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WSWS : Nouvelles et analyses : Australie

Une candidate du PES explique pourquoi elle a rejoint le parti

Par Tania Baptist, candidate du Parti de l'égalité socialiste aux élections sénatoriales pour l'état du Victoria (Australie)
30 octobre 2007

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Voici la communication faite par Tania Baptist, candidate du PES, lors du lancement officiel de la campagne électorale du Parti de l'égalité socialiste à Melbourne dimanche dernier. Les candidats Will Marshall (pour Melbourne) et Frank Gaglioti (pour Calwell) s'y sont aussi exprimés. Nick Beams, secrétaire national du PES et candidat au Sénat dans l'état de Nouvelle-Galles du Sud y était le principal intervenant. Son allocution est reproduite ici (en anglais).

Étant relativement nouvelle au PES et, plus généralement, en politique, j'ai été sollicitée par le parti pour vous parler des expériences que j'ai traversées, et de l'évolution qui m'a amenée, d'abord à rejoindre le parti, puis à me présenter comme candidate au Sénat dans cette élection.

Cela me semble un peu égocentrique de parler de moi quand d'autres membres du parti parlent d'événements de l'histoire mondiale. Mais mes expériences sont importantes en ce qu'elles reflètent les expériences que traversent des millions de gens de par le monde, et qu'elles soulignent le rôle significatif du parti dans la clarification de ces expériences et son influence sur les conclusions qui en sont tirées.

Être activement engagée en politique est quelque chose que je n'aurais jamais pensé faire avant. J'avais des opinions sur les sujets politiques, mais je les considérais généralement d'une manière fragmentée. La politique ne me semblait pas reliée à ma vie, l'activité politique était pour les autres. Je n'ai jamais ressenti le besoin d'être activement engagée, ou considéré que ma contribution était nécessaire ou importante. De même, la plupart des politiciens que j'avais vus ne m'attiraient pas vers la politique.

Je n'aurais certainement jamais cru que je me présenterais à une élection fédérale. Je ne suis pas vraiment à l'aise ou loquace en public — en fait, je préfère me fondre dans le décor.

Malgré tout cela, j'ai été poussée vers la politique par les événements.

En quelques années, je suis devenue de plus en plus consciente et inquiète de ce qui se passait dans le monde — la pauvreté, l'environnement, la question des droits de l'Homme, etc. J'ai fait de petites choses, comme parrainer un enfant en Afrique et donner régulièrement à Amnesty International. En même temps, je suis devenue plus consciente politiquement, et de plus en plus écœurée  par l'attitude des principaux partis sur la plupart des questions. Tout au long de cette période, je me suis intéressée aux autres partis et j'ai commencé à voter pour les Verts en pensant qu'ils étaient une sorte d'alternative.

Les attaques du 11 septembre furent une vraie révélation pour moi, comme elles le furent pour beaucoup de gens. La réponse des dirigeants politiques dans le monde entier m’a semblé complètement irrationnelle. Aucune tentative n'était faite pour envisager ou comprendre les conditions qui pouvaient mener des jeunes hommes à propulser un avion contre des immeubles, en se tuant eux-mêmes et des milliers d'autres – c'est quelque chose de significatif pour quelqu'un de croire qu'il doit faire cela. Au contraire, on donnait l'explication facile qu'il y a le bien et le mal, et que des gens mauvais voulaient détruire notre « mode de vie ».

Pendant les préparatifs de la guerre en Irak, il était évident pour moi qu'il n'y avait pas d'armes de destruction massive, ni aucune connexion avec al-Qaïda ou le 11-Septembre. Quel que soit le problème concernant Saddam Hussein, il ne semblait y avoir aucune raison valable pour envahir un pays au mépris du droit international. Maintenant, cela me semble bête, mais avant l'invasion je ne croyais pas qu'ils le feraient pour de bon. Je m'imaginais qu'ils recouvreraient la raison.

L'invasion de l'Irak fut un tournant pour moi. Je fus d'abord abasourdie, puis je devins furieuse. Je me mis à envoyer des courriers rageurs au Melbourne Age (un journal local). Je ne sais pas en quoi j'imaginais faire avancer les choses, mais j'avais besoin, d'une manière ou d'une autre, d'exprimer mon dégoût de la montagne de mensonges qui nous avait été servie à propos de la guerre et de tout le reste, et du massacre criant accompli, contre ma volonté, pour défendre notre soi-disant mode de vie démocratique.

Comme l'occupation se prolongeait, j'ai senti que je devais faire quelque chose de plus concret pour arrêter la guerre. Quand j'y repense, je vois que c'était une période de confusion. Comme beaucoup de gens, je pensais que nous devions nous débarrasser de Howard. D'une certaine manière, je ne considérais pas le vote pour les travaillistes comme une option. Mark Latham avait lâché son mot d'ordre « les troupes hors d'Irak pour Noël », mais il n'était pas convaincant du tout. Je lisais le site web des Verts, leur politique semblait raisonnable et ils semblaient s'opposer à la guerre. Alors je les ai rejoints quelques mois avant les élections fédérales de 2004. Je ne sais pas trop ce que j’attendais de voir se produire, mais l'idée d'envoyer un signal était très encouragée.

