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Pour une stratégie socialiste d'opposition à la guerre dans le sous-continent indien


Déclaration du comité de rédaction du WSWS
Le 31 mai 2002

Le World Socialist Web Site condamne sans réserve la montée militariste de l'Inde et du Pakistan. Les deux pays détenteurs de l'arme nucléaire sont au bord des hostilités militaires, menaçant ainsi de conséquences calamiteuses les masses du sous-continent, de la région et du monde entier.

Plus d'un million de soldats sont en état d'alerte maximale, armés jusqu'aux dent avec des chars, de l'artillerie lourde, des missiles des avions de combat, le long de la frontière commune aux deux pays longue de 2 800 km. Cette mobilisation est la plus importante depuis que l'Inde et le Pakistan se sont formés au lendemain de la partition de l'Inde britannique en 1947. Les deux pays se sont déjà affrontés au cours de trois guerres, en 1947, 1965 et 1971. Ils disposent tous deux maintenant d'un arsenal nucléaire et des moyens de l'utiliser.

Bien que la cause immédiate du conflit soit le vieux différend à propos du Cachemire, les principaux facteurs de la déstabilisation actuelle sont les récentes actions insouciantes de l'administration Bush depuis les attaques terroristes du 11 septembre aux États-Unis. La déclaration par Washington d'une « guerre au terrorisme » à l'échelle mondiale, suivie de son invasion de l'Afghanistan, a jeté le désarroi dans les relations internationales de la région en exacerbant les antagonismes profonds et en encourageant les élites dirigeantes à entreprendre des initiatives militaires agressives pour réaliser leur ambitions depuis longtemps refoulées.

L'Inde a ainsi immédiatement saisi l'occasion de régler ses vieux comptes avec son rival, le Pakistan. Au début d'octobre, le premier ministre indien Atal Behari Vajpayee a demandé aux États-Unis d'inclure le Cachemire dans sa « guerre au terrorisme » en qualifiant le Pakistan d'« État commanditaire du terrorisme ». Son prétexte était l'attentat du 1er octobre contre le parlement d'État du Cachemire contrôlé par l'Inde et perpétré par des militants islamistes. À l'époque, Washington réussit à convaincre New Delhi de renoncer à mener des représailles militaires. Les États-Unis craignaient qu'une guerre pour le Cachemire ne compromette leurs préparatifs pour l'invasion de l'Afghanistan qui dépendaient du soutien actif des militaires pakistanais.

Cependant, tant Vajpayee que l'homme fort du Pakistan, le général Pervez Musharraf ont intérêt à augmenter les tensions à propos du Cachemire pour détourner l'attention publique de la crise sociale et politique croissante dans leur pays respectif et raffermir leurs appuis chancelants. Le premier ministre indien et son parti chauvin hindou, le Bharatiya Janatha Party (BJP), sont désespérés de mettre fin à une suite de défaites électorales et de renforcer leur coalition au pouvoir qui s'effrite. Au Pakistan, Musharraf a compensé son manque de légitimité politique en cédant à l'insistance des États-Unis pour qu'il brise tout lien avec les Taliban et qu'il s'en prennent aux groupes extrémistes islamistes qui constituent une partie essentielle de son régime militaire. Parallèlement, Vajpayee et Musharraf espèrent tous deux que les provocations militaires obligeront les grandes puissances à intervenir en leur faveur. Les deux camps considèrent n'avoir rien à perdre en jouant la carte militariste, même si le résultat final est la guerre totale.

Le point tournant a été l'attaque du 13 décembre par un groupe de militants cachemiriens contre le parlement indien à New Delhi. Le gouvernement Vajpayee a immédiatement utilisé cette attaque pour faire accepter au pays sa « guerre contre le terrorisme » -avec ou sans l'approbation expresse de la Maison Blanche. Les trois quarts des forces armées indiennes ont été mobilisées à la frontière pakistanaise, forçant Musharraf à répondre de la même façon. Depuis, les deux armées sont tapies face à face le long de la frontière. Le dernier incident remonte au 14 mai lorsque des militants islamistes ont attaqué une base militaire indienne au Cachemire, tuant 34 personnes, dont plusieurs femmes et enfants, ce qui a failli précipiter les deux pays dans la guerre.

