Le Parti de l'Egalité sociale (Partei
für Soziale Gleichheit, PSG) a obtenu dimanche un total de 1.687 voix aux
élections au Sénat de Berlin. Ceci représente le triplement de ses voix par
rapport aux dernières élections d'il y a cinq ans et le score est le plus élevé
que le parti ait jamais recueilli dans la capitale, de toutes les campagnes
qu'il y a menées, pour les élections européennes, fédérales et régionales.
Pas moins dedeux
partis - le Parti pirate (Die Piratenpartei) et le groupe satirique Le Parti
(Die Partei) - ont été promus par les médias comme un moyen « sûr »
pour exprimer le mécontentement populaire. Ceci signifie que les votes en
faveur du PSG ne sont pas juste l'expression d'une insatisfaction générale et
de la protestation mais bien plutôt une décision consciente de soutenir son
programme révolutionnaire.
Le résultat est d'autant plus
remarquable que les médias bourgeois avaient fait peser une chape de plomb sur
la campagne électorale du PSG. Mis à part deux courts articles cachés dans deux
journaux berlinois, la seule occasion que le PSG a eue pour expliquer sa
politique à travers les médias bourgeois a été le passage de l'un de ses
candidats dans un bref spot télévisé sur une chaîne de télévision locale. Tous
les autres journaux, radios et chaînes de télévision ont refusé de dire le
moindre mot sur la campagne du PSG -manifestement par endroit en raison d'une
franche hostilité politique. De plus, contrairement aux autres partis, le PSG
ne bénéficie d'aucune subvention ou don de grandes entreprises pour l'assister
dans la propagation de sa perspective.
L'accroissement du nombre de voix est
donc principalement dû au soutien formidable que le PSG a reçu tout au long de
la campagne. Au cours de ces sept dernières semaines, des dizaines de personnes
impliquées dans la campagne électorale ont collé des milliers d'affiches,
distribué plus de 200.000 dépliants et diffusé la campagne politique du PSG
dans les réseaux sociaux. D'innombrables discussions ont été menées à des
centaines de stands d'information dressés partout dans la ville. Toutes ces
activités font preuve d'un soutien considérable pour le PSG qui a été en mesure
d'établir un grand nombre de nouveaux contacts et d'adhérents.
Le vote du PSG a été particulièrement
fort dans les régions où il avait concentré sa campagne. Dans les districts de
Spandau, Steglitz, Köpenick ou Reinickendorf le résultat a été plutôt faible, à
Neukölln le parti a par contre multiplié par six son score en passant à 0.2
pour cent et par cinq à Friedrichshain-Kreuzberg (0.3 pour cent). A Neukölln,
185 personnes ont voté pour le PSG (30 en 2006) et à Friedrichshain-Kreuzberg
270 électeurs se sont prononcés pour le parti (55 en 2006).
Lors des élections au Conseil de
l'assemblée de district (Bezirksverordnetenversammlung, BVV) à
Friedrichshain-Kreuzberg, le PSG a recueilli 0,4 pour cent des votes - son
meilleur score exprimé en pourcentage jamais atteint dans une élection. Les
citoyens et les jeunes de plus de 16 ans avaient également le droit de voter à
la BVV. Dans certains districts électoraux de ces mêmes circonscriptions, le
PSG a remporté jusqu'à 3,1 pour cent des voix.
Par rapport aux campagnes vides de
contenu des autres partis, le PSG s'est concentré sur des questions brûlantes
d'ordre international en soulignant le besoin d'une perspective
révolutionnaire. Il a appelé à l'expropriation des banques et à leur placement
sous le contrôle démocratique de la population. Lors d'une réunion électorale
finale samedi dernier, il y avait des délégations venues de France et de
Grande-Bretagne ainsi que de nombreux travailleurs et de jeunes de Berlin.
« Nous avons fait un sérieux pas en
avant avec cette campagne » a déclaré Ulrich Rippert, le chef de file des
candidats lors de la fête du parti dimanche soir. « Nous avons mené une
campagne en tant qu'alternative révolutionnaire qui a confiance en soi et qui a
suscité beaucoup d'intérêt parmi les travailleurs et les jeunes non seulement
dans cette ville, mais internationalement. Des dizaines de milliers de
Berlinois ont recueilli des informations sur notre programme et des centaines
ont été en contact avec nous. »
Dans le même temps, a-t-il ajouté, on a
pu observer qu'alors que les travailleurs ont exprimé de l'intérêt pour notre
programme et ont étudié nos perspectives internationales, nombre d'entre eux
restent encore réticents à tirer des conclusions révolutionnaires et à franchir
le pas en s'engageant positivement dans le travail et les activités du PSG.
« Un grand nombre de gens nous observent à présent en suivant ce que nous
avons à dire, » a dit Rippert, « Ils se tourneront activement vers
nous dans la mesure où la lutte de classe se développera ouvertement en
Allemagne. »