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  WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Après les élections législatives

La tâche à laquelle sont confrontés les travailleurs britanniques

Déclaration du Parti de l’Egalité socialiste (SEP, Grande-Bretagne)
21 mai 2010

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Les travailleurs en Grande-Bretagne auront à faire face aux plus vastes luttes depuis des générations contre une coalition conservateurs-libéraux démocrates déterminée à imposer des coupes budgétaires, jamais vues depuis les années 1930.

Le dirigeant du parti conservateur (Tory), David Cameron, a ouvert sa première réunion ministérielle en déclarant que son gouvernement allait « passer aux choses sérieuses ». Peu de temps après, le ministre des Affaires étrangères, William Hague, s’envolait pour Washington pour engager le soutien prolongé du gouvernement à la guerre en Afghanistan à laquelle les trois-quarts de la population sont opposés.

Le gouvernement de coalition a déclaré que sa priorité était de s’attaquer aux 163 milliards de livres sterling de déficit du Royaume-Uni, cumulé en grande partie en raison du plan de sauvetage des banques britanniques à hauteur de plusieurs milliards de livres.

La coalition n’a exposé les grandes lignes que d’un certain nombre des coupes s’élevant à 6 milliards de livres et qui feront l’objet d’un budget d’urgence en juillet en plus des 15 milliards de livres prévus antérieurement par le Parti travailliste (Labour).

La rapide escalade des attaques contre l’emploi, le niveau de vie et les services publics a reçu la bénédiction du gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King, alors que le magazine conservateur Spectator parlait de « futures coupes dans les dépenses publiques comme en Irlande. »

Des réductions des dépenses publiques à hauteur de 20 pour cent sont projetées, y compris dans le système de santé, et qui seront dissimulées sous le couvert d’« économies de fonctionnement ». Geoff Martin, du Health Emergency (Urgence santé), a mis en garde, « Avec des réductions de 20 milliards de livres déjà appliquées aux budgets hospitaliers, il est évident que nous sommes confrontés à la perspective d’une perte de milliers de lits, de suppressions d’emplois et de fermetures dans le service des urgences et de maternité aux quatre coins du Royaume-Uni. Aucune région ne sera épargnée. »

Les 2,5 millions de chômeurs britanniques seront la cible d’une répression contre les acquis sociaux. Dans un accord conjoint entre les Tories (conservateurs) et les Lib Dems (Libéraux démocrates), la mise en paiement des allocations chômage sera tributaire d’une « volonté de travailler ». Cameron avait précédemment insisté pour dire que ceux qui refusaient une offre d’emploi seraient privés d’allocations pendants trois ans.

Des experts économiques ont aussi prédit une augmentation de la TVA passant de 17,5 à 20 pour cent avant la fin de l’année prochaine. Une telle hausse pourrait coûter à chaque ménage britannique l’équivalent de 425 livres sterling.

Ces premières mesures font partie d’une offensive généralisée à l’encontre de la classe ouvrière partout en Europe étant donné que l’élite dirigeante utilise la crise mondiale pour effectuer une restructuration fondamentale des relations économiques et sociales dans l’intérêt du patronat.

Le « fonds d’urgence » de 500 milliards d’euros de l’Union européenne décidé dimanche ne servira qu’à rembourser les banques et les autres créanciers, et les coûts encourus devront être pris à la classe ouvrière. L’accès au fonds ne sera réservé qu’aux pays appliquant des mesures d’austérité « détaillées et concrètes ».

L’Irlande a déjà réduit les dépenses de 3 milliards d’euros et imposé une baisse de salaire de 15 pour cent aux travailleurs du secteur public, en plus d’un prélèvement de 7 pour cent sur les retraites. Le financement des allocations sociales et de l’éducation a été réduit de 6 pour cent. Et même ceci est jugé insuffisant par l’UE qui a menacé l’Irlande d’amendes si son déficit n’est pas réduit davantage.

