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WSWS : Nouvelles et analyses : Moyen-Orient

Le nombre de militaires américains tués en Irak atteint 4000

Huit soldats américains et des dizaines d’Irakiens tués dans des violences au cours du week-end

Par Joe Kay
28 mars 2008

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Au moins huit soldats américains ont été tués en Irak au cours du week-end dans une intensification de la violence qui souligne l’instabilité de l’occupation militaire conduite par l’armée américaine. Le nombre de soldats américains qui sont morts en Irak atteint à présent les 4000.

L’explosion de deux bombes au bord d’une route à Bagdad, l’une samedi et l’autre dimanche, a coûté la vie à sept soldats. Selon l’armée américaine, le huitième soldat a été tué vendredi dans le sud de Bagdad lors d’attaques au lance-roquette ou de tirs de mortier (« indirect fire »). A ce jour, 27 soldats américains ont été tués durant le mois de mars.

Des dizaines d’Irakiens ont été tués au cours du week-end dans des attentats suicides et dans des attaques pratiquées par l’armée américaine.

L’armée américaine a déclaré avoir tué 17 personnes et en avoir capturé 30 autres lors d’opérations dans la province de Baqouba située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Bagdad. Selon l’agence Associated Press, « la police irakienne a fait état d’une dizaine de civils tués dans un raid aérien » à Bagdad, mais l’armée a dit que toutes les personnes tuées étaient des « insurgés. »

Toujours, selon l’armée, cinq Irakiens qui auraient des liens avec al-Qaïda ont été tués près de la frontière avec l’Iran. Toutefois, aucune des affirmations concernant les prétendus liens avec al-Qaïda ne peut être prise pour argent comptant. Le gouvernement américain a redoublé ses efforts ses dernières semaines pour fabriquer des liens entre l’Iran et al-Qaïda susceptibles de servir de prétexte pour une quelconque opération militaire contre l’Iran.

Dans un autre incident survenu samedi près de Samarra, l’armée américaine a tué six Irakiens qui seraient apparemment des membres de « Sons of Iraq » (« Fils de l’Irak ») également connus sous le nom Awakening Councils (miliciens Sahwa). Il s’agit de groupes sunnites qui ont fait une alliance avec l’occupation américaine. Les forces militaires américaines ont dit avoir tiré sur les Irakiens après avoir découvert qu’ils « s’adonnaient à des activités terroristes suspectes dans une zone historiquement connue pour être un emplacement pour dispositifs explosifs improvisés. »

Le New York Times a cité Abou Farouk, le dirigeant d’Awakening Council de Samarra, disant ; « Les forces américaines ont dit que les gens qu’elles avaient tués étaient des tireurs, mais c’étaient mes hommes et ils portaient même l’uniforme d’Awakening. »

Les détails concernant l’incident ne sont toujours pas clairs, mais la fusillade souligne à la fois la légèreté avec laquelle les forces américaines tirent sur les Irakiens pour tuer aveuglément, et le caractère ténu de l’alliance avec les groupes sunnites. Bon nombre de ceux qui jusqu’à récemment faisaient partie de l’Awakening Councils combattaient l’occupation américaine. Les membres de ces organisations sont à présent rémunérés par les Etats-Unis autour de 300 dollars par mois.

Dans le cas d’un autre incident, des tirs de roquette sur la zone verte de l’enceinte gouvernementale de Bagdad, ont fait dix morts irakiens lorsque des missiles sont tombés dans le voisinage. L’agence Associated Press a commenté ces faits en disant que les attaques représentaient « l’assaut le plus soutenu de ces derniers mois contre le centre nerveux de la mission américaine. »

Un attentat au camion suicide a tué 13 soldats irakiens et en a blessé 42 autres à Mossoul. Une attaque au fusil dans le quartier de Zaafariniya à Bagdad a fait sept morts et 16 blessés, un autre attentat suicide à la bombe dans le nord-ouest de Bagdad a fait sept morts.

Les attaques contre la zone verte sont devenues moins fréquentes ces derniers mois partiellement en raison du cessez-le-feu négocié entre les forces occupantes américaines et la milice de l’Armée du Mahdi de l’imam Moqtada Al-Sadr. Le mois dernier, Sadr a renouvelé le cessez-le-feu, mais il existe des divisions sévères au sein de la population chiite en grande partie appauvrie qui forme sa base et qui est fortement hostile à l’occupation.

