergences tactiques entre Bush et ses opposants démocrates, l’élite dirigeante dans son entier accepte que l’Amérique doit « réussir » dans la région. « Réussir » signifie prendre les mesures nécessaires, peu importe lesquelles, pour garantir la domination américaine des sources d’énergies du Moyen-Orient.   

La barbarie de l’occupation de l’Irak jette un voile sombre sur la vie américaine. La vie sociale, culturelle et psychologique de la population américaine est également en jeu dans cette guerre. Malgré le silence des grands médias sur la réalité irakienne, une section croissante de la population américaine a honte et est en colère envers ce qui est commis en son nom.  

A présent, cela ne trouve aucune expression dans l’arène publique. L’absence de contestation de masse ne signifie pas toutefois un acquiescement ou de la satisfaction. Les deux partis, les médias, les syndicats, et en fait tous les organismes sociaux officiels, faisant eux-mêmes « partie du problème » en Amérique, à qui la contestation pourrait-elle s’adresser ? Cela veut  simplement dire que l’inévitable explosion sociale va se faire à l’extérieur des canaux officiels.

Il est absolument critique que les individus coupables de grands crimes en Irak en soient tenus responsables. George W. Bush, Dick Cheney, Colin Powell, Donald Rumsfeld, Condoleezza Rice, Robert Gates, les dirigeants démocrates, les principaux généraux et les nababs des conglomérats médiatiques sont coupables d’avoir préparé, encouragé et commis des crimes de guerre d’une telle magnitude qu’ils ne peuvent rester impunis sans conséquences sociales et morales dévastatrices.

Comme nous l’avons expliqué précédemment, ce n’est pas une question de vengeance, mais de faire l’éducation politique de la population dans son ensemble. Il est nécessaire de mettre à nu devant la masse de gens le processus par lequel ces crimes sanglants contre une population étrangère ont été perpétrés, aussi bien que leurs véritables forces motrices géopolitiques. Ce n’est que lorsque la population comprend le caractère de telles guerres, voit à travers les mensonges de l’establishment et prend les questions politiques en main que la folie de la guerre impérialiste américaine pourra être arrêtée.

(Article original paru le 25 mai 2007)


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