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Election européenne

Le PSG (Parti de l'égalité sociale) obtient 25.824 voix

Par Ludwig Niethammer
Le 15 juin 2004

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Le Partei für Soziale Gleichheit (PSG - Parti de l'égalité sociale - Allemagne) a réalisé son meilleur score à ce jour à l'élection européenne du 13 juin. Sa liste unique pour les 16 Länder fédéraux a obtenu 25.824 voix. Cela représente précisément 0,1 pour cent des 25,8 millions de suffrages comptabilisés.

Le PSG a presque triplé son score de l'élection européenne de 1994 et de l'élection législative de 1998. En 1994 le prédécesseur du PSG, le BSA (Bund Sozialistischer Arbeiter - Ligue des travailleurs socialistes) avait obtenu 10.678 voix et à l'élection législative de 1998, où le PSG se présentait pour la première fois dans 6 Länder, soit 60 pour cent de l'électorat, le parti avait obtenu 6.226 voix.

Cette augmentation des voix en faveur du PSG a une grande importance politique. Elle montre que des travailleurs progressistes, des intellectuels et des jeunes commencent à se pencher sérieusement sur les questions politiques et à soutenir une perspective socialiste internationale.

Le PSG a clairement expliqué lors de sa campagne électorale qu'il ne s'agissait pas de faire pression sur le SPD (Parti social-démocrate) et les Verts ou d'obtenir des voix contestataires. « L'objectif de notre participation aux élections est de poser les fondements pour un nouveau parti représentant les intérêts des travailleurs, sans oublier les retraités, les chômeurs et les jeunes. » déclare d'emblée notre manifeste électoral.

Le PSG a présenté comme base de ce parti un programme fondamentalement différent de celui de la social-démocratie. Les éléments essentiels de ce programme sont l'unité internationale de la classe ouvrière, la réorganisation de la vie économique selon des principes socialistes et le développement d'un mouvement politiquement conscient de larges couches de la population travailleuse. Notre manifeste dit : « Le socialisme est incompatible avec une tutelle bureaucratique. Un progrès social véritable n'est possible que si la grande masse de la population participe activement à l'organisation des relations sociales et les contrôle démocratiquement ... L'objectif de notre campagne électorale est d'enclencher une large discussion sur ces questions .»

Le résultat obtenu à l'élection montre que cet appel a trouvé une résonance.

Le PSG enregistra l'augmentation la plus significative et en même temps la plus importante dans les régions d'Allemagne occidentale où le SPD avait son électorat traditionnel.

Le parti obtint son meilleur résultat en termes absolus en Rhénanie-Westphalie, à savoir 3.828 voix (1.146 à l'élection européenne de 1994). Mais le PSG put aussi plus que doubler ses voix dans des Länder fédéraux comme le Bade-Wurtemberg (2.637 voix) ou la Bavière (1.853 voix). Dans de nombreuses villes de petite ou de moyenne importance, le PSG reçut souvent un nombre de voix dépassant la moyenne comme par exemple à Ravensburg (157 voix) ou à Hannovre (249 voix).

Dans les nouveaux Länder (l'ex-Allemagne de l'Est) aussi, le PSG put enregistrer partout une augmentation de ses voix. En Saxe, il obtint 2.339 voix (0,3 pour cent). Dans les anciennes régions industrielles au chômage particulièrement élevé, il obtint souvent près de 0,5 pour cent, à Dessau par exemple 97 voix (0,4 pour cent) et à Halle 191 voix (0,3 pour cent).

Dans la capitale Berlin où la municipalité est dirigée par le SPD et le PDS ((Partei des Demokratischen Sozialismus ­ Parti du socialisme démocratique), le PSG obtint 1.404 voix (0,2 pour cent). En 1994, il avait obtenu 635 voix et à l'élection législative de 1998, 298 voix. Cette augmentation est clairement due à des électeurs qui ont opté pour une autre politique au vu des attaques sociales brutales imposée par la municipalité « Rouge-Rouge » (SPD-PDS).

Le PSG réalisa ces gains malgré le boycottage systématique de sa campagne par les médias et la presse. Sa campagne électorale s'appuya, mis à part quelques spots télévisés et radiodiffusés, uniquement sur la distribution de son manifeste à des milliers d'exemplaires. Le World Socialist Web Site et le site internet du PSG consacré à l'élection publièrent de nombreux articles et prises de position sur les événements importants d'Europe, des Etats-Unis et du monde entier fournissant ainsi une orientation politique aux électeurs.

Le programme du PSG se distingue fondamentalement de celui de tous les autres partis qui ont participé à l'élection du 13 juin. Outre les partis officiels représentés au parlement, il s'agissait surtout de groupements de droite ou d'extrême droite qui réagissent aux conséquences de la globalisation en prônant un renforcement des frontières nationales. Le PSG prit au contraire fait et cause pour les Etats-Unis socialistes d'Europe. Il donna à la défense des droits des immigrés et des réfugiés une place centrale dans son programme électoral.

Entre le SPD et le PSG seuls deux autres partis se présentaient à cette élection : le PDS et le DKP (Deutsche Kommunistische Partei ­ Parti communiste allemand). Tous deux sont dans la continuité du stalinisme alors que le PSG, la section allemande du Comité International de la Quatrième Internationale est dans la tradition de l'Opposition de Gauche trotskyste contre le stalinisme.

Le PDS est issu directement du SED (Sozialistische Einheitspartei ­ Parti socialiste unifié), le parti d'Etat de la RDA (République démocratique allemande) et s'est totalement voué à la défense de l'ordre bourgeois. Il a maintenant des responsabilités gouvernementales dans trois Länder fédéraux et, dans ces fonctions, il mène des attaques sociales drastiques contre la population.

Le DKP était une succursale du SED en Allemagne de l'Ouest et était soutenu financièrement et politiquement par celui-ci. Il servait de soutien loyal à l'ordre existant sous tous les rapports. Dans les années 1970, il servait de troupe de choc à la bureaucratie syndicale contre les trotskystes et autres groupes d'opposition. Dans les années 1980, il réduisait au silence tous ceux qui questionnaient le pacifisme officiel du Mouvement de la Paix. Après l'effondrement de la RDA, il continua d'adhérer au programme stalinien et refusa d'entrer dans le PDS.

Le PSG s'est pour la première fois rapproché du score du DKP qui dispose encore d'un appareil, de ressources financières et de liens avec les appareils syndicaux qui datent de la période passée. Le PSG obtint ainsi en Saxe avec 3.472 voix un meilleur résultat que le DKP. Dans de nombreuses régions ouvrières, il obtint nettement plus de voix que le DKP, notamment à Bautzen, Meißen ou Löbau-Zittau.

Ces chiffres ont une importance symptomatique. Pendant des décennies, le stalinisme put s'appuyer sur un appareil gigantesque et des moyens financiers presque illimités pour réprimer les idées véritablement marxistes. Cette période est finie depuis l'effondrement du SED et le déclin du SPD. Par rapport au nombre total d'électeurs, le nombre de voix obtenues par le PSG peut encore sembler faible. Mais ce score exprime une tendance indéniable qui ne fait que commencer et qui est à saluer : des personnes politiquement conscientes se tournent vers une alternative socialiste.

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