Au cours des deux dernières semaines, Vajpayee a déclaré à maintes reprises que la patience de son gouvernement avait des limites et que l'Inde se vengerait. Dans un discours télévisé lundi, Musharraf a bine fait comprendre que le Pakistan riposterait à toute attaque indienne avec « toute sa puissance ». Dans sa réponse officielle, le ministre des Affaires externes de l'Inde Jaswant Singh, a qualifié ce discours de « belliqueux décevant et dangereux », avant d'ajouter que « l'épicentre du terrorisme international était au Pakistan ».

L'Inde a depuis expulsé l'ambassadeur du Pakistan, consolidé son commandement militaire et renforcer sa marine en mer d'Oman près du Pakistan. De son côté, le Pakistan a mobilisé ses réserves, mis ses villes en alerte, retiré des troupes de la frontière afghane et procédé à des tirs de missile en guide de provocation. Des barrages d'artillerie et des tirs de mortiers lourds de par et d'autre de la ligne de contrôle séparant les parties indienne et pakistanaise du Cachemire ont déjà détruit des maisons, tué et blessé plein de gens et entraîné l'exode de plus de 25 000 civils cachemiriens.

Le danger d'une guerre nucléaire

Ce serait une dangereuse folie pour la classe ouvrière de penser que le déclenchement d'une guerre nucléaire est impossible. Les analystes de la défense indienne ont tenté d'amoindrir la peur du public en spéculant sur les perpectives d'une « guerre limitée » qui serait restreinte à des attaques contre de supposés camps d'entraînement terroristes dans la partie du Cachemire sous contrôle pakistanais. Mais tout accrochage a sa propre dynamique militaire et politique. Confronté à des forces conventionnelles supérieures, Musharraf pourrait être contraint de mettre sa menace d'utiliser « toute sa puissance » à exécution - ce qui comprend les armes nucléaires- pour éviter le défaite.

Les cercles d'experts militaires de l'Inde, du Pakistan et des États-Unis ont calculé qui pourrait « remporter » une guerre nucléaire. En décembre dernier, alors que l'imposante mobilisation était déjà en cours, le ministre indien de la Défense George Fernandes mettait en garde le Pakistan de ne pas se laisser tenter de lancer une première frappe nucléaire en déclarant : « Nous sommes en mesure d'encaisser cette frappe, de survivre et de frapper à notre tour. Dans tel cas, le Pakistan serait anéanti ».

Citant des sources du Pentagone, le New York Times a clairement expliqué ce que serait la « survie » à un conflit nucléaire. Selon des estimations conservatrices, douze millions de personnes trouveraient immédiatement la mort, et sept millions d'autres seraient sérieusement blessées. Selon les responsables des États-Unis, même une guerre nucléaire « plus limitée » aurait des résultats catastrophiques en remplissant les hôpitaux de toute l'Asie et nécessiterait une aide internationale immense, particulièrement des États-Unis, pour lutter contre la contamination radioactive, la famine et les maladies ».

La classe ouvrière ne peut faire confiance aux grandes puissances et à leurs manuvres diplomatiques. Ayant nourries les tensions actuelles, l'administration Bush cherche maintenant, du moins en public, à retenir les deux protagonistes. Mais cette situation peut rapidement changer. L'attitude de Washington ne sera pas déterminée par l'impact désastreux d'un conflit militaire touchant des dizaines de millions de personnes, mais bien par ses propres intérêts économiques et stratégiques.

On ne peut faire confiance non plus aux politiciens ou aux partis des deux pays qui, bien empreints de nationalisme et de chauvinisme, se sont rangés derrière « leur régime » et leurs préparatifs de guerre respectifs.

En Inde, le Parti du congrès qui, il y a quelques semaines encore, tentait de cacher le rôle du gouvernement dirigé par le BJP dans la violence communale à Gujarat, a appuyé le ton belliqueux de Vajpayee utilisé contre le Pakistan. Le Parti communiste de l'Inde et le Parti communiste de l'Inde-Marxiste ont également suivi, démontrant une fois de plus qu'ils ne sont rien de plus que les adjoints de l'establishment politique officiel.

Au Pakistan, Musharraf est certes critiqué, mais seulement parce que certains doutent qu'il soit capable de mener une guerre avec succès. La grande alliance réunissant 29 partis de l'opposition a récemment réclamé la démission du dictateur militaire en soutenant qu'il n'avait pas suffisamment d'« autorité morale pour surmonter la menace actuelle à la sécurité nationale et à l'intégrité territoriale du Pakistan ».

