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WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis

Il faut s’opposer à l’extension par Obama de la guerre en Afghanistan et au Pakistan !

Retrait immédiat de toutes les troupes !

8 décembre 2009
Par la rédaction du World Socialist Web Site

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Le discours prononcé la semaine dernière par le président américain Obama et présentant le déploiement de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan comme le prélude à un retrait des troupes fut une prestation cynique faite de double langage, de faux-fuyants et de falsifications.

Ce nouveau déploiement de troupes représente une forte escalade dans une guerre impopulaire et conduira à la mort d’innombrables milliers d’Afghans et de Pakistanais et à une hausse significative des victimes américaines. Nombreux en effet sont les cadets de l’académie militaire de West Point réunis en assemblée pour entendre le président qui seront envoyés en Afghanistan pour combattre dans une guerre rejetée par la majorité des Américains.

Le fait qu’Obama invoque les attentats du 11 septembre 2001 pour pouvoir présenter la guerre comme une défense vis-à-vis du terrorisme est une fraude. La véritable raison de l’occupation de l’Afghanistan – discutée en long et en large parmi ceux qui font la politique étrangère -- est de maintenir, dans l’intérêt de la stratégie globale de l’impérialisme américain, une position dominante dans une Asie centrale riche en pétrole

Ce mois-ci marque le trentième anniversaire de l’invasion soviétique de l’Afghanistan que le président américain de l’époque, Jimmy Carter, a dénoncé comme un acte illégal d’agression internationale. Ce qui était peu connu alors, c’est que les Etats-Unis ont délibérément incité l’Union soviétique à se lancer dans cette aventure militaire en finançant et en armant la guérilla des moudjahidines opposés au régime pro soviétique de Kaboul. Parmi ceux que la CIA employaient alors il y avait Oussama Ben Laden et d’actuels dirigeants des talibans.

Le résultat de cette politique impérialiste, dont la paternité revient à Zbigniew Brzezinski, le conseiller à la Sécurité nationale d’alors et l’actuel conseiller en politique étrangère d’Obama, a été trois décennies de guerre, de guerre civile et de destruction sociale. L’administration Obama est en train d’intensifier cette entreprise coloniale.

On ne peut accorder aucune foi aux histoires d’Obama selon lesquelles on entamerait un retrait des troupes au mois de Juillet 2011. D’abord cette prétendue date de retrait est flanquée de références aux « conditions sur le terrain » et de plus, elle est suivie de formules disant que la guerre en Afghanistan n’est que l’une de nombreuses interventions militaires à venir.

« La lutte contre la violence extrémiste ne se terminera pas rapidement » a dit Obama « et elle s’étend bien au delà de l’Afghanistan et du Pakistan ». Il appela cette lutte « un défi permanent » et poursuivit en parlant de « régions d’où l’ordre était absent » et « d’ennemis imprécis », mentionnant ici la Somalie et leYémen.

En réalité la durée de l’entreprise coloniale américaine en Asie centrale est indéfinie. Le Washington Post de lundi citait ainsi un responsable américain : « Notre jeu est de les convaincre [l’armée pakistanaise] que notre engagement en Afghanistan et dans la région est de longue durée. On ne va pas faire nos valises et les abandonner dès qu’on en aura terminé. »

L’escalade militaire d’Obama, loin de signifier une fin rapide de la guerre, crée au contraire les conditions de conflagrations militaires plus grandes et plus nombreuses. L’apport de troupes supplémentaires aggravera encore les tensions dans la région et au-delà – tensions entre l’Inde et le Pakistan, entre l’Inde et la Chine, entre l’Iran et les Etats-Unis, entre la Russie et la Chine et les Etats-Unis.

Le plus gros mensonge est peut-être cette affirmation que la guerre est menée dans le but de protéger le peuple afghan. En fait, celui-ci s’oppose dans son immense majorité à l’occupation étrangère conduite par les Etats-Unis.

La décision d’Obama signifie que 2010 sera une année où la mort et la destruction redoubleront, tant en Afghanistan qu’au Pakistan. Un aspect central du nouveau déploiement de troupes américaines est le « verrouillage » de Kandahar, un centre d’opposition insurrectionnelle à l’occupation des Etats-Unis et de l’OTAN. Cela ne peut signifier qu’une campagne pour terroriser autant que possible la population locale et pour tuer autant d’insurgés et d’Afghans ordinaires soupçonnés de sympathiser avec la résistance que possible.

