wsws.org/francais

Visitez le site anglais du WSWS

SUR LE SITE :

Contribuez au WSWS

Nouvelles et Analyses
Luttes Ouvrières
Histoire et Culture
Correspondance
L'héritage que nous défendons

A propos du CIQI
A propos du WSWS

AUTRES LANGUES

Allemand

Français
Anglais
Espagnol
Italien

Indonésien
Russe
Turque
Tamoul

Singalais
Serbo-Croate

 

Un communiqué du LTTE menace des socialistes tamouls d'exécution

Par le bureau de rédaction
Le 19 août 1998

Officiellement, le LTTE a gardé le silence sur le sort de Thirugnana Sambandan, Kasinathan Naguleshwaran et Rajendran Sudarshan, bien qu'ils soient détenus depuis près d'un mois. Le LTTE n'a pas non plus révélé si des accusations, et lesquelles, vont être portéees contre les membres du PES.

« Le WSWS met la vie de 3 Tamouls en danger », une déclaration diffusée dans certains groupes de lecture de l'internet, comporte cependant tous les traits d'un communiqué du LTTE. La déclaration anonyme défend l'arrestation des membres du PES, prétend être au courant de ce qui se discute dans les cercles dirigeants du LTTE, et invite à lancer une contre-campagne pour amener le Comité International de la Quatrième Internationale (CIQI) et le WSWS à abandonner leurs efforts pour mobiliser un appui pour les socialistes tamouls parmi les organisations ouvrières, les organismes de défense des droits de l'homme et les organisations tamoules.

Le message du communiqué est direct: si le CIQI et le WSWS ne laissent pas tomber leur campagne internationale de défense, les trois membres du PES recevront un traitement brutal, et très probablement une sentence de mort.

Le communiqué affirme que si le CIQI et le WSWS ne se taisent pas à propos des arrestations de Kilinochchi et abandonnent les membres arrêtés du PES à la merci du LTTE, alors ce seront eux les seuls responsables si le LTTE brutalise, torture ou exécute les trois membres du PES. « Le WSWS et le Parti Socialiste », déclare le communiqué, « ont certainement attiré l'attention qu'ils désiraient obtenir en publicisant cette question à une si large échelle. Mais qui sera à blâmer si leur propagande met la vie des trois membres en danger »?

C'est un argument pervers qui met la réalité la tête en bas et rend les victimes de la répression responsables des actes de ceux qui les persécutent. En cherchant à rallier une opinion publique internationale pour réclamer du LTTE la libération des socialistes tamouls, le PES et le CIQI ne font que remplir les devoirs de tout dirigeant politique envers les membres de son organisation.

Le LTTE proteste lui-même contre les actions répressives du régime sri-lankais; il réclame publiquement et il reçoit le soutien d'organisations internationales de droits de l'homme comme Amnistie Internationale. Si le gouvernement sri-lankais se mettait à dire que le meurtre de militants tamouls emprisonnés est justifié par les efforts du LTTE pour rallier une opposition publique à la répression de l'état cinghalais, comment la direction du LTTE répondrait à un argument aussi absurde et révoltant?

Il y a en fait un parallèle frappant entre les tentatives du LTTE de justifier les mauvais traitements qui seront possiblement infligés aux trois membres du PES sur la base qu'ils ont fait l'objet d'une campagne de défense, et les arguments invoqués par le gouvernement sri-lankais contre les Tamouls. Le régime de l'Alliance populaire, comme le gouvernement précédent de l'UNP, justifie sa violation systématique des droits démocratiques de la population tamoule et sa guerre contre le LTTE sur la base que les Tamouls ne veulent pas tout simplement accepter le statut de citoyens de deuxième classe au Sri Lanka.

Si la direction du LTTE se soucie tant de sa réputation internationale, elle n'aurait pas dû arrêter les socialistes tamouls, dont le seul « crime » est de lutter pour un programme socialiste et internationaliste. Si le LTTE veut rectifier cette situation, il y a une réponse simple: la libération inconditionnelle des membres du PES.

Confirmation des principaux arguments de la campagne de défense

Le communiqué du LTTE confirme les deux principaux points soulevés par le CIQI et le WSWS depuis qu'ils ont appris l'arrestation des membres du PES: ces derniers sont en grave péril et la seule raison de leur arrestation est leur opposition politique au LTTE.

En l'espace de sept courts paragraphes, le communiqué fait six fois référence au fait que les vies des trois membres du PES étaient « en péril », « menacées » ou « en grave danger ».

Il attribue l'arrestation de Sambandan, Naguleshwaran et Sudarshan au fait qu'ils étaient « suspectés d'être engagés dans des activités illégales », mais ne fournit aucune explication quant à la nature de ces activités illégales. Car ce serait attirer l'attention sur le fait que le LTTE, dans les régions qu'il contrôle, réprime sévèrement toute activité politique qu'il n'aurait pas préalablement approuvée, que ce soient des réunions, des manifestations ou même la diffusion de textes politiques.

