Le 17e congrès de la Ligue communiste révolutionnaire,
qui s’est réuni en janvier dernier, a décidé de créer d’ici la fin
de l’année un nouveau « parti anticapitaliste ». La LCR, qui a
quarante ans, se dissoudra alors dans le nouveau parti.
Le congrès n’a défini ni le nom ni le
programme du nouveau parti, ce processus devant avoir lieu dans le courant de
l’année. Ce qui est sûr cependant, c’est que l’organisation
ne sera ni basée sur des traditions historiques définies ni sur des principes
théoriques définis. Contrairement à la LCR qui, du moins en paroles, se
réclamait du trotskysme, le nouveau parti « veut rassembler le meilleur
des traditions du mouvement ouvrier sans imposer une histoire, celle du
trotskysme, comme marque de fabrique » écrit le porte-parole de la LCR,
Olivier Besancenot, sur le site web de l’organisation.
La nouvelle organisation « mêlera
l’anticapitalisme, le combat écologique, la lutte pour toutes les
émancipations, à commencer par celle des femmes » pour s’unir à
« des jeunes, d’ex-militants de partis politiques écoeurés par
l’orientation de la direction de leur ancien parti, des animateurs du
mouvement syndical dans les entreprises, des féministes de toutes générations,
des antilibéraux qui ne veulent pas dissoudre leurs convictions dans
l’alliance avec le social-libéralisme [autrement dit le libre marché] »
et tous ceux pour qui « ce sera le premier engagement. »
D’autres tendances politiques sont
également invitées à participer au projet et Besancenot cite en exemple
« Lutte ouvrière, des libertaires, des communistes ou des
antilibéraux. »
La fondation d’un parti dont le
programme est totalement amorphe et éclectique et qui rejette tout engament
théorique correspond à un besoin fondamental de l’élite dirigeante
française. A une époque où les vieilles organisations réformistes,
bureaucratiques et staliniennes (Parti socialiste, Parti communiste) sont
profondément discréditées, un tel nouveau parti est nécessaire pour désorienter
le nombre croissant de travailleurs et de jeunes qui se radicalisent et qui ont
perdu toute foi dans une solution réformiste de la crise sociale.
La LCR caractérise le nouveau parti
d’« anti-capitaliste ». Mais seuls des principes programmatiques
fermes et une base solidement ancrée dans la tradition historique du mouvement
marxiste permettent à un parti de mener une lutte constante contre le
capitalisme et de résister à la pression de l’opinion publique
bourgeoise. La LCR rejette une telle adhésion à des principes programmatiques
et théoriques. Elle préconise un parti qui flotte dans l’air, qui
n’est pas lié à des principes et qui peut s’orienter à tout moment
en fonction du vent dominant. Un tel parti peut facilement être manipulé et
adapté aux exigences du pouvoir en place.
Besancenot s’est efforcé de présenter le
renoncement à un programme défini comme le signe d’une démocratie de la
base. Ce n’est pas la LCR, mais les futurs membres qui doivent déterminer
le programme et la forme que prendra le parti, a-t-il déclaré. Tous ceux qui
veulent participer à la construction de ce nouveau parti pourront en
« contrôler démocratiquement de A à Z » le processus. Mais c’est
là de la poudre aux yeux. Sans principes clairs qui s’appliquent de façon
égale à la direction comme aux adhérents, il ne peut y avoir de contrôle
démocratique exercé par la direction du parti. Dans un parti où chacun peut
faire ce que bon lui semble, la direction non plus ne peut être soumise à un
contrôle.
A cet égard, le Parti vert allemand est un
exemple instructif. Quand le Parti vert avait été crée il y trente ans (avec le
soutien enthousiaste à l’époque des partisans allemands de la LCR),
l’organisation avait souligné son engagement pour la démocratie à la
base. Tous était les bienvenus s’ils soutenaient les objectifs vaguement
définis du nouveau parti, les membres du SPD (Parti social-démocrate), les maoïstes,
les écologistes, les pacifistes, les militants des groupes de défense des
droits des citoyens et même les idéologues réactionnaires du « Blut und
Boden » (Sang et Sol).
