Le Partei für Soziale Gleichheit (PSG, Parti
de l’égalité sociale) présente sur le plan national une liste de candidats pour
les élections européennes du 7 juin prochain. Notre objectif est de construire
un nouveau parti qui permettra à la population laborieuse de s’impliquer dans
les événements politiques indépendamment des partis établis. Notre but est
d’établir une société socialiste qui place les besoins sociaux au-dessus des profits
du patronat. A l’Union européenne, l’instrument des grosses entreprises et des
banques, nous opposons l’unification de l’Europe sur une base socialiste.
Les élections européennes de 2009 se déroulent
au milieu de la crise économique mondiale la plus profonde depuis les années
1930. La production industrielle accuse une baisse dramatique et la croissance
du chômage bat tous les records. Sous la surface, une énorme tempête sociale
est en train de se préparer. Nous considérons de notre devoir de préparer
politiquement une telle tempête et de lui donner une direction progressiste.
Nous voulons poser les bases d’un mouvement socialiste de masse qui puisse
briser le pouvoir du capital et établir des gouvernements ouvriers.
Nous nous fondons sur une puissante tradition historique. En
tant que section du Comité international de la Quatrième Internationale, le PSG
incarne la continuité du mouvement trotskyste qui, dans les circonstances les
plus difficiles, a défendu le marxisme contre le stalinisme et la
social-démocratie. Nous travaillons en étroite collaboration avec le Socialist
Equality Party (SEP) de Grande-Bretagne ainsi qu’avec ceux qui ont la même
orientation politique en Europe, aux Etats-Unis, en Asie et en Australie.
La crise du
capitalisme
L’actuelle crise économique n’est pas simplement le produit de
la cupidité de certains individus ; elle est le résultat de la faillite du
système capitaliste dans son ensemble. Elle confirme l’analyse de Karl Marx que
les contradictions internes mènent inévitablement vers une crise
révolutionnaire.
Au
cours de ces douze derniers mois, la crise a anéanti des richesses estimées à
quelque 50 billions de dollars, soit l’équivalent de la production économique
mondiale d’une année entière. D’après les estimations de l’Organisation
internationale du Travail (OIT), 50 millions de personnes perdront leur emploi
cette année en raison de la crise. Le nombre des pauvres augmentera de 200
millions et la mortalité infantile augmentera annuellement de 400.000.
Le fossé entre riches et pauvres se creuse depuis longtemps.
Selon un rapport des Nations unies, la fortune de 358 milliardaires équivalait
déjà dès le milieu des années 1990 à celle de la moitié la plus pauvre de
l’humanité, voire quelque 2,5 milliards d’êtres humains. Depuis, l’oligarchie
financière s’est engagée dans une orgie d’enrichissement personnel sans pareil
et totalement séparé de l’économie réelle tandis que le niveau de vie de la
grande masse de la population continue de se dégrader. Les banques et les fonds
spéculatifs ont réalisé des bénéfices exorbitants du fait de leurs opérations
irresponsables. Les banquiers et les grands patrons ont touché des revenus
annuels se chiffrant en millions, leurs activités rapaces leur ayant valu le
qualificatif de « sauterelles. »
A présent que la bulle boursière a éclaté, le capitalisme se
montre sous son vrai visage. Ce qu’on a appelé par euphémisme « libre
marché » ou « économie sociale de marché » s’est révélé être la
dictature brutale du capital financier. Des années durant, on a dit qu’il n’y
avait pas d’argent pour l’éducation, la santé, les retraites et les prestations
sociales. Toutefois, les banques défaillantes qui sont responsables de la
crise, ont reçu des billions en argent public dont les coûts seront payés par
la population laborieuse.
Aux Etats-Unis, le gouvernement Obama s’est chargé de
reprendre les dettes pourries des banques. Ceci a poussé l’endettement à un
niveau vertigineux au moment même où les travailleurs de l’automobile sont
obligés de payer pour la crise en subissant des coupes sombres. En Europe, les
gouvernements injectent des fonds publics dans les banques tandis que des
millions de travailleurs et de vastes sections de la classe moyenne perdent leurs
emplois, leurs revenus, leurs économies, leurs retraites et leurs prestations
sociales.
