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WSWS : Nouvelles et analyses : Economie mondiale

L'économie mondiale entraînée dans la tourmente

Par Nick Beams
9 janvier 2011

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Avec l'arrivée du Nouvel An, on craint que, deux ans après le krach financier déclenché par l'effondrement de Lehman Brothers, l'économie mondiale et le système financier, loin de reprendre du mieux, viennent d'entrer dans une période sans précédent de tourmente économique et politique. Bref, il est de plus en plus admis que la crise financière n'était pas qu'un ralentissement conjoncturel suivi d'une reprise, mais bien le début d'une nouvelle ère d'effondrement économique.

Dans un commentaire publié le mois dernier, Jeffrey Garten, sous-secrétaire au Commerce dans l'administration Clinton et maintenant professeur à Yale University en finance et en commerce international, a écrit: « Avec la fin de la première décennie du 21e siècle, laissant loin derrière nous la croissance économique constante de la deuxième moitié du siècle dernier, que réserve le futur à l'économie mondiale? Pour les prochaines années, on peut s'attendre à des perturbations exceptionnelles tandis que le déclin de l'ordre économique mondial que nous avons connu se réalise de façon chaotique, et possiblement destructrice. »

L'attention est portée immédiatement sur l'Europe où, d'après les propos, publiés le 30 décembre dans le New York Times, d'un ancien économiste en chef du Fonds monétaire international, Simon Johnson, « les observateurs les plus expérimentés de la zone euro prévoient une autre crise majeure au début de 2011, liée aux problèmes de fonds de roulement de ses gouvernements les plus faibles ».

Johnson a cependant mis en garde que les perturbations n'allaient pas se limiter qu'à ce côté de l'Atlantique. « Quand les marchés financiers en auront fini avec l'Europe, ils vont tester la détermination fiscale des États-Unis. » En dépit de la croyance de toute l'élite américaine que « nous sommes différents des Européens, car nous émettons le dollar et avons donc des privilèges spéciaux », l'ère de la prédominance des États-Unis, a-t-il souligné, était maintenant terminée.

Le Financial Times a aussi mentionné que, selon toute vraisemblance, la crise financière européenne allait se propager dans les quelques mois à venir. « On a assisté l'an dernier à la crise de la dette de la zone euro. La Grèce et l'Irlande ont dû être renflouées et une grande incertitude plane au-dessus du Portugal et de l'Espagne. Mais les problèmes risquent de se répandre. La question en 2011 est: quelles parties du monde occidental seront touchées », a-t-il écrit le 3 janvier.

L'article du FT a cité un sondage mené par une grande banque d'investissement américaine auprès de ses investisseurs institutionnels et qui leur a demandé quand ils pensaient que la crise de la dette touchant l'Europe allait rejoindre les États-Unis. Moins de 10 pour cent a répondu « jamais ».

Tandis que les problèmes économiques et financiers en Europe et aux États-Unis s'intensifient, l'économie chinoise encore croissante, loin d'offrir une nouvelle base pour l'expansion économique mondiale, pourrait elle-même devenir la source d'une nouvelle vague de turbulences internationales.

L'augmentation de l'inflation a amené les autorités à hausser les taux d'intérêt, suscitant la crainte que si ces hausses sont trop rapides, elles entraîneront un éclatement de la bulle immobilière et d'investissement - en grande partie encouragée par les autorités gouvernementales locales - qui a joué un rôle central dans la croissance économique de la Chine au cours des deux dernières années.

Selon le professeur de l'Université de Beijing, Michael Pettis: « L'endettement est à un niveau alarmant et commence à agir comme une contrainte sérieuse sur le rééquilibrage. Il est de plus en plus difficile pour la Banque populaire de Chine d'augmenter les taux d'intérêt sans causer la détresse financière chez les organismes gouvernementaux connexes ».

