Les médias ne se lassent pas d’essayer de convaincre les travailleurs que la
récession économique mondiale n’est pas si profonde et que la reprise est déjà
amorcée. Mais les nouveaux chiffres économiques apportent la preuve du
contraire. L’impact social de la récession vient seulement de se faire sentir
dans la vie des gens.
L’Office national des Statistiques a précisé ce mois-ci que le chômage avait
enregistré une hausse record de 281 000 au cours des trois mois précédents mai
pour atteindre le chiffre de 2,38 millions. Le taux de chômage se situe à
présent à 7,6 pour cent et le nombre de personnes figurant sur la liste des
demandeurs d’allocation chômage a augmenté en juin de 23 800 pour passer à 1,56
millions.
L’on compte à présent 927 000 travailleurs intérimaires. Etant donné que la
concurrence pour les emplois s’intensifie, les travailleurs prennent ce qu’ils
peuvent, même si c’est un emploi intérimaire. Des entreprises telles que British
Airways demandent à leur personnel de réduire leurs heures de travail et de
prendre des congés non payés. En tout, 12,5 pour cent des travailleurs
intérimaires travaillent moins d’heures à contre cœur.
Le chômage est encore en train d’augmenter plus rapidement dans cette
récession qu’à aucune autre époque depuis les années 1980 et de nombreux
économiste prédisent maintenant qu’il dépassera les trois millions en 2010.
La liste qui suit constitue une série de pertes d’emplois, de licenciements
et de fermetures d’usines basée sur les données du site de la BBC qui suit
l’évolution de l’emploi (BBC job tracker,
http://news.bbc.co.uk/1/hi/business/8078914.stm). Il ne s’agit nullement d’une
liste exhaustive des pertes d’emplois qui ont eu lieu mais elle donne une idée
de la situation telle qu’elle était au Royaume-Uni durant la période du 10 juin
au 11 juillet. La plupart de ces pertes d’emplois n’ont pas été mentionnées dans
les médias.
Steelmaker Corus a annoncé une nouvelle série de licenciements en plus des
2500 déjà supprimés en janvier. Environ 2000 emplois vont être supprimés dans
des entreprises britanniques, y compris à Teesside, Scunthorpe et Rotherham.
Egalement à Teesside, le groupe américain Dow Chemical Company a annoncé la
fermeture de son usine d’oxyde d’éthylène et de glycol et un autre fabricant de
produits chimiques, Croda International Plc, a dit devoir fermer ses
installations à Wilton. Jusqu’à 200 emplois sont touchés.
Le constructeur automobile britannique Jaguar-Land Rover a prévenu que
d’autres pertes d’emplois étaient probables dans ses usines des Midlands et à
Merseyside.
Et ceci n’est que la partie visible de l’iceberg. D’un bout à l’autre du
Royaume-Uni, de Jersey dans le Sud aux îles Hébrides dans le Nord, il n’y a pas
de région qui ne soit affectée.
La Cornouaille, l’une des quatre régions du Royaume-Uni à bénéficier de
subventions de l’Union européenne pour être une région fortement
sous-développée, a annoncé une série de licenciements. Ceux-ci comprennent 60
travailleurs de l’imprimerie Century Litho à Redruth qui est en liquidation
judiciaire. Egalement à Redruth, la société Pall Corporation qui produit des
systèmes et des technologies de filtration pour les avions, les bateaux et les
véhicules utilitaires (commerce) a supprimé 14 postes dans ses usines.
Quarante-neuf salariés du producteur de machines Kemutec à Par, en
Cornouaille, ont été licenciés après que la firme fut placée en liquidation
judiciaire. A St-Columb, en Cornouaille, l’entreprise électronique Infoteam
International a licencié plus de 80 employés. A l’arrivée de l’équipe de nuit il
fut dit aux travailleurs de rassembler leurs affaires et de quitter les lieux.
Egalement dans le Sud de l’Angleterre, le fabricant de pastilles de silicium
X-Fab à Plymouth va fermer l’une de ses chaînes de production en entraînant la
perte de 65 emplois.
A Swindon, la firme électronique Plus Semi a dit vouloir licencier jusqu’à 85
salariés.
Axa PPP Healthcare qui est basé dans le Kent, a annoncé vouloir augmenter de
7,15 pour cent de façon contraignante le nombre d’heures de travail sans
compensation salariale pour les cadres. Les autres travailleurs auraient le
« choix » entre une augmentation identique des heures de travail, une réduction
de 5 pour cent de leur salaire ou une réduction de 50 pour cent de leurs primes
annuelles.
Ogier, un cabinet d’avocats offshore, leader sur le marché mondial, a
licencié 17 personnes à son bureau à Jersey.
Au Pays de Galles, des notifications de licenciement contraignant furent
adressées à 350 travailleurs à Anglesey Aluminium. Environ 200 travailleurs
employés chez Air Products, près de Wrexham ont été informés de la fermeture de
l’usine en novembre.
La production sera transférée en
Chine.
Plus de 240 emplois sont menacés chez Premium Aircraft Seating à Torfaen.
Hanson Cement à Padeswood projette également de supprimer 93 postes suite à une
baisse des commandes.
