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WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis

La chancelière allemande Merkel se range derrière Bush

Le président américain répète son avertissement de « Troisième Guerre mondiale »

Par Ulrich Rippert
16 novembre 2007

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Peu avant l’arrivée de la chancelière allemande Angela Merkel au ranch du président Bush à Crawford au Texas samedi dernier, George W. Bush a déclaré « Nous avons absolument besoin du soutien de l’Allemagne sur des questions comme celle de l’Iran. »

Ainsi, il n’a laissé aucun doute que la visite de la chancelière de l’Union démocrate-chrétienne, peu de temps après la visite du président français Nicolas Sarkozy à Washington, devait directement porter sur la question des menaces de guerre des Etats-Unis envers l’Iran.

Dans un entretien avec la chaîne de nouvelles allemande n-tv, Bush a affirmé de nouveau que l’Iran doit immédiatement mettre fin à son programme d’enrichissement de l’uranium et a répété ses avertissements de Troisième Guerre mondiale. « Vous savez, a-t-il dit, si vous voulez une Troisième Guerre mondiale, vous n’avez qu’à lâcher une bombe nucléaire sur Israël. » Il a ajouté que cela n’était « ni une prédiction, ni un souhait ».

Avant de quitter Berlin pour les Etats-Unis, la chancelière allemande a dit qu’elle avait « un message clair » à apporter au Texas. Elle consacrerait « toutes ses énergies à convaincre le président américain qu’il faut une solution diplomatique à la dispute avec l’Iran sur son programme nucléaire ». Le Financial Times Germany a cité Merkel disant qu’une attaque militaire « ne peut tout simplement pas avoir lieu ».

Ces mots étaient moins destinés à Washington qu’à la population allemande. Les conseillers de la chancelière ont insisté pour que Merkel garde une certaine distance avec le président américain et qu’elle ne paraisse pas s’y adapter de façon trop évidente lors de sa visite au ranch de Bush. Son voyage pourrait être perçu comme « un contrepoids » à la visite de Sarkozy, qui venait juste de terminer « une tournée de réconciliation émouvante avec embrassades dans la capitale américaine » a écrit le Spiegel Online.

Si elle agissait autrement, Merkel pourrait s’attendre à une réaction d’opposition au sein de la population allemande. Son prédécesseur au poste de chancelier, le dirigeant du Parti social-démocrate Gerhard Schröder, a été réélu en 2002 grâce à sa rhétorique contre l’administration Bush et la guerre en Irak et en voguant sur une profonde vague de sentiment anti-guerre au sein de la population allemande.

Mais la véritable attitude de la dirigeante du gouvernement allemand fut démontrée par son soutien à des sanctions plus sévères contre Téhéran. S’adressant au Berliner Zeitung, Merkel a déclaré qu’elle comptait sur « la détermination de la communauté internationale, y compris la Russie et la Chine ». Elle a ajouté que, « Si les pourparlers actuels n’aboutissent pas, l’Allemagne sera prête à imposer d’autres sanctions plus sévères. »

Dans ses remarques faites au journal, Merkel a encore une fois tenté de présenter ces sanctions comme un moyen d’en arriver à un accord. Mais cela n’est que poudre aux yeux.

Dans la chancellerie de Berlin, tous savent bien que l’accroissement des pressions économiques et politiques contre le gouvernement iranien fait partie d’une stratégie d’escalade déclenchée par les sections les plus agressives du gouvernement américain en vue d’une attaque militaire contre l’Iran. Cinq ans plus tôt, c’est précisément cette stratégie qui avait été mise de l’avant contre l’Irak.

En fait, cela fait longtemps que la chancellerie a jeté les dés. Le gouvernement berlinois souhaiterait éviter une autre escalade militaire au Moyen-Orient et il craint une conflagration incontrôlable aux conséquences inimaginables. Mais si les préparatifs américains pour une guerre contre l’Iran sont mis en branle, la chancelière et son ministre social-démocrate des Affaires étrangères s’allieront à Washington. Voilà le véritable message que Merkel voulait apporter à Crawford.