Les problèmes grandissants au sein de l'économie chinoise, exacerbés par la crise financière mondiale, sont enracinés dans des processus à long terme. Selon un commentaire d'un ancien membre du comité de politique monétaire de la Banque populaire de Chine, Yu Yongding, publié dans l'édition du 23 décembre du China Daily, le « modèle de croissance de l'Asie de l'Est » qui est à la base du progrès de la Chine au cours des trois dernières décennies « a maintenant presque épuisé son potentiel ». Par conséquent, « la Chine a atteint un point critique » et « sans ajustements structurels douloureux, l'élan de sa croissance économique pourrait être freiné ».

Les actions des Etats-Unis alimentent les turbulences dans l'économie mondiale.

Pour une grande partie de la période d'après-guerre, les États-Unis ont fonctionné comme pilier de l'économie capitaliste mondiale. Aujourd'hui, le pays est l'une des principales sources de déstabilisation alors qu'il cherche à surmonter ses problèmes économiques croissants au détriment de ses rivaux.

La politique des soi-disant « assouplissements quantitatifs » de la Réserve fédérale américaine, qui injecte des milliards de dollars dans le système financier mondial, augmentant la disponibilité de financement à bon marché et faisant baisser la valeur du dollar américain, envoie des ondes de choc à travers l'économie mondiale.

Une reprise de la spéculation dans la nourriture et autres produits de base, comme le pétrole, est l'une des conséquences immédiates. Cette semaine, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a émis un avertissement selon lequel les prix de la nourriture avaient maintenant surpassé les niveaux atteints lors de la hausse des prix en 2007-2008.

Aux prises avec l'affluence de « capitaux fébriles » déclenchée par l'assouplissement quantitatif, certains pays ont tenté d'imposer de nouveaux contrôles financiers. Le Brésil vient tout juste d'annoncer de nouvelles régulations bancaires pour tenter de contenir l'affluence de capitaux financiers, alors que les autorités chiliennes sont intervenues sur les marchés financiers pour tenter de limiter la hausse de la valeur du peso.

Faisant référence aux divisions grandissantes dans l'économie mondiale, le récipiendaire du prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, a mentionné que la politique de réponses coordonnées des grandes puissances à la crise économique de 2009 était maintenant « chose du passé ».

 « Pire, a-t-il ajouté, l'assouplissement quantitatif des États-Unis est maintenant vu comme une version moderne des politiques qui ont marqué la Grande Dépression. Les pays réalisent que les taux de change peuvent être utilisés pour leurs propres avantages, au détriment des autres, décourageant ainsi les importations et favorisant les exportations. De telles politiques protectionnistes n'ont pas fonctionné dans les années 1930, parce que chaque pays s'est défendu en adoptant la même politique. La même chose va se produire aujourd'hui. »

L'éruption de guerres de devises menace de diviser le marché mondial de la même manière que les barrières tarifaires des années 1930 ont divisé le monde en une série de blocs économiques hostiles, menant à l'éclatement de la guerre vers la fin de la décennie.

Les tensions grandissantes entre les grandes puissances sont accompagnées d'un assaut de plus en plus féroce contre la position sociale de la classe ouvrière. Le déchaînement de la violence d'État contre les étudiants et les travailleurs par les gouvernements de la Grande-Bretagne, de la Grèce, de l'Espagne et de la France dans le but d'imposer des mesures d'austérité dictées par les banques et les marchés financiers est seulement un avant-goût de ce qui est à venir alors que la classe dirigeante de partout tente de faire payer la classe ouvrière pour la banqueroute historique du système de profit.

Tout comme l'écroulement de l'ordre capitaliste s'opère à travers les frontières et les continents, la classe ouvrière doit elle aussi développer sa propre réponse mondiale. La tâche est de développer un mouvement unifié de la classe ouvrière internationale qui prendra le pouvoir politique et établira des gouvernements ouvriers, amenant sous contrôle public les ressources économiques et financières clés et réorganisant l'économie pour satisfaire les besoins humains. Voilà la perspective du Comité internationale de la Quatrième Internationale.

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