wsws.org/francais

Visitez le site anglais du WSWS

SUR LE SITE :

Contribuez au WSWS

Nouvelles et Analyses
Luttes Ouvrières
Histoire et Culture
Correspondance
L'héritage que nous défendons

A propos du CIQI
A propos du WSWS

AUTRES LANGUES

Allemand

Français
Anglais
Espagnol
Italien

Indonésien
Russe
Turque
Tamoul

Singalais
Serbo-Croate

 

WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis

Les prix immobiliers baissent et la confiance plonge aux Etats-Unis

Par Joe Kay
31 mars 2008

Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur

Signe de la récession économique continue aux Etats-Unis, les chiffres publiés mardi montrent que les prix immobiliers et la confiance des consommateurs sont en train de baisser nettement.

L’institut privé de recherche américain Conference Board de New York a rapporté que son indice de confiance des consommateurs a chuté en mars à son niveau le plus bas de ces cinq dernières années et a atteint 64,5 par rapport à son niveau revu en février de 76,4. Le niveau était bien inférieur au niveau de 73,0 anticipé par Wall Street.

L’indice est une mesure relative, la confiance était fixée à 100 en 1985. L’indice général affiche son plus bas niveau depuis le début des années 1990, mis à part une courte période en 2003.

Le Conference Board a noté qu’il y avait eu une baisse particulièrement prononcée de l’indice mesurant la confiance escomptée à l’avenir, chutant de 58,0 à 47,9. « L’indice d’anticipation, en fait, est au plus bas depuis 35 ans (décembre 1973, 45,2), des niveaux jamais vus depuis l’embargo pétrolier et l’affaire du Watergate », a précisé un communiqué de presse.

L’effondrement de la confiance des consommateurs est le reflet des difficultés économiques croissantes de millions d’Américains qui ont été affectés par des prix à la consommation élevés, des salaires en baisse et un chômage en hausse. En février, l’emploi a régressé de 63 000 emplois, un déclin pour le deuxième mois consécutif et le pire chiffre depuis 2003.

Un facteur majeur du déclin de la confiance des consommateurs est l’atrophie continue du marché immobilier. Des prix immobiliers élevés avaient permis à beaucoup de travailleurs de maîtriser les dépenses dans une situation de stagnation économique. Avec la baisse des prix immobiliers, de nombreux propriétaires découvrent que leurs dettes dépassent la valeur de leur propriété, entraînant ainsi une recrudescence des saisies immobilières.

Les prix immobiliers américains ont enregistré une baisse substantielle en janvier, selon l’indice du Standard & Poor’s/Case-Schiller. L’indice « 20-City composite » a révélé un déclin de 10,7 pour cent, soit la chute la plus forte depuis l’instauration de l’indice en 1983.

La baisse des prix immobiliers a été la plus forte dans les villes où la bulle immobilière a été la plus prononcée, dont Las Vegas, dans le Nevada (-19,3 pour cent) ; Miami, en Floride (-19,3 pour cent) ; Phoenix, en Arizona (-18,2 pour cent) ; San Diego, en Californie (-16,7 pour cent) ; et Los Angeles, en Californie (-16,5 pour cent).

A Detroit, dans le Michigan, les prix immobiliers ont baissé de plus de 15 pour cent, reflétant le déclin économique en cours dans le centre de l’industrie automobile américaine. Le prix moyen d’une maison dans la ville de Detroit (en excluant les banlieues) a chuté de 54 pour cent par rapport à l’année dernière, selon l’association des agents immobiliers de Detroit (Board of Realtors).

Les chutes les plus importantes se sont produites dans les villes où le taux de saisies est le plus élevé. Selon un article paru dans le Wall Street Journal de mardi, les ventes par adjudication comptent pour plus de 40 pour cent de toutes les ventes dans de nombreuses villes, y compris Las Vegas et San Diego.

Parmi les villes comprises dans l’indice, seule Charlotte, en Caroline du Nord, a enregistré une hausse des prix immobiliers de 1,8 pour cent.

David Blitzer, président du comité des indices chez Standard & Poor’s, a constaté, « Malheureusement, il ne semble pas que le début de l’année 2008 marque un quelconque retournement du marché immobilier, après l’année de déclin enregistrée en 2007… Les données mensuelles montrent que chacune des divisions MSAs [Metropolitan Statistical Areas] chute régulièrement tous les mois depuis septembre 2007, ce qui correspond à cinq mois consécutifs. En plus de cela, » a-t-il précisé, « les baisses sont plus importantes avec le temps, en général, vu que 13 des 20 MSAs ont rapporté leur plus forte baisse mensuelle en janvier. »

Ceci signifie que le marché immobilier a encore beaucoup de chemin à parcourir avant que les prix ne commencent à se stabiliser. Les chiffres publiés lundi indiquent que le prix médian de maisons existantes et ayant été vendues en février a chuté de 8,2 pour cent.

Le marché immobilier a été un facteur significatif de la crise financière de Wall Street, où plusieurs grandes banques ont fortement spéculé sur des titres adossés à des créances hypothécaires.

Lundi, l’agence indépendante du budget de New York (Independent budget Office, IBO) a évalué que 20 000 personnes perdront leur emploi à Wall Street au cours des deux prochaines années. Ce chiffre qui ne tient pas compte de la récente crise de Bear Stearns, sous-estime probablement la perte d’emplois. Selon l’agence de presse, Bloomberg News, quelque 34 000 emplois du secteur financier ont été perdus rien que ces neuf derniers mois, y compris 6200 emplois chez Citigroup, 4990 chez Lehman Brothers et 2940 chez Morgan Stanley. Bear Stearns risque de perdre jusqu’à 8000 emplois en raison de la restructuration suite à son rachat par la banque JPMorgan Chase.

Il y a une semaine, dans le but d’éviter une déliquescence financière, la Réserve fédérale a soutenu la démarche de la JPMorgan Chase de racheter Bear Stearns. Dans le même temps, la Fed a annoncé une action sans précédent en ouvrant son guichet pour prêter directement de l’argent à des banques d’investissement. Auparavant seules les banques commerciales avaient le droit d’emprunter à des taux d’escompte spéciaux de la Fed.

Les banques d’investissement furent rapides à saisir l’offre de la Fed, un signe qu’elles ont de graves difficultés financières et qu’elles sont avides d’argent liquide. Près de 30 milliards de dollars ont été empruntés jusqu’à présent.

Un autre signe indicateur de la crise permanente touchant les banques d’investissement, est l’annonce faite mardi par JPMorgan Chase et UBS AG de revoir à la baisse leurs projections de gains pour Merrill Lynch. Tout comme Bear Stearns, Merrill Lynch est considérée être la principale banque d’investissement la plus exposée à l’effondrement du marché immobilier. Les analystes de JPMorgan Chase ont prédit que Merrill aurait à enregistrer 2,1 milliards de dollars supplémentaires de dépréciations liées aux « subprimes ».

(Article original paru le 26 mars 2008)


Untitled Document

Haut

Le WSWS accueille vos commentaires


Copyright 1998 - 2012
World Socialist Web Site
Tous droits réservés