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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Pour aller de l'avant pour une défense de l'éducation en Allemagne

Par Johannes Stern
16 juin 2010

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Des manifestations à l'échelle nationale pour la défense de l'éducation ont eu lieu le 9 juin en Allemagne. Les protestations se sont déroulées, faisant partie intégrante de la campagne « grève de l'éducation » dont les organisateurs entretiennent l'illusion qu'il est possible d'obtenir des concessions en exerçant des pressions sur le gouvernement.

En juin 2009, environ 270.000 lycéens et étudiants étaient descendus dans la rue pour exprimer leur mécontentement face à ce qu'on appelle le processus de Bologne. L'initiative avait été introduite en 1999 par la coalition gouvernementale du Parti social-démocrate (SPD)/Verts et élaborée par les autorités de l'Union européenne afin d'établir des critères de libre marché dans le domaine de l'éducation, transformant ainsi le processus de l'éducation en marchandise.

Depuis cette époque, rien ne s'est amélioré. Au contraire, la situation a empiré dans les établissements scolaires et les universités, ainsi que dans d'autres secteurs sociaux suite à la récession.

En plein milieu de la plus grande crise du capitalisme depuis les années 1930, tous les partis prétendument de « gauche » se trouvent du côté du gouvernement et des banques. En insistant pour dire qu'il n'y a pas « d'alternative » aux attaques qui sont perpétrées contre la population, ils imposent ces attaques eux-mêmes. En Allemagne, le Parti La Gauche (Die Linke) a aidé le gouvernement à injecter des centaines de milliards dans les banques en acceptant par quatre fois le recours à une procédure législative d'urgence. A présent, ces fonds doivent être récupérés par des mesures d'austérité draconiennes.

Un mouvement capable de s'opposer les attaques doit être indépendant de la vieille bureaucratie syndicale et des partis sociaux-démocrates qui servent durant la crise à appliquer ces attaques. Comme en Grèce, des sections de l'aristocratie financière en Allemagne pensent que le Parti social-démocrate (SPD) devrait être réintégré dans le gouvernement vu qu'il est mieux à même d'organiser les coupes sociales grâce à ses liens avec les syndicats.

Dans le passé, c'était surtout le SPD, les Verts et le Parti La Gauche qui faisaient accepter les attaques brutales contre les travailleurs et les étudiants. Le gouvernement SPD-Verts avait introduit les « réformes » sociales et du travail comprises dans la loi Hartz IV et la politique de l'agenda 2010 et qui ont jeté de vastes couches de la société dans la pauvreté et le désespoir. Dans le même temps, le patronat et les riches jouissent de réductions d'impôts, les tranches supérieures ayant baissé de 53 à 42 pour cent et les banques ont été déréglementées.

Le SPD et les Verts ont adapté en 1999 l'éducation au processus de Bologne qui est synonyme de la transformation de l'éducation en marchandise. Tout en introduisant un cursus de licence et de master et en mettant en place un soi-disant système de crédits, tout ceci a annonce l'introduction progressive de frais de scolarité.

En ce qui concerne l'éducation, le bilan du Parti La Gauche est même pire que celui du SPD et des Verts. Au Sénat de Berlin (le gouvernement de la ville), aux côtés du SPD La Gauche a aidé à organiser une orgie de coupes sociales sans parallèle. La Gauche et le SPD ont imposé des réductions à hauteur de 75 millions d'euros aux universités de Berlin, ce qui a signifié la suppression de 216 postes de professeurs (près d'un quart du total), avec le licenciement de presque 500 autres personnels, la fermeture de facultés entières et la suppressions de 10 000 places d'étudiants.

