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WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis

Rejetez les demandes de concessions de Ford et des UAW

Elisez des comités de base pour défendre les emplois et le niveau de vie

Déclaration du Parti de l’égalité socialiste (USA)
26 octobre 2009

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Les ouvriers de Ford devraient rejeter l’accord contractuel passé entre Ford et le syndicat UAW (United Auto Workers, Travailleurs unis de l’automobile) et commencer à organiser des comités de base afin d’entamer une lutte pour défendre les emplois et le niveau de vie. Cette lutte devrait rassembler les ouvriers de General Motors, Chrysler et tous les ouvriers de l’automobile dans une grève couvrant toute cette industrie afin de renverser les réductions de salaire et de prestations imposées par l’administration Obama. 

Les UAW a montré une fois de plus qu’ils ne défendent pas les intérêts des ouvriers de l’automobile mais bien plutôt ceux des trusts, du gouvernement et des centaines de fonctionnaires hautement rémunérés de l’appareil syndical des UAW. Afin de commencer une lutte sérieuse, les travailleurs de l’automobile doivent chasser les UAW des usines et construire de nouvelles organisations de combat.

Dans ce dernier contrat à concessions, les UAW ont approuvé un gel des salaires et une extension de l’emploi d’ouvriers « à salaire débutant ». Cela va permettre à Ford d’accélérer ses plans pour se débarrasser des ouvriers mieux payés du fait de leur ancienneté et pour créer une main-d’œuvre durement exploitée et bon marché. Les travailleurs plus âgés qui resteront seront soumis à des cadences accélérées et au surcroît de travail dû à la destruction continue de la règlementation du travail déjà acceptée par les UAW.

En acceptant l’arbitrage obligatoire sur les salaires et les prestations à l’expiration du contrat actuel en 2011, les UAW privent en fait les ouvriers du droit de voter sur ces questions et interdisent les grèves sur les indemnités jusqu’en 2015. Cela ne peut signifier qu’une chose : les UAW se préparent à imposer de nouvelles et massives concessions dans les six années à venir.

En échange d’une acceptation du contrat, les travailleurs reçoivent une « prime à la signature » de 1000 dollars – en quoi ils se passent eux-mêmes la corde au cou –  accompagnés de prétendus engagements sur la « sécurité » de leur emploi. Ces promesses n’auront pas plus de sens que toutes celles faites au cours des trente dernières années, où près de 750.000 emplois automobiles furent détruits et où le nombre d’ouvriers bénéficiant d’un emploi régulier est tombé de 174.000 à 41.000.  

Cette fois le trust et le syndicat UAW ne peuvent pas, pour extorquer des concessions, se servir de la menace de la faillite. Ford a fait 2,8 milliards de bénéfices au deuxième trimestre et on s’attend au troisième trimestre à une amélioration de son bilan, le trust ayant gagné un pourcentage de part de marché aux Etats-Unis cette seule année. En Europe, elle a obtenu sa meilleure part de marché en près d’une décennie et en Chine ses ventes de véhicules ont augmenté de 79 pour cent au troisième trimestre comparé à la même période de l’année précédente.  

Lorsqu’on lui demanda pourquoi les ouvriers de l’automobile devraient, dans ces conditions, faire encore plus de sacrifices, le président des UAW, Ron Getttelfinger, dit à la chaîne de télévision Fox Business News «  Nous voulons que Ford fasse des profits et nous espérons que [la société] aura un bon trimestre…Et pour nous, il est important que nous mettions Ford, GM et Chrysler au même niveau. Nous avons des accords catégoriels collectifs et nous voulons profiter de cette occasion ».

Accords catégoriels collectifs voulaient dire qu’on amenait tous les ouvriers de l’automobile au niveau des meilleurs contrats. Maintenant cela signifie le contraire ; les UAW insistent pour que les travailleurs de Ford soient forcés d’accepter les mêmes concessions que celles qu’ils ont déjà forcé les travailleurs de GM et Chrysler à accepter.

Pendant des décennies les UAW ont prêché la doctrine corporatiste du « partenariat ouvriers-direction », disant que les travailleurs de l’automobile n’avaient qu’une responsabilité : celle de garantir la rentabilité et la compétitivité des constructeurs automobiles américains. Selon les UAW cela garantirait les emplois. Au lieu de garantir les emplois, on a donné les milliards volés aux ouvriers de l’automobile à la direction des trusts, aux grands actionnaires et aux banques de Wall Street qui ont systématiquement démantelé l’industrie automobile.