Pour empêcher que la direction ne
s’élève au-dessus des militants de base, les Verts avaient établi des
règles spéciales, tel le principe de rotation pour les postes de direction et
l’interdiction du cumul des mandats. Mais en vain, comme on a pu le
constater. Le manque de tout fondement programmatique a fait que quelques
dirigeants autoproclamés ont pu manipuler le parti comme bon leur semblait.
Joschka Fischer, qui n’a jamais été élu à un poste quelconque dans le
parti, fut en mesure de se servir du parti comme d’un tremplin pour faire
carrière et être catapulté au poste de ministre des Affaires étrangères
allemand, et les Verts, eux, au cœur de l’establishment politique
bourgeois.
Un nouveau chapitre de l’histoire de la LCR s’ouvre
Depuis sa fondation il y a quarante ans, la LCR
n’a cessé de jouer le rôle d’une caution de gauche aux partis
réformistes et staliniens ainsi qu’aux syndicats, qui subordonnent les
intérêts historiques de la classe ouvrière au maintien de la société
capitaliste. La direction de la LCR a toujours justifié ce rôle en affirmant
que ces organisations ou des sections d’entre elles pourraient être contraintes,
sous la pression d’en bas, d’appliquer une politique dans
l’intérêt des travailleurs et être ainsi ralliées à une perspective
socialiste. Pour la première fois, aujourd’hui, la LCR a pris
l’initiative de construire elle-même un parti dont l’objectif est
d’empêcher que les conflits de classe à venir ne revêtent une dimension
révolutionnaire.
Pas plus tard qu’en janvier 2006, le 16e
congrès de la LCR avait décidé à une grande majorité d’établir un vaste
mouvement englobant tous les partis et toutes les organisations qui avaient
rejeté le traité constitutionnel européen lors du référendum de 2005. En faisaient
partie, aux côtés de la LCR, en premier lieu le Parti communiste français
(PCF), mais aussi une aile du Parti socialiste (PS), des sections de la
bureaucratie syndicale, des militants altermondialistes ainsi qu’un
pot-pourri d’initiatives et mouvements sociaux. A l’époque, la LCR
et le PCF collaboraient étroitement en procédant régulièrement à des
consultations au niveau de la direction. Sur le plan local, des militants anti-UE
de toutes tendances collaboraient dans de soi-disant « collectifs »
censés devenir la base du nouveau mouvement.
Mais, dans la seconde moitié de 2006, ce
projet s’est effondré du fait du fossé croissant entre la classe ouvrière
et les alliés de la LCR. Il ne fut plus possible de maintenir l’illusion
que l’on pouvait développer un mouvement « anti-capitaliste » pénétrant
profondément dans les rangs de la « gauche plurielle » qui avait
composé le gouvernement dirigé par Lionel Jospin de 1997 à 2002.
Avec la nomination de Ségolène Royal comme
candidate aux élections présidentielles, le Parti socialiste a, de façon
manifeste, pris un virage à droite. Pour la première fois depuis le début des
années 1970, où François Mitterrand avait initié l’« union de la gauche »,
Royal n’a pas cherché à établir une alliance de « gauche » avec
le Parti communiste et les Verts, mais a préconisé au contraire une coalition
de centre-gauche avec le Mouvement démocratique (MoDem) dirigé par François
Bayrou.
Jadis le plus grand parti du pays, le Parti
communiste a été réduit jusqu’à ne plus représenter grand-chose. Il
s’est investi dans le travail des « collectifs » sans être toutefois
disposé à rompre avec le Parti socialiste, son allié durant ces trois dernières
décennies. Le PC a occupé des postes ministériels dans tous les gouvernements menés
par le Parti socialiste et est tributaire de ce dernier pour la sauvegarde de
ses mandats de députés et d’élus locaux.
