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Pour l'unité de la classe ouvrière européenne dans la lutte contre le militarisme et la destruction des acquis sociaux

Déclaration du Parti de l'égalité socialiste et du World Socialist Web Site
18 mars 2005

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Le texte suivant sera diffusé le 19 mars lors des manifestations contre la guerre et la destruction des acquis sociaux qui se déroulent dans toute l'Europe pour marquer le deuxième anniversaire de l'invasion de l'Irak.

Ce samedi, des manifestations contre la guerre et la destruction des acquis sociaux ont lieu à Bruxelles, capitale de l'Union européenne, ainsi que dans de nombreuses autres villes européennes. Contrairement aux organisateurs, qui suivent la politique de l'Union européenne et les gouvernements européens, nous appelons la population laborieuse de l'Europe entière à s'unir sur la base d'un programme socialiste indépendant et à lutter contre le militarisme et les attaques contre les acquis sociaux.

Le 19 mars marque le deuxième anniversaire du déclenchement de la guerre en Irak. Cette guerre représente un tournant historique. Les Etats-Unis attaquèrent un pays, en grande partie sans défense, sur la base du mensonge et en violation de la loi internationale. Le coût de cette guerre se chiffre à au moins 100 000 Irakiens morts, 1 500 soldats américains tués et 10 000 blessés. La ville de Falloujah qui compte une population de 250 000 habitants fut rasée. Près de 9 000 Irakiens se trouvent dans des camps de concentration. La guerre et l'occupation sont et demeurent des crimes de guerre.

Entre-temps, le gouvernement Bush a clairement manifesté sa volonté de continuer à imposer ses intérêts, sans égard à la loi internationale, et en usant de sa puissance militaire. Depuis la réélection du gouvernement, ont accédé à des positions clé des personnages tels que John Negroponte, Elliot Abrams et John Bolton qui se sont fait un nom en soutenant des régimes militaires et des escadrons de la mort en Amérique latine, et en particulier la sale guerre des contras contre le Nicaragua. La Syrie et l'Iran sont à présent en ligne de mire de la politique étrangère américaine.

Le refus de certains gouvernements européens de participer à la guerre en Irak, notamment les gouvernements français et allemand, s'est très vite révélé n'être que de la poudre aux yeux. Ils ont depuis donné leur accord à l'occupation qu'ils soutiennent activement en soulageant les forces américaines en Afghanistan et en assurant la formation des forces de sécurité irakiennes. Dès le départ, leur opposition ne s'était pas dirigée contre l'assujettissement militaire d'une nation opprimée mais contre l'atteinte à leurs propres intérêts impérialistes. Les efforts des Etats-Unis visant à contrôler directement la région du Golfe avec ses riches ressources en pétrole sont une menace à long terme à l'approvisionnement énergétique européen et aux débouchés lucratifs.

Les puissances européennes ont réagi à l'agression de l'impérialisme américain en adoptant leurs propres programmes de réarmement militaire et de doctrine de guerre préventive. Elles ont mis sur pied des troupes d'intervention européennes indépendantes de l'OTAN et qui sont capables d'opérer dans le monde entier. Elles ont créé une agence européenne de l'armement libérant l'Europe de sa dépendance vis-à-vis de la technologie américaine en matière d'armement.
L'objectif de part et d'autre consiste à se tailler, lors de la redivision coloniale du monde qui a débuté avec la guerre en Irak, la part du lion des ressources mondiales, de marchés et de sphères d'influence. La logique de cette évolution mène à d'autres escalades des conflits militaires ­ contre la Syrie et l'Iran, contre la Corée du nord, la Chine et probablement contre la Russie et finalement entre les grandes puissances elles-mêmes. Tout comme dans la première moitié du siècle passé la lutte pour le partage et la redivision du monde engendre à nouveau le danger d'une guerre mondiale.

Le militarisme croissant va de pair avec la destruction des droits démocratiques et sociaux. La « guerre contre le terrorisme » de Bush a deux faces. Pour ce qui est de la politique étrangère, elle signifie l'usage incontrôlé de la puissance militaire, pour la politique intérieure, l'abolition des droits fondamentaux, la mise en place d'autorités de surveillance orwelliennes et la poursuite de la distribution de la richesse nationale du bas vers le haut.

