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Le SEP sri lankais tient sa première réunion publique à Colombo

Par notre correspondant
7 octobre 2005

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À Colombo, le 4 octobre, le Parti de l'égalité socialiste (SEP) du Sri Lanka tint la première réunion publique de sa campagne pour les élections présidentielles du 17 octobre. Plus de 100 travailleurs, jeunes et membres des professions libérales vinrent pour écouter le candidat du SEP, Wije Dias, et d'autres orateurs du SEP qui s'adressèrent à l'assistance à la fois en cinghalais et en tamoul.

Le membre du comité politique du SEP, K. Ratnayake, présidait la réunion et présenta Dias qui est secrétaire général du SEP et membre du comité international de rédaction du World Socialist Web Site. Il expliqua que Dias était l'unique candidat socialiste et qu'il luttait pour les principes du trotskisme, c'est-à-dire pour l'internationalisme socialiste, depuis presque quatre décennies.

Ratnayake mit l'accent sur la situation explosive au Sri Lanka et internationalement, soulignant le rôle joué par le militarisme américain dans l'aggravation des tensions politiques. Il expliqua qu'aucun des partis principaux n'avait de solution à apporter aux problèmes politiques et sociaux auxquels les travailleurs sont confrontés ici ou ailleurs dans le monde. Ils sont au contraire engagés dans une campagne sans précédent de fausses promesses, espérant surmonter l'aliénation et le dégoût ressentis par les électeurs à l'égard de l'ensemble de l'establishment politique.

Pour commencer, Wije Dias fit référence à la réaction des médias qui se sont, par le passé, ingéniés à ignorer l'existence du SEP. Le SEP fut approché par des journalistes - locaux et internationaux - qui voulaient savoir pourquoi le parti se présentait aux élections.

"Peut-être étaient-ils un peu surpris de voir le SEP qui n'a de pas de machine électorale avec large soutien, défier les deux principaux partis bourgeois. Notre tâche n'a jamais consisté à gagner des voix. La tâche entreprise par le SEP est d'éduquer et de préparer politiquement les travailleurs à faire face au défi historique auquel ils sont confrontés. En participant à cette élection présidentielle, le SEP s'est engagé pour la première fois dans une campagne sur toute l'île" dit Dias.

"Cependant, notre campagne ne se limitera pas aux frontières côtières de cette île. Nous nous adresserons à la classe ouvrière et aux masses opprimées à travers tout le continent indien et l'Asie ainsi qu'à leurs frères et surs de classe dans le monde entier. Ce n'est qu'en unifiant les travailleurs singhalais et tamouls du Sri Lanka avec la classe ouvrière internationale que la voie peut être ouverte pour tirer les masses de l'exploitation et de l'oppression étouffante auxquelles ils sont confrontés.

Dias signala l'expérience des travailleurs américains foudroyés par l'ouragan Katrina. L'administration Bush ignora complètement les besoins pressants des victimes de l'ouragan et utilisa la catastrophe pour déployer l'armée dans les régions dévastées et imposer l'autorité de l'Etat. En même temps, il livre des guerres coloniales brutales en Afghanistan et en Iraq. Les travailleurs du Sri Lanka connurent une expérience identique quand le tsunami les frappa le 26 décembre.

"Que ce soit dans un pays capitaliste sous-développé, en voie de développement ou développé, la dure indifférence de l'élite gouvernante envers les masses est mise à nu par ces catastrophes. C'est pourquoi nous insistons sur le fait que la classe ouvrière, seule force sociale capable de remplacer le système capitaliste, doit prendre l'initiative pour une transformation socialiste de la société. Nous plaidons en faveur de la construction de la République socialiste des Etats unis du Sri Lanka et d'Eelam, faisant partie d'une république d'Asie du sud et en finalement faisant partie d'une union mondiale des républiques socialistes."

Dias expliqua que la question d'en finir avec la guerre au Sri Lanka était au centre de la campagne électorale. Il nota que Mahinda Rajapakse, candidat du Parti de la liberté au Sri Lanka (SLFP) au pouvoir avec ceux qui le soutiennent du Janatha Vimukthi Peramuna (JVP) et le Jathika Hela Urumaya (JHU) ont nié avoir appelé à la guerre. "Certes, ils n'appellent pas ouvertement à la guerre. Mais ils proposent une politique qui provoquera la guerre, " dit-il.

Dias cita les commentaires du dirigeant du JVP, Somawansa Amarasinghe dans Irida Divaina de dimanche dernier qui déclara: "Nous n'avons pas appelé à la dissolution de l'armée. Nous avons appelé au renforcement de l'armée. Pour lui donner du cur à l'ouvrage. Pour que l'armée retrouve la position de force dont elle jouissait avant que Ranil Wickremesinghe (candidat du Parti de l'unité nationale - UNP) ne l'en prive. Ce n'est que de cette façon que la LTTE pourrait être amenée à la table des négociations". Dias posa la question: "Si cela ne conduit pas à la guerre, alors où est-ce que cela mène? Rajapakse est lié à la politique du JVP."

Le candidat releva aussi les remarques du secrétaire du JHU, Udaya Gammanpilla dans le même journal. Gammanpilla ne tint aucun compte de l'importance du vote tamoul en disant: "Les voix de la minorité tamoule ne signifient pas grand chose parce que son importance a été réduite du fait de l'émigration de Tamouls vers des pays de l'Ouest à partir de 1983." Cette émigration fit croître le poids électoral de la population cinghalaise même sans croissance naturelle significative."