Finalement, la LCR s’est retirée des
collectifs et la tentative de sélectionner des candidats communs de
« gauche » pour les élections présidentielles et législatives de 2007
a échoué. Un membre influent de la LCR, François Sabado, l’a justifiant
ainsi : «Ces évolutions globales, social-libéralisation de la
social-démocratie, incapacité du PCF, Verts, alternatifs à se vivre comme une force
vraiment indépendante du parti socialiste débouchent aujourd’hui sur une
situation où les formules d’unité de la gauche anti-libérale incluant la
direction du PCF et le courant Bové [militants alter mondialistes] sont "caduques",
dépassées par la situation de ces dernières semaines. »
Dans d’autres pays, des groupements
unitaires similaires et qui avaient pris comme modèle la LCR se sont également lamentablement
effondrés. En Italie, l’entrée du Parti Rifondazione Comunista au
gouvernement de Romano Prodi était largement considérée comme le dernier pas de
l’organisation vers la respectabilité bourgeoise tandis que le Parti des travailleurs
brésilien dirigé par Lula passe depuis longtemps pour être le client favori des
cercles financiers internationaux. Dans ces deux pays, les copenseurs de la LCR
se sont sentis obligés de quitter ces partis après des années de coopération
loyale.
En prenant l’initiative de créer un
nouveau parti, la LCR réagit au profond fossé qui s’est creusé entre la
classe ouvrière et ses vieilles organisations. Les bureaucraties réformistes sont
de moins en moins en mesure de contenir les vastes mouvements de grève et de
protestation qui témoignent périodiquement de l’esprit de rébellion de
larges couches de travailleurs et de jeunes en France. C’est surtout sur
les jeunes, qui sont descendus massivement dans la rue pour protester contre le
Contrat première embauche (CPE) et qui se sont révoltés dans les banlieues en
2006 que le Parti socialiste, le PCF et les syndicats ont de moins en moins
d’emprise. Un vide politique s’est créé dans lequel, s’il
n’est pas comblé par autre chose, des idées révolutionnaires peuvent s’infiltrer.
C’est précisément pour contrer un tel
développement révolutionnaire que la LCR fonde son nouveau parti. Elle est
pleinement consciente de la crise qui affecte les vieilles organisations. Selon
les « Thèses politiques » qui ont été adoptées par le 17e congrès, « la
situation nationale et mondiale (est) dominée par deux tendances lourdes :
l’offensive libérale capitaliste et l’effondrement/mutation des
partis traditionnels du mouvement ouvrier. » L’offensive capitaliste
provoque des résistances sociales et « l’adaptation des directions
du mouvement ouvrier traditionnel aux exigences libérales crée un divorce
croissant des partis de gauche avec les classes populaires. »
Pendant ce temps, l’ensemble du système
politique français connaît une profonde crise. Alors que l’ancienne
« gauche plurielle » est profondément divisée et ne s’est
jamais remise des défaites essuyées lors des dernières élections, le président
Nicolas Sarkozy, après avoir été fêté comme le nouvel homme fort après sa
victoire électorale, a atteint un nouveau niveau d’impopularité et une
partie de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) refuse de le suivre.
Pour le cas où la lutte de classes
s’intensifierait, la classe dirigeante française a besoin d’un
nouveau parti de « gauche » afin de garder le contrôle. A cet égard,
elle dispose d’une riche expérience historique. En 1936, elle avait
étouffé, avec l’aide du gouvernement de Front populaire de Léon Blum, la
grève générale qui menaçait le régime capitaliste. En 1968, son homme de
confiance, François Mitterrand, avait réagi à la grève générale en prenant la
tête du Parti socialiste, en intégrant divers mouvements de gauche et en
formant une alliance avec les staliniens du PCF. C’est ainsi qu’il
créa un instrument capable de rétablir l’ordre bourgeois.
A cette époque déjà, un rôle important avait
été joué par un parti qui, comme la LCR, se réclamait à tort du
trotskysme : l’Organisation communiste internationaliste (OCI)
dirigée par Pierre Lambert. L’OCI avait envoyé nombre de ses membres dans
le parti de Mitterrand dans le but de le soutenir. L’un de ces membres,
Lionel Jospin, a même fini par devenir premier ministre.