L'Europe suit la même voie. Le processus d'intégration européenne sous l'égide de l'Union européenne sert à renforcer les grandes puissances européennes et les multinationales à l'encontre de leurs rivales internationales en détruisant le niveau de vie et les droits de la classe ouvrière.
La nouvelle constitution européenne ne garantit pas les droits des citoyens européens mais les droits du capital et des élites dirigeantes aux dépens de la population laborieuse. Elle règle la libre circulation « des services, des marchandises et des capitaux », alors qu'elle soumet la libre circulation des travailleurs à de sévères restrictions.

Ceci se manifeste de façon particulièrement frappante dans son attitude à l'égard des réfugiés et des immigrants. Des milliers d'entre eux trouvent chaque année la mort aux frontières européennes parce que l'Europe a été transformée en une forteresse hermétique.

Les notions de « liberté, sécurité et justice » sont liées aux promesses d'offrir un « marché unique où la concurrence est libre et non faussée ». La constitution prévoit de plus le développement d'une politique militaire commune en vue d'établir l'Europe comme force indépendante des Etats-Unis et de l'OTAN et munie de sa propre structure de commandement et de son ministre des affaires étrangères propre.

Quelle perspective est nécessaire ?

Ce développement se heurte à une large résistance de la part de la population européenne. Il y a deux ans déjà, des millions de personnes avaient manifesté dans les rues contre la guerre en Irak. Les manifestations avaient été particulièrement importantes en Italie et en Grande-Bretagne où les gouvernements de Berlusconi et de Blair soutiennent la guerre. Depuis, des protestations de masse répétées ont eu lieu en France, en Allemagne, en Italie ainsi que dans de nombreux autres pays contre la destruction des acquis sociaux qui fait rage.

Toutefois, ce qui jusqu'à présent a fait défaut à ces protestations c'est une perspective viable qui unisse cette résistance très vaste en orientant sa lutte contre l'origine de la guerre et de la réaction, c'est-à-dire contre le système capitaliste de profit et le système de l'Etat nation sur lequel il repose.

En vue de lutter contre la guerre et la réaction sociale il est indispensable de comprendre leurs origines : la crise du système capitaliste. La lutte contre la guerre et la destruction des acquis sociaux nécessite une perspective socialiste. La classe ouvrière doit construire son unité internationale et lutter pour l'établissement d'une société socialiste qui place les besoins sociaux au-dessus de la course aux profits des multinationales.

Le gouvernement Bush et sa politique droitière sont l'expression d'une crise profonde du capitalisme américain. Cette crise a deux aspects étroitement liés. En premier lieu, la position économique des Etats-Unis dans le monde régresse ; le déficit massif de la balance commerciale et du budget américains ainsi que la chute du dollar face à l'euro sont les conséquences de cette évolution. Le gouvernement des Etats-Unis s'efforce de compenser la baisse de leur poids économique par le recours à leur suprématie militaire, de là les guerres en Afghanistan et en Irak. S'ensuit un accroissement explosif des inégalités sociales aux Etats-Unis. La concentration de la richesse sociale entre les mains de quelques-uns alors que la masse de la population mène une vie de plus en plus précaire, est incompatible avec des formes gouvernementales démocratiques.

La crise aux Etats-Unis a des conséquences directes en Europe. La politique de conciliation sociale de l'après-guerre était étroitement liée à la suprématie du capitalisme américain. Dans l'intérêt de la guerre froide contre l'Union soviétique, les USA vinrent au secours de leurs rivaux d'Europe de l'Ouest. L'effondrement de l'Union soviétique a convaincu l'élite dirigeante américaine qu'elle n'a plus besoin d'appliquer une politique de stabilité en Europe. Ce changement de politique a entraîné des tensions économiques, politiques et militaires explosives. L'impérialisme européen réagit en ce qu'il poursuit ses propres intérêts mondiaux avec une agressivité croissante et en introduisant des « conditions sociales à l'américaine » à l'intérieur de chaque pays.

Ce développement rencontre l'assentiment à la fois des partis sociaux-démocrates et conservateurs. La politique du gouvernement rouge-vert en Allemagne ne se différencie que faiblement de celle des conservateurs en France ou du New Labour en Angleterre. Nonobstant une attitude différente face à la guerre en Irak, l'Allemagne, la France et l'Angleterre collaborent étroitement à la constitution d'une armée européenne. Ceci en soi prouve que la montée du militarisme et de la réaction sociale n'est pas simplement le résultat d'une politique particulière, mais est le produit d'une crise profonde du système capitaliste.

La social-démocratie et les syndicats

C'est une large alliance, embrassant des syndicats officiels, des organisations comme Attac et diverses associations pour la paix, qui a appelé à la présente manifestation.

