wsws.org/francais

Visitez le site anglais du WSWS

SUR LE SITE :

Contribuez au WSWS

Nouvelles et Analyses
Luttes Ouvrières
Histoire et Culture
Correspondance
L'héritage que nous défendons

A propos du CIQI
A propos du WSWS

AUTRES LANGUES

Allemand

Français
Anglais
Espagnol
Italien

Indonésien
Russe
Turque
Tamoul

Singalais
Serbo-Croate

 

WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

France : Caterpillar retire sa proposition de réduction des licenciements

Par Antoine Lerougetel
16 mai 2009

Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur

Lors d'une réunion du comité d'entreprise qui s'est tenue avec les syndicats dans les bureaux de la préfecture de Grenoble lundi dernier, les représentants de Caterpillar France ont rejeté la requête des syndicats de retirer, avant d'engager les négociations sur les licenciements, les charges pesant sur 19 travailleurs accusés d’« entrave au travail ». Devant ce refus, les représentants syndicaux ont quitté la salle.

 « Entrave au travail » fait référence aux actions de travailleurs, durant ces trois derniers mois, pour défendre leurs emplois et leurs conditions de travail : Ils avaient occupé leur lieu de travail, séquestré leurs dirigeants et bloqué les entrées de l'usine.

Selon le code du travail, si les représentants syndicaux quittent de façon injustifiée une réunion du comité d'entreprise, corps qui doit valider les plans de licenciements pour qu'ils aient valeur légale, cela permet alors à la direction de prendre ses décisions, sans opposition.

Expliquant qu'ils faisaient l'objet de « menaces » de la part de travailleurs de Caterpillar excédés, les syndicalistes ont fait valoir leur droit de retrait conformément au code du travail en raison de la présence d'un « danger grave et imminent pour leur santé ».

Aussitôt l'entreprise a annoncé qu'elle revenait sur sa proposition de réduction des licenciements, de 733 à 600, qui avaient été conclue en échange d'une intensification de l'exploitation des 2000 travailleurs restant, au moyen de l'annualisation des heures de travail. Cette proposition avait été acceptée le 19 avril lors d'une réunion tripartite à Paris entre les syndicats, la direction et des représentants de l'Etat. Lorsque les délégués syndicaux étaient retournés à l'usine le jour suivant avec cette proposition, celle-ci avait été rejetée par les travailleurs en grève puis refusée lors d'un vote de l'ensemble de la main-d'oeuvre le 6 mai.

Le retrait par Caterpillar de sa proposition est le dénouement d'une longue mascarade jouée par la direction depuis février où l'entreprise, frappée par une baisse importante des commandes due à la récession mondiale, avait décidé de supprimer 733 emplois à Grenoble. L'intersyndicale avait rencontré la direction et fait la contre-proposition d'un maximum de 450 suppressions d'emplois.

Le délégué CGT (Confédération générale du travail, proche du Parti communiste) Patrick Cohen a dit aux médias en quittant la réunion de lundi : « La direction maintient ce qu'elle a mis en place depuis le début. Elle n'a jamais eu la volonté de négocier depuis le début, mais de passer en force. »

Le 11 mai, l'agence Reuters rapportait : « Les syndicats paraissaient quant à eux désarmés face à cette annonce de leur direction. Nicolas Benoit, délégué CGT, qui avait signé l'accord tripartite à Paris le 19 avril a dit qu'il craignait que “pour la direction, cette décision soit ferme et définitive. La direction sera la seule responsable de ce plan de licenciement de 733 personnes. En trois mois elle n'a pas avancé d'un seul pas, il n'y a eu aucune avancée.” »

Patrick Cohen, de la CGT, s'est déclaré « dégoûté » par le passage en force de la direction et a suggéré que l'intersyndicale allait réfléchir à la possibilité de réagir sur le plan juridique.

La stratégie ratée des syndicats de Caterpillar, comptant sur l'Etat comme médiateur dans leurs négociations avec la direction, s’incarne dans le fait que des négociations avec leurs patrons américains se tiennent dans des institutions gouvernementales et sous les auspices de représentants du gouvernement.

Le 1er avril, les dirigeants syndicaux de Caterpillar, qui avaient séquestré pendant un jour quatre cadres de l'entreprise dans leur bureau afin d'essayer d'obtenir de meilleures indemnités de licenciement, publièrent un « appel solennel » au président Nicolas Sarkozy pour obtenir des fonds européens pour l'entreprise afin de lui permettre de maintenir la production dans ses usines de Grenoble.

Les syndicats, de leur propre aveu, n'ont jamais lutté pour la défense de tous les emplois chez Caterpillar. Dans l'ensemble, les syndicats en sont venus à être partie intégrante de l'Etat et de la direction et ne conçoivent la « défense » des emplois et des conditions de travail que sur la base de leur propre entreprise et de la bourgeoisie nationale.

Avec les annonces toujours plus nombreuses de fermetures d'entreprises, de licenciements, de travail partiel dans toute la France et l'Europe (ArcelorMittal, Continental, Johnson Controls, Continentaltech) il devient de plus en plus clair que la défense des emplois, de l'industrie et du niveau de vie nécessite une lutte politique déterminée non seulement contre les patrons mais aussi contre les syndicats et pour le contrôle de l'industrie par les travailleurs dans le pays et au-delà des frontières nationales.


Untitled Document

Haut

Le WSWS accueille vos commentaires


Copyright 1998 - 2012
World Socialist Web Site
Tous droits réservés