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Entretiens avec des manifestants à Paris le 10 juin


Par une équipe de reporters du WSWS
13 juin 2003

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Nadia Saiye (enseignante dans le primaire)

WSWS : Que pensez-vous de la grève ?

NS : Je suis enseignante et je suis entièrement d'accord, je crois que le service public est très important. Je crois aussi qu'on a les moyens de faire travailler les gens d'en haut plus que les gens d'en bas, parce que les salaires, par exemple, depuis 10 ans prennent moins de place que les gains des patrons et donc je comprends tout a fait et je soutiens. J'espère que le mouvement sera dans le monde entier, parce que le danger est pour le tiers monde aussi, c'est la structure pyramidale : les forts en haut et ils mangent ceux d'en bas.

WSWS : Est que le gouvernement va vous écouter et écouter la rue ?
NS : Je ne pense pas, il faut continuer sinon c'est le capitalisme sauvage, ils vont détruire tous les droits sociaux. C'est esclavage à l'échelle planétaire. Ca ne me dérange pas de perdre et je continuerai.

WSWS : Pourquoi n'y a-t-il pas eu de grève illimitée ?

NS : Parce que les syndicats ne sont pas honnêtes, je suis syndiquée. Je pense que mon syndicat ne fait pas ce qu'il faut pour rendre la grève illimité et générale, je pense que les syndicats freinent les gens.

WSWS : Est-ce qu'on aura un résultat positif si on continue comme ça ?

NS : Le but, c'est que les gens qui ne sont pas dans la fonction publique comprennent les enjeux. Pour moi, tant qu'on continue, ça peut faire tache d'huile, une contagion. Les gens commencent à réfléchir. Je pense qu'il faut résister sinon La seule chose qu'on a, c'est résister. Je ne suis même pas sûre d'un résultat positif.

WSWS : Est ­ce qu'on peut trouver une solution au moyen des syndicats ?

NS : Ce sont les intellectuels et sociologues qui ont écrit dans le Monde Diplomatique, qui ont des solutions intelligentes. Je ne suis pas sûre qu'on les écoutera. Les syndicats, franchement, je ne pense pas qu'ils nous défendront correctement. Par exemple, Marc Blondel n'a pas demandé la grève générale et illimitée, ce qui n'est pas normal. Moi je suis en grève depuis le 25 avril, quatre semaines de grève. Ils se moquent de nous en haut.

Je suis enseignante dans le primaire, je suis maîtresse d'école, j'adore mon boulot.

WSWS : Que pensez vous de la grève de 95 et de celle d'aujourd'hui?

NS : C'est la même chose : nous les gens du public, on a le droit de grève. Alors le problème pour le privé, c'est qu'ils n'ont pas pu se défendre. J'espère que notre mouvement va faire rebasculer le privé aux 37,5 annuités, comme nous.

WSWS : Que pensez-vous de ce gouvernement qui est arrivé au pouvoir avec 82% de voix ?
(Les élections présidentielles de 2002 laissèrent au second tour deux candidats de Droite, Jacques Chirac et le fasciste Jean-Marie Le Pen. Tous les partis de Gauche ainsi que les syndicats ignorèrent l'appel du WSWS à boycotter activement le second tour et firent campagne pour que les gens votent pour Chirac).

NS : Je pense qu'on n'aurait pas dû voter Chirac, on aurait dû voter blanc et annuler l'élection. Je pense qu'on voit le piège de la démocratie. Ce n'est pas assez transparent : je pense que ce gouvernement aujourd'hui croit qu'il a tous les pouvoirs, alors qu'il n'y a qu'une minorité qui a voté pour lui réellement. Tout le monde a voulu sauver la République. C'est tout.

WSWS : Depuis quand est-ce que les gouvernements essaient de faire cette réforme? Par exemple Balladur a imposé sa réforme en 1993.

NS : Effectivement, tout ce système, la gauche et la droite répondent tous aux mêmes mots d'ordre et ceux de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Si on les laisse faire, bientôt gauche ou droite, ça ne changera rien du tout.
On aura le FMI et la Banque mondiale et l'OCDE qui vont commander.

 

Jean-Pierre Ducos ( il travaille aux impôts ).

WSWS : Vous pensez que le gouvernement va vous écouter?

J-P : Si ça ne se généralise pas, non !

WSWS : Pourquoi est-ce que cette grève ne se généralise pas ?

J-P : Les gens sont de plus en plus individualistes, en fait, le problème, c'est que les gens ne sont pas motivés dans le privé.

WSWS : Que pensez vous des syndicats, qui n'ont pas appelé à la grève illimitée au niveau national?

J-P : Il faut que les syndicats s'unissent.

WSWS : Qu'est-ce que vous pensez de ce gouvernement qui est arrivé au pouvoir avec 82% de voix ?

J-P : Le gouvernement est arrivé avec 82 % parce qu'il y avait Le Pen. Quand Raffarin dit que la rue ne gouvernement pas, Okay , il ne faut pas oublier que c'est la rue qui l'a porté au pouvoir. En quelque sorte, s'il n'y avait pas eu Le Pen, ce ne se serait certainement pas passé, Raffarin ne serait peut-être pas là non plus. Donc par rapport à ça, un peu de modestie et il faut relativiser. Ce n'est peut-être pas la rue qui gouverne, mais enfin c'est le peuple qui élit. Bon, les gens ont quand même quelque chose à dire.

Les gens disent qu'il y a besoin de réforme. Le problème, c'est que les réformes ne sont pas forcément les bonnes. Donc il faut écouter les gens et remettre les choses en place. Le problème, c'est que c'est toujours les gens d'en haut, les politiques, qui décident. Ils n'ont pas de contact avec le public. Ils ne savent même pas combien coûte une baguette. Quand on voit Juppé (ancien premier ministre gaulliste, Alain Juppé) qui, lui, a demandé son droit à la retraite (et l'a obtenue à 55ans !)... Voilà certaines choses incohérentes.


 

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