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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Campagne pour faire cesser les menaces du LTTE contre les supporteurs du SEP en Europe

17 mars 2009

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Le World Socialist Web Site a reçu une importante réponse à sa déclaration parue le 10 mars Non à la campagne d'intimidation et de violence des LTTE contre les sympathisants du PES en Europe ! Nous demandons à nos lecteurs et supporteurs de faire parvenir des lettres de protestations demandant que les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) cessent immédiatement leurs tentatives de supprimer le débat politique au sein de la communauté tamoule et leurs menaces contre les membres et supporteurs du Parti de l’égalité socialiste.

Au Comité de coordination tamoul en France, à la Confédération tamoule – Allemagne et au British Tamils Forum (Grande-Bretagne)

Monsieur,

Je suis un avocat pratiquant à Colombo au Sri Lanka. Je suis né Tamoul. Ma langue maternelle est le tamoul. J’ai passé toute ma vie adulte dans la guerre civile et sous les pressions des forces d’Etat de plus en plus écrasantes, particulièrement répressives pour la communauté tamoule. Comme tous les Tamouls dans ce pays, j’ai vécu régulièrement, personnellement et collectivement, les blessures, l’injustice et la discrimination, constamment intensifiées en période de guerre. 

C’est justement pour quoi je suis profondément inquiet d’apprendre que des membres des LTTE ont menacé, et contraint physiquement, des membres du Parti de l’égalité socialiste (SEP) afin de les empêcher de présenter le programme et la perspective du SEP contre la guerre et la répression des Tamouls et d’autres travailleurs en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou ailleurs.

Je sais que le SEP lutte pour la défense des droits démocratiques du peuple tamoul au Sri Lanka et exige systématiquement, et depuis longtemps, que l’Etat retire les troupes d’occupation sri lankaises du nord et de l’est de l’île. Durant sa campagne de plus d’un quart de siècle, le SEP a été victime des attaques des forces d’Etat, des groupes suprématistes et des paramilitaires cinghalais, ainsi que des LTTE. Le SEP fait toujours campagne aujourd’hui pour cette demande. 

Durant l’actuelle campagne électorale pour le Western Province Provincial Council, ce parti explique aux travailleurs sri lankais et à ceux qui vivent dans la pauvreté qu’il est impossible pour eux de se soulever avec succès contre la destruction de leurs droits démocratiques ou de leurs conditions de vie à moins de lutter pour le retrait des forces sri lankaises du nord et de l’est de ce pays.

L’affirmation du LTTE qu’ils sont le seul représentant des Tamouls au Sri Lanka est fausse. Au mieux, c’est un courant qui a fait souffrir les Tamouls et qui leur a apporté peu. L’expérience a démontré que le plan des LTTE d’obtenir un mini-Etat pour eux-mêmes avec le soutien des puissances impérialistes est un piège pour les travailleurs. Les grandes puissances ne servent que leurs propres intérêts. En cherchant leur appui, on devient leur pion.

Les gens qui subissent majoritairement la répression suprématiste cingalaise ont le droit de discuter de la façon par laquelle l’ennemi peut être vaincu. Aucune liberté ne peut être acquise en maintenant le gens dans l’ignorance. Les peuples opprimés doivent pouvoir discuter et décider librement de la voie de l’avant pour s’émanciper de l’oppression nationale.

Je respecte la perspective du SEP que la liberté et l’égalité pour les opprimés ne peuvent être acquises qu’à travers le socialisme et que seul le socialisme peut garantir une véritable fraternité. Voilà un parti qui a fermement combattu pour ses principes durant des décennies. Ce que présente le SEP est une lutte à plus long terme. C’est cependant la seule voie possible. Les gens doivent sérieusement porter attention à ce que dit ce parti. Personne, et encore moins les LTTE, n’a le droit de priver les gens du droit de discuter des perspectives de leur propre lutte.

Je condamne les attaques des LTTE contre les membres du SEP en Europe et j’appelle sérieusement à ce que vous cessiez de nuire aux tentatives du SEP d’apporter une importante discussion des problèmes politiques.