Derrière les images réconfortantes d’accolades amicales et de promenades agréables dans les bois par Merkel et Bush se cache la complicité de régimes impérialistes à la veille d’une nouvelle entreprise militaire qui aura des conséquences désastreuses.

Plusieurs raisons expliquent les changements dans la politique étrangère de Paris et de Berlin. Ce n’est pas principalement le résultat d’un changement de gouvernement dans les deux pays. C’est plutôt que la guerre en Irak et le désastre militaire et économique qu’elle a entraîné ont changé à jamais les relations entre les grandes puissances.

Depuis des mois, le gouvernement de Berlin et son entourage discutent de la meilleure façon de réagir à ce que l’ancien ministre des Affaires étrangères et chef du Parti vert, Joschka Fischer, a qualifié de « déclin des Etats-Unis causé par sa propre politique». La déclaration de Bush, répétée à maintes reprises, « Nous avons besoin des Allemands », fut notée avec satisfaction à Berlin. Le gouvernement allemand cherche encore à étendre sa sphère d’influence en tant que puissance mondiale et croit, du moins à ce point-ci, qu’il serait préférable de défendre ses propres intérêts impérialistes en tant que partenaire cadet de Washington.

La propre position de la chancelière allemande face aux relations avec Washington est en continuité avec ses politiques antérieures. Elle a totalement endossé la politique guerrière de Bush depuis le début.

Comme plusieurs autres politiciens importants de l’Europe de l’Est, Merkel fut politisée durant l’effondrement du régime stalinien. Son anti-communisme et son enthousiasme pour le capitalisme sont étroitement reliés à son attirance pour l’enrichissement éhonté de l’élite des affaires américaine et de ses ambitions à la suprématie politique mondiale.

En donnant leur appui à Bush, les gouvernements allemands et français sont complices dans la préparation d’une guerre plus étendue au Moyen-Orient qui, dans des conditions de tensions grandissantes avec la Russie et la Chine, aura des conséquences beaucoup plus graves que la guerre en Irak et qui pourrait rapidement escalader et tourner dans un conflit mondial. Dans ce contexte, les avertissements de Bush concernant une Troisième Guerre mondiale doivent pris très au sérieux.

Les poignées de mains amicales et les louanges mutuelles entre Bush et Merkel ne doivent pas être vues comme une résolution des conflits transatlantiques croissants. Les Etats-Unis, de leur côté, ont observé attentivement l’agressivité grandissante de la politique étrangère allemande.

Selon la dernière édition du mensuel Iran Report, publié par Heinrich Böll Foundation, de virulents affrontements ont pris place entre des représentants du gouvernement des Etats-Unis, de la France et de l’Allemagne quant à leurs activités économiques respectives en Iran.

Selon l’article, le ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne, Frank Walter Steinmeier du SPD, a accusé le gouvernement américain d’être hypocrite. Il a accusé le gouvernement américain d’imposer des sanctions pour freiner l’expansion de l’économie allemande dans son marché majeur qu’est l’Iran en facilitant les opérations de firmes américaines par des sociétés-écrans opérant de Dubaï.

Sous l’intitulé « L’Allemagne n’est plus le partenaire économique principal de l’Iran », l’article déclare qu’« après presque trois décennies », l’économie allemande devra céder à la Chine son rôle de partenaire économique principal de l’Iran.

Les travailleurs doivent prendre garde et tirer leurs propres conclusions. Le soutien pour la politique de guerre de Washington signifie un retour à la politique impérialiste dans sa forme la plus brutale et agressive.

Cette tendance n’est pas seulement limitée à la politique étrangère de l’Allemagne. Dans le passé, la « stabilité » dans la politique étrangère et intérieure était associée étroitement au « partenariat social » et au maintien d’un degré d’harmonie sociale en Allemagne et dans les autres pays européens. Un retour à l’impérialisme militariste signifie une nouvelle étape dans l’assaut sur les droits sociaux et démocratiques.


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