En Allemagne, le gouvernement a accordé aux banques un plan de
sauvetage s’élevant à 500 milliards d’euros et les a soulagés de leurs dettes
pourries à concurrence d’un billion d’euros supplémentaires. Seule la
perspective des prochaines élections législatives en septembre empêche le
gouvernement d’imposer des coupes sociales massives dans le but de récupérer
cet argent. Une fois les élections passées, la situation changera.
A la veille de la Révolution française de 1789, l’aristocratie
féodale n’était pas prête à renoncer à ses richesses et à ses privilèges. De
nos jours, l’aristocratie financière se comporte de manière identique. Elle
réagit à la crise en redoublant les attaques contre la population laborieuse et
en intensifiant les conflits avec ses rivaux internationaux. Partout dans le
monde, l’Etat s’arroge plus de pouvoirs et se tourne vers le militarisme. Tout
comme dans la seconde moitié du siècle dernier, la crise place l’humanité
devant un choix irrévocable : socialisme ou barbarie. Pas le moindre
problème social ou politique ne peut être résolu sans briser la domination du
financier. La crise ne peut être surmontée en rafistolant le capitalisme ;
surmonter cette crise requiert une transformation sociale et la construction
d’une société socialiste.
Ce que nous
préconisons
La transformation socialiste de la société présuppose une
intervention consciente des masses dans la vie politique. Le but du PSG est la
création des conditions politiques d’une telle intervention.
* Pour l’indépendance politique de
la classe ouvrière
La classe ouvrière n’est pas responsable de la crise
capitaliste. Elle n’était pas impliquée dans les transactions spéculatives et
n’a pas empoché les millions. Nous soutenons toutes les initiatives, grèves,
occupations d’usines et manifestations de masse qui renforcent la confiance en
soi des travailleurs et qui défient le pouvoir autocratique des parasites de l’establishment
politique et du patronat. De telles luttes ne peuvent toutefois être
victorieuses que si elles sont menées indépendamment du Parti social-démocrate
(SPD) et des syndicats. On ne peut pas laisser la direction de ces luttes aux
appareils bureaucratiques. Au lieu de cela, des comités de grève et des
conseils ouvriers doivent être mis en place qui soient directement responsables
devant la classe ouvrière.
Plus la crise s’aggrave et plus le SPD et les syndicats
défendent ouvertement les intérêts du patronat. Alors que par le passé ils
défendaient le capitalisme au nom des réformes sociales, ils prêchent aujourd’hui
l’abandon de ces réformes dans le but de sauver le capitalisme. C’est le
chancelier social-démocrate Gerhard Schröder qui a abaissé les impôts pour les
riches et ouvrit grand les vannes aux spéculateurs qui ont déclenché la crise.
Le secrétaire général du SPD, Franz Müntefering, est responsable du relèvement
de l’âge de la retraite à 67 ans et de l’introduction des lois de refonte du
marché du travail Hartz IV. Quant aux syndicats et à leurs permanents qui
siègent dans les comités d’entreprise, leur fonction n’est rien moins que celle
d’un cogestionnaire qui rejette le fardeau de la crise sur le dos des
travailleurs en veillant à ce qu’il n’y ait pas résistance. Il n’y guère de
réduction de salaire, d’augmentation des heures de travail ou de licenciement
qui ne porte leurs signatures.
Le virage à droite du SPD et des syndicats n’est pas
simplement le résultat d’une corruption personnelle ; il est la
conséquence logique d’un programme qui rejette la nécessité de renverser le
capitalisme et dont le but est, au contraire, de le sauver. En 1914, le SPD
avait soutenu la Première Guerre mondiale en avançant l’argument que l’on
devait d’abord défendre sa patrie pour ensuite pouvoir améliorer le sort des
travailleurs. Aujourd’hui, ils disent qu’il est nécessaire de sauver les
banques et de faire des sacrifices avant de pouvoir à nouveau relever le niveau
de vie. Comme dans le passé, un tel cours ne peut que mener à la catastrophe.