Incapable d'expliquer l'arrestation des membres du PES, le LTTE a recours à des insinuations et à la calomnie. Le communiqué commence par un supposé compte-rendu des faits entourant leur arrestation et se termine par un crescendo de violentes accusations, affirmant que le PES « doit être traité selon sa vraie nature, celle d'un parti néo-nazi ou celle d'un régime répressif ».

Le communiqué accuse le PES de ne « rien » faire contre « les tactiques de terreur du gouvernement sri-lankais » et de travailler « avec des agents gouvernementaux sri-lankais ». (Ces accusations ont depuis été amplifiées par des partisans du LTTE. Un autre message posté sur l'internet, intitulé « Espions étrangers arrêtés en Ealam tamoul », affirme que Sambandan et Naguleshwaran « travaillent pour un pays étranger » et « ont été payés par des agents étrangers pour rassembler des informations à propos du LTTE ».)

Ce sont là de basses calomnies. Le PES du Sri Lanka, comme le LTTE le sait parfaitement, est un opposant intransigeant de la bourgeoisie sri-lankaise et s'est énergiquement opposé à la guerre que mène l'état sri-lankais depuis 15 ans contre les Tamouls du nord et de l'est. Le PES et son précurseur, la Ligue communiste révolutionnaire, ont une histoire sans tâche et bien documentée de défense des droits démocratiques de tous les Tamouls du Sri-Lanka: les Tamouls de Colombo et les travailleurs agricoles, ainsi que ceux qui vivent dans les régions à majorité tamoule du nord et de l'est. La lutte du PES-LCR contre l'oppression nationale des Tamouls précède en fait la fondation du LTTE de près d'une décennie.

Malgré des divergences profondes et irréconciliables avec la politique du LTTE et sa perspective d'établir un mini-état capitaliste dans le nord et l'est de l'île, le PES a défendu le LTTE contre la répression des gouvernements sri-lankais et indien et va continuer à le faire. Lorsque le dirigeant du LTTE Prabakaran a été arrêté par le gouvernement indien, la LCR a demandé sa libération et, contrairement à la direction du LTTE, s'est opposée à l'accord indo-lankais de 1987 dès sa signature, en avertissant qu'il serait utilisé pour renforcer l'état sri-lankais contre les masses tamoules.

Les accusations que les membres arrêtés du PES étaient des agents de puissances étrangères sont également dénuées de tout fondement. Le premier point du programme du PES est que la libération de la classe ouvrière et des masses opprimées dépend de la capacité de la classe ouvrière à rompre avec les partis et les institutions de la bourgeoisie. Le LTTE ne pourra pas se soustraire à une opposition internationale grandissante à sa répression contre le PES au moyen de calomnies et encore moins par la violence. Il doit libérer les trois membres du PES.

Nous appelons les lecteurs du WSWS à redoubler d'efforts pour assurer la libération des trois membres du PES. Le LTTE a non seulement admis maintenant que leurs vies sont en grave danger. Selon ses propres déclarations, c'est uniquement pour des raisons politiques: il se sent menacé par l'exposé politique que le CIQI et le WSWS ont fait du caractère répressif du régime LTTE.

Il faut solliciter le soutien des organisations ouvrières et de droits de l'homme, des associations tamouls et de tous ceux qui défendent les droits démocratiques. Nous lançons un appel spécial à ceux qui soutiennent la lutte des masses tamoules contre l'état sri-lankais. La répression du PES par le LTTE ne peut que renforcer le gouvernement de l'Alliance Populaire et les militaire. En fait, au cours des dernières semaines, l'état sri-lankais a augmenté son harcèlement des membres et des partisans du PES dans le sud.

Les lettres de protestations réclamant la libération inconditionnelle des membres du PES devraient être envoyées à la direction du LTTE aussi vite que possible. Ces lettres devraient être envoyées à l'adresse suivante:

LTTE
c/o Eelam House
202 Long Lane
London SE1 4QB
United Kingdom;

Les messages téléphoniques au 44-171-403-4554, et les messages télécopiés au 44-171-403-1653.

Des copies des messages devraient âtre envoyées au WSWS par courrier électronique à: editor@wsws.org, par fax au 248-967-3028, ou par la poste à: mail c/o SEP, PO Box 48377, Oak Park, Michigan, USA 48237.

Voir aussi:
Le WSWS organise une mobilisation contre les arrestations effectuées par le LTTE. 6 août 1998


 

Untitled Document

Haut

Le WSWS accueille vos commentaires


Copyright 1998 - 2012
World Socialist Web Site
Tous droits réservés