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WSWS : Nouvelles et analyses : Australie

Le socialisme et la lutte contre le militarisme américain

Par Nick Beams, candidat du PES aux élections de New South Wales, Australie
9 mars 2007

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Cette allocution a été prononcée par Nick Beams, le secrétaire national du Parti de l’égalité socialiste (Australie) et membre du comité éditorial international du World Socialist Web Site lors d’assemblées électorales locales, la semaine passée à Sydney et à Newcastle. Ces assemblées ont été tenues pour lancer l’intervention du PES dans les élections de l’Etat de New South Wales en Australie et qui auront lieu le 24 mars. Beams est en  tête de la liste de15 candidats présentée par le parti à l’élection au Conseil législatif (la chambre haute).

Ma tâche ce soir sera de vous expliquer l’importance historique de la lutte contre la guerre que le PES a placée au cœur même de sa campagne électorale. Nous vivons dans une période où, littéralement, se décide le sort de l’humanité pour les décennies à venir.

Je commencerai en vous rappelant certaines des remarques faites par le vice-président américain Dick Cheney lors de sa récente visite en Australie. Dans son discours de vendredi passé, Cheney a débuté en insistant sur la signification de l’attaque terroriste du 11-Septembre.

Il a ensuite enchaîné en déclarant : « Nous connaissons maintenant la nature des croyances de notre ennemi et l’ampleur de ses ambitions. » Les Etats-Unis et ses alliés ont été selon lui confrontés à un mouvement mondial « déterminé à semer le chaos et la destruction au sein des pays civilisés ». Les terroristes, a-t-il insisté, sont en guerre contre presque tous les idéaux libéraux et « de leur point de vue, tous seraient sans pouvoir sauf eux-mêmes ». En d’autres termes, la « guerre contre le terrorisme » est menée contre un mouvement qui, en semant « chaos et destruction », tente d’établir une espèce de dictature mondiale.

Et pour être certain que le message soit bien compris, Cheney a poursuivi : « … ce sont eux, les terroristes, qui ont des ambitions impériales. Leur but dans le grand Moyen-Orient est de prendre contrôle d’un pays pour avoir une base à partir de laquelle ils pourront lancer des attaques contre les gouvernements qui refusent de satisfaire leurs demandes. Leur but ultime — et ceci ils le clament haut et fort — est d’établir un califat qui couvrirait un territoire comprenant l’Espagne, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, l’Asie du Sud et l’Indonésie. Et ça ne s’arrêtera pas là. »

Ces déclarations rappellent les divagations d’Adolf Hitler dans les années 1930. Celui-ci proclamait alors que la mission historique de l’Allemagne était de protéger la civilisation européenne contre la conspiration juive bolchevique.

Premièrement, les déclarations de Cheney sont de pures et simples sottises — des bobards pour utiliser un terme plus familier.

Ou, dans les mots utilisés par Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain Jimmy Carter, lors de sa récente comparution devant la commission sénatoriale sur les relations avec l’étranger et où il avertissait du danger d’une intervention militaire américaine dans tout le Moyen-Orient : « On se sert déjà d’un discours historique mythique pour justifier une guerre qui dure et qui peut s’étendre. Lancée sous le prétexte fallacieux d’armes de destruction massive en Irak, la guerre est maintenant redéfinie comme “la lutte idéologique décisive de notre époque”, ce qui rappelle les collisions passées avec le nazisme et le stalinisme. Dans ce contexte, l’extrémisme islamiste et al-Qaïda sont présentés comme les équivalents de la menace posée par l’Allemagne nazie et plus tard par l’Union soviétique et le 11-Septembre est l’équivalent de l’attaque de Pearl Harbour qui a amené les Etats-Unis à s’impliquer dans la Deuxième Guerre mondiale.

« Ce discours simpliste et démagogique oublie que le nazisme était basé sur la puissance militaire de l’Etat européen le plus avancé industriellement, et que le stalinisme a été non seulement capable de mobiliser les ressources de la victorieuse et militairement puissante Union soviétique, mais qu’il avait aussi un attrait mondial grâce à sa doctrine marxiste. Par opposition, la plupart des musulmans n’embrassent pas le fondamentalisme islamique; al-Qaïda est une aberration islamique isolée; la plupart des Irakiens sont impliqués dans des hostilités parce que l’occupation américaine de l’Irak a détruit l’Etat irakien; et l’Iran, quoique gagnant en influence régionale, est politiquement divisé, ainsi que faible économiquement et militairement. Soutenir que les Etats-Unis sont déjà en guerre avec une importante menace islamique dont l’Iran serait l’épicentre consiste à faire la promotion d’une prophétie dont on provoque la réalisation. »

Il est significatif que les divagations de Cheney n’aient pas été commentées du tout dans les médias de masse ou par les soi-disant critiques de la politique étrangère américaine.

