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WSWS : Nouvelles et analyses : Australie

Australie : Pourquoi il faut voter pour le PES aux élections de Nouvelle-Galles du Sud

Par Nick Beams, candidat du PES
28 mars 2007

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La campagne électorale en Nouvelle-Galles du Sud a une fois de plus révélé le gouffre grandissant entre les principaux partis politiques et les préoccupations de la grande masse des travailleurs ordinaires.

Il y a quatre ans cette semaine, les Etats-Unis commençaient leur invasion de l’Irak avec le soutien total du gouvernement australien, passant outre à toutes les normes du droit international et commettant les mêmes crimes de guerre que ceux pour lesquels les nazis ont été condamnés aux procès de Nuremberg.

La décision d’envahir l’Irak représentait un tournant dans l’histoire mondiale. Elle signalait un retour au genre de militarisme et de guerres d’agression qui ont caractérisé les années 1930 et ont entraîné la Deuxième Guerre mondiale.

Dans les quatre années qui se sont écoulées depuis l’invasion, l’Irak a été transformé en un pays de cauchemar et un véritable enfer. Plus de 650 000 personnes sont mortes directement du fait de la guerre et quatre millions sont des réfugiés ou ont dû quitter leur foyer. Et alors même que le carnage continue, les Etats-Unis font de nouveaux plans pour attaquer l’Iran, un pas dans leurs efforts pour contrôler tout le Moyen-Orient et les immenses ressources pétrolières qui s’y trouvent.

Et pourtant, on n’a pas fait état de la guerre en Irak durant la campagne électorale en Nouvelle-Galles du Sud, pas plus que de l’attaque des droits démocratiques fondamentaux, de la croissance des inégalités sociales et de la dégradation des conditions sociales pour des millions de gens ordinaires.

Les principaux partis ainsi que les Verts et les démocrates ont cherché à restreindre la discussion au cadre étroit de questions soi-disant locales ou touchant l’Etat, alors que la prétendue Alliance socialiste a trotté docilement derrière, insistant pour dire que le Parti travailliste représentait le « moindre mal ».

Le Parti de l’égalité socialiste a présenté des candidats dans le but de soulever devant les travailleurs ordinaires la nécessité de rompre avec les travaillistes, les Verts et tout le cadre de la politique officielle et de construire un nouveau parti socialiste de masse de la classe ouvrière qui luttera pour la réorganisation complète de la société. Ce n’est que par le développement d’un tel mouvement politique indépendant que la lutte contre la guerre et contre l’inégalité sociale pourra être gagnée.

Etant donné que c’est là une tâche à long terme, on nous a souvent demandé quelle est notre alternative pratique pour aujourd'hui. Quelle action immédiate proposons-nous pour résoudre les problèmes urgents auxquels sont confrontées les personnes ordinaires ?

La façon même dont la question est posée est une indication des questions politiques fondamentales qui sont à résoudre.

Il existe parmi de larges couches de travailleurs et de jeunes une forte aliénation vis-à-vis de l’ensemble de l’establishment politique. Ils ont le sentiment que, alors qu’il faut que cela change, on ne peut néanmoins pas faire grand-chose. Les gens ordinaires sont impuissants. Ils n’ont pas droit à la parole et cette élection, comme les précédentes, ne changera rien.

Ces positions sont l’expression la plus nette d’une profonde crise de perspective politique. Et c’est précisément cette crise de perspective, et pas un manque d’« action », qui est à la source des problèmes politiques actuels.

Il suffit de se rappeler la période ayant mené à la guerre en Irak. Des centaines de millions de personnes à travers le monde se sont opposées aux objectifs de guerre des Etats-Unis, n’ont pas cru les mensonges sur les armes de destruction massive et ont compris que la guerre était motivée par le désir de s’emparer des ressources en pétrole du Moyen-Orient. Des dizaines de millions de personnes ont manifesté contre la guerre dans les plus grandes manifestations politiques de l’histoire.

