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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Grande-Bretagne : les postiers face à une lutte politique contre le gouvernement travailliste

Déclaration du Parti de l’égalité socialiste
24 octobre 2009

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Les postiers doivent faire face à une campagne coordonnée établie et mise en œuvre par Royal Mail et le gouvernement travailliste visant à détruire leur mouvement de grève pour la défense des emplois et des conditions de travail.

La direction a recruté 30.000 travailleurs intérimaires comme pièce de résistance d’une opération de main d’œuvre jaune impliquant également des personnels de direction qui sont membres du syndicat Unite. TNT, le plus grand transporteur privé de courrier de Grande-Bretagne veut avoir le droit de recourir de façon permanente à ses propres employés pour distribuer le courrier de porte à porte en offrant son assistance au gouvernement dans le but de briser la grève.

En raison de la fuite d’une « Vue d’ensemble stratégique » du groupe postal Royal Mail l’on a appris qu’ils veulent utiliser la grève comme un « levier » pour arriver à leurs objectifs, la destruction de dizaines de milliers d’emplois et l’imposition de cadences de travail élevées en prévision de la privatisation partielle de la distribution des lettres. La direction veut réduire jusqu’à 40 pour cent le personnel. Quelque 16.000 emplois seraient menacés. Royal Mail a déjà supprimé 50.000 emplois depuis 2002.

Le gouvernement travailliste soutient ouvertement cette action de briseurs de grève. Le ministre britannique du Commerce, Peter Mandelson, a déclaré à plusieurs reprises qu'il fallait imposer la « modernisation » de Royal Mail. Le document de Royal Mail qui fut divulgué disait que si le syndicat des travailleurs britanniques de la communication (Communication Workers Union, CWU), n’est pas d’accord pour imposer les attaques exigées, il existe « un soutien de l’actionnaire, des clients et un soutien interne pour l’application des changements sans accord ». Le gouvernement est le seul « actionnaire » de Royal Mail.

Tous les jours les médias font pleuvoir des articles au vitriol, du jamais vu depuis la grève des mineurs de 1984-85. Le Financial Times ouvre la voie en réclamant que les postiers soient défiés et battus. Même si la grève fera « du mal à long terme », le journal a insisté que ceci « ne veut pas dire que les dirigeants de Royal Mail doivent chercher à éviter la grève à tout prix. Il s’agit d’une bataille qu’ils doivent mener, et gagner. »

Qu’est-ce qui explique la dureté de la réaction des milieux dirigeants à la grève des postiers ? Son but est de menacer et d’intimider non seulement les postiers mais les travailleurs de l’ensemble du secteur public qui sont confrontés à des restrictions budgétaires s’élevant à des dizaines de milliards, indépendamment de qui gagnera les prochaines élections générales.

Ce programme est dicté par les principaux groupes, les banques et les ultra-riches au nom desquels le gouvernement parle. Le quasi effondrement total du système bancaire l’an dernier n'a été évité que par l’injection de milliards en argent du contribuable à ceux-là même dont la spéculation débridée et criminelle a précipité cette crise. Les coûts en sont massifs, s’élevant déjà à 1,26 mille milliards et l’on estime que des pertes supplémentaires de centaines de milliards sont encore à venir.

La classe dirigeante, le gouvernement travailliste et les partis d’opposition sont déterminés à récupérer cet argent par le démantèlement de services sociaux vitaux, des suppressions d’emplois massives, des réductions de salaires et par un niveau d’exploitation brutal pour ceux qui ont du travail. Entre-temps, les marchés boursiers connaissent une nouvelle flambée et les banques octroient des bonus s’élevant à des millions, le tout financé par les fonds publics.

La tentative de faire des postiers un exemple ne peut être combattue sous la direction de la bureaucratie du syndicat CWU qui ne recherche rien moins qu’un lamentable compromis de façon à pouvoir renouer ses liens avec la direction.

