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WSWS : Nouvelles et analyses : Asie

Une perspective socialiste pour mettre fin à la guerre au Sri Lanka – Troupes hors du Nord et de l’Est du Sri Lanka !

Déclaration du comité de rédaction du World Socialist Web Site
3 février 2009

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Cette déclaration sera distribuée en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne lors des manifestations contre les massacres de civils tamouls par le gouvernement Rajapakse.

Au moment où la classe dirigeante sri lankaise célèbre le 61e anniversaire de l’indépendance du Ceylan, ses forces armées sont engagées dans les massacres brutaux d’innocents civils tamouls dans la province Nord de Mullaithivu. Cette guerre raciste qui dure depuis des décennies est l’aboutissement de la campagne anti-tamoule de l’Etat réactionnaire mis en place après l’indépendance. Depuis la naissance même du Sri Lanka, la bourgeoisie a cherché à maintenir son régime par le recours à une politique anti-tamoule pour diviser la classe ouvrière, entre Tamouls, musulmans et Cingalais.

Les crimes de guerre perpétrés par le gouvernement du président Rajapakse sont l’expression de l’adoption croissante de méthodes brutales par les puissances impérialistes et leurs auxiliaires bourgeois nationalistes afin d’assurer leurs intérêts géopolitiques comme on a pu le voir en Afghanistan, en Irak et à Gaza. Poussée par des rivalités interimpérialistes et exacerbée par la pire crise économique depuis les années 1930, l’intensification du militarisme s’accompagne d’une destruction impitoyable des droits et des conditions de vie dans les grands pays capitalistes. Cette situation est à l’origine de la grève de plus de 3 millions de travailleurs et de jeunes en France le 29 janvier et de 2,5 millions de personnes qui sont descendues dans la rue, expression d’un mouvement qui va s’amplifiant de par l’Europe contre le chômage et la politique d’austérité.

Des centaines de milliers de gens ont déjà participé à des manifestations à Toronto, Paris, Londres et Berlin contre le désastre humanitaire au Sri Lanka. Ces manifestations expriment une réelle colère contre cette guerre raciste, mais se limitent à demander que les puissances occidentales et l’Inde interviennent pour faire cesser cette guerre. Une telle perspective sème des illusions sur ces forces mêmes qui sont responsables de la guerre et qui apportent un soutien militaire et diplomatique au gouvernement sri lankais.

Le site Internet pro-LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul) « Puthinam » a affiché un article daté du 1er février intitulé « l’Inde, l’Inde, tout dépend de l’Inde ». Il souligne le rôle politique et militaire dominant joué par l’Inde au Sri Lanka et en Asie du Sud et recommande que les manifestations ne devraient s’organiser que devant les ambassades indiennes des capitales occidentales. L’article argue piteusement « Nos manifestations devant la Maison Blanche, Downing Street, les rues d’Ottawa et les rues des autres capitales occidentales ne feraient que causer des désagréments  à ces gouvernements respectifs, » et dit, « Bien qu’ils ne puissent rien faire à ce stade, nous aurons besoin du soutien des pays occidentaux plus tard, donc nous ne devons pas les déranger. »

C’est jeter de la poudre aux yeux des gens qui participent aux manifestations contre la guerre. L’unique raison pour laquelle le gouvernement de Colombo a été en mesure de recommencer et de continuer sa guerre criminelle c’est qu’il avait le soutien non seulement de l’Inde mais aussi des Etats-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne et de la France.

Après son éléction en 2005, le gouvernement de Rajapakse a tout fait pour systématiquement faire dérailler l’accord de paix de 2002. Les Etats-Unis et l’Inde ont apporté leur aide militaire au gouvernement sri lankais pour qu’il déclare la guerre et le Canada et l’Union européenne (UE) ont interdit le LTTE respectivement en mai et juin 2006.

L’UE a justifié cette interdiction en disant que cela faisait partie des efforts pour amener le LTTE à la table des négociations pour un accord politique. Nous avions dit alors, « Loin d’apporter la paix, cette interdiction ne fait qu’intensifier le danger d’une désintégration totale de l’actuel accord de cessez-le-feu de 2002. »

Les travailleurs ont montré, de par le monde, leur opposition de masse au soutien de leur gouvernement aux guerres en Afghanistan et en Irak et leur horreur des crimes de guerre à Gaza. Ils ressentiront la même chose quand ils prendront conscience de la situation au Sri Lanka. Les travailleurs tamouls doivent unifier leurs luttes avec celles des travailleurs du monde entier contre l’ennemi impérialiste commun.

Suite à l’interdiction du LTTE par le Canada et l’Europe, leurs bureaux ont été perquisitionnés et des membres dirigeants arrêtés. Les organisations de façade du LTTE, centres culturels et magasins, sont placées sous surveillance policière permanente.

Justifiant ses démarches contre le LTTE comme « prévention contre le terrorisme » les pays de l’UE déportent régulièrement des Tamouls demandant l’asile politique. Le 15 janvier, le gouvernement travailliste britannique a déporté, par vol charter à destination de Colombo,

La première fournée de ce qu’ils décrivent comme des Sri lankais « dont le permis de séjour a expiré. » En fait, comme l’ont révélé les médias, la majorité des déportés faisaient partie de la minorité tamoule fuyant la guerre civile et cherchant refuge.

En dépit de ces mesures brutales de répression, le LTTE continue à faire appel au soutien de ces mêmes puissances. Sa revendication d’un petit Etat au Nord et à l’Est du Sri Lanka, afin de répondre aux besoins de certaines sections de l’élite tamoule, s’est toujours fondée sur la médiation de l’une ou l’autre grande puissance.

Les tentatives des LTTE de courtiser les puissances impérialistes vont de pair avec les accusations selon lesquelles les travailleurs cingalais sont responsables de la guerre. En réalité ils en sont les victimes. La guerre a été invoquée par les élites cingalaises afin de justifier une campagne sans fin pour baisser le niveau de vie et attaquer les droits démocratiques et les droits des travailleurs.

L’allié du peuple tamoul au Sri Lanka et de la diaspora dans les pays impérialistes est la classe ouvrière. C’est l’unique force sociale qui a le pouvoir de mettre fin à la guerre et dont c’est aussi l’intérêt de classe de renverser l’état bourgeois sri lankais, et de garantir les droits démocratiques de la population tamoule — partie intégrante de la lutte contre l’ordre mondial impérialiste.

Les manifestations de masse du 29 janvier en France contre le chômage et les attaques des acquis sociaux sont le prélude à des luttes dans toute l’Europe. La classe ouvrière et les jeunes tamouls et immigrés de France et d’Europe font partie intégrante de ces luttes. Le Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI) et son mouvement des jeunesses, l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale (IEES), leur lancent un appel à participer à la construction d’une nouvelle direction politique dans la classe ouvrière, fondée sur un programme socialiste internationaliste révolutionnaire qui place l’économie sous le contrôle démocratique de la classe ouvrière.

Le Parti de l’égalité socialiste (SEP), section sri lankaise du Comité international de la Quatrième Internationale, est l’unique parti qui lutte pour l’unification de la classe ouvrière indépendamment de l’origine ethnique. Le SEP exige le retrait immédiat et inconditionnel des forces armées, du Nord et de l’Est. Le SEP met en avant la lutte pour une République socialiste du Sri Lanka et de l’Eelam, faisant partie de l’Union des Républiques socialistes d’Asie du Sud, unique moyen d’en finir avec les politiques communautaristes, ethniques et de castes qui empoisonnent la région depuis plus d’un demi-siècle.


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