L’association des sciences humaines de
l’Université du Québec à Montréal (AFESH-UQAM), qui regroupe 5000
étudiants, a voté la semaine dernière en faveur d’une grève générale
reconductible, effective depuis le 11 février. Ce débrayage fait suite à une
première grève partielle lancée par la même association l’automne dernier
en réaction à l’assaut sur le réseau public de l’éducation.
Deux autres associations étudiantes de l'UQAM
se sont prononcées contre la grève, alors qu’une troisième sera appelée à
se prononcer prochainement sur la question, en même temps que certaines
associations présentes à d’autres universités ou cégeps. Une grève plus
large d’une journée est envisagée le 21 février pour coïncider avec une
manifestation organisée par l’Association pour une solidarité syndicale
étudiante, qui avait mené au printemps 2005 une grève générale des étudiants du
Québec.
Les assemblées générales se tiennent dans un
contexte où les attaques sur le système d’éducation s’accentuent et
où les étudiants sont largement opposés à ces attaques. En plus du dégel des
frais de scolarité annoncé l'an dernier par le gouvernement Charest, qui
représente une hausse des frais de 30 à 40 pourcent, les universités du Québec
sont en sous-financement et elles cherchent à piger l’argent à même les
poches des étudiants. Le nouveau recteur de l'UQAM, Claude Corbo, invoque un
déficit de plus de 200 millions de dollars pour justifier un plan de
redressement dont le fardeau retombera pleinement sur les étudiants et les
employés.
L’AFESH réclame « l’abolition
du plan de redressement de l’UQAM » et « un réinvestissement
massif de l’État ». Elle appelle les étudiants à
« s’opposer à la hausse des frais de scolarité » et demande
« l’instauration d’un réseau de garde public, accessible et
adapté aux besoins des parents-étudiants et étudiantes. »
Plusieurs autres universités ont augmenté les
frais dits afférents (frais technologiques, services aux étudiants, animation
sportive, etc.). Ces frais, qui s’élèvent déjà en moyenne à 538$ par an
au baccalauréat, augmenteront de 230$ à 560$ à l’Université de Montréal
pour la prochaine année. À l’Université Laval à Québec, la direction
souhaite augmenter ces frais de 50$ par année pendant dix ans même si les
étudiants de l’université ont rejeté cette mesure dans le cadre
d’un référendum.
Ces mesures pour restreindre l'accès à
l'éducation post-secondaire font partie de la politique de démantèlement des programmes
sociaux que mène la classe dirigeante pour accroître ses profits. Elles ne
peuvent être combattues par de simples gestes de contestation de la part des
étudiants: ces derniers doivent se tourner vers la population travailleuse dans
une lutte politique indépendante contre le système de profit.
C'est la perspective qu'a mise de l'avant la
branche UQAM de l'Internationale étudiante pour l'égalité sociale (IEES) dans
une déclaration accessible en ligne à l'adresse suivante: http://www.wsws.org/francais/News/2008/jan08/iees-j16.shtml.
Dans le cadre des débats organisés cette semaine à l'UQAM par les étudiants en
grève, un représentant de l'IEES fera un exposé sur le thème suivant: « La
lutte pour l'égalité sociale à travers les siècles ». L'exposé a lieu ce
jeudi 14 février à midi, au local A-2580 du pavillon Hubert-Aquin (métro Berri-UQAM).