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  WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Les journaux allemands publient un appel rejetant la censure de WikiLeaks

Par Stefan Steinberg
31 décembre 2010

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Un certain nombre de journaux allemands dont le quotidien national Frankfurter Rundschau ont publié un appel commun rejetant toute censure et persécution du site internet WikiLeaks soit de la part de gouvernements ou d’entreprises commerciales ou des deux.

L’appel, publié jeudi dernier, a été soutenu par trois autres quotidiens sis à Berlin : le Tageszeitung, le Berliner Zeitung et le Tagesspiegel. D’autres signataires sont des sites d’information et de culture très lus, Perlentaucher, l’hebdomadaire d’information et de culture, Der Freitag et le Centre européen pour les Droits humains et constitutionnels (Center For Constitutional and Human Rights, ECCHR).

L’appel commun commence en citant l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies qui proclame : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

La déclaration des médias allemands explique que le site internet WikiLeaks et internet en général est un moyen jouissant précisément du même droit de diffusion de l’information que tout autre forme de journalisme.

L’appel poursuit en déclarant que bien que la publication de documents par WikiLeaks peut être critiquée, « nous sommes hostiles à toute forme de censure imposée par des gouvernements ou des agences privées. Si les entreprises Internet utilisent leur pouvoir sur les marchés pour entraver la publication de la part d’un organe de presse, ceci équivaudrait à une défaite de la démocratie par des moyens économiques. Ces attaques témoignent d’une idée troublante de la démocratie où la liberté d’information n’existe que tant qu’elle ne fait de mal à personne. »

Dans un autre passage significatif, la déclaration dit qu’un journalisme véritablement indépendant a un rôle important à jouer dans la révélation de manigances secrètes de l’Etat. L’appel dit : « La criminalisation et la persécution de WikiLeaks va au-delà d’un cas isolé. La publication de telles quantités d’informations classées confidentielles doit être empêchée. En effet, la quantité de documents révélés au public [par WikiLeaks] fournit un aperçu bien plus profond de l’agissement de l’Etat que ne le permet jusque-là la publication des médias traditionnels. Le journalisme n’a pas seulement le droit mais le devoir de contrôler l’Etat et d’élucider les mécanismes de gouvernance. Il crée la transparence pour le grand public. Sans cette transparence il n’y a pas de démocratie. L’Etat n’est pas une fin en soi, et doit résister à une confrontation avec ses propres secrets. »

La principale revendication de l’appel est de « mettre fin à la persécution de WikiLeaks car elle contrevient au droit international. » La déclaration conclut par un appel de soutien.

Depuis la publication de l’appel, plus de 13.300 personnes l’ont signé pour exprimer leur soutien, nombreux sont ceux à avoir rédigé un petit texte exprimant leur colère contre les tentatives de persécution de WikiLeaks et de son fondateur Julian Assange.

Par exemple, HM, écrit qu’elle trouve « incroyable ce qui se passe sous nos yeux dans le monde et ce que les Etats-Unis se permettent. J. Assange est arrêté comme un violeur et doit porter un bracelet électronique. Où est-ce que l'on voit des choses pareilles dans le monde? La persécution de WikiLeaks a commencé. »

Un autre partisan de l’appel, IP, déclare que depuis que WikiLeaks a commencé son travail il dort plus tranquille parce qu’il sait qu’il y a une agence qui révèle les secrets de l’Etat. Il est mal à l’aise quand les responsables de l’Etat dorment tranquille parce qu’ils savent que leurs secrets sont bien gardés. »

MC écrit que les soi-disant démocraties modèles « montrent leur vrai jour et pas seulement les Etats-Unis. Les soi-disant démocraties données en exemple, l’UE & Cie (Scandinavie, etc.), révèlent leur véritable conception de la liberté et des droits humains. Comment peut-on alors exiger que d’autres pays respectent de tels droits. Hypocrisie et mensonges à perte du vue ! »

L’appel à défendre WikiLeaks est une importante initiative prise par ces journaux allemands influents et qui reflète l’opposition au sein d’une couche de journalistes à la tentative de l’establishment politique et médiatique en Allemagne de justifier la censure de WikiLeaks.

Dans le même temps, il est à remarquer que la vaste majorité de la presse allemande, dont le Süddeutsche Zeitung, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le Die Zeit et bien d’autres journaux influents n’ont pas soutenu cet appel pour la défense du droit fondamental de la liberté d’expression. Il faut également préciser que le magazine Der Spiegel – jusque-là le principal organe pour la publication des documents de WikiLeaks – ne figure pas non plus sur la liste des signataires.

En effet, en Allemagne de nombreux journaux traditionnels ont publié ces derniers jours d’infâmes commentaires pour attaquer WikiLeaks et son fondateur Julian Assange. L’hebdomadaire Die Zeit qui entretient depuis longtemps des liens avec la social-démocratie allemande est symptomatique à cet égard. Dans le dernier numéro, le chroniqueur en chef du journal, Josef Joffe, a écrit un papier acerbe dans lequel il accuse Julian Assange d’être une « agence one man pour un changement de régime ». Joffe dénonce ensuite WikiLeaks pour qui l’objectif à atteindre n’est pas simplement « plus de transparence mais de vouloir une société plus juste et plus équitable. »

Selon Joffe, un tel programme politique est absolument inacceptable.

(Article original paru le 22 décembre 2010)

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