Les racines historiques

Au cur du présent conflit reposent toutes les contradictions non résolues sur lesquelles les États-nations distincts de l'Inde et du Pakistan ont été fondés. Que les deux pays en soient encore venus aux coups à propos du Cachemire ne fait que souligner le caractère intrinsèquement réactionnaire de la partition de l'Inde britannique de 1947 qui s'est soldée par la création du Pakistan musulman et de l'Inde à majorité hindoue. Le tracé des frontières a divisé le sous-continent le long de frontières artificielles traversant les groupes nationaux, ethniques et linguistiques et jetant ainsi les bases pour les guerres et les conflits qui ont suivi depuis. La violence était présente dès le début de cette division : des centaines de milliers de personnes ont été tuées lors des émeutes qui ont suivi et des millions d'autres ont été chassées de leur foyer.

Toutes les sections de la bourgeoisie indienne -y compris le congrès indien dirigée par Gandhi et Nehru, qui se disait démocratique et laïque -sont responsables de cette tragédie. Aucun dirigeant n'était prêt à défier les plans des maîtres coloniaux britanniques ou de la ligue musulmane exigeant la création d'un Pakistan distinct, car ils craignaient tous qu'en encourageant le mouvement de masse anticolonial, les intérêts de classe de l'ensemble de l'establishment seraient menacés.

Colvin R de Silva, alors un dirigeant en vue du Parti bolchévik-léniniste trotskyste de l'Inde (BLPI), expliqua dans un discours à Calcutta en 1948 : « la partition de l'Inde, qu'il est trop facile d'attribuer à la ligue musulmane seule, a fondamentalement été causée non pas par les politiques de cette dernière, mais bien par celles du congrès. Dans ses politiques, le congrès rejetait toute lutte contre l'impérialisme britannique et recherchait un accord avec celui-ci. Les politiques d'accord nourrissaient inévitablement la politique de la partition, en plus de laisser l'initiative à l'impérialisme britannique. La partition de l'Inde est le résultat de l'accord-reddition que la bourgeoisie indienne a conclut avec l'impérialisme britannique par dessus les têtes et aux dépends des masses insurgées ».

Le ressentiment douloureux à propos du Cachemire est un produit de cet accord. Il constitue un témoignage éclatant du caractère antidémocratique des diverses sections de la bourgeoisie nationale et de son incapacité à résoudre le moindre des énormes problèmes sociaux et politiques qui foisonnaient dans le sous-continent. Tant le Pakistan que l'Inde nourrissaient des ambitions pour contrôler l'État princier du Cachemire stratégiquement bien situé. Mais dans le cadre de la partition, aucune solution pacifique ou démocratique ne pouvait décider de son statut.

Le Pakistan a réclamé le Cachemire sur une base purement communale, soutenant que la majorité musulmane du Cachemire devait l'emporter, indépendamment des conséquences pour les importantes minorités hindoues et bouddhistes. Mais le dirigeant du Cachemire était un maharaja hindou avant tout partisan de la création d'un Cachemire distinct et indépendant. Confronté par une rébellion de ses sujets musulmans soutenus par l'armée pakistanaise, le prince s'allia alors à l'Inde. Nehru s'empara de l'instrument d'adhésion à deux mains et envoya quelques jours plus tard des troupes à Srinagar pour prendre le contrôle de l'État et écraser toute opposition. Ainsi les revendications de « démocratie » et de « laïcité » des leaders indiens au Cachemire sont basées sur un bout de papier signé par un maharaja despotique à la solde des Britanniques et sur une occupation militaire violente.

Depuis plus de 50 ans, le Cachemire est un dangereux point chaud du sous-continent indien. La guerre de 1947 se termina avec la création d'une ligne de contrôle séparant le Jammu-et-Cachemire placé sous contrôle indien et la partie pakistanaise du Cachemire. Les gouvernements indiens successifs se sont montrés tout à fait incapables de satisfaire aux aspirations des musulmans cachemiriens avides de droits démocratiques véritables et d'un niveau de vie décent. En général, New Delhi a réagit au mécontentement par la répression, créant ainsi un profond bassin d'hostilité et de haine qui n'a fait qu'aider au recrutement des divers groupes islamistes extrémistes depuis la fin des années 1980.