Reuters a fait le commentaire suivant : « Il est possible que le cessez-le-feu soit en train de se défaire après les affrontements de la semaine dernière entre des combattants de l’Armée du Mahdi et des forces irakiennes et américaines de la ville de Kut dans le sud du pays et dans le sud de Bagdad. »

Les forces américaines et de la coalition sont en train de planifier d’importantes opérations dans le sud du pays dominé par les chiites, y compris dans la ville de Basra. Le journal britannique, Sunday Mirror, a rapporté que les Etats-Unis avaient demandé aux forces britanniques de préparer des « renforts » (« surge ») dans Basra. Le journal a cité des sources anonymes provenant de la hiérarchie militaire disant qu’après les opérations américaines à Mossoul, « l’idée est de porter l’attention de la coalition sur Basra et nous presserons les Britanniques de monter en puissance dans la ville. Au cas où ils ne disposeraient pas de suffisamment de troupes, des Marines américains seraient mis à leur disposition pour les dépanner. »

Les nouvelles violences sont survenues quelques jours après le discours du président américain, George W. Bush, marquant le cinquième anniversaire de l’invasion américaine. Bush et le vice-président Dick Cheney ont émis des déclarations répétées pour la défense de la guerre qui est extrêmement impopulaire en promettant de prolonger la présence d’un grand nombre de soldats américains indéfiniment.

Des militaires haut-gradés vont soumettre à Bush une proposition pour maintenir 140.000 soldats en Irak au moins durant l’été et probablement encore plus longtemps. Ce chiffre est légèrement supérieur à celui relevé en Irak avant le début de la « montée en puissance » (« surge ») de l’année dernière. Les recommandations seront officiellement présentées cette semaine à Bush.

Il est prévu que quelques brigades soient retirées du contingent principal s’élevant à environ 170 000 hommes. Citant des dirigeants militaires et gouvernementaux, le New York Times a rapporté samedi que le général David Petraeus, commandant des forces américaines en Irak, et d’autres dirigeants, « ont clairement fait entendre qu’ils souhaitaient disposer de plus de temps pour pouvoir évaluer ce qui se passera quand les retraits auront été faits, laissant sur place 15 brigades de combat ».

Petraeus ainsi que des ténors du gouvernement Bush sont inquiets de ce que même un retrait partiel de la puissance de feu américaine pourrait entraîner une recrudescence de la résistance à l’occupation parallèlement au conflit sectaire.

Toutefois, de profondes divisions se font jour au sein de l’establishment militaire et politique. Il y a notamment une grande inquiétude au sein des gradés militaires, y compris de l’état-major interarmées (Joint Chiefs of Staff) que l’intégrité de l’armée ait été sérieusement compromise en raison des tensions de la guerre en Irak. En guise de concessions partielles faites à ces points de vue, le Pentagone annoncera probablement que la rotation des troupes sera réduite à douze mois au lieu de la période élevée qui est de 15 mois actuellement.

Le mois dernier, l’amiral William J. Fallon, le chef des opérations militaires américaines qui supervise les opérations militaires outre-mer pour la zone du Proche-Orient et d’Asie centrale, a démissionné. Fallon aurait demandé un retrait plus important de l’Irak, il s’était également opposé publiquement à une action américaine contre l’Iran.

Un porte-parole du Pentagone a dit samedi que l’armée ne permettrait pas à Fallon de témoigner devant le comité des forces armées du Sénat américain le mois prochain. Le témoignage avait été réclamé par la candidate à l’investiture du Parti démocrate pour l’élection présidentielle, Hillary Clinton, qui siège au comité.

Plusieurs membres du haut commandement militaire, y compris le chef d’état-major interarmées américain, l’amiral Michael Mullen, partageraient des points de vue identiques à ceux ouvertement exprimés par Fallon.

Commentant le 20 mars ces divisions, le Los Angeles Times a déclaré, « A court terme, les partisans de Petraeus aimeraient qu’environ 140 000 hommes, y compris 15 brigades de combat, restent en Irak jusqu’à la fin du gouvernement Bush. Les membres de l’état-major interarmées et leurs conseillers préconisent un retrait plus rapide. Certains pressent en faveur d’une réduction à 12 brigades ou moins d’ici janvier 2009, ce qui correspondrait à environ 120 000 hommes, selon l’arrangement des forces. »

Le journal poursuit en remarquant, « En quelque sorte, les différences entre Petraeus et l’état-major interarmées, notamment son chef, Navy Adm. Michael G. Mullen, sont une fonction de leurs différentes responsabilités. La principale tâche de Petraeus consiste à gagner la guerre en Irak. Mullen et l’état-major interarmées ont pour responsabilité première de sauvegarder la force du contingent à long terme de l’armée et de se tenir prêt à tout imprévu, » à savoir les guerres à venir.

Voici à peu près l’ampleur des différences qui existent au sein de l’establishment politique quant à la politique en Irak. La guerre en Irak a été un désastre pour l’impérialisme américain et elle crée des conflits virulents au sein de l’élite dirigeante. Les principaux candidats démocrates ont appelé à un retrait limité des forces américaines, une position qu’ils cherchent à présenter comme étant une opposition à la guerre.

Toutes les factions, cependant, ont comme point de départ la nécessité de sauvegarder les intérêts de la classe dirigeante américaine au Proche-Orient et sur le plan international.

(Article original paru le 24 mars 2008)


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