Les Etats-Unis menacent en même temps de lancer des opérations de combat en territoire Pakistanais en plus des attaques menées à l’aide de missiles lancés à partir de drones téléguidés et qui tuent déjà des centaines de civils pakistanais. Rapportant la récente visite à Islamabad du général en retraite James L. Jones, conseiller à la Sécurité nationale d’Obama, le Washington Post cite un responsable américain disant : « si le Pakistan ne peut pas produire les résultats désirés, il [Jones] a averti que les Etats-Unis pourraient être forcés d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour battre les insurgés établis le long de la frontière occidentale et méridionale avec l’Afghanistan. »

Pour les peuples d’Asie centrale le prix à payer est incalculable. Quant au peuple américain, il doit payer la politique de guerre de l’élite dirigeante des Etats-Unis par la perte de milliers de vies supplémentaires, le gaspillage de billions de dollars en ressources, par des attaques sans précédent sur les services sociaux et par une érosion supplémentaire de ses libertés civiles.

La contradiction la plus criante dans un discours qui en était rempli a été la tentative d’Obama de dissocier la guerre en Afghanistan de celle en Irak. « Je m’oppose à la guerre en Irak, dit il, précisément parce que je crois que nous devons montrer de la retenue dans l’usage de la force militaire… ». Mais il fut incapable de montrer une quelconque véritable différence entre cette entreprise criminelle et sa guerre en Afghanistan.

L’escalade militaire d’Obama est une violation flagrante de plus de la volonté du peuple américain. Election après élection celui-ci a été aux urnes pour exprimer son hostilité aux guerres en Irak et en Afghanistan. A chaque fois sa volonté a été ignorée et ces guerres ont été étendues.

Obama est parvenu à la présidence en faisant une campagne d’opposant à la guerre en Irak et en faisant appel à l’opposition populaire au militarisme. Une fois au gouvernement, il a rapidement augmenté de 21.000 soldats supplémentaires les troupes déployées en Afghanistan, tout en reniant sa promesse d’un retrait rapide d’Irak. A présent, il porte le nombre total de soldats en Afghanistan à 100.000, plus de deux fois ce que Bush y avait envoyé.

Dans sa politique militaire et dans sa politique étrangère tout comme dans sa politique économique au bénéfice de Wall Street et dans son attaque des droits démocratiques, Obama continue et intensifie le programme réactionnaire de Bush. La décision d’étendre la guerre en Asie centrale démasque de façon irrécusable le système politique américain. Les deux partis, républicain et démocrate, et le Congrès sont des instruments de l’oligarchie financière régnante dont ils défendent les intérêts, en opposition aux besoins et aux vues de la classe ouvrière, c'est-à-dire de la grande majorité de la population.

L’alignement international des puissances impérialistes derrière la guerre menée par les Etats-Unis en Asie centrale a une immense portée. La participation de la Grande-Bretagne, de la France et d’autres puissances à cette guerre constitue un assaut mené au niveau international et destiné à soumettre toute cette région du globe aux intérêts impérialistes. Chacun de ces gouvernements agit en violation des sentiments anti-guerre de sa population.

Cela met en évidence le fait que la lutte contre la guerre requiert de la part de la classe ouvrière une lutte internationale contre l’impérialisme mondial et contre le système capitaliste qui est la cause première de la guerre.

Aux Etats-Unis, la lutte contre la guerre ne peut être menée que comme une lutte contre le gouvernement Obama, le système politique bipartite et l’oligarchie financière américaine. Elle doit se fonder sur un programme socialiste et internationaliste et sur la construction d’une nouvelle direction de la classe ouvrière afin d’intégrer la lutte contre la guerre, la lutte contre le chômage et la pauvreté et la lutte contre l’attaque des libertés civiles dans une lutte politique indépendante pour un gouvernement ouvrier.

C’est là le programme du Parti de l’égalité socialiste et du Comité international de la Quatrième Internationale. Tous ceux et celles qui s’opposent à la guerre impérialiste devraient prendre la décision de rejoindre le SEP en tant que nouvelle direction révolutionnaire de la classe ouvrière.

(Article original publié le 2 décembre 2009)

 

 


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