La fin de la Guerre froide

Lors de la Guerre froide, les tensions entre l'Inde et le Pakistan étaient contrôlées dans une certaine mesure. À divers moments cruciaux en effet, Washington et Moscou ont restreint leurs alliés respectifs -le Pakistan et l'Inde- pour empêcher qu'une guerre locale ne devienne un conflit important engageant les deux superpuissances. Au cours des 30 dernières années, alors que l'ordre d'Après-guerre se désagrégeait progressivement, le rôle de l'impérialisme américain dans la région s'est affirmé de plus en plus.

L'appareil militaire pakistanais doit sa puissance et son influence en grande partie à Washington. Musharraf n'est que le dernier sur une longue liste de dictateurs militaires de droite ayant profité du soutien tacite ou ouvert des États-Unis. Depuis les années 1950, les États-Unis ont soutenus les militaires pakistanais comme rempart dans la région, notamment contre l'Inde qui était alliée à l'Union Soviétique. En 1971, Washington soutint l'homme fort de l'armée pakistanaise, Yahya Khan, qui supprima le mouvement de masse pour l'indépendance dans ce qui était alors le Pakistan Oriental [devenu depuis le Bangladesh], ainsi que lors de la guerre subséquente contre l'Inde.

La responsabilité de la montée de l'extrémisme islamiste dans la région est également directement attribuable aux États-Unis. À la fin de 1979, près l'invasion soviétique de l'Afghanistan, Washington se mit partenaire avec le dictateur militaire du Pakistan, le général Zia-ul-Haq, pour les opérations de la CIA. Des milliards de dollars furent alors dépensés pour financer, entraîner et armer les groupes moujahidines antisoviétiques en Afghanistan afin d'affaiblir l'Union Soviétique. L'origine de nombreux groupes militants anti-indiens actuellement actifs au Cachemire, de même que celle du mouvement Al-Qaïda d'Osama ben Laden, des chefs Taliban et autres groupes extrémistes islamistes au Pakistan, remonte à cette période.

L'encouragement du communalisme par les élites dirigeantes tant en Inde qu'au Pakistan provient de leur incapacité de répondre aux besoins et aux aspirations des gens ordinaires. Le fanatisme hindou en Inde et l'extrémisme islamiste au Pakistan sont devenus des outils politiques utiles pour canaliser le mécontentement des masses et détourner l'attention de la population devant l'énorme écart croissant entre les riches et les pauvres. Cet écart s'est creusé au cours des années 1990, alors que les deux pays se sont pliés aux demandes du FMI en matière de privatisations, de restructurations et de déréglementations économiques. L'émergence d'un gouvernement indien dirigé par le parti suprématiste hindou BJP, de la dictature militaire au Pakistan qui est liée à des groupes islamistes fondamentalistes, n'est simplement que l'expression politique la plus avancée de l'impasse dans lequel la bourgeoisie nationale a plongé le sous-continent.

La fin de l'Union soviétique a profondément chambardé l'équation stratégique de la région. Pour les grandes puissances, d'immenses possibilités auparavant inaccessibles s'ouvrent en matière de contrôle et d'exploitation des réserves pétrolières et gazières. Les territoires du sous-continent indien adjacents à l'ancienne Asie centrale soviétique, l'Afghanistan et le Cachemire, commencent à revêtir une importance critique comme base potentielle d'opérations.

Le brouillage des cartes par l'impérialisme en Asie centrale, l'instabilité interne et la montée du fondamentalisme sont tous des facteurs contribuant à exacerber les tensions entre l'Inde et le Pakistan. En 1998, les deux pays ont effectué des essais nucléaires et en 1999 une « mini-guerre » menée pour le contrôle des hauteurs stratégiques de Kargyl au Cachemire faillit dégénérer en confrontation totale. Washington profita alors de cette crise pour se rapprocher de l'Inde en forçant le Pakistan à retirer son appui aux militants islamistes retranchés dans Kargyl. La retraite embarrassante du premier ministre pakistanais Nawaz Sharif fut l'un des facteurs qui entraîna le coup d'État militaire qui mit au pouvoir Musharraf en octobre 1999.

Au cours des trois dernières années, les États-Unis ont continué d'entretenir leurs rapports avec l'Inde. Ce qui commença sous le président des États-Unis Bill Clinton s'est renforcé depuis sous l'administration Bush, qui voit l'Inde comme un important contrepoids à la Chine -son « compétiteur stratégique » déclaré. Pour la première fois depuis des décennies, les États-Unis et l'Inde échangent des renseignements de haut niveau, mènent des exercices militaires et des patrouilles navales ensemble, en plus de développer des échanges économiques significatifs. Avec le parti chauvin hindou BJP au gouvernement, Washington est en train de faire de l'Inde une superpuissance régionale qui sera son gendarme dans la région, démontrant ainsi la plus grande indifférence relativement aux conséquences politiques.

