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wsws : Nouvelles et analyses : États-Unis

Hillary Clinton applaudit les crimes de guerre israéliens

par Bill Van Auken, candidat du Parti de l’égalité socialiste au Sénat américain dans l’État de New York
20 juillet 2006

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Lundi, le discours prononcé par la sénatrice démocrate de New York, Hillary Clinton, lors d’un rassemblement organisé par des organisations juives en face des quartiers généraux des Nations unies à Manhattan, a constitué l’équivalent d’une apologie du massacre et du crime de guerre.

Ses remarques n’ont laissé aucun doute qu’un vote pour Clinton en novembre est un vote non seulement pour la poursuite de la guerre américaine en Irak, mais aussi pour l’expansion et l’intensification du massacre à travers la région.

Dans une situation où les pièces d’artillerie, avions de guerre et hélicoptères de combat israéliens réduisent en ruines les ponts, autoroutes, centrales énergétiques et bâtiments résidentiels libanais, tout en tuant des centaines de civils, Clinton a clairement expliqué que non seulement elle appuyait l’agression contre les Palestiniens et les Libanais, mais aussi qu’elle se tenait prête à appuyer son escalade en guerre totale contre la Syrie et l’Iran.

«Nous appuierons les efforts [d’Israël] pour envoyer un message au Hamas, au Hezbollah, aux Syriens, aux Iraniens, à tous ceux qui cherchent la mort et la domination plutôt que la vie et la liberté», a-t-elle lancé à la foule.

«Envoyer un message» est une expression si anodine pour parler de massacre et de terrorisme d’État. Comment ce message est-il envoyé? Au Liban sud, des avions israéliens ont laissé tomber des prospectus avertissant les villageois qu’ils devaient fuir vers le nord pour survivre. Lorsqu’ils se sont conformés à l’avertissement, un avion de guerre a attaqué une colonne de réfugiés, incinérant 18 personnes, en majorité des enfants. Par la suite, d’autres avions ont démoli les routes principales ainsi que tous les ponts franchissant la rivière Litani, obligeant un grand nombre de réfugiés à abandonner leurs véhicules et à poursuivre leur exode à pied.

Des maisons, des écoles et mêmes des hôpitaux et des ambulances ont été la cible de bombes et missiles israéliens. Dimanche matin, une frappe aérienne israélienne a détruit une aile entière de l’hôpital Jabel Amel à Tyre, tuant une famille de neuf personnes qui avait tenté d’obtenir de l’aide à cet endroit après avoir été victimes d’un précédent bombardement sur leur immeuble à logement.

Des centaines de Libanais ont été tués, presque tous des civils, des femmes et des enfants en majorité. Plusieurs centaines d’autres ont été estropiés dans les bombardements et des centaines de milliers ont été forcés de fuir et font face à une crise humanitaire de plus en plus catastrophique. On parle ici d’un gigantesque acte «d’épuration ethnique», dont le but est de chasser une population entière de chiites appauvris hors du Liban sud.

Au même moment, l’armée israélienne envoie simultanément un «message» semblable à Gaza, où des bombardements et des frappes d’artillerie ont tué des dizaines et blessé des centaines de civils, et ont laissé en ruines de grands espaces du populeux territoire palestinien. Le siège israélien a coupé tout approvisionnement en eau et en électricité à la population tout en l’isolant, comme au Liban, du monde extérieur.

Dans les deux territoires, Israël mène des actes sauvages et massifs de punition collective contre les populations civiles: des crimes de guerre au sens le plus strict du droit international. Des représentants de l’armée israélienne ont ouvertement proclamé que leur objectif était de renvoyer Gaza «à l’âge de pierre» et le Liban «20 ans en arrière», à l’époque de la violente guerre civile.

 «Nous allons soutenir Israël car Israël défend les valeurs américaines ainsi que les valeurs israéliennes», a proclamé la démocrate au rassemblement de New York.

La remarque de Clinton constitue une diffamation contre le peuple américain. Le massacre systématique du haut des airs d’enfants innocents, ayant pour but de terroriser une population entière ne représente pas les valeurs des travailleurs américains, la très grande majorité de la population, mais plutôt les méthodes perverses et criminelles des élites dirigeantes des États-Unis et d’Israël, déterminées à imposer leur diktat impérialiste à la totalité du Moyen-Orient, utilisant tous les moyens nécessaires.