Pourquoi cette question n’est-elle pas examinée sérieusement ? Attirer l’attention sur le fait que la politique centrale des Etats-Unis, la nation la plus puissante du monde, est basée sur un scénario digne d’un Adolf Hitler soulèverait beaucoup trop de questions troublantes. Tentons d’en éclaircir quelques-unes.

Tout comme un psychiatre étudie le phénomène de la folie pour essayer de découvrir la réalité dont elle est l’expression déformée, une étude des remarques de Cheney révèle peu à peu les véritables motivations de la soi-disant « guerre contre le terrorisme ».

Dans le cas d’Adolf Hitler, l’invocation du complot judéo-bolchévique servait deux objectifs de la politique étrangère nazie : d’un côté et de façon immédiate, elle servait la lutte contre les puissances impérialistes rivales Grande-Bretagne et France et à plus long terme Wall Street et Etats-Unis et de l’autre elle servait la poussée vers l’Est, la conquête de l’Union soviétique et du Lebensraum (espace vital) de l’impérialisme allemand — à partir duquel celui-ci aurait pu défier ses rivaux mondiaux.

De la même façon, la guerre contre l’extrémisme islamique, qualifiée à l’occasion d’islamofascisme par certains membres du régime Bush et ayant pour but d’empêcher l’établissement d’un nouveau califat et de défendre la civilisation occidentale, sert des intérêts bien précis de la politique étrangère de l’impérialisme américain. C’est le prétexte idéologique de la guerre sans fin pour l’établissement de la domination mondiale des Etats-Unis.

Le discours de Cheney l’a clairement exprimé. Cette guerre n’est pas, a-t-il insisté, comme les autres guerres et ne pouvait être menée selon les stratégies développées lors d’autres guerres. « Un ennemi qui opère dans l’ombre et qui perçoit le monde entier comme un champ de bataille ne peut être maîtrisé ni arrêté. Un ennemi ayant des fantasmes de martyr ne va pas entreprendre de négociations pacifiques. La seule option pour notre sécurité et notre survie est de passer à l’offensive — affronter la menace directement, patiemment et systématiquement, jusqu’à ce que l’ennemi soit détruit. »

Avant de quitter le domaine des troubles mentaux, mentionnons un autre phénomène bien connu : la projection psychologique, par laquelle les motivations et les pulsions d’un individu sont attribuées à une autre personne, c’est-à-dire, projetées ailleurs. Comme nous pouvons le voir ici, les porte-parole du militarisme américain projettent sur l’ennemi islamiste la recherche effrénée par l’impérialisme américain lui-même de la domination mondiale, dans une guerre où il ne peut y avoir de négociation, de règlement pacifique, et où la seule option est de passer à l’offensive.

La stratégie américaine au Moyen-Orient

Hors de la sphère de la psychologie, qu’en est-il ? Pour répondre à cette question, nous allons encore faire appel à Cheney. Même s’il n'a pas mentionné l'Iran dans son discours, il l’avait clairement à l’esprit tout au long de sa visite en Australie comme il ressort des interviews qu’il a accordées aux journalistes.

Questionné par un journaliste du réseau américain d’ABC à propos des progrès des négociations avec l’Iran touchant à son programme nucléaire et à d’autres questions qui y sont liées, Cheney a fait le commentaire révélateur suivant : « Bien, rappelez-vous la position géographique de l’Iran. Il est important de s’arrêter un instant, je pense, et de mettre de côté la question nucléaire, de simplement considérer ce que l’Iran représente au niveau de sa localisation géographique. Il occupe un côté complet du golfe Persique, a clairement la capacité d’influencer l’approvisionnement mondial en pétrole, près de 20 pour cent de la production mondiale passe par le détroit d’Hormuz. »

Suivons le conseil de Cheney, arrêtons-nous un instant et examinons l’ensemble du Moyen-Orient.