L’élite dirigeante est consciente de ce que la crise
entraînera de violentes luttes de classe. Michael Sommer, le dirigeant de la
Confédération des syndicats allemands (DGB), a mis en garde contre
« l’agitation sociale » alors que d’autres craignent que le seul fait
de mentionner cette possibilité ne déclenche des émeutes. Le renforcement des
pouvoirs de la police et de l’appareil de surveillance avancé par l’Union
européenne et invoqué sous divers prétextes par le ministre allemand de
l’Intérieur, Wolfgang Schäuble, vise en premier lieu l’opposition sociale
grandissante. Parallèlement, la classe dirigeante promeut divers partis de
« gauche » qui cherchent à leurrer les travailleurs et les jeunes à
l’aide de formules radicales toutes faites pour les maintenir en fin de compte
sous le contrôle des vieux appareils bureaucratiques.
C’est le rôle que jouent des partis comme La Gauche d’Oskar
Lafontaine en Allemagne, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier
Besancenot en France et autres formations du même genre dans toute l’Europe.
Ces partis ne sont pas le résultat d’un mouvement spontané à gauche des
travailleurs mais sont des initiatives d’en haut qui ont pour tâche de bloquer
l’émergence d’un mouvement d’en bas.
Le parti La Gauche fut formé par la fusion de deux appareils
bureaucratiques. L’appareil stalinien de l’ancienne Allemagne de l’Est a
fusionné avec une partie du SPD et de l’appareil syndical de l’Allemagne de l’Ouest.
Indépendamment de ses clichés socialistes, La Gauche défend les rapports de
propriété capitalistes et affirme qu’il n’y a « pas d’alternative »
au programme gouvernemental de sauvetage des banques. Partout où il exerce une
responsabilité gouvernementale, comme au Sénat de Berlin, il se révèle tout
aussi impitoyable dans la suppression des acquis sociaux et des emplois que le
SPD et les chrétiens-démocrates de la CDU. Le NPA a lui, jeté par-dessus bord
tous les principes historiques, y compris son affiliation de façade passée au
trotskisme, dans le but de pouvoir former des alliances avec les staliniens et
les réformistes et de participer à un futur gouvernement.
Le PSG rejette catégoriquement toute collaboration avec ces
partis. Nous les considérons comme nos adversaires politiques. La même chose
vaut pour toutes les organisations qui défendent l’hégémonie des syndicats et
qui préconisent la collaboration avec La Gauche ou qui, comme la soi-disant
Plateforme communiste (Kommunistische Plattform), le groupe Alternative
socialiste (SAV) et Linksruck (Tournant à gauche), font un travail à l’intérieur
de ce parti. Ils servent de caution de gauche aux manœuvres de la bureaucratie.
Nous orientons chaque aspect de notre travail vers la lutte
pour l’indépendance politique de la classe ouvrière. Nous construisons un parti
indépendant qui s’appuie sur les expériences stratégiques du mouvement
socialiste international. Aucune orientation révolutionnaire sérieuse n’est
possible aujourd’hui sans la compréhension des causes des victoires et des
défaites du mouvement ouvrier au 20e siècle. Celles-ci incluent la plus grande
défaite de ce siècle quand la politique droitière du SPD et la politique
d’ultra gauche du Parti communiste allemand (KPD) ont rendu possible la
victoire de Hitler, aboutissant à la catastrophe de 1933. Ces expériences sont
incarnées par l’Opposition de Gauche et la Quatrième Internationale qui, depuis
leur fondation, ont mené une lutte incessante pour la défense du marxisme
révolutionnaire.
