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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Allemagne : Elections régionales en Hesse

Développer une alternative socialiste pour la classe ouvrière

Déclaration du Parti de l’égalité sociale allemand
20 janvier 2009

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Des élections auront lieu dimanche pour le renouvellement du parlement de Hesse. L’élection se déroule un an seulement après l’élection précédente. Entre-temps, toute tentative de formation d’un gouvernement régional viable avait échoué.

Le Parti de l’égalité sociale (Partei für soziale Gleichheit, PSG) appelle les électeurs à ne voter pour aucun des partis figurant sur la liste électorale, y compris le Parti social-démocrate allemand (SPD), les Verts et La Gauche (Die Linke). L’expérience de ces douze derniers mois a montré que le seul moyen de combattre les conséquences de la crise capitaliste internationale et les attaques du gouvernement régional de Roland Koch est de développer une véritable alternative socialiste pour la classe ouvrière.

Lors des élections régionales, en janvier 2008, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et son représentant droitier en Hesse, Roland Koch, avait subi une défaite cuisante. Le parti avait perdu 12 pour cent des voix par rapport aux élections régionales précédentes et perdu sa majorité au sein du parlement régional. Ce qui avait signifié que le CDU était incapable de former un gouvernement régional même avec l’aide de son partenaire favori, le Parti libéral démocrate (FDP) partisan du « libre marché ».

Les résultats des élections de 2008 avaient reflété un virement significatif à gauche de la population de Hesse qui ne voulait plus tolérer les attaques de Koch contre les acquis sociaux ni sa démagogie droitière.

Depuis sa prise de fonction, qui remonte à 1999 suite à une campagne xénophobe brutale, le gouvernement Koch ne cesse de perpétrer des attaques, les unes après les autres, contre le réseau de services sociaux. Il a réduit d’un milliard d’euros les programmes sociaux et poursuivi une politique de privatisation des hôpitaux, des organismes d’habitation à loyer modéré et du transport public. Au lieu de tenir sa promesse électorale d’une « éducation garantie », le gouvernement Koch a appliqué une politique qui a abouti à des classes surchargées, à une réduction du temps scolaire et à des droits d’inscription pour les étudiants. Sous le régime de Koch, 250 000 personnes en Hesse sont obligées de survivre du versement d’une allocation chômage Hartz IV de misère. Un quart des enfants habitant dans la plus grande ville de Hesse, la métropole financière de Francfort, vivent dans la pauvreté.

Toutefois, l’opposition à Koch souffre de l’absence d’une perspective politique alternative. De nombreux travailleurs avaient pensé que la seule réponse à Koch était de voter en 2008 pour le SPD et sa dirigeante en Hesse, Andrea Ypsilanti. A l’époque, notre parti, le PSG, avait mis en garde contre cette illusion. Nous écrivions dans notre manifeste électoral de 2008 : « Les programmes du SPD et du CDU sont pratiquement les mêmes. C’est ce que montre le fait qu’ils gouvernent ensemble dans une coalition au niveau fédéral. Si Andrea Ypsilanti devait remplacer le ministre président de Hesse, Roland Koch, en janvier rien ne changerait politiquement. »

Nous attirions l’attention sur les profonds changements survenus au plan international et soulignions que le capitalisme mondial ne permettait plus d’introduire la moindre réforme sociale : « La période durant laquelle il était possible d’améliorer la situation sociale sans mettre en cause le fondement de la société capitaliste est révolue depuis longtemps. Seule une réorganisation socialiste de la société peut surmonter la pauvreté, le chômage et le danger de guerre, en exploitant le vaste potentiel de la technologie moderne pour le bien-être de l’humanité en général. »

Au centre de la campagne électorale du PSG se trouvait la « construction d’un parti socialiste international qui lutte contre le danger de guerre, pour la défense des droits économiques, pour l’égalité sociale et pour l’éradication du chômage et de la pauvreté. »

Cette perspective a rencontré une résistance féroce de la part de La Gauche dont la campagne électorale dans son intégralité consistait au remplacement de Koch par Ypsilanti. Avant les élections mêmes, La Gauche avait offert ses services au SPD en se lançant à son secours avec le slogan « Koch doit partir » et en assurant Ypsilanti de son soutien dans la constitution d’une minorité gouvernementale SPD-Verts dans le Land de Hesse. La Gauche avait entretenu l’illusion qu’il était possible de convaincre le SPD de revenir à une forme de politique de réformes sociales telle qu’elle l’avait pratiquée dans les années 1970. Ce faisant, elle cherchait à empêcher les électeurs de tirer les conclusions de l’évolution droitière du SPD et de se tourner vers une perspective socialiste.

