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WSWS : Nouvelles et analyses : Asie

La police sri lankaise ordonne le maintien en détention d’un membre du SEP

Par K. Ratnayake
25 septembre 2008

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La police sri lankaise a refusé de libérer Velummailum Kamalthasan, un membre du Parti de l’égalité socialiste (Socialist Equality Party, SEP) ainsi qu’un membre de sa famille, Santhiralingam Ilancheliyan, qui sont tous deux détenus sans chef d’inculpation depuis cinq jours au poste de police de Negombo.

Le prétexte fourni à leur détention est de permettre à la police d’obtenir de « plus amples renseignements » au sujet d’un quelconque lien avec les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE). Dans le cadre de l’intensification par le gouvernement de la guerre contre le LTTE, les forces de sécurité ont interpellé des milliers de Tamouls en les soupçonnant d’être des « membres du LTTE » en application de la draconienne loi antiterrorisme en vigueur dans le pays.

La police prolonge le maintien en détention des deux hommes en dépit d’une lettre que le secrétaire général du SEP, Wije Dias, a envoyée mercredi à l’Inspecteur général de la police confirmant que Kamalthasan est un membre du parti. Tout en rejetant la reprise de la guerre par le gouvernement, le SEP est parfaitement connu pour son opposition de longue date au programme séparatiste du LTTE et aux actes terroristes en général.

Le SEP et l’International Students for Social Equality (Internationale étudiante pour l’égalité sociale, ISSE) invitent les travailleurs et les jeunes ainsi que les lecteurs du World Socialist Web Site à écrire d’urgence aux autorités sri lankaises pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle de Kamalthasan et d’Ilancheliyan.

Les deux hommes ont été interpellés lundi matin alors qu’ils voyageaient en autocar de Negombo à Colombo. La police effectuant un contrôle des passagers de l’autocar les a fait descendre pour les questionner. Bien qu’étant en possession de justificatifs délivrés par le poste de police du lieu de résidence confirmant leur identité, ils ont été emmenés au commissariat de police de Negombo.

Quand l’inspecteur en chef (HQI) du commissariat de police de Negombo, Somasiri Liyanage, a été contacté par le SEP, il a promis tout d’abord de libérer les deux hommes à la condition que le parti prouve que Kamalthasan est un membre du parti. Lundi soir, toutefois, il avait changé d’avis. Liyanage et Herath, un agent du service de renseignements, ont déclaré à un représentant du SEP qu’étant donné que les deux hommes étaient originaires de Jaffna, une vérification s’imposait quant à d’éventuels liens avec le LTTE.

La police affirme qu’elle est actuellement en attente d’information de l’unité antiterroriste de la police (Terrorist Investigation Department, TID) et de la police de Karainagar à Jaffna. Le commissaire divisionnaire de la police de Negombo, P.S.K. Vithana, a carrément refusé de libérer Kamalthasan et Ilancheliyan en déclarant que le fait d’être un membre du SEP n’excluait pas d’avoir des liens avec le LTTE. Il n’a même pas essayé de justifier ce mensonge malveillant.

En parlant avec la famille de Kamalthasan, la police a ouvertement exprimé son hostilité à l’égard du SEP en déclarant que l’intervention du parti avait « aggravé la situation ». En d’autres termes, les deux hommes ne sont pas détenus en raison d’éventuels liens avec le LTTE, mais parce que le SEP a exigé leur libération.

La détention prolongée de Kamalthasan et d’Ilancheliyan est un cas flagrant de victimisation politique qui est illégale. Conformément à la loi sri lankaise, la police peut détenir un suspect pendant 24 heures ou, en cas de soupçons de terrorisme ou de complot d’Etat, jusqu’à 48 heures. Après cette période, la police doit présenter tout détenu devant un juge dans le but d’obtenir un renvoi. Ni Kamalthasan ni sa famille n’ont été instruits du fondement juridique de sa détention ou de la raison pour laquelle il n’a pas comparu devant un tribunal.

Kamalthasan avait adhéré en 1998 au SEP à Poonahari où il s’était réfugié après avoir été déplacé de sa ville natale de Karainagar. Après son retour à Karainagar, il avait essayé de gagner sa vie par la pêche et en fabriquant des bateaux de pêche en fibre de verre, mais les restrictions et les interdictions imposées par la marine sur les activités de pêche avaient rendu ceci très difficile. Comme beaucoup d’autres, il avait émigré au Moyen-Orient pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille.

Kamalthasan était revenu au Sri Lanka l’année dernière et vit avec sa famille à Negombo, juste au nord de Colombo. Il subvient aux besoins de sa femme, de ses parents âgés et de ses deux sœurs, dont l’une est malade.

Les représentants du SEP qui ont parlé à Kamalthasan et à Ilancheliyan ont rapporté que les deux hommes ont bon moral malgré des conditions difficiles et des cellules bondées. Ils sont incarcérés avec trois autres jeunes Tamouls qui sont détenus dans des circonstances identiques.

Depuis que le pays a replongé dans la guerre en 2006, le gouvernement et les forces de sécurité ont déclenché une campagne de harcèlement et de répression ciblant tout particulièrement la minorité tamoule du pays, mais aussi toute personne critique de sa politique. Les détentions arbitraires sont allées de pair avec des centaines d’enlèvements, des « disparitions » et des assassinats par des escadrons de la mort opérant avec la complicité des forces de sécurité.

Le ministre de la Défense a annoncé jeudi un renforcement des restrictions prévoyant un règlement selon lequel tous les Tamouls de Jaffna, de Vavuniya, de Kilinochchi, de Mullaithivu et de Mannar qui ont vécu ces cinq dernières années à Colombo doivent se faire enregistrer à la police d’ici demain. En commentant le week-end passé ce règlement, le ministre de la Défense, Gotabhaya Rajapake a justifié la nouvelle « mesure de sécurité » en déclarant qu’un « contrôle humain » était nécessaire.

Le SEP et l’ISSE ont lancé une campagne pour la libération immédiate de Kamalthasan et d’Ilancheliyan. Nous appelons tous nos partisans et tous nos lecteurs ainsi que tous ceux qui sont préoccupés par l’aggravation des attaques perpétrées contre les droits démocratiques d’écrire aux autorités sri lankaises pour exiger leur libération.

Les lettres doivent être envoyées à :

Gotabhaya Rajapakse
Secretary, Ministry of Defence
15/5, Baladaksha Mawatha
Colombo 3, Sri Lanka
Fax: 0094 112 541 529

Inspector General of Police
Police Headquarters
Colombo 1, Sri Lanka
Fax: 0094 112 446 174

Superintendent of Police
Office of Superintendent of Police
Negombo, Sri Lanka

Veuillez aussi envoyer des copies des messages au Socialist Equality Party (Sri Lanka) ainsi qu’au World Socialist Web Site.

Socialist Equality Party
P.O. Box 1270
Colombo, Sri Lanka.

(Article original paru le 20 septembre 2008)


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