Face à cette situation politique et sociale
tendue, il est tout à fait possible que ce parti « anti-capitaliste »
de la LCR, s’il voit le jour, puisse rapidement assumer des
responsabilités politiques voire même jouer un rôle dans un gouvernement de
coalition. Les déclarations de l’organisation selon lesquelles « elle
ne sera dans aucune coalition gouvernementale ou parlementaire avec la social-démocratie »
ne devraient pas être prises au pied de la lettre.
Si la question venait à se poser, un autre
argument serait alors avancé : « l’unité contre la
droite. » C’est sur cette base, qu’en 2002, la LCR est allée
jusqu’à appeler à voter pour le gaulliste Jacques Chirac, pour soi-disant
stopper Jean-Marie Le Pen, le candidat du parti de l’extrême droite, le
Front national. Le même argument pourrait servir à de futurs députés de la LCR à
soutenir un gouvernement dirigé par des socialistes afin d’empêcher un
gouvernement UMP. Et, de ce genre de soutien à une participation
gouvernementale de fait, il n’y a qu’un petit pas.
Une tendance opportuniste qui a fait ses preuves
La classe dirigeante française est tout à fait
capable de faire la différence entre une rhétorique de « gauche » creuse
et une politique révolutionnaire. Le verbiage anticapitaliste de Besancenot ou
du dirigeant du parti, Alain Krivine, ne lui fait pas perdre le sommeil. Les
deux hommes sont extrêmement bien traités par les médias. Les médias connaissent
bien la LCR et l’organisation a fait ses preuves et est conditionnée pour
le rôle qui lui est imparti.
D’innombrables liens se sont tissés
entre la LCR et l’élite bourgeoise. Durant les quarante années de son
existence, des milliers de gens sont passés par l’école opportuniste de
la LCR pour ensuite occuper des postes importants en politique, dans les
médias, en économie et dans les universités. Les liens sont interactifs et de
nombreux anciens membres n’ont jamais complètement rompu avec leurs
anciens camarades de la LCR.
La LRC est née à la fin des années 1960 de la
fusion entre les Jeunesses communistes révolutionnaires dirigées par Krivine
qui avait été expulsé du PCF et la section française du Secrétariat unifié
pabliste dirigée par Pierre Frank.
Dès le début des années 1950, le Secrétariat
unifié avait abandonné la perspective de Trotsky de construire des partis marxistes
indépendants basés sur la classe ouvrières et s’était spécialisé à
attribuer un rôle révolutionnaire à toutes sortes de tendances non prolétaires
et qui infailliblement trahissaient les masses. La liste des staliniens, des
nationalistes petits-bourgeois, des sociaux-démocrates de gauche et des
bureaucrates syndicaux fêtés à un moment ou à un autre par les pablistes est
littéralement interminable. Elle comprend le Front de libération nationale
algérien, Mao Zedong, Fidel Castro, les sandinistes du Nicaragua,
l’ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, en allant jusqu’à
l’actuel président du Venezuela, Hugo Chavez, pour n’en citer que
quelques-uns.
Krivine, qui s’est forgé une certaine
réputation en tant que dirigeant étudiant en 1968, affirme dans sa récente
bibliographie qu’en dépit de toutes les poses ultra-révolutionnaires
adoptées à l’époque, il n’avait jamais envisagé la possibilité
d’une révolution. « Nous ne savions pas jusqu’où irait le
mouvement, écrit-il. Mais nous savions assez précisément où il n’irait
pas. C’était une révolte d’une ampleur inégalée, mais ce
n’était pas une révolution : pas de programme, ni
d’organisations crédibles prêtes à prendre le pouvoir. » La LCR glorifiait
les étudiants comme la nouvelle avant-garde révolutionnaire en faisant
l’éloge de la lutte de guérilla dans les pays arriérés, mais elle
n’était pas prête à défier le PCF stalinien qui finit par trahir la grève
générale et sauver le régime dirigé par le général Charles de Gaulle.