Sitôt l’élection 2008 passée, La Gauche donnait au SPD et aux Verts un blanc-seing politique. Alors même qu’il était devenu clair que le budget de Hesse accusait un déficit de 1,5 milliard d’euros et qui devait être comblé par une nouvelle série de coupes sociale, La Gauche avait maintenu sa loyauté sans faille envers Ypsilanti. Le parti était prêt à appuyer toutes les attaques sociales, tout comme il l’a fait durant ces huit dernières années en qualité de partenaire du gouvernement régional de Berlin.

Toutefois, les projets pour la constitution d’un gouvernement minoritaire SPD-Verts soutenu par La Gauche n’ont pas porté leurs fruits. En novembre, la perspective de La Gauche a fait naufrage quand quatre députés SPD de droite ont refusé de voter en faveur d’une coalition SPD-Verts tolérée par La Gauche. Les quatre députés renégats n’ont fait que raccourcir un processus qui de toute façon était inévitable. Même si Ypsilanti avait occupé le poste de ministre président du Land, il serait rapidement devenu clair que sa politique ne représentait nullement une alternative à celle de Koch.

La politique de La Gauche a cependant rempli son but dans un sens. Le chrétien-démocrate Koch, dont la carrière politique semblait finie il y a un an, peut à présent à nouveau espérer récupérer son poste et continuer à jouer un rôle politique important au niveau fédéral. L’illusion que le SPD représentait un « moindre mal » et reprendrait une politique de réformes sociales n’a servi qu’à affaiblir l’opposition contre Koch en la menant dans une impasse. Il est à présent nécessaire d’en tirer d’importantes leçons politiques.

Les élections de 2009 en Hesse se déroulent dans des conditions tout à fait différentes de celles d’il y a un an. La crise financière internationale s’est transformée dans la pire des récessions depuis les années 1930. Elle annonce une période d’attaques massives contre les conditions de vie des travailleurs de par le monde et surtout en Hesse. Le sort du constructeur automobile Opel, l’un des plus importants employeurs de la région, est incertain.

Le CDU tout comme le SPD ont réagi à la crise en opérant un plus grand virage à droite. Après des années durant lesquelles ils ont réduit les programmes sociaux en avançant l’argument que les caisses étaient vides, ils débloquent à présent des milliards d’euros pour couvrir les pertes spéculatives des grandes banques. Dans le même temps, le ministre fédéral des Finances, Peer Steinbrück (SPD), et en train de préparer de nouvelles mesures pour s’assurer que les nouvelles dettes seront à la charge de la population laborieuse.

Toutefois, La Gauche reste déterminée à soutenir le SPD. Lors de sa réunion électorale, le candidat tête de liste de La Gauche, Willi von Ooyen, a souligné que l’objectif de La Gauche était d’exercer une pression sur le SPD pour le faire virer à gauche.

Dans le même temps, le parti La Gauche lui-même s’est déplacé davantage encore vers la droite. Son président, Oscar Lafontaine, a publiquement approuvé le plan de sauvetage des banques s’élevant à plusieurs milliards d’euros et préparé par le gouvernement fédéral. Le président de La Gauche à Berlin, Klaus Lederer, s’est publiquement prononcé en faveur des bombardements israéliens de Gaza et, en Hesse, La Gauche exclut les membres du parti qui ne sont pas prêts à accepter sa totale subordination au SPD.

La Gauche n’est rien d’autre qu’une équipe de secours pour le SPD. Son principal but est d’empêcher que les travailleurs et les jeunes ne se tournent vers une perspective socialiste indépendante.

La construction d’une alternative socialiste est plus pressante que jamais. Le Parti de l’égalité sociale n’a pas présenté ses propres candidats à l’élection régionale de dimanche en Hesse. Étant donné que 15 élections auront lieu en Allemagne cette année, nous avons décidé de concentrer nos forces sur les élections européennes qui se dérouleront en été et sur les élections fédérales qui seront organisées avant la fin de l’année.

Mais nous lançons un appel urgent à tous ceux qui ne veulent plus accepter le chômage, la démolition des acquis sociaux, les attaques contre les droits démocratiques et le militarisme : tirez les enseignements de Hesse ! Participez à la construction d’un nouveau parti ouvrier qui lutte pour la mise en place d’une société socialiste et la nationalisation des banques et des grandes entreprises sous contrôle démocratique de la population laborieuse. Lisez le World Socialist Web Site. Adhérez et aidez à la construction du Parti de l’égalité sociale, la section allemande du Comité international de la Quatrième Internationale.

(Article original paru le 17 janvier 2009)


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