Mais ces manifestations sont demeurées sans effet parce que la perspective qui les guidait n’allait pas au-delà de cet objectif : faire pression sur ceux qui sont au pouvoir dans le vague espoir que la pression de l’opinion publique allait forcer l’administration Bush et ses alliés à prendre un autre cours.

Les récentes élections de mi-mandat aux Etats-Unis ont soulevé les mêmes questions. Des millions de personnes ont voté contre la guerre en Irak et le militarisme du régime Bush, ce qui s’est traduit par une majorité démocrate aux deux chambres du Congrès. Mais durant les cinq mois qui ont suivi l’élection, les démocrates ont clairement montré que non seulement ils n’entreprendront rien pour mettre fin à la guerre, mais encore qu’ils soutiendront une attaque contre l’Iran.

Cette expérience se répétera sans aucun doute aux élections fédérales en Australie, prévues pour la fin de cette année. Des millions de personnes ordinaires vont exprimer leur profonde hostilité envers le gouvernement Howard. Mais l’élection d’un gouvernement travailliste ne mettra pas fin à l’appui au programme militariste américain et à la soi-disant guerre contre le terrorisme. Elle ne sera suivie que de quelques modifications du nombre de soldats : une réduction des forces stationnées en Irak contrebalancée par une augmentation du nombre de soldats en Afghanistan.

Le mouvement anti-guerre ne peut être relancé que dans la mesure où il sera basé sur la reconnaissance consciente du besoin d’agir indépendamment et contre tous les partis de l’establishment politique. Et cela exige une nouvelle perspective se fondant sur cette compréhension que, comme le militarisme des années 1930, les guerres entreprises par les Etats-Unis contre l’Irak et l’Afghanistan ne sont pas simplement le fait de l’administration Bush, mais proviennent d’une crise historique de l’ordre capitaliste. En d’autres mots, la lutte contre la guerre doit être basée sur une perspective révolutionnaire.

Dans cette campagne électorale, le Parti de l’égalité socialiste a présenté un programme clair pour répondre aux besoins pressants des travailleurs en termes de salaires décents, de santé, d’éducation et de services sociaux. Mais un tel programme ne peut être réalisé dans le cadre économique et politique actuel, où tous les besoins sociaux sont subordonnés à la maximisation du profit.

C’est pourquoi la réalisation de cette politique dépend du développement d’un mouvement politique indépendant de masse de la classe ouvrière qui aura pour objectif la prise du pouvoir et l’établissement d’un gouvernement ouvrier et qui fera en sorte que l’activité économique soit organisée pour la satisfaction non pas des profits, mais des besoins sociaux. Autrement dit, l’activité pratique immédiate la plus importante est l’éducation des travailleurs et des jeunes, développer leur compréhension de la tâche à laquelle ils font face.

Quelle est l’alternative ? Elle ne se trouve certainement pas chez les syndicats. Non seulement ces organisations ont-elles cessé d’être des organisations défendant les intérêts de la classe ouvrière, mais leurs directions ont joué le principal rôle dans les suppressions d’emplois, les diminutions de salaires et l’aggravation des conditions de travail au cours du dernier quart de siècle.

Cette transformation des syndicats est le résultat d’importants processus économiques. La mondialisation de la production a transformé l’économie mondiale au cours des trois dernières décennies et a rendu complètement anachronique le vieux programme du syndicalisme qui cherchait à obtenir des concessions pour les travailleurs à travers des luttes syndicales militantes ayant pour objectif de faire pression sur l’Etat national.

Prenons les statistiques sur le niveau des grèves menées durant les 20 dernières années. Elles montrent un déclin considérable des conflits de travail dans les divers secteurs économiques entre 1985 et 2004, allant d’une chute de 95 pour cent dans le secteur minier à une diminution de 53 pour cent dans les services d’éducation, de santé et les services communautaires. En 1985, le nombre de jours de travail perdus par année pour 1000 employés était de 223. En 2004, il n’était que de 46. La Chambre de commerce et d’industrie d’Australie (ACCI) a accueilli ce déclin en disant qu’il représentait un « changement majeur des relations de travail en Australie depuis qu’on a commencé à réformer le lieu de travail » et un signe qu’employeurs et salariés « s’étaient mis au travail ».