Depuis qu’il a signé en 2007 l’accord Pay and Modernisation, le CWU essaie de saboter toute opposition aux projets de Royal Mail. Pas plus tard qu’en juin, il a accepté, sous la pression des postiers, d’organiser des débrayages régionaux et sectoriels de 24 heures comme un moyen de bloquer toute revendication de grève nationale qu’il ne pouvait en fin de compte plus refuser.

Royal Mail veut encore gagner à sa position les bureaucrates du CWU en menaçant leurs privilèges, en supprimant ce que Mandelson a qualifié de « services et paiement estimés à 20 millions de livres sterling destinés aux salaires des représentants syndicaux » et qui sont actuellement alloués pour le travail syndical.

Même lors des négociations de dernière minute pour empêcher une grève, le vice-secrétaire général de CWU, Dave Ward, a soumis à Royal Mail « un accord sur trois ans destiné à offrir une stabilité à long terme pour l’entreprise, les employés et nos clients » à condition que les changements soient « introduits par accord » uniquement, autrement dit avec eux.

Si ceci était mis à exécution, les deux journées d’action prévues le 22 et 23 octobre seront loin d’être une grève nationale. En vue de limiter leur impact, la première journée laissera se faire la gestion, l’acheminement et le ramassage du courrier et la deuxième journée la distribution et le ramassage du courrier. Les articles marqués « livraison spéciale » et « Royal Mail » seront tout de même expédiés, les bureaux de poste seront ouverts et Parcelforce [distribution de paquets] fonctionnera normalement.

Le rôle du CWU n’est qu’un aspect du rôle joué par l’ensemble de la bureaucratie syndicale pour étouffer l’opposition au programme de coupes brutales opérées à la fois dans le secteur public et privé. Il n’existe aujourd’hui pas un seul syndicat qui soit prêt à prendre la défense même du plus petit intérêt de la population laborieuse contre les employeurs et l’Etat. Au lieu de cela, ils sont des instruments pour discipliner les travailleurs pour le compte des grands groupes et de l’élite financière.

La lutte contre la privatisation, les pertes d’emplois, les accélérations des cadences de travail et la destruction des retraites requiert une rupture organisationnelle et politique avec le CWU et la formation de comités indépendants de travailleurs coordonnant leurs efforts avec les travailleurs de l’ensemble du secteur public et qui sont confrontés aux mêmes attaques.

En premier lieu, la classe ouvrière est confrontée à une lutte politique contre le gouvernement travailliste, l’opposition conservatrice et l’aristocratie financière qui cherchent à rejeter sur le dos de la population laborieuse tous les coûts de la faillite du système capitaliste de profit.

Le rôle pro-patronal du CWU et consorts est illustré par leurs efforts continus pour assujettir la classe ouvrière au Parti travailliste (Labour). Après douze années au pouvoir, la grande majorité des travailleurs apprécient à sa juste valeur le Labour comme un parti droitier pro-patronal et ne différant en principe aucunement des Conservateurs.

Le niveau d’opposition au Labour est tel que le CWU a dernièrement été obligé d’organiser un « vote consultatif » de ses membres londoniens pour savoir s’il fallait continuer de financer le parti et qui s’est soldé par un résultat négatif avec 96 pour cent contre. Ceci a été ignoré et le CWU continue d’encourager le soutien de quelque 64 députés travaillistes pour « un tiers médiateur » pour prouver que le parti est encore l’ami des travailleurs.

Les travailleurs doivent rompre une fois pour toutes avec le Labour et construire un nouveau parti qui défende les intérêts de classe des travailleurs.

Le capitalisme a fait faillite et ne peut être réformé. La vie économique et sociale doit être réorganisée selon des critères sociaux pour que les richesses produites par les travailleurs puissent servir à satisfaire les besoins sociaux essentiels pour des emplois et des salaires décents, les soins de santé, l’éducation et les retraites, au lieu de sauver les spéculateurs et les ultra-riches et financer la machine de guerre britannique. Nous appelons tous ceux qui sont d’accord avec cette perspective à rejoindre le Socialist Equality Party (Parti de l’égalité socialiste).

(Article original paru le 20 octobre 2009)


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