Lors d’une autre apparition publique suivant le rassemblement pro bombardements aux Nations unies, Clinton a démontré quel genre de «valeurs» elle défendait. Elle était en effet l’invitée d’honneur d’une campagne de levée de fonds parrainée par l’éditeur milliardaire Rupert Murdoch, dont l’empire médiatique de droite comprend Fox News et le New York Post, deux des plus ignobles porte-parole de l’extrême droite américaine.

La réalité est que les politiciens, ainsi que les médias, mentent systématiquement au peuple américain à propos de la guerre qui s’intensifie au Moyen-Orient, décrivant l’agression à sens unique contre une population pratiquement sans défense comme un acte légitime «d’autodéfense». Aucun important journal ou réseau de télévision ne fournit une image claire du carnage qui a été déclenché contre le peuple du Liban.

Étant donné la description presque universelle d’Israël comme l’innocente victime, on pourrait difficilement savoir que les pertes libanaises, presque toutes civiles, supplantent celles d’Israël, dont la moitié sont des soldats, par un facteur de presque dix.

L’affirmation faite par Israël, et répétée par Clinton au rassemblement de New York, que ces importantes offensives militaires sont une riposte à la capture de trois soldats israéliens, un à Gaza et deux au Liban sud, est manifestement absurde. Ces opérations ont été planifiées depuis longtemps, et les soldats capturés n’ont été utilisés que comme prétexte, à la grande consternation de leurs familles qui ont demandé au gouvernement israélien de négocier leur libération.

L’analogie démagogique de Clinton

Dans une de ses envolées démagogiques qui a obtenu les plus grands applaudissements du rassemblement sioniste, Clinton a déclaré: «Je veux que nous, ici à New York, nous imaginions que des terroristes extrémistes nous attaquent à la roquette à partir de l’autre côté de la frontière canadienne ou mexicaine. Resterions-nous les bras croisés ou défendrions-nous les États-Unis contre ces attaques d’extrémistes?»

Cette analogie est tirée par les cheveux, mais elle aurait dû ajouter: «Ne bombarderions-nous pas les bâtiments résidentiels de Montréal, ne démolirions-nous pas l’aéroport international de Toronto, n’incinérerions-nous pas des familles canadiennes entières dans leurs foyers ou sur les routes et ne transformerions-nous pas toute la population du sud de l’Ontario en réfugiés?»

Une autre analogie de frontières, qui donne une meilleure idée du caractère disproportionnée de la réponse d’Israël, serait celle-ci: «Imaginez que des membres d’une des milices de droite patrouillant la frontière fasse feu sur des immigrants mexicains se préparant à traverser la frontière et que le gouvernement du Mexique réponde par des raids aériens massifs contre San Diego, Dallas et Houston, qu’il bombarde les pistes de l’aéroport JFK à New York et qu’il force des centaines de milliers d’Américains à fuir vers le nord du pays.»

Naturellement, le Mexique n’a pas les moyens militaires de mener une telle opération contre son voisin du nord, pas plus que les Palestiniens de la bande de Gaza peuvent lancer un assaut contre Israël chaque fois que les Forces de défense israéliennes (FDI) organisent un raid dans leur territoire, tuant des civils et enlevant des personnes qui disparaissent dans le système carcéral israélien sans jamais être accusées, encore moins jugées. Le Liban non plus n’a pas les moyens d’entreprendre une opération «d’autodéfense» chaque fois que les troupes israéliennes traversent sa frontière. De tels actes de violence militaire massive ne sont réservés qu’aux plus puissants gangsters de la région, Washington et Tel-Aviv.

Sur la même tribune qu’Hillary Clinton, l’ambassadeur israélien aux Nations unies, Dan Gillerman, a donné voix à ce gangstérisme. Se tournant vers l’édifice des Nations unies, il s’est écrié: «Laissez-nous terminer le boulot»! Ensuite, parlant des timides critiques de certains gouvernements européens, il a déclaré «Et à ces pays qui prétendent que nous utilisons une force disproportionnée, nous n’avons que ceci à dire: vous avez foutrement raison»!

Cette indifférence arrogante envers l’opinion publique mondiale et cette fascination pour la force brutale forment les traits caractéristiques de la politique israélienne. Ils se fondent sur l’appui inconditionnel des gouvernements américains successifs et des politiciens de la grande entreprise comme Clinton.