La carte ici présente [1], préparée en 2003, illustre la relation existant entre la position des bases américaines, des champs pétrolifères et des pipelines. La signification de l’invasion américaine en Afghanistan, l’occupation de l’Irak et les projets d’offensives contre l’Iran y apparait très clairement. Les États-Unis mènent une offensive continue afin d’établir leur domination sur la région entière et de s’assurer ainsi le contrôle des réserves de gaz naturel et de pétrole les plus importantes du monde. Ce programme n’est pas une fin en soi, mais vise à assurer la continuité de l’hégémonie mondiale américaine.

Cependant, la poursuite de cette stratégie, soulève la menace d’une nouvelle guerre mondiale.

Considérez les commentaires du président russe, Vladimir Poutine à la Conférence européenne sur la sécurité tenue à Munich le mois dernier. Poutine commença en expliquant que la structure de la conférence lui permet « d’évitez la politesse excessive et le besoin d’utiliser le langage ampoulé, agréable, mais vide de la diplomatie. » Conséquemment, il a été en mesure de « dire ce [qu’il] pense réellement à propos des problèmes de sécurité internationale ». Nous serions donc bien avisé de l’écouter.

Poutine déclara que le soi-disant monde unipolaire, basé sur un centre de puissance, un centre d’autorité et un centre décisionnel, était complètement inacceptable et continuait ainsi : « Des actions unilatérales et souvent illégitimes n’ont résolu aucun problème. De plus, elles ont causées de nouvelles tragédies humaines et créé de nouveaux centres de tensions…

« Nous assistons à un usage exagéré et quasiment illimité de la force, de la force militaire, dans les relations internationales, une force qui est en train de plonger le monde dans un abîme de conflits permanents. Il en résulte que nous n’avons pas suffisamment de force pour trouver une solution complète pour aucun de ces conflits. Trouver une solution politique devient impossible…Nous voyons un dédain toujours plus grand pour les principes de base du droit international…

« Un pays, il s’agit en tout premier lieu des Etats-Unis, a dépassé ses frontières nationales en tous points… Dans les relations internationales, nous voyons de plus en plus le désir de résoudre un problème donné en fonction de soi-disant questions de commodité politique et en se basant sur le climat politique actuel… Et, naturellement, cela est extrêmement dangereux. Il en résulte que plus personne ne se sent à l’abri… Parce que plus personne ne peut voir la loi internationale comme un rempart les protégeant. Bien sûr qu’une telle politique nourrit la course aux armements. »

Il n’y a rien de bien surprenant dans l’analyse de Poutine. Il ne fait que tirer les conclusions de l’unilatéralisme des Etats-Unis. Dans une situation où les lois ne sont pas respectées, où c’est la force qui règne, chacun doit recourir aux armes pour défendre ses intérêts. Toutefois, à un moment donné, cela doit conduire à une confrontation entre les principales puissances. Le point de vue de Poutine est sans aucun doute partagé par de nombreux hommes politiques européens même s’ils ne l’expriment pas aussi ouvertement.

L’Iran n’était pas le seul sujet de préoccupation de Cheney lors de sa visite en Australie. De façon significative, il a lancé un avertissement à peine voilé à la Chine, déclarant que le récent test anti-satellite de cette dernière et son « développement militaire accéléré et continuel » ne concordent pas avec ses déclarations de « montée pacifique ». Cheney a aussi souligné l’importance de la structure de sécurité trilatérale incluant les Etats-Unis, le Japon et l’Australie, et qui, sans aucun doute possible, est dirigée contre la Chine.

Qu’y a-t-il derrière cette bellicosité croissante? Il y a de cela une quinzaine d’années Cheney avait été, suite à l’effondrement de l’Union soviétique, étroitement associé à la préparation d’une nouvelle stratégie américaine pour le vingt et unième siècle. Lui et ses collaborateurs insistaient sur le fait que la question clé était d’empêcher le développement de toute puissance ou groupe de puissances qui pourraient menacer économiquement et militairement les Etats-Unis.

Depuis, le processus de la mondialisation économique a changé la donne. Une donnée statistique montrera l’ampleur des changements. Le 7 février, le Financial Times a rapporté que l’an dernier seulement, la Chine avait ajouté quelque 102 gigawatts à son système de production énergétique. C’est l’équivalent de deux fois la capacité totale de la Californie dont l’économie, si on la prend individuellement, fait partie des dix plus importantes au monde.

La question est la suivante : les Etats-Unis, en tant que puissance capitaliste dominante, peuvent-ils accepter pacifiquement la nouvelle situation résultant des immenses changements se produisant dans la structure même de l’économie capitaliste mondiale ? Ou bien la destruction de l’ancien ordre signifie-t-elle l’éruption de nouveaux conflits et la possibilité d’une guerre mondiale ?