A présent, la perspective de la Quatrième Internationale a été
confirmée par l’histoire. La crise économique ouvre une nouvelle époque de
luttes de classe internationales. De plus en plus de travailleurs et de jeunes
s’aperçoivent qu’une lutte pour leurs droits et leurs intérêts est inévitable.
L’idéologie officielle qui dit qu’il n’y a pas d’alternative à l’économie de
libre marché a pris un coup sérieux du fait de la crise. Dans de nombreux pays
européens, y compris la Grèce, la Hongrie, la Bulgarie, la Lituanie et
l’Islande, de violents conflits ont déjà eu lieu. En France, les travailleurs
de plusieurs usines ont retenu des membres de la direction dans le but
d’empêcher des licenciements ou pour obtenir de meilleures indemnités de
licenciement.
*Pour l’unité internationale de la
classe ouvrière
Les changements économiques survenus au cours de ces dernières
décennies ont fait que le poids social de la classe ouvrière de par le monde
s’est considérablement accru. Des développements innovateurs dans les
technologies de l’information et de la communication ont conduit à une
intégration sans précédent de l’économie mondiale. La production et le commerce
relient des millions de personnes à travers le globe et qui sont tributaires
les unes des autres. Alors que certains emplois industriels traditionnels
disparaissent, de nombreuses autres couches rejoignent l’armée des salariés.
Des pays tels la Chine qui, il y a à peine cent ans, étaient encore surtout des
pays agricoles, comptent aujourd’hui parmi les régions les plus industrielles
du monde. Le pourcentage de la population mondiale vivant dans les villes est
plus élevé que jamais et ces masses sont directement intégrées dans le
processus de production mondial.
Le PSG lutte pour l’unité de la classe ouvrière
internationale. Afin de contrer les attaques des grandes entreprises qui
opèrent sur un plan mondial, les travailleurs doivent s’unir
internationalement. Nous nous opposons à toutes les tentatives de créer une
scission entre les travailleurs allemands et étrangers ou à dresser les
travailleurs allemands contre leurs collègues d’Europe de l’Est ou d’Asie.
Les
syndicats cherchent à diviser la classe ouvrière internationale en restreignant
les luttes au cadre national, en montant un site économique contre un autre, en
prônant des mesures protectionnistes et en attisant le nationalisme.
* Pour la transformation socialiste
de la société
Les forces productives mondiales modernes fournissent
l’ensemble des conditions matérielles nécessaires à surmonter la pauvreté et
l’arriération dans le monde et aussi à rehausser de façon significative le
niveau de vie et le niveau culturel de l’humanité. Ceci présuppose toutefois
que les forces productives soient placées au service de l’ensemble de la
société et libérées des entraves de la propriété privée capitaliste.
Ceci requiert des gouvernements qui soient attachés aux intérêts
de la classe ouvrière plutôt qu’à ceux du patronat. Seuls de tels gouvernements
seront capables d’entreprendre les mesures nécessaires pour surmonter la crise.
Un gouvernement ouvrier réorganiserait l’ensemble de la vie
économique dans le but de satisfaire les besoins de la grande majorité de la
population. Les leviers de commande de l’économie, les banques, les compagnies
d’assurance et les grands trusts industriels, seraient transformés en propriété
publique. Les décisions concernant la vie de millions de personnes ne seraient
pas laissées aux lois du marché.
Au lieu de cela, les milliards qui ont été remis aux banques
serviraient à financer un vaste programme de travaux publics, à améliorer
l’éducation, les services de santé et de retraite et à créer des millions
d’emplois nouveaux décemment rémunérés. Un tel gouvernement mettrait fin aux
bas salaires et imposerait des taux d’impôts plus élevés pour les gros revenus
et les grandes fortunes.
Un gouvernement ouvrier serait bien plus démocratique que les
gouvernements actuels. Il s’appuierait sur le soutien actif d’une population
politiquement plus consciente et qu’il impliquerait dans ses prises de
décisions et dans l’application de sa politique. Dans un gouvernement
bourgeois, par contre, même les mécanismes démocratiques existant sont réduits
à l’état de façade. La population est privée de toute possibilité d’exercer la
moindre influence sur l’évolution sociale.