Les faillites et les restructurations de General Motors et de Chrysler imposées par l’administration Obama ont préparé le terrain à une campagne de réductions de salaire par les employeurs dans toute l’économie. Le New York Times rapporta récemment que les réductions de salaire « se produisaient plus fréquemment [aux Etats Unis] qu’à n’importe quelle époque depuis la Grande Dépression ». Le salaire hebdomadaire des ouvriers de la production, représentant 80 pour cent de la main d’œuvre, a diminué pour le neuvième mois consécutif – la plus longue période en presque un demi-siècle. L’ancien record avait été une période de deux mois pendant la récession de 1981-1982.    

Tandis que les ouvriers perdent leur emploi, leurs économies et leurs logements, l’aristocratie financière, a qui on a donné des milliers de milliards en fonds publics, profite de la « relance économique ». Cette semaine, un certain nombre de banques et d’institutions financières parmi les plus importantes des Etats-Unis ont fait état de profits énormes et Wall Street a ponctuellement distribué 140 milliards de dollars en primes cette année. Les grands investisseurs ont célébré la nouvelle en faisant grimper la bourse au-dessus des 10.000 points, la première fois en un an.  

Après avoir réduit les prestations des retraités de l’automobile, Obama prévoit de nouvelles coupes dans les frais de santé des grands groupes. Sa restructuration du système de santé comprend une imposition des « Plans de santé Cadillac » qui se traduira par des contributions et des primes supérieures pour les ouvriers de l’automobile et leurs familles. 

Les UAW ont été complices de ces attaques. En échange, ils sont devenus un des plus importants actionnaires de Chrysler, Ford et GM. Il serait plus exact, pour ce qui est des UAW, de parler d’une entreprise que d’un « syndicat ». En tant que grand actionnaire, les UAW ont un intérêt financier direct à la réduction des salaires et des prestations des ouvriers qu’ils prétendent représenter.

Il faudrait organiser des comités de base afin de faire campagne pour la défaite du dernier contrat et de préparer une grève nationale, avec les ouvriers de GM et de Chrysler. Il faut rejeter le slogan nationaliste des UAW (« Achetez américain ») et lancer un appel particulier aux ouvriers de l’automobile du Canada, d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe dans le but de monter une lutte commune contre la destruction des emplois et des salaires dans l’industrie automobile du monde entier. 

La classe ouvrière a surtout devant elle une lutte politique contre l’administration Obama et les deux partis du capitalisme américain, le Parti démocrate et le Parti républicain. Afin de s’assurer que la richesse produite par la classe ouvrière soit utilisée pour satisfaire les besoins de la société et non pas pour renflouer les riches et faire la guerre, la classe ouvrière doit prendre le pouvoir politique en ses propres mains.

Les ouvriers ne sont pas responsables de l’effondrement de l’industrie automobile et encore moins de la pire crise que le capitalisme américain et mondial ait connu depuis la Grande Dépression. Les gains mal acquis de l’aristocratie financière et de l’élite économique devraient être confisqués sans compensation. Il faut allouer des billions de dollars à la création d’emplois sûrs et bien payés, à une santé garantie, au logement et à l’éducation de tous et il faut mettre fin aux expulsions et aux coupures d’eau, de courant et de gaz.

L’industrie automobile – construite grâce au travail de générations entières de travailleurs – ne peut pas être laissée dans les mains des directions d’entreprises et des locustes de Wall Street qui ont œuvré pour la détruire. Cette industrie doit au contraire être transformée en un service public, possédé et contrôlé par la population laborieuse, toutes les décisions économiques, y compris l’élection de la direction, devant être soumises à un vote démocratique.  

La base nécessaire à une résolution de la crise économique dans l’intérêt de la classe ouvrière est la lutte pour le socialisme, pour le contrôle démocratique et rationnel des grandes banques et des grands groupes. Les travailleurs doivent se poser la question fondamentale de qui détermine le cours du développement social et économique – le profit ou le besoin social, la richesse de l’aristocratie financière ou les intérêts de la classe ouvrière, le capitalisme ou le socialisme. 

Nous pressons tous les ouvriers de l’automobile qui sont d’accord avec cette perspective de nous rejoindre et de construire le Parti de l’égalité socialiste.


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