Hillary Clinton est peut-être la plus servile de toutes les personnalités politiques américaines devant les positions de la droite israélienne. Selon des données publiées par la commission électorale fédérale, elle a reçu le plus de fonds de campagne de la part du lobby israélien dans le cycle de campagne de 2005-2006, dépassant de loin tous les autres politiciens, démocrates comme républicains.

Vers la fin de l’an dernier, elle s’est rendue en Israël pour une séance de photos aux pieds du mur rappelant l’apartheid qu’Israël utilise pour accaparer encore plus de territoires palestiniens et pour couper des milliers de personnes de leurs emplois, de leurs écoles et de leurs fermes. Endossant ce projet, elle a proclamé qu’il «n’était pas contre le peuple palestinien» mais seulement «contre les terroristes».

Elle s’est distinguée en attaquant l’administration Bush de la droite sur sa politique envers l’Iran, reprenant largement les positions du Comité américain des affaires publiques israéliennes qui préconise une guerre américaine contre les Iraniens.

La politique de Clinton, toutefois, est loin d’être unique. Les deux principaux partis sont demeurés silencieux et indifférents envers la souffrance du peuple libanais et du peuple palestinien tout en endossant entièrement le «droit» d’Israël à lancer une agression contre le Liban et Gaza. Les deux chambres du Congrès préparent des résolutions qui explicitent cette position.

Clinton et les démocrates, tout autant que Bush et les républicains, prennent une décision calculée et de sang-froid de permettre que le carnage au Liban et dans la bande de Gaza continue et de s’opposer à tout effort sérieux pour arriver à un cessez-le-feu avant qu’Israël ait atteint ses objectifs militaires.

En me présentant contre Hillary Clinton au Sénat, je rejette catégoriquement son soutien au militarisme et à l'expansionnisme israéliens. Je demande la cessation immédiate de toute aide américaine à la machine militaire israélienne, qui reçoit aujourd'hui près de $3 milliards annuellement, soit un cinquième du budget total que consacre Washington à l'aide étrangère, et ce, pour un pays représentant à peine plus qu'un millième de la population mondiale.

Cette énorme dépense de fonds américains pour armer Israël a le même but que la guerre et l’occupation illégales de l'Irak. Il ne s'agit pas de «défendre la démocratie» ou «vaincre le terrorisme» mais de garantir la domination américaine du Moyen-Orient et de ses réserves stratégiques de pétrole, et de projeter la puissance économique et militaire des États-Unis dans toute la région.

En opposition au soutien de Clinton pour le maintien de l'occupation de l'Irak, le Parti de l'égalité socialiste demande le retrait immédiat et sans conditions de toutes les troupes américaines. Nous demandons également que tous ceux coupables d'avoir traîné les Américains dans cette guerre sur la base de mensonges soient tenus responsables, tant en matière politique que criminelle.

Ni la lutte pour mettre fin à la guerre en Irak, ni le combat contre l'agression israélienne au Liban et dans les territoires palestiniens, ne peut aller de l'avant par le biais d'appels adressés aux Nations Unies ou à la «communauté internationale», les deux s'étant avérés impuissants face à l'éruption du militarisme américain et israélien.

De telles luttes contre la guerre impérialiste ne peuvent aller de l'avant que par la mobilisation politique indépendante des travailleurs. Malgré l'opposition de la majorité de la population américaine à la poursuite de la guerre en Irak, la revendication d'un retrait des troupes américaines ne trouve aucune écho significatif dans l'un ou l'autre des partis établis. La seule voie de l'avant réside dans une rupture décisive avec le parti démocrate et la construction d'un nouveau parti politique indépendant de la classe ouvrière.

En même temps, le combat contre la guerre exige une lutte pour l'unité internationale de la classe ouvrière, notamment pour unir les travailleurs juifs et arabes en Israël et dans les pays arabes dans la lutte pour libérer la région de la domination exercée par l'impérialisme et les classes dirigeantes locales – tant  bourgeoises arabes que sionistes – et mettre ses ressources considérables au profit de tous.

C'est pour faire avancer ces objectifs que le Parti de l'égalité socialiste intervient dans l'élection de 2006. Je demande instamment à tous ceux qui s'opposent à l'escalade du militarisme américain et israélien dans le Moyen-Orient, et à la menace croissante d'une guerre plus large, de soutenir notre campagne et d'aider à mettre des candidats du PES sur le scrutin.

 





 

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