Les Etats-Unis
socialistes d’Europe
L’institution de l’Union européenne, y compris le parlement
européen, opère de plus en plus ouvertement comme le laquais des grandes
puissances européennes et des sections les plus influentes du grand patronat.
Les gouvernements européens profitent de l’UE pour faire porter le fardeau de
la crise financière et économique à la population. Ceci est facilité par les
règles de concurrence édictées par Bruxelles, par la destruction systématique
des droits démocratiques et par l’établissement d’un Etat policier européen. La
Commission européenne est synonyme de déréglementation, de libéralisation et de
destruction des droits des travailleurs.
Le PSG rejette l’Union européenne, ses institutions et son
projet de constitution. L’unification progressiste de l’Europe n’est possible
que sur une base socialiste. Ceci requiert l’unification politique de la classe
ouvrière. La population laborieuse en Europe de l’Est et en Turquie est un
allié important dans la lutte contre les intérêts du capital qui détermine le
cours de l’Union européenne.
Le fait de surmonter les frontières européennes et de
permettre l’utilisation commune des énormes ressources techniques et
culturelles ainsi que de la richesse matérielle du continent créerait les conditions
nécessaires à une résolution rapide des problèmes de la pauvreté et de
l’arriération et élèverait de façon générale le niveau de vie en Europe.
La défense des
droits démocratiques et des immigrés
L’inégalité sociale est incompatible avec la démocratie. En
vue des luttes de classe à venir, des droits démocratiques élémentaires sont
détruits à travers l’Europe. En Allemagne, plusieurs paquets législatifs
anti-terroristes ont introduit plus d’une centaine de nouvelles lois. Les
organes de sécurité, la police, les services secrets, la police aux frontières,
ont été investis de pouvoirs plus étendus et de moyens financiers accrus. De
vastes portions de la population sont régulièrement placées sous surveillance
au moyen du fichage informatique, de la surveillance de l’Internet et du
démantèlement de la protection des données personnelles.
Les attaques inhumaines contre les réfugiés et les immigrés
ont constitué le fer de lance de la destruction des droits démocratiques de
tous. Chaque année des milliers d’entre eux meurent en essayant de franchir les
frontières de l’Europe. La détention en vue de leur refoulement sans décision
judiciaire, les camps d’internement, la déchirure des familles et le déni de
justice et de droit font partie de la vie quotidienne des réfugiés en Europe.
Les travailleurs européens ne peuvent défendre leurs propres
droits démocratiques sans défendre ceux des millions de réfugiés et immigrés
qui vivent sur le continent. La chasse aux sorcières contre les immigrés sert à
diviser et à paralyser la classe ouvrière. Les réfugiés et les immigrés
constituent une partie importante de la classe ouvrière et qui jouera un rôle
important dans les luttes à venir.
Tant que la richesse sociale restera concentrée entre les
mains de quelques-uns, que la presse et les médias seront contrôlés par les
groupes industriels, que l’éducation et la culture seront réservées à une
infime élite, il ne pourra pas être question de démocratie sur le lieu de
travail. Ce sont précisément les coupes dans le domaine de la culture et de
l’éducation artistique qui causent des dégâts incommensurables dans la société et
il existe un rapport incontestable entre la glorification du militarisme, de la
brutalité et de l’égoïsme et le rejet de l’héritage artistique et culturel des
époques précédentes.
La lutte contre le
protectionnisme, le militarisme et la guerre
Le protectionnisme ne cesse de croître en Europe.
L’aggravation de la crise financière et économique signifie que c’est de plus
en plus la poursuite des intérêts particuliers qui domine à Londres, Paris et
Berlin. Dans ces conditions apparaissent de nouveau les spectres du passé.