Les leçons de l’histoire

Le seul moyen de répondre à cette question est de l’examiner d’une façon historique. Au début du siècle dernier, il y a en fait exactement cent ans puisque c’était en 1907, l’Internationale socialiste s’était réunie pour considérer les implications de la nouvelle situation créée par ce que nous appellerions aujourd’hui la première phase de la mondialisation et qui s’était produite dans le dernier quart du dix-neuvième siècle. Auparavant, la Grande-Bretagne était la puissance capitaliste dominante, position qu’elle tenait de sa suprématie économique. Mais, la situation avait changé. Sur le continent européen, de nouvelles puissances s’étaient développées, notamment l’Allemagne. A l’Est, le Japon se développait et, à l’Ouest, c’étaient les Etats-Unis.

Le vieil équilibre s’était effondré et une série d’incidents indiquaient une montée des conflits entre les grandes puissances. Il était impossible, faisait remarquer la résolution du Congrès en 1907, de séparer la lutte contre le militarisme de la lutte pour le socialisme, car les guerres entre les Etats capitalistes étaient le résultat de la lutte pour les marchés et les profits. Si la guerre se déclenchait, il serait nécessaire d’utiliser la crise qui en résulterait pour soulever les masses et accélérer ainsi la chute du régime capitaliste.

Durant cette même période, les questions de guerre et de paix étaient aussi examinées dans les profondeurs du ministère des Affaires étrangères britannique. L’une des principales préoccupations de la bourgeoisie britannique était la montée rapide de l’Allemagne et ses efforts pour acquérir « une place au soleil ». Quelles étaient les implications de ce développement pour la Grande-Bretagne et son empire ? L’Allemagne insistait pour dire que l’augmentation de son influence mondiale n’avait que des visées pacifiques, mais comment la Grande-Bretagne pouvait-elle en être sûre.

Finalement, selon un haut représentant du ministère des Affaires étrangères, Eyre Crow, qui avait préparé un important rapport pour ses maîtres du gouvernement britannique en 1907, les intentions importaient peu. Cela ne changeait pas grand-chose, du point de vue de la Grande-Bretagne, écrivait-il, que l’Allemagne soit décidée à étendre son pouvoir militaire ou qu’elle se préoccupe seulement de diffuser les avantages de la culture allemande par une « ascension pacifique ». En fin de compte, l’impact sur la Grande-Bretagne serait le même : cela entraînerait une diminution de sa position mondiale.

Sept ans plus tard, après une série de crises internationales, la Première Guerre mondiale fit éruption en Europe, déclenchant la pire vague de destruction de toute l’histoire de l’humanité.

La guerre ne régla rien et, deux décennies seulement après la signature du Traité de Versailles, la Deuxième Guerre mondiale était en cours. Elle se termina avec l’ascension des Etats-Unis à une position dominante qui ne pouvait plus être contestée — une domination basée sur son écrasante suprématie économique. Cette prééminence économique s’avéra, en dernière analyse, le facteur le plus important dans la stabilisation du capitalisme mondial et la mise en place d’un nouvel équilibre économique et politique après la guerre.

Lorsque nous parlons d’équilibre, cela ne doit pas être compris comme un phénomène statique. La force motrice du capitalisme est l’accumulation de profit — c’est un système qui est en soi dynamique. Ainsi, un équilibre doit être basé sur un ensemble de conditions qui permettent le développement des diverses composantes de l’ordre capitaliste mondial. Ce fut l’établissement de ces conditions, par des initiatives comme le Plan Marshall et la reconstruction d’un système financier international s’étant pratiquement effondré dans les années 1930, qui permit le boum économique d’après-guerre : la plus longue période de croissance soutenue de l’histoire du capitalisme mondial.

Cependant, ce fut cette même croissance qui modifia les relations entre les grandes puissances capitalistes.

Déjà au début des années 1970, les Etats-Unis avaient perdu l’écrasante domination économique dont ils avaient bénéficié tout juste après la guerre. Alors qu’à la fin des années 1940 le principal problème économique mondial était le manque de dollars américains dans le système financier international, à la fin des années 1960 le problème était un surplus de dollars. La situation devint critique en août 1971 lorsque le président Nixon annula la convertibilité du dollar américain en or, la garantie que les dollars pouvaient être échangés contre de l’or au taux de 35 dollars l’once.

