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WSWS : Histoire et culture

David North réfute les falsifications sur Trotsky lors de conférences en Écosse et au Pays de Galles

Par nos correspondants
2 mai 2007

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Lors de conférences prononcées aux universités de Glasgow en Écosse et Cardiff au Pays de Galles, David North, le président du comité de rédaction du World Socialist Web Site, a contesté la falsification du rôle historique de Léon Trotsky contenue dans deux récentes biographies rédigées par les historiens britanniques Ian Thatcher et Geoffrey Swain.

North débuta la conférence, intitulée « En défense de Léon Trotsky : une réplique à l’école postsoviétique de falsification », en soulignant qu’il s’était écoulé soixante-dix ans depuis le point culminant de la terreur stalinienne, qui avait pour but de détruire ce qui restait de la pensée politique et de la culture marxistes en Union soviétique.

 « Même après 70 ans, le nombre de personnes tuées par le régime stalinien en 1937-38 n’a pas été clairement établi et fait toujours l’objet d’un débat. Selon une analyse récente du professeur Michael Ellman de l’Université d’Amsterdam, la “meilleure évaluation du nombre de morts dues à la répression en 1937-38 que l’on puisse faire se situe entre 950 000 et 1,2 million, c’est-à-dire environ un million”. »

 « Quiconque a étudié les origines de la terreur stalinienne et sérieusement pesé ses conséquences n’est porté à sous-estimer les implications politiquement réactionnaires et socialement destructrices de la falsification historique », a déclaré North.

 « Nous savons d’après l’exemple de l’Union soviétique que le processus politique qui s’est d’abord manifesté par la falsification de l’histoire de la Révolution russe s’est par la suite intensifié pour prendre la forme d’une extermination massive des révolutionnaires russes. »

Les mensonges et calomnies staliniennes étaient d’abord et avant tout dirigés contre Léon Trotsky et ceux qui l’appuyaient. Trotsky, le codirigeant de la Révolution russe avec Lénine, avait mené une brillante campagne militaire en tant que chef de l’Armée rouge pour défendre le tout jeune Etat ouvrier contre les armées impérialistes et les réactionnaires russes qui lui avaient fait la guerre au lendemain de la révolution. Plus tard, alors que la bureaucratie stalinienne cherchait à consolider son emprise sur le pouvoir, elle chercha à dépeindre Trotsky comme un agent de diverses puissances impérialistes et fascistes.

North a cité ces paroles de Trotsky : « Afin de justifier ses privilèges, l’élite dirigeante pervertit la théorie qui a pour but l’élimination de tous les privilèges. Ainsi, le mensonge forme le ciment idéologique fondamental de la bureaucratie ».

Cependant, certains libéraux et gauchistes de l’Occident étaient prêts à croire les mensonges staliniens.

North a expliqué qu’il s’est écoulé près de deux décennies avant que « l’édifice de mensonges érigé lors des Procès de Moscou » ne commence à s’effondrer, mentionnant le discours « secret » prononcé par le dirigeant soviétique Nikita Khrushchev en 1956, qui reconnaissait le caractère criminel de la terreur stalinienne.

North a attiré l’attention sur d’importants ouvrages produits durant les années 1950, 1960 et 1970 par l’historien E.H. Carr ainsi que d’autres, et la biographie en trois volumes de Trotsky par Isaac Deutscher, qui contestaient les falsifications staliniennes sur la base des faits historiques objectifs.

 « La signification durable de leurs efforts collectifs... est qu’ils ont contribué significativement à la réfutation des mensonges, des distorsions et des demi vérités qui ont masqué durant tant de décennies l’histoire de la Révolution russe et de l’Union soviétique », a affirmé North.

La principale partie de la conférence de North a été consacrée à démasquer ce qu’il a appelé « l’école postsoviétique de falsification de l’histoire ». 

« L’objectif principal de cette école est de discréditer Léon Trostsky en tant que figure historique significative, de nier le fait qu’il représentait une alternative au stalinisme, et d’insinuer que son héritage politique ne contient rien de pertinent pour aujourd’hui ou de valeur pour l’avenir. »

North a expliqué que bien que chaque historien ait le droit d’avoir son propre point de vue, « ce point de vue doit être fondé sur une attitude de principe, sérieuse et honnête envers la compilation des faits et la présentation des preuves appuyant telle ou telle interprétation historique. »

« C’est cette qualité essentielle qui est absente de façon déplorable dans les deux nouvelles biographies sur Léon Trotsky, écrites par le professeur Geoffrey Swain  et le professeur Ian Tatcher. »

Une analyse détaillée a suivi, mettant à nu les falsifications contenues dans les deux livres, durant laquelle le conférencier a attiré l’attention sur le contraste entre les efforts déployés par les auteurs pour dénigrer et minimiser Trotsky, et leur apologie ouverte des actions de Staline.

En conclusion à sa présentation, North a abordé la signification objective des deux biographies. Le discrédit quasi universel de tous les principaux partis, particulièrement ceux traditionnellement associés au mouvement ouvrier, va inévitablement soulever la question de l’alternative politique.

Dans ces conditions, un regain d’intérêt pour la vie et l’œuvre de Léon Trotsky est inévitable. « C’est ce qui c’est produit durant la dernière grande vague de radicalisation des travailleurs et des étudiants. Les sections les plus sensibles de la bourgeoisie reconnaissent ce danger et le craignent. C’est la raison pour laquelle de distinguées maisons d’édition comme Routledge et Longman publient des œuvres comme celles de Swain et Tatcher. Nous sommes, comme vous le savez, dans l’ère de la guerre préventive, et ces livres représentent une frappe préventive contre la réapparition du trotskysme.

North a souligné comment le mensonge a été utilisé pour préparer l’opinion publique à la guerre en Irak. « Les “armes de destruction massive” étaient un mensonge qui a déjà entraîné la mort de centaines et de milliers de gens.

« L’avenir même de la planète est en jeu si l’on ne trouve pas de réponse à la crise du système capitaliste mondial. L’étude de l’histoire doit jouer un rôle central dans la découverte des réponses requises. Mais comment peut-on étudier l’histoire si elle est truquée et falsifiée? La jeunesse d’aujourd’hui a besoin de vérité, car la découverte de la vérité objective est le moteur intellectuel du progrès humain. »

La conférence, qui sera publiée sur le World Socialist Web Site, a reçu un accueil chaleureux et sérieux des jeunes auditoires, composés d’étudiants, de chercheurs et de travailleurs à Glasgow et Cardiff.

Un étudiant a suggéré que chaque événement politique était unique et a demandé s’il était possible d’appliquer les leçons précédentes de l’histoire. North a dit que malgré les nombreux changements survenus, les grandes questions de l’époque restaient les mêmes.

« La contradiction entre l’économie mondiale et le système d’Etats-nations, entre la propriété privée des moyens de production et la production sociale, l’éruption de la guerre impérialiste, les inégalités sociales montantes et les problèmes de la bureaucratie demeurent les mêmes », a expliqué North. « Tous ces problèmes donnent aux écrits de Trotsky une extraordinaire signification contemporaine. C’étaient les questions qui ont dominé le début du vingtième siècle et qui continuent de projeter leur ombre menaçante sur les événements politiques de ce siècle. »


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