G. Senathirajah, avocat
Colombo
Sri Lanka

***

Par le WSWS, je suis tombé sur la troublante nouvelle que des partisans des LTTE menacent les membres et les partisans du Parti de l’égalité socialiste (SEP) en Europe. Je crois que cet acte lâche était destiné à empêcher le SEP d’exprimer ses positions sur la situation critique du peuple tamoul et de faire campagne sur la solution en laquelle il croit. Ces menaces et intimidations sont une violation des droits démocratiques des membres et des partisans du SEP, mais aussi de la diaspora tamoule et de la classe ouvrière. Toute personne qui a la moindre considération pour les droits fondamentaux doit fortement s’opposer à ces actes d’intimidation politique.

Le SEP s’est toujours battu contre la guerre et a demandé le retrait inconditionnel des forces armées du gouvernement du nord et de l’est du Sri Lanka. En raison de leur position de principes sur la question nationale liée aux Tamouls, ses membres ont fréquemment été victimes d’attaques provenant de l’Etat et des chauvines. Les présentes intimidations ne font que prouver la haine des LTTE envers les droits démocratiques du peuple tamoul ; définitivement un sentiment que vous partagez avec les bellicistes du régime à Colombo.

Le Parti de l’égalité socialiste et son prédécesseur, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), sont reconnus, à travers leur histoire, pour leur appui déterminé au maintien des droits démocratiques des Tamouls. Un de ces exemples est survenu lorsque des chauvines ont attaqué des étudiants tamouls à l’Université de Peradeniya en 1983, seulement quelques mois avant l’infâme juillet noir.

J’étais à l’Université de Peradeniya durant ces journées mouvementées et ces souvenirs sont encore frais et vivants dans mon esprit. Les chauvins n’ont pas pu mener leurs attaques en raison d’une puissante opposition des étudiants. Pendant les semaines qui ont suivi, les professeurs et les étudiants de l’université ont continué leurs luttes, demandant la sécurité pour les étudiants tamouls. Lorsque les étudiants tamouls ont quitté l’université pour des raisons de sécurité, l’association étudiante de la Faculté d’ingénierie, dans une assemblée à laquelle assistaient près de 500 étudiants cinghalais (environ 90 pour cent du nombre total d’étudiants cinghalais de la faculté à ce moment), avait unanimement décidé de se retirer de toute activité académique jusqu’au retour des étudiants tamouls. Le jour suivant, l’association des professeurs de l’Université de Peradeniya a pris une position similaire.

La LCR était à la tête de cette lutte et sa campagne a eu un grand impact sur le mouvement des étudiants et les professeurs. Reconnaissant le rôle de la LCR dans ce mouvement héroïque contre la discrimination raciale et le chauvinisme, l’Organisation des étudiants universitaires déplacés de Jaffna a envoyé des représentants lors de l’anniversaire de la LCR tenu à Colombo à la fin de 1983.

Selon ce que je sais, le PES et son site web, le WSWS, ont régulièrement fait campagne pour la mobilisation de la classe ouvrière internationale afin de défendre les droits du peuple tamoul au Sri Lanka. Vos attaques et vos menaces ne font que prouver votre hostilité face à une telle campagne et montrent votre désir d’isoler les masses tamoules de la classe ouvrière internationale. De telles tentatives pour bloquer l’expression des positions des autres ne vont que prouver votre incapacité à contrer avec succès leurs positions. Les LTTE ne représentent pas les intérêts des masses tamoules et misent sur l’appui des élites dirigeantes en Europe, aux Etats-Unis, en Inde et au Japon — la même élite qui demande votre capitulation de manière inconditionnelle.

P. Kuruppu

Colombo

***

Mesdames, Messieurs, les membres du Comité de coordination tamoul en France

Nous avons été alertés par le World Socialist Web Site sur la situation au Sri Lanka et le traitement inacceptable réservé par le gouvernement aux Tamouls et à leurs organisations. Cette situation est généralement passée sous silence dans les grands médias français.

Nous apprenons que vous, qui prétendez représenter le peuple tamoul en France, traitez par les insultes, les menaces et la violence les sympathisants du WSWS et d'autres organisations de gauche qui veulent s'adresser à eux. En refusant aux Tamouls l'accès démocratique aux autres opinions politiques que celles du LTTE, en restreignant leur liberté de manifester, vous démontrez le peu de considération que vous avez pour vos concitoyens.

