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La bataille de Bagdad n'a pas eu lieu

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La présente nous a été soumise par un lecteur de Paris.

La propagande américaine, complaisamment relayée par les médias, avait annoncé que la prise de Bagdad ne serait pas une promenade de santé pour les troupes anglo-américaines. Après avoir imposé le mythe de « la quatrième armée du monde », les « spin doctors » ont imposé celui d'une Garde républicaine sur-armée et prête à utiliser des armes chimiques pour défendre le régime. Or, Bagdad est tombée aujourd'hui sans que l'armée irakienne ni la Garde républicaine n'aient résisté. Où sont donc passés les dizaines de milliers de soldats et de combattants ? Il est vraisemblable que beaucoup soient morts dans les bombardements qui pilonnent la capitale depuis vingt et un jours, et que les survivants se soient fondus dans la population comme les dignitaires du régime.

Les journalistes se lâchent en décrivant des « scènes de joies » de « foules en liesse ». Les images, destinées à prouver la « libération » de Bagdad, sont pourtant moins claires que le prétendent les commentateurs avides de faire l'histoire aux côtés des vainqueurs. France 2, par exemple, montre un Irakien martelant une affiche de Saddam Hussein avec une pierre. Il est rejoint par un autre, qui s'éclipse et qui est alors pourchassé par deux personnes. La caméra suit un court instant cette scène, mais se recentre sur l'homme qui pose pour les journalistes. Car, il s'agit de « produire des nouvelles que les gens veulent entendre ».

Les images d'une population irakienne accueillant massivement les troupes anglo-américaines en libérateurs manquent. Les télévisions diffusent en boucle quelques plans peu significatifs. Dans le quartier pauvre de Saddam City, les chiites guident les manifestants sans qu'on sache ce qu'ils réclament. On nous montre surtout des scènes de pillage. Des images fugitives laissent voir plusieurs personnes lancer des pierres en direction d'un camion chargé de matériel volé. Comment s'étonner des pillages ? Les images, mises en scène par les journalistes enrégimentés, ont glorifié des soldats américains ouvrant les portes de bâtiments publics à coups de rangers. Le ton était donné. Ce fut un appel au pillage !

Pour imposer la colonisation du pays et un gouvernement à sa botte, les stratèges de l'administration Bush ont besoin que s'installe le chaos. Mais ce jeu est dangereux, car il peut aussi créer les conditions d'une guerre civile que l'armée des vainqueurs aura du mal à contenir. Les troupes anglo-américaines ont encore peur de la population, dont une partie est armée. Elles laissent donc s'installer le pillage pour justifier, dans quelques jours, une intervention musclée destinée à rétablir l'ordre. Au final, l'administration américaine veut soumettre la population irakienne en la condamnant à mendier l'eau et la nourriture.

Les commentateurs implorent maintenant les États-Unis de trouver les preuves d'armes de destruction massive. C'est à cette condition que Jacques Chirac est prêt à se rallier à la coalition anglo-américaine. Gageons qu'ils trouveront quelque chose à donner en pâture à la diplomatie française pour qu'elle rejoigne honteusement le camp des vainqueurs en lui laissant les miettes du dîner de gala. On avait déjà trouvé un hangar contenant des produits chimiques et un autre des cercueils, à l'état neuf, contenant des cadavres de 1985 ! C'était trop beau pour être vrai. Les experts en coups tordus fabriqueront vraisemblablement des images moins spectaculaires, mais suffisantes pour faire basculer l'opinion.

Serge LEFORT
9 avril 2003

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