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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Les CRS envoyés sur le port de Marseille

Par Anthony Torres
12 mars 2011

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Le 10 mars 2011, les CRS ont été envoyés sur le port de Marseille pour débloquer le port, les travailleurs de la SNCM (Société Nationale maritime Corse Méditerranée) étant en grève depuis le 30 janvier.

Les grévistes s’opposaient à la diminution du nombre de rotations entre Nice et la Corse, et l’arrêt de la liaison entre Nice et la Corse par un navire à grande vitesse. Les travailleurs bloquaient l’entrée du port de Marseille depuis le 8 mars.

Quinze travailleurs de la SNCM ont été interpellés par les CRS dans un raid qui « s’est déroulé dans le calme », selon le préfet. Le journal l’Express dans l’article intitulé Marseille : le port débloqué, mais pas le conflit à la SNCM, reprend les propos de Frédéric Alopozzo représentant de la CGT SNCM : « Des dizaines de CRS ont envahi le port afin d'apporter le message de l'Etat... à grands coups de matraques et de gaz ».

Les marins ont été arrêtés et menottés par la police. Les dockers du port de Marseille et de Port St Louis se sont mis en arrêt de travail tant que les ouvriers de la SNCM n’étaient pas relâchés. Ces derniers l’ont été à partir de 17h, sans qu’il y ait eu de poursuites contre eux.

La SNCM est une compagnie de transport maritime de passagers faisant la liaison entre la métropole et la Corse. Elle est détenue à 25 pour cent par l’Etat, à 9 pour cent par les salariés et à 66 pour cent par le groupe Véolia.

Le président du directoire de la compagnie, M. Couturier, a expliqué les mesures qu’envisage la direction : « Pour compenser les rotations manquantes au départ de Nice, nous avons augmenté l'offre depuis Marseille ». Selon Couturier, le programme 2011 permet de maintenir le trafic avec « légèrement plus de rotations » qu'en 2010 sur les neuf bateaux de la compagnie.

Les grévistes sont convaincus que se cache derrière une volonté de démanteler la société et de mettre en œuvre un plan social, avec un désengagement possible de l'actionnaire principal, Véolia.

L'instance nationale de la CGT a « condamné fermement l'usage de la force » et « exigé l'ouverture de réelles négociations ».

« Nous sommes face au dépeçage de la compagnie », Alpozzo a dit lors d'une conférence de presse. Il a dénoncé « la vente prévue de navires et de biens immobiliers de la compagnie au profit des actionnaires, qui va causer un cataclysme social sans précédent dans les prochaines semaines ». Il a estimé que « l'État actionnaire et opérateur industriel doit protéger l'emploi et l'intérêt général ».

Fréderic Alpozzo déclare : « Nous voulons les ministres de tutelle, avec l'actionnaire Veolia, autour de la table, avec les syndicats grévistes pour faire la transparence sur la suppression des navires [...] et apporter les garanties sociales et industrielles pour l'avenir de la SNCM et de ses salariés », prévenant : « Tant que nous n'aurons pas ça, le mouvement continuera ». Le mouvement de grève des travailleurs de la SNCM est reconduit pour les prochains jours.

Cependant, l’incident sur le port indique clairement que l’Etat se tient du côté de l’actionnaire principal et ne s’intéresse pas à des négociations avec les salariés sur la base d’une défense de leurs emplois et de leurs conditions de travail.

Le message envoyé par le gouvernement est qu’il réprimera toutes luttes de la classe ouvrière pour la défense des acquis sociaux. Cette situation se produira systématiquement.

La perspective de la CGT n’est pas de mener une lutte sérieuse contre l’offensive soutenue du gouvernement et des actionnaires contre les acquis des travailleurs. Le syndicat souhaite seulement entamer des négociations avec le gouvernement et le patronat.

Les commentaires de la CGT attaquant l’action des CRS ne sont qu’un leurre cynique. Les sentiments d’opposition qu’ils semblent exprimer n’ont rien à voir avec la politique que le syndicat mène vraiment lors des luttes — qui est de négocier un accord avec l’Etat, au prix d’une défaite totale si c’est ce que tout ce que l’Etat a l’intention de négocier.

Ainsi pendant le conflit des retraites d’octobre 2010, le gouvernement, alors affaibli par la pénurie d’essence, avait envoyé les CRS dans les raffineries telles que Grandpuits et aux dépôts pétroliers de Fos. Les syndicats ont refusé d’organiser la défense des grévistes, insistant que toute opposition ouvrière devait être « symbolique ». Ceci a entraîné la défaite du mouvement, comme le WSWS avait mis en garde dans ses analyses.

Avec la crise économique mondiale, la bourgeoisie veut faire payer la crise à la classe ouvrière. Les antagonismes de classes s’accentuent, poussant la bourgeoisie à s’attaquer aux droits démocratiques des travailleurs. Les gouvernements conservateurs comme sociaux-démocrates mènent une politique de plus en plus dictatoriale pour réprimer les luttes ouvrières.

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