Dans les années 1970 et 1980, la LCR fit la
cour à une variété de tendances d’opposition qui s’étaient
détournées du PCF, sans grand succès étant donné que les « rénovateurs »
viraient toujours rapidement à droite pour disparaître sans laisser de traces. Comme
toutes les organisations pablistes, l’effondrement de l’Union
soviétique précipita la LCR dans une crise profonde.
Ce n’est qu’à la fin des années
1990 que les organisations radicales bénéficièrent à nouveau d’une
recrudescence du nombre d’adhérents en raison du déclin des partis
socialiste et communiste. Les premiers à en profiter furent Arlette Laguiller
de Lutte ouvrière qui remportait un nombre considérable de voix lors des
élections présidentielles. La LCR réagit en érigeant Olivier Besancenot comme
son nouveau porte-parole. Cet éloquent étudiant en histoire, issu de la classe
moyenne, fut surtout en mesure de marquer des points chez les jeunes électeurs.
Lors de la dernière élection présidentielle, il obtint, avec 1,5 million de
voix, de loin le meilleur résultat de tous les candidats de gauche. La moitié
de ceux qui l’avaient soutenu avait moins de 34 ans.
La LCR exploite l’inexpérience politique
des jeunes qui sont attirés vers l’organisation par Besancenot. Au lieu
de leur donner une éducation politique, la LCR encourage le mépris pour les
traditions historiques du mouvement ouvrier en formant les jeunes à devenir des
opportunistes insouciants. Besancenot se vante publiquement de n’avoir
jamais été trotskyste. Au lieu de cela, son modèle est Che Guevara. Besancenot
a récemment publié une biographie sur l’aventurier originaire
d’Argentine qui, sur la base de sa perspective de la guérilla rurale, a
encouragé d’innombrables jeunes gens à se détourner de la classe ouvrière
dans les cités pour s’embarquer dans la voie d’aventures politiques
désespérées et aux conséquences souvent mortelles.
En tenant compte de tous ces faits, il était à
prévoir qu’aucun des 313 délégués rassemblés du 24 au 26 janvier au 17e
congrès de la LCR ne s’opposerait à la dissolution de la LCR en un
« parti anticapitaliste » informe et à l’abandon du lien,
même s’il n’existe qu’en paroles, au trotskysme.
La seule opposition est venue de la droite.
Pour le courant minoritaire, la LCR Unitaire, le processus de
liquidation ne va pas assez loin. Il souhaite maintenir l’orientation
vers le PCF et l’aile gauche du Parti socialiste en se plaignant que le
nouveau parti n’est « qu’un parti d’extrême gauche
relooké. » Le chef de file de la minorité Unitaire, Christian
Picquet, a reproché à la majorité, menée par Krivine et Besancenot, de
poursuivre une « illusion » en ne prétendant s’appuyer que sur les
bases existantes de la LCR, en ne s’adressant qu’aux seuls
« révolutionnaires » et en refusant « de discuter avec les
sensibilités antilibérales existant par ailleurs, du PCF aux gauches dans le PS
en passant par les forces alternatives. » « La réalité, c’est
que nous n’avons pour partenaire que des petits groupes » a précisé
Picquet. « On est très loin du compte pour prétendre incarner une alternative
disputant l’hégémonie du PS à gauche. »
Lors du congrès, la minorité a obtenu 14 pour
cent du vote des délégués et la majorité 83 pour cent. Le congrès a adopté un
calendrier en vue de créer dans les semaines et les mois à venir des « comités
d’initiative » locaux pour discuter des bases du nouveau parti et la
tenue de réunions départementales et régionales. En juin, un premier
rassemblement aura lieu pour désigner « un comité de pilotage pluraliste
et représentatif du mouvement en constitution, qui élaborera des textes de
constitution du nouveau parti ». La dissolution de la LCR ainsi que le
congrès de fondation du nouveau parti sont prévus pour la fin de l’année.