wsws.org/francais

Visitez le site anglais du WSWS

SUR LE SITE :

Contribuez au WSWS

Nouvelles et Analyses
Luttes Ouvrières
Histoire et Culture
Correspondance
L'héritage que nous défendons

A propos du CIQI
A propos du WSWS

AUTRES LANGUES

Allemand

Français
Anglais
Espagnol
Italien

Indonésien
Russe
Turque
Tamoul

Singalais
Serbo-Croate

 

WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis

Obama déclare la guerre aux travailleurs de l’auto

Par Joe Kishore
3 avril 2009

Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur

Le discours qu’a donné le président américain Barack Obama sur l’industrie de l’auto lundi dernier n’était rien de moins qu’une déclaration de guerre à la classe ouvrière. Avec une déclaration pleine d’arrogance de classe et de cynisme, il a rejeté les propositions de réductions des coûts proposées par General Motors et Chrysler pour être insuffisantes et a demandé plus de concessions des travailleurs de l’auto.

Il est impossible de ne pas voir que la réponse de l’administration à la crise économique n’est pas la même pour tous. Jusqu’à 10 billions de dollars ont été accordés aux grandes banques et aux fonds spéculatifs. Ces sommes ont été données sans condition aux institutions mêmes dont la spéculation téméraire a été un facteur clé du développement de la crise économique.

Ces immenses sommes ne sont pas destinées à la production de biens socialement utiles et à la création de véritable valeur, mais plutôt à soutenir les comptes bancaires et les portefeuilles d’investissement de l’aristocratie financière. La semaine dernière, l’administration s’est opposée à toute tentative d’exiger le remboursement des bonus donnés aux dirigeants de AIG et des autres institutions ayant bénéficié de l’aide gouvernementale.

Les sommes libérées pour le sauvetage des banques sont plusieurs centaines de fois plus importantes que celles qui iront à l’industrie de l’auto. Mais quand il est question de ces compagnies, Obama déclare qu’elles ne doivent pas devenir des « dépendants de l’Etat » et demande des mesures pour couper massivement les coûts qui seront toutes supportées par les travailleurs.

Lorsque Obama déclare que les propositions soumises par GM et Chrysler sont inadéquates, la principale cible de son attaque est la classe ouvrière. Pour entreprendre une « reconstruction fondamentale », a dit Obama, « il faudra que les syndicats et les travailleurs qui ont déjà accordé des concessions extraordinairement douloureuses en fasse plus. »

L’impact de ces concessions supplémentaires sera dévastateur pour les ouvriers. Déjà, 400 000 emplois ont été éliminés dans l’industrie de l’auto depuis un an et il est prévu que des dizaines de milliers d’autres disparaîtront. Les travailleurs se retrouveront sans travail alors que le marché de l’emploi est à son pire depuis des générations.

Les salaires seront encore diminués; les conditions de travail seront revues pour permettre l’augmentation de l’exploitation; l’assurance-maladie, les retraites et les autres avantages sociaux seront comprimés ou carrément éliminés. Dès maintenant, l’assurance-maladie de centaines de milliers de travailleurs est visée.

Il n’y a pas que les Trois Grands de l’auto qui soient menacés, mais aussi une section importante des industries connexes, allant des fournisseurs aux concessionnaires.

Cet assaut signifie que les ouvriers qui conserveront leurs emplois seront soumis à des conditions d’atelier de misère, pratiquement sans avantages sociaux ou de sécurité d’emploi.

L’administration a pratiquement signé le certificat de décès de Chrysler, ce qui affectera directement ces 26 000 ouvriers, ne lui donnant que 30 jours pour arriver à un accord de fusion avec Fiat si elle voulait bénéficier de l’aide gouvernementale. Obama pousse de même GM avec 62 400 travailleurs vers les cours de faillite, qui seront « un mécanisme pour les aider à se restructurer rapidement et à en sortir plus forts », a-t-il dit. Ce sont là des mots de code signifiant que les contrats syndicaux seront déchirés et que des salaires près du taux de pauvreté seront imposés par ordre de la cour.

Obama a conclu ses remarques avec l’assurance entièrement cynique qu’il « soutenait » les travailleurs dont la vie avait été dévastée par sa propre politique. De telles déclarations ne méritent rien d’autre que le mépris.

Les mesures annoncées lundi confirment encore une fois que l’administration Obama est un gouvernement de, par et pour l’élite financière qui tient l’économie dans son étau et qui a tout l’establishment politique sous son contrôle.

Les banques d’investissement représentées par Obama voient la crise économique comme une occasion de restructurer fondamentalement les rapports entre les classes aux Etats-Unis. Poussant encore plus loin une offensive de trente ans contre les travailleurs, ils détruisent ce qui reste des gains obtenus par les précédentes générations de travailleurs de façon à intensifier l’exploitation de la classe ouvrière.