Les étudiants doivent s'opposer vigoureusement aux tentatives faites par les représentants de ces partis pour prendre la tête des manifestations. En clair : La Gauche.SDS (l'organisation des étudiants de La Gauche), les Jusos (les Jeunes socialistes), l'association d'étudiants Verts et les partis sur lesquels ils s'alignent sont responsables de la misère qui existe dans l'éducation et n'ont pas leur place dans les manifestations. Ils imposent les coupes sociales et se trouvent du côté des banques, de la direction et des spéculateurs.

Les étudiants ne peuvent repousser ces attaques que s'ils rompent une fois pour toutes avec tous ces hypocrites de la politique et se considèrent comme faisant partie de la classe ouvrière internationale.

Partout en Europe et dans le monde, ces partis de « gauche » contribuent à récupérer les milliards injectés dans les banques aux dépens des travailleurs. La Grèce, l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Grande-Bretagne et la France ont déjà adopté des mesures d'austérité drastiques, sous forme de 30 pour cent de réduction des salaires, de la retraite et une augmentation de la TVA. L'Allemagne aussi est à présent confrontée aux mêmes coupes sociales brutales. Le « frein à l'endettement » qui est ancré dans la Constitution exige que soit faite une économie 10 milliards d'euros par an.

Partout, la résistance contre ces réductions grandit. En Grèce, il y eu quatre grèves générales contre les mesures d'austérité imposées par l'UE, impliquant à chaque fois plus d'un million de personnes et paralysant complètement le pays. La veille du vote sur les mesures d'austérité en Grèce, rien qu'à Athènes, plus de 200.000 personnes étaient descendues dans la rue. Mais en dépit de ces protestations massives, le plan d'austérité a été adopté au parlement par le gouvernement social-démocrate PASOK du premier ministre George Papandreou.

Ces réductions ne peuvent être infligées que parce que les syndicats et les partis petits-bourgeois tels SYRIZA et le Parti communiste grec (KKE) font tout leur possible pour empêcher le développement d'un mouvement des travailleurs qui soit indépendant. Ils avaient soutenu l'élection de Papandreou et, suite à l'introduction de ses mesures d'austérité, ils attisent à présent le nationalisme en isolant les grèves et en empêchant une protestation commune de tous les travailleurs contre les attaques.

Les travailleurs et les étudiants ne doivent pas se laisser diviser et monter les uns contre les autres. La défense du droit fondamental à l'éducation est une question de classe. L'éducation ne peut être défendue que si les étudiants se considèrent comme faisant partie d'une lutte plus vaste contre les coupes sociales et auxquelles ont à faire face toutes les couches de la société. Cette lutte doit être menée sur la base d'une perspective socialiste internationale.

Pas le moindre acquis social, y compris le droit fondamental à l'éducation, ne peut être défendu de nos jours sans le renversement du capitalisme, sans briser le pouvoir des banques et du patronat, et sans les placer sous contrôle démocratique de la population.

Un système d'éducation qui soit orienté vers les besoins des gens et l'épanouissement personnel de chaque individu ne peut être établi que s'il est libéré du marché et contrôlé démocratiquement. Un système éducatif polyvalent et gratuit est ainsi étroitement lié à la lutte pour la transformation socialiste de la société.

Pour atteindre ce but, il est nécessaire de construire un nouveau parti ouvrier marxiste qui se fonde sur les leçons tirées des luttes contre le stalinisme et la social-démocratie. Seul un parti fondé sur une base scientifique ferme est en position de formuler les tâches auxquelles est confrontée la classe ouvrière en lui permettant d'intervenir en tant que force consciente et indépendante dans le développement d'une société adaptée à satisfaire les besoins de la population et non les intérêts de profit d'une infime élite.

En tant qu'organisation du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI) et du Partei für Soziale Gleichheit (Parti de l'Egalité sociale, PSG), l'Internationale étudiante pour l'Egalité sociale (ISSE), organisera des réunions dans les jours à venir pour discuter avec tous ceux qui sont intéressés par sa perspective. Les dates exactes seront annoncées la semaine prochaine sur notre web site.


(Article original paru le 8 juin 2010)

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