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WSWS : Nouvelles et analyses : Australie

Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, dénonce le gouvernement travailliste australien

Par Richard Phillips
28 février 2011

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Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a accusé le gouvernement australien de conspirer contre lui et demandé qu'il révèle ses opérations contre d'autres Australiens impliqués dans ce site d'alertes. Il a fait ces accusations dans le programme Dateline de la chaîne SBS, dimanche.

Assange, qui se bat contre les tentatives de la Suède de le faire extrader depuis l'Angleterre sur la base d'accusations d'atteintes sexuelles montées de toutes pièces, a déclaré à Dateline que même si le Premier ministre Julia Gillard avait cessé de qualifier les activités de WikiLeaks d'« illégales », son gouvernement était toujours profondément impliqué dans la campagne de Washington contre lui et « donne[rait] aux États-Unis tout ce qu'ils [voulaient] ».

Le fondateur de WikiLeaks a déclaré qu'en dépit d'un « fort » soutien populaire pour WikiLeaks en Australie, il craignait que le gouvernement travailliste ne tente de l'extrader vers les États-Unis, s'il rentrait en Australie.

Le Parti travailliste, a-t-il ajouté, « prétends être neutre, » mais « derrière cela, nous savons qu'ils proposent leur aide aux États-Unis et c'est quelque chose qui doit vraiment être rendu public.

« Gillard et McClelland [le procureur général] doivent rendre publiques toutes les aides qu'ils ont proposées à des pays étrangers contre les Australiens engagés dans WikiLeaks, ainsi que le dossier australien sur WikiLeaks en tant qu'entité, » a-t-il déclaré.

Assange a remarqué : « nous devons nous rappeler qu'en décembre nous avons eu droit à une enquête complète du gouvernement sur nous, menée par l'ASIS [Australian Secret Intelligence Service - renseignements extérieurs australiens], l'ASIO [Australian Security Intelligence Organisation - renseignements intérieurs], la police fédérale australienne, ainsi que des services du Premier ministre et du ministère de la défense [.] il est extraordinaire que [le gouvernement] ait fait tout cela juste pour démontrer sa bonne volonté envers les États-Unis, simplement parce que je suis australien et que le gouvernement australien pourrait d'une manière ou d'une autre se voir reprocher mes activités. »

Assange est la cible d'une campagne internationale, dirigée par le gouvernement d'Obama, pour faire fermer WikiLeaks et accuser ses fondateurs d'espionnage parce qu'ils ont publié des communications diplomatiques et d'autres documents secrets. Des sections des médias américains et des personnalités politiques de premier plan ont appelé à l'assassinat d'Assange et à ce que WikiLeaks soit considéré comme une organisation terroriste en raison de ses révélations sur certains des rouages de la diplomatie impérialiste américaine ou de ses crimes de guerre et autres atteintes aux droits de l'homme qui perdurent.

Le gouvernement de Gillard s'est voué corps et âme à cette campagne. En novembre dernier, le procureur général McClelland avait juré que le Parti travailliste serait « favorable à n'importe quelle action possible pour faire respecter la loi » contre Assange et avait laissé entendre que son passeport pourrait être annulé.

Interrogé par Dateline sur les raisons de l'hostilité de Gillard et du Parti travailliste envers WikiLeaks, Assange a été très clair. « Ils sont cooptés, » a-t-il dit. « Le Parti travailliste australien a été coopté par les États-Unis à des positions clés depuis 1976.

« Depuis l'époque de Gough Whitlam [l'ex Premier ministre travailliste qui avait perdu son poste en 1975 après un coup constitutionnel soutenu par les États-Unis], Washington considère que cela ne devait plus se reproduire. Il ne devrait plus y avoir de Premier ministre australien indépendant qui se permette d'aller inspecter des bases secrètes etc. Ils ne voulaient pas que ça puisse se reproduire, et ça ne s'est pas reproduit, » a-t-il déclaré.

Quand on lui a demandé si WikiLeaks avait révélé que le parti travailliste était « compromis », Assange a répondu : « Il a été compromis et l'impossibilité de relever Mark Arbib [ministre du gouvernement Gillard et ex-secrétaire national du Parti travailliste de Nouvelle-Galles du Sud] de ses fonctions est un exemple de ce que la compromission se propage à d'autres dans le Parti travailliste. Il ne s'agit pas  d'un individu isolé. »

Des communications diplomatiques publiées par WikiLeaks en décembre avaient révélé que Arbib et le sénateur David Feeney, ainsi que Paul Howes, le dirigeant du syndicat australien AWU, avaient transmis des informations régulières à l'ambassade américaine sur les discussions à l'intérieur du gouvernement et les divisions au sein de la direction du Parti travailliste.

En fait, Arbib, qui a demandé à l'ambassade américaine de le traiter comme une "source protégée", avait aidé à préparer le coup anti-démocratique qui a fait tomber le Premier ministre Kevin Rudd en juin dernier. Il avait déclaré aux responsables de l'ambassade que Gillard était « l'une des politiciennes les plus pragmatiques du Parti travailliste », complimenté son soutien à Israël, et déclaré qu'il la considérait comme un possible Premier ministre en octobre 2009, soit huit mois avant que Rudd soit évincé. Les représentants des États-Unis ont été rassurés sur le fait que ses origines dans la faction "de gauche" du parti n'avaient pas la moindre importance politique.

Aucune personnalité du Parti travailliste ou des syndicats n'a prononcé la moindre critique d'Arbib et de ses associés, sans même parler d'appeler à leur exclusion du parti, pour ces activités secrètes et antidémocratiques.

Une communication diplomatique américaine publiée par WikiLeaks notait sur un ton réjoui qu'en 2008, Gillard était « allé au-delà de son devoir pour aider l'ambassade ». Depuis sa nomination en tant que Premier ministre l'année dernière, Gillard a marché dans les pas de Washington, jurant de maintenir les troupes australiennes en Afghanistan indéfiniment tout en soutenant les tentatives du gouvernement Obama de contrer l'influence économique et politique croissante de la Chine en Asie.

En fait, Gillard et ses soutiens politiques ont un intérêt direct dans la campagne américaine pour faire fermer WikiLeaks et piéger Assange. Leurs activités visent à supprimer tous les efforts tendant à révéler la vérité sur les crimes de guerre commis par l'impérialisme américain et ses alliés en Afghanistan et en Irak, ainsi que leur propre rôle dans ces sales guerres.

Assange a déclaré à Dateline qu'il était encouragé par le fait qu'un grand nombre d'Australiens étaient « assez protecteurs des causes défendues par WikiLeaks ». Il a ajouté que le site Web publierait des documents supplémentaires sur le gouvernement travailliste dans un futur proche. Tout en refusant d'en dire plus, il a déclaré que ces informations couvraient un « large spectre » et contiendraient des révélations sur « les grandes compagnies et la politique internationale. »

(Article original paru le 19 février 2011)

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