Les vingt années suivantes furent marquées par les signes d’un déclin économique irréversible des Etats-Unis : la récession de 1982-83, la plus profonde depuis les années 1930 ; la perte de la domination américaine dans une série d’industries manufacturières ; la transformation des Etats-Unis de principal créancier en principal débiteur mondial à la fin des années 1980 ; et l’effondrement de la bourse en 1987, le plus important depuis le désastre de 1929.

L’effondrement de l’Union soviétique à la fin des années 1980 a fait remonter à la surface tous ces problèmes économiques — ou, en d’autres termes, leur a permis d’entrer dans la sphère politique. Bien sûr, ce n’est pas ainsi que cela est immédiatement apparu. L’effondrement de l’Union soviétique a été suivi d’un déluge de propagande selon lequel nous venions d’assister au triomphe du capitalisme et du marché, à la fin de l’histoire et à la transformation des Etats-Unis en superpuissance unique à l’hégémonie mondiale incontestable.

Si l’on passe en revue les quinze dernières années, on commence à voir apparaître le cours véritable des événements. Loin de signifier le triomphe du capitalisme, l’effondrement de l’Union soviétique marquait le début d’une nouvelle période de conflit entre les principales puissances. Les Etats-Unis tentèrent de plus en plus de tirer avantage de la fin de l’URSS, faisant jouer leur puissance militaire afin de surmonter la perte de leur domination économique. C’est ce qui explique la montée des agressions militaires des années 1990 : la première guerre du Golfe, l’intervention en Bosnie, la guerre contre la Serbie, la guerre contre l’Afghanistan en 2001 et ensuite l’invasion de l’Irak en 2003.

Mais c’est un processus continu auquel il n’y a pas d’issue pacifique. Une guerre soulève immédiatement la nécessité de nouvelles agressions. Le renversement du régime de Saddam Hussein en Irak a renforcé l’Iran. Il est de ce fait nécessaire non seulement de poursuivre l’occupation de l’Irak, mais de remodeler tout le Moyen-Orient, surtout par un « changement de régime » en Iran.

Comment peut-on mettre fin à cette folie ? Comment peut-on éviter que le monde ne soit plongé dans une nouvelle série de désastres ? Comment peut-on empêcher l’utilisation de l’arme nucléaire… option déjà avancée comme possible en ce qui concerne l’Iran ? Telles sont les questions qui concernent toute l’humanité en lutte.

Le premier pas à faire pour trouver la réponse consiste à tirer les leçons des expériences passées. Il est impossible de progresser avec les organisations, partis et institutions existants. Regardez l’expérience de la guerre en Irak. Les Etats-Unis s’engagent dans une guerre d’agression (commettant ainsi le même crime que celui pour lequel les dirigeants nazis ont été condamnés à Nuremberg) et les Nations unies d’adopter une résolution autorisant l’occupation. Le résultat est que les Etats-Unis engageront peut-être une guerre contre l’Iran en revendiquant la protection de la charte de l’ONU au motif que leurs forces en Irak sont attaquées par l’Iran et agissent de ce fait en légitime défense. 

Je ne vais pas passer en revue les expériences avec les partis soi-disant de gauche et travaillistes à travers le monde. Mais partout, des démocrates aux Etats-Unis, au Parti travailliste en Angleterre et en Australie, en passant par la coalition de centre-gauche en Italie et la coalition des sociaux-démocrates et des Verts en Allemagne, on voit la même chose : ils ces organisations prennent position, d’une manière ou d’une autre, en faveur des efforts de guerre.

La classe ouvrière doit adopter une nouvelle voie. C’est le message central de notre campagne électorale. Dans la prochaine période historique, elle doit entreprendre la tâche de construire un nouveau parti socialiste international qui s’emploie à mettre fin à la guerre et au militarisme par le renversement du système capitaliste et se consacre à la reconstruction de l’économie mondiale sur des bases socialistes. Tant que cette tâche n’est pas entreprise, une catastrophe confronte le monde et l’humanité. C’est en lisant et en étudiant l’analyse de notre parti, le Comité international de la Quatrième Internationale, en rejoignant ses rangs et en le construisant en tant que nouveau parti de la classe ouvrière internationale qu’on commence à entreprendre cette tâche.

Note: 
[1] Carte tirée de
The Criminalization of US Foreign Policy From the Truman Doctrine to the Neo-Conservatives par Michel Chossudovsky.

(Article original paru le 6 mars 2007)


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