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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Elections européennes

Allemagne : la signification de la campagne du Parti de l’égalité sociale

Par Ulrich Rippert
15 juin 2009

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Le Parti de l’égalité sociale d’Allemagne (Partei für Soziale Gleichheit, PSG) a été le seul parti à participer aux élections européennes dans le but d’expliquer l’étendue véritable de la crise capitaliste et de proposer une transformation socialiste de la société.

Dans le manifeste électoral du PSG on peut lire : « Tout comme dans la seconde moitié du siècle dernier, la crise place l’humanité devant un choix irrévocable : socialisme ou barbarie. Pas le moindre problème social ou politique ne peut être résolu sans briser la domination du capital financier. La crise ne peut être surmontée en rafistolant le capitalisme ; surmonter cette crise requiert une transformation sociale et la construction d’une société socialiste. »

Des dizaines de milliers de manifestes électoraux du PSG ont été distribués dans les villes partout en Allemagne. D’innombrables discussions ont eu lieu avec des travailleurs et des étudiants dans les universités, devant les agences pour l’emploi et lors de réunions électorales publiques organisées par le PSG à Berlin, Bochum, Leipzig, Francfort, Hambourg et, pour la première fois, à Munich.

J’aimerais avant tout remercier chaleureusement au nom du Parti de l’égalité sociale tous ceux qui ont soutenu notre campagne électorale d’une manière ou d’une autre et qui ont voté pour le PSG lors de cette élection.

Le PSG a obtenu 9673 voix. Alors que ce total est nettement inférieur à celui recueilli lors des élections européennes d'il y a cinq ans, ce serait une erreur d’évaluer la signification de ces élections sous l’angle obtus des voix recueillies.

Le PSG avait participé aux dernières élections européennes de 2004 en obtenant 25800 voix à une époque où il existait un fort mouvement de protestation contre les lois Hartz IV et contre la politique antisociale menée par le gouvernement de Gerhard Schröder. Des rassemblements et des manifestations avaient lieu à l’époque dans de nombreuses villes contre le gouvernement de coalition SPD-Verts. Aujourd’hui, cinq ans plus tard, tous les espoirs de pouvoir défendre ses intérêts dans le cadre du système parlementaire se sont évanouis pour la population laborieuse.

De plus, il est clair que le rôle véritable et l’identité du parlement européen ont été compris par de vastes couches de l’électorat, à savoir qu’il n’est rien moins qu’une couverture pseudo-démocratique pour les institutions de l’Union européenne basées à Bruxelles et opérant dans l’intérêt des grandes puissances européennes et des grands groupements économiques. Dans certains Länder, tels le Brandebourg, moins de 30 pour cent des électeurs sont allés voter, signalant ainsi leur opposition à l’Union européenne.

De vastes sections de la population ont le sentiment de ne pas être représentées par les partis établis, ce qui a conduit à une situation où de nouveaux groupements politiques ont émergé et qui se concentrent sur des questions individuelles. Sur les 31 partis et groupements politiques qui ont participé aux élections européennes en Allemagne, une douzaine présentaient pour la première fois des candidats, y compris deux partis de retraités, un parti représentant les familles et quelques groupes religieux.

La plupart de ces groupements étaient d’orientation droitière, mais pas tous. L’un d’entre eux qui est plutôt d’orientation gauchiste est le soi-disant Parti pirate qui défend les droits démocratiques sur l’internet et s’oppose à la censure et aux interdictions. Lors de sa première participation électorale, ce parti avait remporté d’emblée 0,9 pour cent des voix en Allemagne. En Suède, son pays d’origine, il avait obtenu 7 pour cent à sa première tentative d’entrée au parlement.

Il faut également faire remarquer que la campagne électorale du PSG a été systématiquement soumise à un boycott de la part des médias. Pas un quotidien ou chaîne de télévision n'a rendu compte de la campagne du PSG. Les interviews avec les candidats du PSG ont été réduites au strict minimum. Alors que des groupes politiques les plus obscurs jouissaient d’un temps d’antenne et que Sahra Wagenknecht, la porte-parole de la Plate-forme communiste du parti La Gauche, a été présente à de nombreuses émissions, la campagne du PSG a été complètement ignorée des médias. Même la diffusion de spots télévisés ou radiophoniques du PSG prévus par la loi ont été le plus souvent transmis à des heures d’écoute défavorables.

Il est clair que le programme du PSG est d’une actualité tellement brûlante qu’il se doit d’être dissimulé du public à tout prix.

Partout où le PSG a été en mesure de trouver un auditoire, il a trouvé accord et soutien. Des dizaines de nouveaux membres ont été recrutés et la base a été jetée pour l’établissement de nouvelles fédérations locales dans trois importantes villes. Davantage de réactions positives ont été enregistrées au siège du parti et davantage de contacts ont été établis que lors des campagnes électorales précédentes.

Ce qui est bien plus important que le score relativement faible affiché par le parti est le fait que ces expériences positives s’ajoutent au fait que les résultats électoraux confirment l’analyse politique du PSG.

Le déclin de la social-démocratie n’est pas un événement passager, mais un tournant historique. Jusque-là, la classe dirigeante a pu s’appuyer sur les partis sociaux-démocrates et les syndicats pour étouffer les luttes sociales. Le déclin continu de cette bureaucratie social-réformiste constitue une nouvelle étape de futurs conflits sociaux et de luttes de classe ouvertes.

Il est très significatif qu’à peine quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, le gouvernement allemand a pris la décision de pousser à la faillite Arcandor, l’une des plus importantes chaînes allemandes de grands magasins en menaçant de supprimer 56 000 emplois. De plus, rien n’a été décidé en ce qui concerne Opel. Il existe bien des indices selon lesquels le ministre fédéral de l’Economie, zu Guttenberg (CDU), de concert avec des responsables des fédérations économiques est déterminé à pousser l’entreprise automobile au processus d’insolvabilité.

Face à la dramatique perte de voix du SPD et du départ d’une couche de l’aile économique du CDU au Parti libéral démocrate (FDP), de telles forces néolibérales se sentent renforcées et se préparent à passer à l’offensive.

Le programme socialiste international mis en avant par le PSG lors de la campagne électorale gagnera assurément une grande signification dans les conflits sociaux à venir. Ceci a d’ores et déjà été évident durant la campagne électorale et a été démontré par le sérieux avec lequel le programme électoral a été étudié et débattu.

Sur cette base nous lançons un appel urgent à tous nos sympathisants et aux quelque 10 000 personnes qui ont voté pour nous. Il est nécessaire de devenir politiquement actif ! Il y a de multiples possibilités pour construire le PSG. Les élections législatives allemandes vont avoir lieu dans quelques mois et l’inscription du PSG est chose faite. Notre travail politique ne se limite cependant pas à la campagne électorale. Nous sommes résolus à nous opposer de toutes nos forces aux attaques sociales auxquelles les travailleurs sont confrontés sous forme de licenciements de masse, de réductions de salaire et de coupes des prestations sociales.

Notre lutte contre la politique droitière du SPD et de La Gauche et les tactiques de la politique de la division des syndicats est directement liée à la construction de comités d’action pour la défense active des emplois et des salaires et pour permettre aux travailleurs de jouer un rôle politique indépendant dans cette crise.

A cette fin, nous avons besoin du soutien actif et de la coopération de tous ceux qui nous ont exprimé leur confiance en votant pour nous dimanche dernier.

Enregistrement ici comme sympathisant du PSG.

(Article original paru le 12 juin 2009)


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