Les attaques contre les travailleurs de l’auto deviendront le fer de lance d’une vague d’attaques semblables contre les travailleurs de tout le pays et internationalement, dans tous les secteurs de l’économie. Les diminutions de salaire, les congédiements et les coupes dans les avantages et les programmes sociaux seront généralement imposés. L’administration Obama a déjà signalé clairement qu’elle a des programmes de base comme la Sécurité sociale, Medicare et Medicaid dans sa ligne de mire.

L’annonce qu’a faite Obama expose encore une fois si besoin est la faillite du syndicat United Auto Workers. Ce syndicat a joué un rôle clé pour imposer des concessions une fois après l’autre et pour supprimer l’opposition des travailleurs. Dans ce processus, les UAW se sont intégrés plus étroitement avec la direction de l’entreprise. Il n’y a pas de doute que les UAW vont capituler une fois encore. Ils ne sont préoccupés que par les avantages et les privilèges des bureaucrates qui contrôlent les syndicats.

Après que les constructeurs de l’automobile eurent reçu leurs prêts du gouvernement l’an dernier, les UAW ont propagé le mensonge qu’une administration Obama prendrait une position pro-ouvrière et la bureaucratie syndicale a donné un appui enthousiaste à sa campagne.  Il sera démontré que cela, comme toutes les autres positions du syndicat, est un piège et une trahison des intérêts des travailleurs. Avec l’instrument de Wall Street qu’est l’administration Obama, on peut voir le point culminant de la tentative qui remonte à plusieurs dizaines d’années des UAW et de toute la bureaucratie syndicale de subordonner les travailleurs au Parti démocrate.

Pour qu’un désastre soit évité, les travailleurs n’ont d’autres choix que de prendre les choses en main et défendre leurs intérêts indépendants de classe. Le Parti de l’égalité socialiste et le World Socialist Web Site proposent les mesures suivantes :

1. Formez des comités indépendants d’ouvriers afin de faire revivre des formes directes de lutte de la classe ouvrière !

Pour que l’opposition face à de nouvelles concessions ait du succès, les travailleurs doivent agir pour former des organisations complètement indépendantes de l’UAW. Des comités d’ouvriers dans les usines, les lieux de travail et les quartiers doivent être formés pour faire revivre les traditions militantes de la classe ouvrière. Les travailleurs doivent maintenant se préparer à des manifestations, des grèves et des occupations d’usines pour empêcher la fermeture des usines. Un appel doit être lancé à tous les travailleurs afin d’entreprendre une lutte commune pour la défense de leurs besoins élémentaires : pour les emplois, la santé et l’éducation.

2. Rompez les liens avec le Parti démocrate et le Parti républicain !

L’action syndicale doit être imprégnée d’une nouvelle stratégie politique basée sur les intérêts indépendants de la classe ouvrière. Les actions de l’administration Obama montrent clairement que si les travailleurs veulent défendre leurs intérêts, ils doivent bâtir leur propre parti politique.

3. Rejetez le système capitaliste et faites revivre un mouvement internationaliste et socialiste de la classe ouvrière !

La crise économique a rejeté toutes les prétentions selon lesquelles le « libre marché » est la forme la plus élevée d’organisation sociale. Les travailleurs aux Etats-Unis et partout dans le monde font face aux conséquences dévastatrices de l’effondrement du capitalisme, un système économique basé sur la poursuite du profit privé.

Le Parti de l’égalité socialiste lutte pour une réorganisation socialiste de l’économie. Cela inclut la nationalisation des principales compagnies et banques sous la propriété publique et le contrôle démocratique de la classe ouvrière. Ces forces productives doivent être organisées sur la base des besoins sociaux et non du profit privé. L’économie mondiale ne peut plus être subordonnée au chantage d’une aristocratie financière obsédée par l’argent.

Ce qui se passe aux Etats-Unis est une expression aiguë de conditions que l’on trouve partout dans le monde, et les travailleurs ne peuvent se défendre seulement que par leur unité internationale. Les entreprises et les banques, de concert avec leurs complices dans les bureaucraties syndicales, tenteront de défendre leurs propres intérêts en montant les travailleurs des différents pays l’un contre l’autre. Ces efforts doivent être rejetés. Les travailleurs en Europe, en Asie, au Canada et au Mexique font les frais de la crise dans l’industrie américaine de l’auto et il n’y a aucune région dans le monde qui ne souffre pas de l’effondrement économique.

Le Parti de l’égalité socialiste organise des conférences régionales sous le titre « La crise économique, l’échec du capitalisme et la perspective du socialisme » à Ann Arbor au Michigan (25 avril), à New York (3 mai) et à Los Angeles en Californie (10 mai). Ces conférences examineront les causes de la crise économique et développeront un programme qui répond aux intérêts de la classe ouvrière. Elles initieront une reprise de la lutte contre l’offensive de la classe dirigeante sur la base de la mobilisation politique et indépendante de la classe ouvrière. Nous encourageons fortement les travailleurs de l’automobile et les travailleurs de partout dans le pays à assister à ces réunions.

Joe Kishore

(Article original anglais paru le 30 mars 2009)


Untitled Document

Haut

Le WSWS accueille vos commentaires


Copyright 1998 - 2012
World Socialist Web Site
Tous droits réservés