Les médias ont sagement pris le pas de Washington dans sa nouvelle orientation. Aucune question n'est soulevée relativement aux terribles conditions sociales et à la répression exercée par l'Inde au Jammu-et-Cachemire qui ont incités des jeunes musulmans cachemiriens à prendre les armes. Les éditorialistes et les commentateurs dénoncent l'extrémisme islamiste, mais ils qualifient de « démocrates » les fanatiques hindous au pouvoir à New Delhi, fermant ainsi les yeux sur leurs liens avec des groupes fascisants hindous tels que le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS) et le Conseil hindou mondial (VHP) qui considèrent les musulmans comme des envahisseurs du IXe siècle devant être subjugués ou expulsés du « Grand Hindoustan ».

Pour une stratégie socialiste

Même avant le 11 septembre, la crise économique, politique et sociale du sous-continent indien représentait un mélange hautement explosif. En s'engageant dans sa « guerre au terrorisme » à l'échelle de la planète, l'administration Bush a allumé la mèche de la guerre nucléaire.

Dans son éditorial du 9 octobre 2001, le World Socialist Web Site déclarait : « À chaque nouveau développement du militarisme américain, l'ampleur des désastres qui en furent la conséquence s'est toujours accrue. Aujourd'hui, les États-Unis se sont embarqués dans une aventure dans une région qui est depuis longtemps l'objet d'intrigues de la part des grandes puissances, une région du monde, de plus, qui regorge d'armes nucléaires et est minée par les tensions sociales, politiques, ethniques et religieuses exacerbées par la pauvreté la plus abjecte ».
Les masses ont raison de craindre les terribles conséquences qu'une guerre totale aurait entre les deux puissances nucléaires. Des manifestations de protestations ont déjà eu lieu, malgré la campagne chauvine menée sans répit par les médias tant en Inde qu'au Pakistan.

Pour combattre la menace grandissante de guerre cependant, les masses ouvrières de deux pays doivent adopter une nouvelle perspective stratégique au cur de laquelle résidera le rejet total de toutes formes de nationalisme, de chauvinisme et de communalisme. Les travailleurs du Pakistan et de l'Inde -tout comme ceux de l'Afghanistan, du Népal, du Bangladesh, du Bhoutan, de la Birmanie et du Sri Lanka- partagent les mêmes intérêts de classe et les même ennemis. La pauvreté effarante qui est le lot de centaines de millions de personnes dans ces pays est l'héritage tragique de la partition de 1947 et de l'échec de la bourgeoisie nationale qui, depuis plus de 50 ans, n'est toujours pas parvenue à accomplir la moindre tâche démocratique fondamentale liée à un développement social et économique véritables.

Les frontières nationales qui divisent la classe ouvrière sont une coupe empoisonnée gracieusement offerte aux leaders indiens et pakistanais par leur maîtres coloniaux britanniques. Des lignes arbitrairement tracées sur une carte sont devenues les frontières qui divisent les Bengalais entre l'Inde et le Bangladesh, les Tamouls entre l'Inde et le Sri Lanka, et les Cachemiriens et les Punjabis entre l'Inde et le Pakistan.

La réponse à ces problèmes qui semblent impossibles à solutionner, tout comme aux nombreux autres découlant de la myriade de groupes ethniques, linguistiques et religieux du sous-continent, ne passe pas par la balkanisation de la région en une série d'États-nations indépendants. Un tel projet ne ferait qu'entraîner plus de violences et de conflits encore, chaque clique dirigeante manuvrant contre ses rivales pour obtenir le patronage de l'une ou l'autre des grandes puissances.

La solution passe plutôt par l'abolition des frontières et l'utilisation rationnelle des vastes ressources du sous-continent pour le bénéfice de tous. Cette tâche revient à la classe ouvrière, la seule force sociale capable de mobiliser les masses oppressées de la région dans une lutte commune et unifiée pour mettre fin à la domination oppressive du capital et reconstruire la société sur une base socialiste. Le World Socialist Web Site et le Comité International de la Quatrième Internationale mettent de l'avant la perspective internationaliste et socialiste de créer un nouveau mouvement politique révolutionnaire qui luttera pour fonder les États-Unis socialistes du sous-continent indien.

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