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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Des travailleurs français s’expriment contre les attaques sociales

Par une équipe du WSWS
22 octobre 2007

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Des centaines de milliers de travailleurs et de jeunes ont manifesté partout en France le 18 octobre pour protester contre les attaques du gouvernement de droite du président Nicolas Sarkozy sur les retraites, élément important d’une vaste atteinte aux droits sociaux et aux conditions de vie. Une équipe du WSWS a interviewé des manifestants à Paris.

Jamel qui travaille à Suez énergie : « Les régimes spéciaux, c’est ce qui me fait bouger. On veut nous faire passer de 37,5 ans à 41 puis 42. Ce sont nos acquis que le gouvernement veut supprimer. Et puis, le service minimum, c’est le droit de grève qu’on veut supprimer.

« Si le peuple se réveille, le gouvernement peut reculer. Avec le CPE, il a reculé, car les gens ont bougé massivement.

« Il ne faut pas aller prendre l’argent chez les retraités, les vieux, les malades. Regardez les réductions d’impôts pour les patrons. C’est là qu’il faut aller chercher l’argent.

« Le PS et Sarkozy c’est la même chose, la même politique… »

Alain, enseignant :

« Ce qui me fait bouger, ce sont les inégalités. Peut-être que le gouvernement va reculer. Il faut que les gens se rassemblent pour différents motifs. Cinq mois après son accession au pouvoir le gouvernement a réussi à mettre les gens dans la rue. Les gens ne sont pas contre les réformes, mais ils ne veulent pas n’importe quoi.

« On peut rendre l’économie compétitive sans réduire les conditions de vie des gens. Mais le gouvernement préfère les actionnaires aux salaires des travailleurs.

« La concurrence sur le principe, oui, ça permet de progresser, mais une concurrence loyale. Les règles ne sont pas les mêmes entre pays. C’est la jungle.

« Toutes les guerres ont toujours montré que ce sont les plus faibles qui payent, jamais les dirigeants, eux ils gagnent. »

Carl, cheminot :

« Je suis contre la politique sociale de Sarkozy. C’est la casse de tous les acquis sociaux depuis la Deuxième Guerre mondiale. Pourquoi toujours demander aux petites gens des sacrifices alors que les entreprises s’en mettent plein les poches ?

« La concurrence, oui je veux bien, mais une concurrence humaine. On ne peut pas parler de concurrence avec les pays comme la Chine, regardez comment vivent les gens là-bas.

« Il ne faut pas non plus être systématiquement contre les grandes entreprises, il faut une politique sociale des grandes entreprises.

« Un parti qui unifie les partis ouvriers de tous les pays, tout à fait d’accord. Ça fait des années qu’on en rêve. La mise en place est difficile. Mais il faut être tous ensemble dans la même lutte. »

Un chômeur : « Ce qui me fait bouger, c’est le programme libéral capitaliste. On va dans le mur. Pour faire reculer le gouvernement, il faut une grève générale reconductible. Il a reculé en 95, il faut faire pareil.

« Les syndicats ne doivent pas collaborer avec le gouvernement. On est obnubilé par la croissance du PIB alors on produit, on produit des choses qui ne servent à rien, au lieu de produire les choses dont on a besoin. Il faut abandonner ce productivisme.

« On doit se mobiliser, et pas seulement la classe ouvrière, mais toute la population.

« Des partis d’extrême-gauche, il y en a déjà 150 en France, tous le même nom, le même slogan. Un de plus un de moins, non, ce n’est pas la peine. Il en faudrait un seul, ce serait plus simple. On veut une manif sans banderole, sans tract. On défile tous pour une question bien précise. Ça suffit. Autonomie, grève générale, on s’organise à la base. Le programme politique de la gauche est à reconstruire, il y a des choses à abandonner. »

Juan Aliart, un cheminot interviewé à la Gare du Nord vendredi matin :

« La direction dit que cela reprend. Il y a des discussions dans des AG qui continuent sur la reconduction. Déjà les deux ateliers de maintien des TGV, des Thalys et des Eurostars ont reconduit. L’atelier Moulin Neuf aussi.

« Les conducteurs et les contrôleurs discutent en AG. Nous saurons leur décision à midi.

« Beaucoup des conducteurs de la FGAAC ne sont pas d’accord avec le papier signé par leur syndicat et leur mot d’ordre de terminer la grève. Ils s’engueulent entre eux. Ils vont devoir travailler jusqu’à 55 ans. Leur retraite complémentaire sera faite par capitalisation. Ils ont envoyé leur dirigeant de la Gare du Nord demander des comptes à la direction nationale.

« Ici la base de la CGT a voté pour la reconduction dans les chantiers, les agents des guichets et autres : il y a une déchirure avec les appareils CGT et FGAAC et leur base. Ils sont carrément en rébellion.

« Nous on a peur que le gouvernement négocie avec Thibault et que l’appareil essaie de sortir de la crise avec quelques concessions minimes. Si ça capote, là, il n’y aura plus confiance dans les syndicats et la CGT. Le gouvernement a récupéré la FGAAC et maintenant la CGT va se donner des prétextes pour ralentir encore plus qu’ils le font maintenant. »

Le WSWS a demandé pourquoi Juan pense que la CGT fait cela.

Juan a donné trois raisons :

« 1 : L’appareil CGT est comme la CFDT. J’y étais en 1995. Il s’est mis d’accord avec Juppé et s’est faufilé. C’est ce qui a crée Sud.

« 2 : Il y a beaucoup de choses pas claires, l’affaire de la caisse noire du Medef, censée financer les syndicats. La CGT a un énorme et coûteux appareil et a besoin de beaucoup d’argent pour le faire marcher.

« 3 : La CGT veut rentrer dans les organisations paritaires comme l’UNEDIC et l’ASSEDIC. Pour y entrer, elle a besoin de l’accord des patrons.

« On passe la nuit dans les chantiers pour éviter que la direction puisse y recommencer le travail en catimini. »


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