Le plan d’austérité de 30 milliards d’euros annoncé par la Grèce comprend des réductions de plus de 20 pour cent des salaires, une réduction de 10 pour cent des retraites et la destruction des services sociaux.

Cette semaine, l’Espagne a annoncé une réduction de 5 pour cent des salaires dans le secteur public suivie d’un gel des rémunérations. Le Portugal a suivi avec une promesse d’accélérer la réduction de son déficit en plus du gel des salaires du secteur public déjà imposé.

La résistance à ces mesures croît partout en Europe et dans la période à venir l’on assistera à d’énormes luttes sociales en Grande-Bretagne.

Le Parti de l’Egalité socialiste appelle à la plus grande mobilisation revendicative, sociale et politique possible contre ces attaques. Mais, le succès dépend du développement de la part des travailleurs de nouvelles organisations de lutte de classe et d’une perspective qui articule leurs intérêts indépendants.

Il ne suffit pas seulement de renverser la coalition Tory-Lib Dem, mais il faut aussi préparer une alternative – un gouvernement ouvrier basé sur une politique socialiste.

La classe ouvrière a à faire face à une confrontation directe avec le Labour et ses partisans dans les syndicats. Ce sont eux qui portent la responsabilité pour le retour des Tories au pouvoir. Durant 13 ans, le Labour a agi comme l’agent des ultra-riches, manigançant une augmentation historique des inégalités sociales qui méritent à juste titre la haine de millions.

Lors des élections législatives, les votes du Labour ont chuté d’un million par rapport à 2005. Ces pertes sont presque « exclusivement dues au vote des travailleurs manuels », selon le député travailliste John Tricket. Le parti a perdu cinq millions de voix depuis 1997. Il ne dispose pratiquement d’aucun soutien parmi les jeunes.

Il ne fait pas de doute que si le Labour avait été en mesure de prendre le pouvoir, il serait en ce moment en train de perpétrer exactement les mêmes attaques que le gouvernement actuel. C’est pourquoi l’ancien premier ministre Gordon Brown s'est incliné devant les négociations de coalition entre les Tories et les Lib Dems. Ce n'est que lorsque ces discussions ont semblé capoter et, craignant une ruée sur la livre, qu’il a annoncé sa prochaine démission de façon à faciliter une éventuelle coalition Labour-Lib Dems comme alternative « de gouvernement fort… avec l’autorité de s’attaquer aux défis à venir. »

En l’espace de 24 heures, toutefois, il démissionnait après que la majorité de la direction de son parti eut clairement signifié qu’elle était plus que satisfaite de remettre le pouvoir aux Tories avec lesquels elle n’a pas de différences réelles.

Les affirmations ultérieures comme celles venant de David Blunkett et Jack Straw selon lesquelles ils devaient respecter les « vœux des électeurs » ou qu’ils agissaient selon un désir de « renforcer » et de « renouveler » le Labour se trouvant dans l’opposition sont totalement intéressés.

Quand il était au gouvernement, le Labour se vantait de sa volonté d’appliquer des mesures ne jouissant d’aucun soutien populaire, y compris de mener la guerre en Irak et en Afghanistan ainsi que les attaques draconiennes contre les libertés civiques dont Straw et Blunkett sont directement responsables. S’ils avaient cru qu’une coalition menée par le Labour aurait pu bénéficier du soutien de Rupert Murdoch, et consorts, ils auraient fait tout ce qu’on leur disait.

Dans l’opposition, le Labour continuera de défendre les intérêts de l’oligarchie financière en collaborant avec les syndicats dans le but d’étouffer la résistance des travailleurs et des jeunes contre les mesures d’austérité.