En fait, presque toutes ces organisations sont d'une manière où d'une autre liées à la social-démocratie. C'est ainsi que les syndicats allemands IG Metall et Ver.di travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement de Berlin et ont signé au cours de ces derniers mois un grand nombre de contrats très contraignants prévoyant une baisse de salaire et des attaques massives contre les gains sociaux. A l'origine d'Attac on trouve une couche issue du Parti socialiste à l'époque où celui-ci était au gouvernement à Paris. Le Forum social européen qui avait à l'origine lancé l'appel à la manifestation avait siégé à Londres en octobre dernier en bénéficiant d'une aide substantielle du Conseil du grand Londres (GLC) qui est dirigé par les travaillistes du Labour.

La thèse centrale de toutes ces organisations est que, contrairement à l'actuelle politique économique « néolibérale » menée dans le cadre de l'UE capitaliste, une politique économique sociale serait également possible dans le cadre de l'UE capitaliste et que les gouvernements européens, à la différence de la politique étrangère américaine, pourraient réussir une politique dans l'intérêt de la paix. Leur objectif vise à exercer une pression sur les élites dirigeantes et tout particulièrement la social-démocratie pour les induire à mener une politique différente. Ils refusent une perspective socialiste tout comme la construction d'un mouvement socialiste indépendant.

Cette perspective mène à une impasse. Elle empêche la classe ouvrière de tirer les conclusions nécessaires du déclin du réformisme social et de rompre avec la social-démocratie. Il incombe à cette dernière une responsabilité majeure pour la misère sociale actuelle. Il y a sept ans, la social-démocratie était au gouvernement de presque tous les pays européens, en Allemagne et en Angleterre c'est encore le cas. Partout elle a imposé une politique économique dans l'intérêt des grands groupes industriels. Son tournant à droite est irréversible.

Il n'existe pas d'alternative au « néolibéralisme » dans le cadre du capitalisme mondial. La mondialisation de la production a privé de tout fondement la politique de réforme appliquée dans le cadre de l'Etat nation. Les multinationales qui dominent la vie économique moderne sont en mesure de facilement délocaliser les processus de production et de services dans des pays où les salaires et les impôts sont plus faibles. Les syndicats et la social-démocratie sont impuissants face à cette évolution. Attachés à l'Etat nation et à son pouvoir concurrentiel sur le marché mondial qu'ils défendent, ils poignardent régulièrement les travailleurs dans le dos et virent inexorablement à droite.

Le World Socialist Web Site et la Quatrième Internationale

L'on ne peut pas lutter contre le programme capitaliste de l'UE sur la base d'une perspective nationale réformiste qui défend la souveraineté nationale. Une telle perspective divise la classe ouvrière et facilite ainsi les attaques des patrons. La défense même des droits et des acquis les plus élémentaires requiert aujourd'hui une stratégie fondamentalement différente au centre de laquelle devra se trouver l'unité internationale de la classe ouvrière basée sur un programme socialiste.
Seule la création d'Etats-Unis socialistes d'Europe est capable d'ouvrir la voie au développement des forces productives du continent en les plaçant sous le contrôle démocratique de la classe ouvrière.

Ces mêmes changements économiques et sociaux qui ont dépouillé le programme social réformiste du SPD de tout fondement, créent aussi les conditions objectives pour une renaissance du programme marxiste de la révolution socialiste.

La mondialisation a considérablement augmenté les rangs de la classe ouvrière internationale. La polarisation entre riches et pauvres dans toutes les sociétés capitalistes, en premier lieu aux Etats-Unis, l'accroissement du militarisme et de la guerre ainsi que le nombre croissant des conflits entre les grandes puissances ont exacerbé les antagonismes sociaux jusqu'au point de rupture. Des millions de personnes se sont aliénées des partis politiques traditionnels et sont à la recherche d'une alternative sociale.

Le World Socialist Web Site est publié par le Comité International de la Quatrième Internationale et ses sections, les Partis de l'Egalité socialiste, de par le monde. Il a été mis en place pour élever la conscience politique de la classe ouvrière et pour créer la base d'un mouvement socialiste indépendant qui unira la classe ouvrière au niveau mondial. Le site paraît en plusieurs langues et analyse au quotidien les principaux événements politiques, sociaux et culturels.

Nous invitons tous ceux qui veulent sérieusement lutter contre la guerre et la réaction sociale à lire le World Socialist Web Site et à participer à la construction du Parti de l'Egalité socialiste et du Comité International de la Quatrième Internationale.

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