Ces actions confirment ce que semblent être les perspectives politiques du LTTE, parti bourgeois, à savoir établir un mini-Etat, paradis fiscal où la bourgeoisie tamoule serait libre d'exploiter la classe ouvrière tamoule, là où le WSWS propose une lutte commune de la classe ouvrière internationale.

Nous nous associons aux organisations et individus qui vous écrivent pour exiger  la fin des menaces et des tentatives de supprimer le débat démocratique au sein de la communauté tamoule, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et partout ailleurs.

Olivier Lauer et Maryse Choffel

***

Aux British Tamils Forum et aux LTTE

Je vous écris pour vous faire part de ma profonde opposition aux actions antidémocratiques de supporteurs des LTTE qui ont physiquement attaqué et intimidé des sympathisants du World Socialist Web Site ainsi que des membres et des supporteurs du Parti de l’égalité socialiste en Europe. Je demande résolument que les LTTE donnent instruction à leurs agents européens de cesser leur harcèlement, leurs menaces et leurs attaques violentes contre le Parti de l’égalité socialiste et ses supporteurs en Europe.

Des agents de diverses organisations pro-LTTE, y compris le Comité de coordination tamoul en France (CCT) et le British Tamils Forum [en Grande-Bretagne] ont dit à des supporteurs du SEP de cesser leur distribution de tracts et de quitter les manifestations du 4 février à Berlin, Londres et Paris ainsi que celle du 7 février à Stuttgart. Les supporteurs du SEP ont aussi été bousculés, ont fait l’objet de menaces de violence et ont dû subir des insultes racistes anti-cingalaises. Des organisateurs et des supporteurs du CCT ont pris et détruit les tracts distribués par des supporteurs du SEP faisant campagne à La Chapelle à Paris pour une réunion publique qui a pour objectif d’avancer une solution socialiste pour mettre fin au conflit au Sri Lanka. Les agents du CCT ont averti que seuls ceux ayant leur permission seraient autorisés à discuter politique avec les Tamouls vivant à La Chapelle.

Ces attaques ont eu lieu sans aucune provocation. De plus, elles n’étaient pas des faits isolés, mais le résultat d’une action concertée. Elles constituent une attaque flagrante contre les droits démocratiques. Ces attaques sont particulièrement honteuses étant donné que le PES au Sri Lanka a courageusement défendu tout au long de son existence les droits démocratiques des Tamouls et a toujours demandé le retrait inconditionnel de toutes les troupes hors du nord et de l’est du Sri Lanka.

Les LTTE n’ont aucune autorité pour empêcher la discussion politique ou pour parler en tant qu’unique direction politique du peuple tamoul. Plutôt, une telle orientation politique ne peut que signifier l’élimination et l’assassinat de ses adversaires politiques.

Les LTTE ont recours à la violence parce qu’ils ne peuvent répondre aux critiques politiques et qu’ils craignent que l’opposition à sa politique pro-capitaliste ne croisse au sein de la communauté tamoule de la diaspora qu’au sein du peuple tamoul au Sri Lanka lui-même.

Les attaques des LTTE démontrent qu’ils ne représentent pas les travailleurs et le peuple tamouls, mais les élites tamoules qui, tout comme la bourgeoisie cinghalaise, cherchent à devenir les sous-traitants du capital financier dans l’exploitation des travailleurs tamouls. Il n’y a aucun doute que si les LTTE devaient jamais avoir le pouvoir, alors ils chercheraient le consolider de la façon la plus anti-démocratique et brutale, comme ils le font déjà dans les régions du Sri Lanka sous leur contrôle, où leurs mesures engendrent la peur, le ressentiment et l’hostilité, pas le respect politique et la loyauté.

De telles méthodes n’ont pas leur place au sein des travailleurs, des jeunes et des pauvres de la campagne qui luttent pour renverser l’inégalité sociale, le communautarisme et la guerre et pour trouver une solution progressiste à leur sort, non seulement au Sri Lanka, mais de par le monde.

Jean Shaoul

Professeure d’imputabilité publique

Université de Manchester


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