Le protectionnisme et la guerre économique sont les
précurseurs de la guerre militaire. Des années durant, les grandes puissances
et avant tout les Etats-Unis ont compensé leur faiblesse économique en
recourant à la force armée. La faiblesse de l’économie américaine pousse ses rivaux
européens à faire en sorte que leurs propres ambitions économiques et
militaires ne soient plus assujetties à celles des Etats-Unis. Les guerres qui
se déroulent en Irak et en Afghanistan, les massacres perpétrés par l’armée
israélienne à Gaza et les agissements meurtriers du gouvernement sri lankais
contre la minorité tamoule témoignent de la brutalité avec laquelle l’élite
dirigeante défend son pouvoir.
Quiconque croit qu’il n’y aurait pas en Europe de répétition
des événements sanglants qui ont eu lieu durant le siècle dernier commet une
grave erreur. Ce n’est pas la première fois que les gouvernements européens ont
réprimé la résistance des travailleurs en montant un peuple contre un autre et
en les poussant à la guerre. Les événements des Balkans montrent clairement
combien ce danger est à prendre au sérieux. Seule une offensive socialiste
commune de la classe ouvrière européenne peut efficacement s’opposer à une
telle menace.
Nous sommes pour une dissolution immédiate de l’OTAN et pour
la fermeture de toutes les bases américaines en Europe. Nous exigeons le
retrait immédiat des troupes européennes des Balkans, d’Afghanistan et
d’Afrique.
Stalinisme et
socialisme
Deux décennies après la chute du mur de Berlin, la crise
mondiale du capitalisme réfute le mythe largement répandu que c’est le
socialisme qui a échoué en Allemagne de l’Est et en Union soviétique et qu’en
conséquence il ne peut y avoir d’alternative au capitalisme. La crise
catastrophique qui sévit en Europe de l’Est montre que l’introduction du
capitalisme a constitué une énorme régression sociale. Une infime élite de
nouveaux riches et d’anciens staliniens ont accaparé la propriété sociale et se
vautre à présent dans une richesse insolente tandis que la grande masse de la
population vit dans une misère sordide.
Ce n’est pas le socialisme qui a échoué en Europe de l’Est et
en Union soviétique mais bien la tentative entreprise par une bureaucratie privilégiée
d’établir, dans un cadre national et par le biais de méthodes despotiques, une
société prétendument socialiste. La démocratie ouvrière et l’accès à l’économie
mondiale sont, toutefois, des conditions préalables indispensables à
l’établissement d’une société socialiste.
La bureaucratie stalinienne doit son pouvoir à la suppression
et au meurtre de toute une génération de socialistes révolutionnaires. Elle a finalement
achevé ce que ni l’armée blanche ni les chars allemands n’avaient été en mesure
de faire : elle détruisit les conquêtes de la révolution d’Octobre et
sauvegarda ses privilèges par l’introduction de formes de propriété capitaliste.
La tradition
marxiste
Le PSG se fonde sur une longue tradition marxiste au centre de
laquelle se trouve l’émancipation politique et culturelle de la classe ouvrière ;
les premières années de la social-démocratie qui éduqua plusieurs générations
de travailleurs dans l’esprit de Marx et d’Engels ; l’œuvre de Lénine, de
Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht qui s’opposèrent à l’opportunisme de la
social-démocratie et à sa capitulation devant la Première Guerre
mondiale ; l’Opposition de Gauche et Léon Trotsky qui luttèrent contre les
crimes du stalinisme et qui, en fondant la Quatrième Internationale en 1938,
jetèrent les bases de la renaissance du mouvement ouvrier international.
Aussi longtemps que la social-démocratie et les partis
communistes staliniens dominaient le mouvement ouvrier, il fut possible
d’isoler cette tradition marxiste. A présent, leur banqueroute politique
inaugure une époque historique nouvelle dans laquelle le programme de la
Quatrième Internationale trouve une résonance croissante. Aujourd’hui, avec le World
Socialist Web Site, la Quatrième Internationale dispose d’un organe qui,
dans le monde entier, jouit d’un nombre croissant de lecteurs et est de plus en
plus reconnu comme la voix du marxisme authentique.