Lors de sa réunion du 10 avril, la
commission électorale a officiellement confirmé la candidature du Parti de
l’égalité sociale (Partei für Soziale Gleichheit, SPE) pour les élections
européennes. Ceci signifie que les candidats du PSG figureront sur le bulletin
de vote lors des élections du 7 juin et que 64,3 millions d’électeurs allemands
pourront voter pour eux.
En tout, 38 partis et associations
politiques avaient déposé leur candidature. Sept demandes ont été rejetées par
le directeur de la commission électorale. Il s’agissait d’associations à
prédominance conservatrice telle l’« Alliance du Milieu », soit parce
qu’elles n’avaient pas récolté les 4000 signatures de soutien nécessaires soit
parce qu’elles ne remplissaient pas d’autres conditions requises.
Mis à part quelques formations droitières
tel le Parti de la Bavière (Bayernpartei, BP), le Mouvement des droits civils
et solidarité (Bürgerrechtsbewegung Solidarität, BüSo) ou le Parti écologique
démocratique (Ökologisch-Demokratische Partei, ÖDP), deux des principaux partis
de l’extrême droite, les Républicains (Republikaner, REP) et l’Union populaire
allemande (Deutsche Volksunion, DVU) participent aux élections. Le troisième de
ces gros partis et probablement aussi le plus grand parti néo-nazi d’Allemagne,
le Parti national-démocrate d’Allemagne (Nationaldemokratische Partei
Deutschlands, NDP) s’est désisté en faveur du DVU pour toutefois mener la liste
de l’extrême droite aux élections législatives qui auront lieu plus tard dans
l’année.
Parmi les 30 autres partis aucun d’eux ne
remet en question le système capitaliste.
Le parti La Gauche d’Oscar Lafontaine qui
se qualifie parfois encore de « socialiste » précise dans ses
déclarations de programme, et ce de façon encore plus évidente dans la pratique
par l’application de sa politique d’austérité en tant que partenaire d’une
coalition avec les sociaux-démocrates dans le Sénat de Berlin, que le parti
respecte le cadre du système de profit capitaliste.
Le Parti communiste allemand stalinien
(Deutsche Kommunistische Partei, DKP) se présente également aux élections pour
le renouvellement des députés au Parlement européen. L’organisation satellite
ouest-allemande des partis dirigeants staliniens de l’ex-Allemagne de l’Est, le
DKP n'a survécu que grâce au considérable soutien financier qu’il a reçu de
Berlin Est étant donné qu’il n’avait pratiquement aucune influence au sein de
la classe ouvrière en Allemagne de l’Ouest. Ce financement devait tarir avec la
chute du mur de Berlin en 1989 et l’appareil du parti s’écroula du jour au
lendemain. Depuis, il est étroitement lié au Parti du socialisme démocratique
(Partei des Demokratischen Sozialismus, PDS) et plus récemment au parti La
Gauche en présentant ses candidats le plus souvent sur leurs listes.
Le Parti de l’égalité socialiste est le
seul parti qui dit ouvertement que la crise économique signifie que le
capitalisme a échoué et qu'il doit être remplacé par une société socialiste
avec un contrôle démocratique dans laquelle les industries majeures et les
grandes banques sont subordonnées au contrôle démocratique des travailleurs. Le
SEP lutte résolument contre toutes les formes de nationalisme et de xénophobie
en s’opposant au militarisme et à la guerre. Il rejette les institutions de
l’Union européenne en luttant pour l’unification de l’Europe par la base, par
la mobilisation de la population laborieuse sur une base socialiste.
D’entrée, son manifeste électoral déclare :
« Si l’avenir de l’Europe devait rester entre les
mains de l’aristocratie financière et de ses représentants dans la bureaucratie
de l’Union européenne et des gouvernements européens actuels, alors un désastre
serait inévitable. Il est temps que les travailleurs interviennent dans la
situation et qu’ils prennent eux-mêmes en main le sort de la société. »
Etant donné que le PSG avait recueilli 25
800 voix lors des dernières élections européennes, il y a cinq ans, il figurera
cette fois plus haut sur la liste des candidats.
Pour être en mesure de se présenter à
l’élection, le PSG a collecté plus 5000 signatures de soutien au cours de ces
dernières semaines. Les membres du PSG et ses partisans ont eu de nombreuses
discussions aux divers stands d’information qui ont été organisés dans les
centres-villes, devant les agences pour l'emploi, devant les usines ainsi
qu’avec des amis et des collègues. Plus de 10.000
tracts électoraux ont été distribués.
Dans les jours et les semaines à venir,
le PSG intensifiera sa campagne électorale. Lors d’une série de réunions
électorales qui auront lieu à l’échelle nationale le PSG exposera et discutera
sa perspective socialiste. Il expliquera que la faillite du système capitaliste
signifie aussi la faillite de tous les programmes et partis réformistes en
montrant comment des partis comme le SPD et La Gauche virent de plus en plus à
droite.
Le PSG va également présenter un nouveau
site électoral sur internet. Le démarrage de la campagne électorale en ligne se
fera avec la publication de son manifeste électoral sur internet ce qui
permettra aux partisans du WSWS de participer activement à la campagne.