En fait, la diminution des arrêts de travail n’est pas le produit d’une amélioration des conditions de vie et de l’égalité sociale. Les inégalités sont plutôt à la hausse. De 1996 à 2003, la part du revenu reçue par chacun des quatre quintiles inférieurs, soit 80 pour cent de la population, a diminué. Le quintile supérieur, représentant les 20 pour cent supérieurs, a accru sa part du revenu national de 37,3 à 38,3 pour cent.

Selon un journal publié par la Société St-Vincent de Paul, une association caritative catholique, plus de 8 millions de personnes, soit environ 42 pour cent de la population, avaient un revenu disponible de moins de 21 000 dollars par année, alors que 4,5 millions d’entre eux (23 pour cent de la population) vivaient dans un ménage ayant un revenu combiné de moins de 400 dollars par semaine.

L’agence concluait que l’Australie « fonçait tout droit vers le gouffre de l’inégalité » avec le coefficient de Gini, la mesure d’inégalité couramment utilisée, passant de 0,296 en 1996-97 à 0,309 en 2002-2003.

Nonobstant les espérances de l’ACCI, la quasi-disparition du militantisme syndical ne signifie pas que la lutte de classes a cessé. Cela signifie que l’éruption inévitable de conflits de classes prendra de nouvelles formes plus explosives. Sur de nombreuses questions, la colère s’accumule, y compris la guerre en Irak, la montée du militarisme et l’intensification des attaques sur les droits démocratiques. Le profond changement de l’opinion publique sur la détention de David Hicks à Guantanamo Bay est une expression du processus qui est en cours.

D’où l’importance de la lutte pour développer la conscience socialiste, qui est au coeur de tout le travail du Parti de l’égalité socialiste. Cela ne signifie pas essayer de convaincre les travailleurs, par l’agitation et les mots d’ordre, qu’ils doivent lutter contre le capitalisme. Cette conscience socialiste découle bien plutôt d’une compréhension scientifique que les contradictions de plus en plus intenses de l’économie capitaliste mondiale, qui s’expriment par l’éruption du militarisme, de la guerre et des inégalités sociales grandissantes et par l’instabilité croissante de tout le système économique et financier, engendreront nécessairement d’énormes luttes sociales et politiques.

La question fondamentale qui déterminera l’issue de ces luttes sera le développement d’un mouvement de masse conscient et éduqué politiquement, guidé par une direction politique ayant une compréhension historique des contradictions du capitalisme et des relations sociales et politiques créées par celles-ci et capable de développer la stratégie révolutionnaire nécessaire.

L’aliénation et l’hostilité des masses face à l’establishment politique actuel, le profond mécontentement quant à l’ordre social existant, le sentiment général que quelque chose doit changer, des sentiments qui sont eux-mêmes l’expression d’un malaise historique de la société capitaliste, forment le point de départ de la lutte politique. Mais ils n’en constituent que le point de départ. Ils doivent être transformés en un mouvement socialiste de masse conscient.

C’est là la perspective du PES. Et c’est pourquoi nous lançons un appel à tous les lecteurs du WSWS de Nouvelle-Galles du Sud afin qu’ils votent pour notre parti dans cette élection. Chaque vote marque un pas important, même s’il est petit. Il s’agit du choix conscient de rejeter toute forme de politique bourgeoise et nationaliste et de se rallier à la nécessité d’une véritable alternative socialiste et internationaliste. Plus important encore, nous incitons tous les lecteurs du WSWS à étudier la politique et le programme du PES et de ses partis frères à travers le monde et d’entreprendre l’action la plus importante de toutes, celle de rejoindre nos rangs.

 (Article original paru le 23 mars 2007)

Autorisé par Nick Beams, 500A King Street, Newtown, NSW 2042 


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