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WSWS : Nouvelles et analyses : Moyen-Orient

Une attaque de l'Iran est-elle imminente ?

Par Alex Lantier
1er avril 2010

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Ces dernières semaines il y a eu une série d'articles de presse ainsi que de communiqués d'experts militaires signalant avec force que, soit le gouvernement Obama soit le gouvernement israélien, voire les deux, pourraient s'orienter vers une attaque contre l'Iran.

Certains articles de presse ont fourni tellement de détails et ont été tellement provocateurs qu'il est difficile de déterminer s'ils décrivent ou non les projets actuels d'une action militaire ou s'ils n'ont pour objet que d'augmenter « simplement » la pression sur le régime clérical de Téhéran. Même si les Etats-Unis et Israël sont en premier lieu engagés en ce moment dans une guerre des nerfs, la logique politique et militaire de leurs actions mènent inexorablement à la guerre.

Hier, le World Socialist Web Site a rapporté que la Brookings Institution avait simulé des jeux de guerre dans lesquels l'Iran était la cible (voir : « Washington ratchets up war threats against Iran »). Des équipes de hauts responsables américains - « jouant » les Etats-Unis, Israël, l'Iran et d'autres puissances régionales-ont cherché à déterminer l'issue d'une attaque israélienne contre les usines nucléaires iraniennes. Ce jeu de guerre a tenté de présenter le conflit comme restant initialement limité à des échanges de tirs ciblés entre Israël et l'Iran.

Les décideurs politiques américains ont toutefois fait savoir, qu'ils envisageaient de monter finalement un assaut massif contre l'Iran. Le jeu de guerre a couvert une semaine de guerre - durant laquelle, celle-ci s'est étendue à des groupes iraniens ou pro-iraniens au Liban, en Israël, dans les territoires occupés, dans la péninsule arabe et le Golfe persique - avec les Etats-Unis s'apprêtant à annihiler de vastes sections de l'armée iranienne.

Ceci a été dans la presse américaine la série la plus en vue d'annonces provocatrices contre l'Iran. La semaine passée, des articles sont parus selon lesquels les Etats-Unis étaient en train de stocker des bombes à charge pénétrante (bunker-busting bombs) dans des aérodromes à Diego Garcia, pour détruire des présumées installations nucléaires iraniennes ainsi que des articles faisant état de projets israéliens de larguer des bombes nucléaires sur ces mêmes installations.

Il y a un lien évident entre l'intensification des préparatifs pour des actions militaires et l'échec apparent de la « Révolution verte », soutenue par les Etats-Unis, à créer une dynamique politique et à jouir d'un soutien social indispensable pour le renversement du gouvernement de Téhéran.

Le mouvement de la Révolution verte, qui n'a jamais bénéficié de soutien en dehors d'une couche limitée de la classe moyenne, est devenue plus faible que jamais durant les derniers mois de 2009. Dans le même temps, Washington a augmenté la pression sur l'Iran lors des négociations sur son programme nucléaire en appelant à l'adoption de sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU. En décembre 2009, le New York Times publiait un article intitulé « La montée de la ligne dure modifie le regard sur le programme nucléaire iranien » qui décrivait l'augmentation du pouvoir de factions généralement pro Ahmadinejad au sein de l'armée iranienne.

Il est significatif que les articles de presse actuels sur des préparatifs de guerre paraissent après que le personnel américain de haut rang a pris connaissance de l'échec de la Révolution verte.

Contredisant des mois de propagande médiatique, Richard Haass, le président du Conseil des Affaires étrangères, a dit le 14 février à CNN que les Etats-Unis ne disposaient pas d'éléments pour valider les affirmations des porte-parole de la Révolution verte selon lesquelles leur candidat, Mir Hossein Mousavi, avait remporté les élections en juin dernier. Questionné au sujet d'un sondage américain indiquant, immédiatement avant les élections, un score de 57 pour cent pour Ahmadinejad contre 27 pour cent pour Mousavi, Haass a répondu, « Je ne sais pas si l'opposition a eu 25 pour cent, 50 ou plus. »

Pour le moment, les mandataires de la Révolution verte à Washington ont été marginalisés. Les Etats-Unis ont réagi à ce revers en divulguant des informations à la presse suggérant qu'une opération militaire était en préparation.

L'une des raisons de ces articles menaçants pourrait bien être d'inciter Téhéran à prendre une quelconque action défensive que les Etats-Unis pourraient présenter comme un casus belli en servant de prétexte à justifier une attaque contre l'Iran. Une autre possibilité est que les Etats-Unis (et Israël) s'attendent à ce que l'escalade de la pression sur l'Iran produise de nouvelles fractions au sein de l'élite dirigeante à Téhéran. D'une manière ou d'une autre, Washington est déterminé à retrouver le contrôle politique et économique sur l'Iran qu'il avait connu avant la révolution de 1979, à l'époque des journées trépidantes où le Shah remplissait les fonctions d'agent principal de la CIA à Téhéran.

La crise iranienne illustre la continuité fondamentale de la politique de l'impérialisme américain, contrairement aux affirmations selon lesquelles Obama poursuivrait une politique fondamentalement différente de celle de Bush. En fait, nous ramenant à la sinistre campagne mensongère de Bush sur les présumées « armes de destruction massives », les responsables américains intensifient les menaces et ce, bien qu'ils admettent ne pas avoir d'« idées précises » laissant supposer l'existence d'arme nucléaire iranienne.

Une attaque américaine et/ou israélienne contre l'Iran serait un acte criminel impérialiste monstrueux. Des milliers d'Iraniens seraient tués dès les premières heures de la guerre. De plus, une guerre contre l'Iran aurait des répercussions internationales incalculables et rapprocherait la planète toute entière de la date d'une conflagration nucléaire mondiale.

(Article original paru le 30 mars 2010)

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