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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

La France annonce un retrait partiel de ses troupes d'Afghanistan

Par Anthony Torres
3 août 2011

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Nicolas Sarkozy a effectué une visite surprise en Afghanistan dans la base avancée de l'armée française à Tora dans le district de Surobi à l'est de Kaboul le 12 juillet. Lors de son déplacement sur Kaboul, il a annoncé le retrait d'un quart des troupes françaises d'ici la fin de l'année 2012, soit environ 1 000 soldats. Outre les problèmes matériels et humains auxquels l'armée française est confrontée, la montée de l'opposition des travailleurs en France est la principale raison de la décision de Sarkozy de retirer partiellement les soldats français d'Afghanistan.

Durant ce voyage, Nicolas Sarkozy s'est entretenu avec le président du régime fantoche de Kaboul, Hamid Karzaï et le général américain David Petraeus, commandant de la force de l'Otan en Afghanistan. La visite surprise du président français intervient alors que le nombre de soldats français morts en Afghanistan depuis fin 2001 est de 69 .

L'AFP rapporte les propos de Sarkozy : « "Il faut savoir finir une guerre", a expliqué M. Sarkozy aux soldats français. "Il n'a jamais été question de garder indéfiniment des troupes en Afghanistan" ». D'après l'article du 13 juillet de France 24 intitulé "Cinq soldats français tués dans un attentat-suicide en Kapisa" , Sarkozy aurait indiqué un retrait total des troupes militaires en 2014. Bien que Sarkozy parle de « finir la guerre », la France continuera d'exercer une certaine influence militaire et économique en maintenant un partenariat économique avec l'Etat Afghan, ainsi que des conseillers et formateurs militaires.

Les guerres menées par la France sous l'égide de l'OTAN sont de plus en plus impopulaires. Un sondage de BVA du 4 mai a trouvé que 55 pour cent des Français pensaient que les soldats français devaient quitter l'Afghanistan.

De même, l'opinion publique, même mesurée par les organes officiels de la classe politique, se retourne contre la guerre en Libye--objet d'une propagande massive dans la presse et les milieux politiques français, qui ont répandu le mensonge selon lequel il s'agit d'une guerre « humanitaire ». Un sondage Ipsos-Humanité du 1er juillet révèle que 51 pour cent des Français s'opposent à la guerre en Lybie.

Malgré les campagnes médiatiques de la bourgeoisie française justifiant les guerres en Afghanistan et en Lybie en invoquant des crimes contre l'humanité commis par Kadhafi et le terrorisme en Afghanistan, l'opposition de la classe ouvrière grandit. La classe ouvrière prend conscience des mensonges de la bourgeoisie française qui essaie d'obtenir une part du butin que veulent bien lui laisser les Etats Unis dans le pillage de ces deux pays. Les sondages reflètent cette prise de conscience de la part de la classe ouvrière.

Le Parlement et le Sénat ont voté respectivement par 482 voix à 27 et 311 voix à 24 pour la continuation politique de la guerre en Lybie lancée par Sarkozy en alliance avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. La gauche comme la droite ont voté en faveur de la guerre. Les quelques votes négatifs ont pour but de donner une certaine crédibilité vis-à-vis des 51 pour cent qui s'opposent à la guerre. L'ensemble de l'establishment politique français est en faveur d'une politique militariste.

Le NPA avait dès le début du conflit accueilli favorablement l'intervention militaire « humanitaire » de la France en Lybie, le porte-parole Besancenot ayant suggéré d'envoyer des armes aux rebelles du régime Kadhafi.

L'Humanité confirme l'évolution de la situation objective qui amène la bourgeoisie française à vouloir retirer partiellement ses soldats d'Afghanistan : « La nouveauté de ces dernières semaines réside dans le fait que l'enlisement produit tensions, incertitudes et contradictions. ». Plus loin dans cet article, on comprend que l'Etat français craint l'opinion de la classe ouvrière--notamment « une mouvance progressiste opposée depuis le départ à l'option guerrière et une opinion publique angoissée par l'absence de reprise économique. »

Le contexte politique en France est très instable. La France n'est pas non plus épargnée par la crise économique. Avec l'aide des syndicats et la trahison des partis « d'extrême gauche », le gouvernement Sarkozy applique un programme d'austérité visant à réduire le niveau de vie de la classe ouvrière. Les interventions extérieures et les attaques contre les droits démocratiques de la classe ouvrière sont liées aux tensions de classes qui s'accroissent en France.

L'impérialisme français mène des guerres dans plusieurs pays, notamment en Côte d'Ivoire, en Somalie, en Afghanistan et en Lybie--pour ne pas parler des différentes forces d'intervention françaises stationnées dans différents pays d'Afrique. Pourtant, la France n'a pas les moyens humains et financiers pour se maintenir dans ces conflits. Les guerres ont un coût élevé, ce qui crée des tensions entre les militaires et le gouvernement.

Selon La Croix, le coût de la guerre en Afghanistan pour 2011 sera de 470 millions d'euros et il y aura une augmentation importante du budget militaire pour la guerre en général : « En 2008, les opérations extérieures (Afghanistan, Tchad, Côte d'Ivoire, Kosovo, Liban) ont officiellement coûté 880 millions d'euros, soit une augmentation de 37 % par rapport à 2007 et de 75 % en deux ans. Avec 256 millions d'euros, l'Afghanistan était la plus coûteuse, devant le Tchad (246 millions), la Côte d'Ivoire (116 millions), le Kosovo (103 millions) et le Liban (78 millions) ».

L'incapacité actuelle de la France et des autres puissances européennes de financer suffisamment ces guerres suscite également des tensions entre les capitales européennes et l'impérialisme américain. Le 10 juin, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates critiquait des « lacunes », qui pourraient « compromettre » l'efficacité de la mission en Libye, et que Gates attribuait à un prétendu manque d'investissement militaire de la part de l'Union européenne.

Ce à quoi Nicolas Sarkozy a répondu : « Nos amis américains ont deux drones, un certain nombre d'avions ravitailleurs et nous y sommes très sensibles, mais, enfin, il ne viendrait pas à l'idée d'un homme aussi intelligent et responsable que le président (Barack) Obama de dire que c'est l'Amérique qui fait l'essentiel du travail en Libye ».

Ce débat au sein de l'Etat-major de l'impérialisme français et avec ses alliés de classe à Washington est un avertissement sérieux aux travailleurs. Si les questions financières bloquent les ambitions militaires de la bourgeoisie, la classe politique développera une stratégie pour s'attaquer sans merci aux acquis sociaux des travailleurs, pour ainsi continuer à financer ces guerres.

Le retrait partiel de soldats en Afghanistan annoncé par Sarkozy ne veut pas dire que la France va mettre fin à la guerre, mais signale plutôt que l'impérialisme français essaie de modifier sa stratégie internationale et d'éviter une explosion de l'opinion publique en France. La guerre signifiera pour les travailleurs la suppression des libertés démocratiques et l'appauvrissement de la classe ouvrière.

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