Une laiterie à Bridgend compte supprimer quelques 279 emplois après que la
coopérative anglaise, Dairy Farmers of Britain (DFB), ait ouvert une procédure
d’insolvabilité. La faillite de DFB a aussi entraîné la perte de près de 300
emplois à la laiterie de Blaydon en Tyneside ainsi que de nombreux emplois dans
300 fermes dans le Nord-est de l’Angleterre et au Yorkshire Nord qui
approvisionnaient la DFB.
Dans le Sud du Pays de Galles, près de 170 emplois sont menacés par la
décision du Forensic Science Service de fermer le laboratoire de la région.
Des coupes chez Diageo, l’un des premiers groupes mondiaux de spiritueux, se
traduiront par la perte de centaines d’emplois en Ecosse et en Irlande.
Jusqu’à 900 emplois sont menacés en Ecosse par la menace de fermeture de la
distillerie de l’entreprise à Glasgow et de l’usine d’emballage à Kilmarnock.
Cent-sept emplois sont menacés en Irlande.
Toujours en Ecosse, le fournisseur de vêtements Russel Europe dont le siège
est à Bathgate doit fermer son centre de distribution en entraînant la perte de
60 emplois. Le groupe agroalimentaire 2 Sisters Food Group va licencier 95
travailleurs à son usine de traitement à Angus.
Dans l’archipel des Hébrides, le ministère de la Défense va supprimer 125
postes à son site de test de missiles sur l’île de Benbecula qui emploie une
personne sur six de la région.
En Irlande, 100 personnes seront licenciées après la fermeture de deux
restaurants dans le centre ville de Belfast, Chili’s et Maggiano’s, après
l’annonce faite par son propriétaire Brinker de fermer tous ses points de vente
au Royaume-Uni.
La chaîne sportive de télévision irlandaise Setanta Sports a été
placée sous administration judiciaire et son service britannique devrait perdre
jusqu’à 200 postes. La société employait 420 salariés en Irlande et au
Royaume-Uni. Environ 20 employés seront licenciés chez Setanta Ireland à Dublin.
De plus, 60 employés chez Setanta Sports News, une entreprise commune avec
Virgin Media, qui est produite par ITN, sont menacés de licenciement.
Une autre conséquence de la faillite de Setanta est le fait que l’entreprise
de technologie MGt à Fife qui dispose de bureaux à Kirkcaldy et à Methil et qui
gérait le service logiciel et le service de facturation pour le compte de la
chaîne de télévision a entamé une vérification de 30 jours en vue de réduire les
coûts et le personnel. Cent postes sur 1000 seront probablement touchés.
Egalement dans l’audiovisuel, la BBC a annoncé vouloir éliminer 26 emplois
suite à une restructuration interne.
Le secteur des services financiers continue son hémorragie d’emplois. La
banque britannique Lloyds Banking Groupe (LBG) va licencier 2100 salariés
supplémentaires au cours des prochaines trois années, portant ainsi le total des
pertes d’emplois à 7000 depuis le début de l’année. Sont directement touchés,
242 emplois dans le secteur des activités offshore, 180 postes à Jersey, 18 sur
le l’île de Man, cinq sur l’île de Guernesey et le reste à Londres.
La Banque Yorkshire a dit vouloir éliminer 122 postes dans le Yorkshire et
les Midlands tandis que la perte de 188 emplois fut annoncée dans deux centres
de traitement électronique des comptes d’épargne, situés en Merseyside et gérés
par la Barclays Bank.
Les collectivités locales viennent seulement de faire connaître leurs propres
plans de restructuration. D’ores et déjà le Conseil du comté d’Oxfordshire a
fait connaître l’élimination de 500 postes d’ici les prochaines cinq années afin
de faire des économies tandis que le Conseil du comté de Gloucestershire a
annoncé la perte de 200 postes au cours des deux prochaines années.
Une avalanche de licenciements est annoncée dans l’éducation supérieure.
L’Université Queen’s de Belfast va fermer le département d’allemand et
supprimer 103 postes. Au moins 12 emplois vont être supprimés au Forth Valley
College en Ecosse. L’Université Lampeter au Pays de Galles envisage de licencier
46 employés.
Les maîtres de conférence du collège de Birmingham se sont mis en grève pour
protester contre des projets de suppression de 76 postes, signifiant que près
d’un tiers du personnel enseignant aura été licencié en un peu plus d’un an. Des
manifestations ont également été organisées contre des projets de suppression de
25 postes au lycée de Tower Hamlets, dans l’East End londonien et à l’Université
de Leeds où une centaine d’emplois seront éliminés. Leeds Metropolitan
University envisage également de supprimer des emplois.
Des pertes supplémentaires comprennent :
• 750 emplois dans les services administratifs de la chaîne de cartes
d’anniversaire Birthdays-now
• 150 salariés employés à l’échelle nationale par Nortel Networks UK, mis sous
liquidation judiciaire en janvier. Aucun des salariés ne recevra d’indemnités de
licenciement
• 150 emplois chez un fabricant d’aérosols basé à Scunthorpe et 55 chez un
fabricant de placoplâtre à Penrith
• 25 emplois à la compagnie maritime DFDS-Tor Line basée à Immingham, après les
41 licenciements survenus en début d’année et le licenciement de 11 dockers au
port de Great Yarmouth
• Environ une centaine d’emplois sont menacés chez le groupe alimentaire Vion
Food Group Ltd
• 150 salariés employés par le géant allemand de la chimie BASF à Bradford sont
également confrontés à des licenciements.