Dias attira l'attention sur le fait que ces commentaires n'étaient rien d'autre qu'une glorification voilée de la guerre qui commença en 1983. "Ce qu'il dit, c'est "nous avons chassé les Tamouls par la guerre et accru le statut des Cinghalais. C'est de ça qu'il se vante. C'est pourquoi nous disons qu'il existe bien une menace de guerre. Donc il est temps que la classe ouvrière prenne l'initiative d'arrêter une guerre, en se basant sur sa propre politique indépendante."

L'orateur avertit aussi de la menace proférée par des officiers haut placés à l'encontre des réalisateurs de films contre la guerre. "C'est un phénomène nouveau", dit-il. "Auparavant, les mêmes dirigeants militaires grinçaient peut-être des dents à la vue de films contre la guerre et aussi contre le SEP qui a continuellement fait campagne contre la guerre. Maintenant, ils montent au créneau et profèrent leurs menaces publiquement. C'est l'armée qui s'immisce ouvertement dans la vie politique."

Dias fit remarquer que le candidat de l'UNP, Wickremesinghe, n'avait rien dit sur des manoeuvres anti démoratiques de l'armée. Comme le SLFP, l'UNP n'a pas de solution à la guerre et en appela au chauvinisme cinghalais. Il remarqua que Wickremesinghe avait essayé d'attirer les faveurs de la hiérarchie bouddhiste en promettant de construire le Dagabha le plus haut du monde (lieu de culte bouddhiste).

Dias expliqua que les pourparlers de paix que Wickremesinghe avait initié comme premier ministre entre 2001 et 2004 étaient une supercherie. "Il chercha un compromis avec la bourgeoisie tamoule LTTE (Tigres Libérateurs de Tamil Eelam) pour finir la guerre du fait de la pression des investisseurs et des entreprises locales. L'UNP se montra incapable de trouver un arrangement où elle partagerait le pouvoir avec la LTTE ou d'aborder, plus largement, la question des droits démocratiques du peuple tamoul. Ceci est l'expression de la nature réactionnaire de la classe capitaliste toute entière," dit-il.

Dias avertit que si le vainqueur aux élections présidentielle était Rajapakse ou Wickremesinghe, l'attaque contre les droits démocratiques et le niveau de vie des travailleurs serait intensifiée- Dans ces conditions, les soi-disant partis de gauche - le Lanka Sama Samaja Party (LSSP) et le Parti communiste (CP) ainsi que le Nava Sama Samaja Party (NSSP) et le Parti socialiste uni (USP)- ne proposent aucune alternative. Que ce soit directement ou indirectement, ils lient les travailleurs à l'un ou l'autre des deux grands partis bourgeois.

Dias expliqua: "En contraste complet avec cela, le SEP a ses racines dans la lutte pour l'indépendance politique de la classe ouvrière contre la trahison du LSSP en 1964 quand il entra dans une coalition bourgeoise menée par Sirima Bandaranaike. Nous n'avons jamais faibli dans notre lutte, basée sur des principes, durant les 37 ans de notre histoire." Il conclut en appelant les auditeurs présents à soutenir activement la campagne électorale du SEP et à rejoindre le parti.

De nombreuses personnes dans le public restèrent pour discuter sur la politique du SEP avec des membres du parti et acheter des publications. Ils répondirent à l'appel pour un soutien financier en apportant une contribution de 5,800 roupies au fond électoral de 500,000 roupies.

S. T., étudiant aux beaux-arts de l'Université de Colombo dit au WSWS: "J'ai étudié quelques écrits de Trotsky et, à travers Trotsky, nous pouvons voir la doctrine de Marx. J'aimerais voir la propagation du trotskisme dans le monde entier. C'est pour cela que je suis venu participer à cette réunion. Depuis les années 1920, Trotsky s'était battu contre la théorie stalinienne du socialisme dans un seul pays. Le socialisme est un programme international. Le SEP a dirigé correctement sa campagne électorale dans cette direction internationaliste.

« Le JVP est un parti qui s'est affiché à gauche et a viré à droite. Le JVP est un parti capitaliste de plus et il est extrêmement opportuniste. Aujourd'hui, en général, les étudiants de l'université ne sont pas attirés par le JVP. J'en fais l'expérience dans mon université. Dans le capitalisme, il n'y a pas de possibilité pour la libération humaine. Nous devrions apporter ces idées aux masses. Ces élections présidentielles seront une bonne occasion de le faire."

Ajith, étudiant en sciences politiques de la même université, dit: "Nous cherchons une alternative. Nous sommes écoeurés par le JVP et leurs faux-semblants. Bien que nous ne sachions pas grand-chose de votre parti, nous savons qu'il est, d'une certaine façon, différent des autres partis de gauche. Nous voulons vraiment nous opposer à l'impérialisme. Nous sommes contre l'attaque des USA contre le peuple irakien." Ses amis et lui furent d'accord pour aider la campagne du SEP.

Des journalistes du quotidien cinghalais Lankadeepa, de l'hebdomadaire cinghalais Silumina et du quotidien Tamoul Veerakesari, ainsi que des équipes de chaînes de télévision comme Rupavahini, chaîne publique et la chaîne privée Sirasa TV filmèrent la réunion. Le service de radio tamoul Suriyan FM fit le compte-rendu de la réunion du SEP dans son bulletin d'informations. Sirasa TV et les chaînes associées tamoule et anglaise - Sakthi TV et MTV - présentèrent des séquences de la réunion.


 

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