Voilà ce qui déterminera le candidat qui remportera la course à la direction du Labour actuellement engagée. Le gagnant suivra les ordres émis par Blunkett et Straw d’agir « de manière responsable dans les intérêts de la nation » et de « renouer » avec les familles « décentes et travaillant durement » pour aborder des « questions telles l’immigration, les prestations sociales et la justice. »

Ce message a été repris par l’ancien membre du gouvernement, John Denham, qui a dit que les erreurs commises par le Labour alors qu’il était au pouvoir étaient d’avoir admis « l’immigration de masse » qui était considérée comme « injuste », de s’être efforcé d’« en finir avec la pauvreté » qui récompensait « ceux qui ne travaillaient pas » et de n’avoir « rien à dire sur les valeurs familiales, un comportement décent, la responsabilité de travailler et d’obéir à la loi. »

« Une campagne contre l’inégalité doit reconnaître que n'est pas juste tout ce qui nous rend plus égaux, » a-t-il déclaré.

Ce qui est en train d’être développé c’est un programme droitier, visant à diviser la classe ouvrière en renforçant le fait que les Tories-Lib Dems fassent des immigrés et des bénéficiaires de l’aide sociale des bouc émissaires pour justifier l’attaque contre les emplois, les salaires et les services.

Un alignement de la politique sur des lignes de classe est inévitable à présent. La crise du système capitaliste mondial de profit crée les conditions d’une réorientation politique de vastes couches de travailleurs et de jeunes sur une base révolutionnaire.

Ces développements exposent aussi les intérêts sociaux réels représentés par les groupes pseudo-gauches petits bourgeois. Lors des élections législatives ces organisations regroupées dans le Trade Unionist and Socialist Coalition (TUSC) [une alliance électorale dominée par le Socialist Party britannique dirigé par Peter Taaffe et qui n’est ni socialiste ni même une tendance oppositionnelle au sens propre du mot] avaient exprimé leur soutien à la réélection du gouvernement travailliste. Après les élections, l’on a pu noter un renforcement de leur orientation vers la bureaucratie.

Tout en répétant de manière rituelle sa position que le Labour est un parti capitaliste, le Socialist Party a déclaré qu’une campagne pour « reconquérir » le New Labour par les syndicats serait un « énorme pas en avant » et que « nous nous orienterions vers un tel développement ». Il a déclaré son propre soutien au député travailliste John McDonnell s’il participait à la course à la direction du Labour en tant « que candidat unique prenant la défense des intérêts des travailleurs. »

Le Socialist Workers Party (SWP) va plus loin. Il avait soutenu l’argument que le Labour demeurait un parti de travailleurs en raison de son « lien avec la classe ouvrière organisée de par son affiliation aux syndicats. » Dans son analyse post électorale, il prétend à présent que le résultat électoral « a montré l’endurance du Travaillisme (Labourism) » et le début d’un « retour au Labour. »

Ces fausses assurances ne sont rien d’autre qu’une déclaration de soutien au Labour contre la classe ouvrière. C’est une promesse au Labour et à la bureaucratie syndicale que le SWP agira contre le développement de tout défi de gauche à son contrôle.

Le SEP a rejeté un vote pour le Labour, définissant ce dernier comme un « parti de l’ennemi de classe ». Nous avons dit la vérité : que la population laborieuse doit affronter le défi de la construction d’un nouveau et authentique parti socialiste.

Notre objectif était de préparer le terrain pour le développement « d’un mouvement politique indépendant de la classe ouvrière contre l’austérité, le militarisme et la guerre. »

Ceci doit être organisé en opposition au système capitaliste de profit; être de portée internationale en unissant les travailleurs par-dessus toutes les frontières nationales contre l’ennemi commun pour une réorganisation socialiste de la vie économique afin de satisfaire les besoins sociaux et non le profit privé.

Le SEP, aux côtés de ses co-penseurs du Comité international de la Quatrième Internationale, propose à la population laborieuse le seul moyen par lequel une telle offensive unifiée pour le socialisme international peut être réalisée.

Pour obtenir de plus amples renseignements pour rejoindre le Parti de l’Egalité socialiste, cliquer ici here

(Article original paru le 15 mai 2010)

voir aussi:

Le manifeste électoral du Socialist Equality Party pour les élections législatives britanniques de 2010 (23 avril 2010)

Le marxisme et les syndicats (26 novembre 1999)

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