Lorsque Howard a été réélu, j'ai été extrêmement découragée, comme beaucoup d'opposants à la guerre et à tous ses autres actes criminels. Quelques semaines plus tard, j'ai rencontré un partisan du Parti de l'égalité socialiste qui m'a dit, en des termes très clairs, que je devais abandonner mes illusions quant aux Verts, et qui m'a présenté une analyse des perspectives de ce parti et du rôle qu'ils jouent. Il parlait du prolétariat, de Trotsky, de l'analyse scientifique du capitalisme, de la Révolution russe, du marxisme. Bien sûr je n'avais pratiquement aucune connaissance, aucune compréhension de toutes ces choses. Finalement, je lui ai demandé s'il y avait un site web. Le lendemain, je suis allée consulter le site, en espérant être capable de rejeter ses arguments et de débattre avec lui la prochaine fois. Mes précédents contacts avec des socialistes ne m'avaient pas précisément impressionnée.

Cependant, ce n'était pas si facile de rejeter d’un revers de main le World Socialist Web Site. Pour commencer, j'essayai d'y trouver des lacunes, mais je me rendis vite compte que je ne connaissais quasiment rien sur le monde et l'histoire, et que ces gens étaient, pour le moins, extrêmement bien informés et rigoureux. Au premier abord, l'analyse allait à l’encontre de mes idées, et était même déconcertante par certains aspects, mais j'étais impressionnée par la profondeur des informations proposées et par la qualité de l’écriture. Je ne m’étais jamais rendue compte qu’une étude aussi systématique et complète du monde avait été faite, ou qu’il soit possible de le faire. J'ai commencé à lire le site tous les jours, pratiquement chaque article, et je me suis aussi plongée dans les archives. J'en suis venue à comprendre que les nouvelles diffusées par les médias grand public sont complètement inadéquates et biaisées. Chaque fois qu'un événement se produisait, j'attendais avec impatience d’apprendre par le WSWS le fond de l’affaire et d’avoir aussi leur perspective.

Petit à petit j'ai été convaincue par l'analyse selon laquelle les problèmes qui nous sont posés ne sont pas des questions isolées, mais sont toutes causées par le système capitaliste et la ruée perpétuelle vers toujours plus de profits, et que le seul moyen de les résoudre est de réorganiser la société sur la base des besoins humains, et non du profit. Comme je lisais de plus en plus, il devint plus clair pour moi que ce ne pouvait être mené à bien que par une classe ouvrière internationale qui soit consciente de ses tâches, et que le WSWS y œuvrait, par l'éducation via le site. Il apparaissait clairement, et c'était répété encore et encore sur le site, que l'une des tâches les plus importantes était de construire un parti de masse politiquement indépendant de tous les autres – lesquels étaient essentiellement des soutiens du système capitaliste. La conséquence inéluctable de tout cela était que, en tant que membre de la classe ouvrière, je devais participer à la construction du Parti de l'égalité socialiste.

Bien que la classe ouvrière internationale soit poussée par la crise du capitalisme vers une situation révolutionnaire, une révolution socialiste ne se produira pas sans l'intervention consciente des travailleurs, organisés et préparés à l’avance à tirer parti des événements. Il faut construire le parti maintenant. Cela ne peut pas attendre. Ceux d'entre nous qui lisent le site et sont d'accord avec le programme et la perspective ont la responsabilité de construire le parti. Si nous ne le comprenons pas pleinement, alors il est de notre responsabilité d’apprendre davantage. Si nous ne le faisons pas, qui d'autre le fera ?

Il y a maintes raisons pour lesquelles j'aurais pu choisir de ne pas rejoindre le parti, et de ne pas me présenter comme candidate. Je n'en sais pas assez, je n'ai pas assez confiance en moi, je ne suis pas assez éloquente, je n'ai pas le temps. Mais en fin de compte, ces obstacles pressentis ne sont pas seulement mes faiblesses personnelles. Nous avons tous, à des degrés divers, ces mêmes obstacles. Ce sont les produits d'un système qui exclut résolument les travailleurs de la vie politique. S'appliquer résolument à les surmonter au cours de la construction du parti est le seul moyen de bâtir le socialisme. C'est pour cela que je me présente en tant que candidate aux élections sénatoriales pour le Parti de l'égalité socialiste, et je vous incite tous à étudier sérieusement le programme et les perspectives du parti et à participer à notre campagne électorale aussi pleinement qu’il vous est possible de le faire.

Autorisé par N. Beams, 100B Sydenham Rd, Marrickville, NSW

Visiter le site de la campagne électorale du Parti de l'Égalité Socialiste (en anglais)

(Article original anglais paru le 26 octobre 2007)


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