Le Labor Day,
fête du travail aux Etats-Unis qui est
célébré le 1er lundi du mois de
septembre, sera cette année une catastrophe sociale pour la
classe ouvrière américaine.
Au moins 25 millions de
travailleurs sont soit sans emploi soit sous-employés. Le
niveau de vie de la classe ouvrière est en nette baisse. Les
employeurs réduisent ou éliminent des prestations
telles l’assurance maladie et les retraites. Les services
publics dont dépendent des millions de personnes, tels
l’éducation, les programmes Medicare, Medicaid et
la sécurité sociale, sont visés pour
des réductions budgétaires massives.
Des dizaines de millions
de travailleurs reconnaissent maintenant de plus en plus que la
promesse d’une « reprise »
économique est un mensonge. Des milliers de milliards ont
été octroyés aux banques pour
sauvegarder la richesse des cadres d’entreprises et des
spéculateurs de Wall Street. Entre-temps, la situation
économique à laquelle est confrontée
la grande majorité de la population ne fait
qu’empirer. L’actuelle crise mondiale est la plus
grave depuis la Grande dépression.
Il existe une
différence frappante entre aujourd’hui et les
années 1930. Dans les années 1930, une section de
l’élite dirigeante aux Etats-Unis
s’était vue obligée de soumettre, dans
des conditions de troubles sociaux, un programme de réformes
sociales. Le gouvernement avait supervisé
d’importants programmes de travaux publics ainsi que
l’introduction de la sécurité sociale.
Rien de tel
n’est fait de nos jours. Au lieu de cela, la crise
économique est utilisée sous la direction du
gouvernement d’Obama comme une opportunité pour
inverser tous les acquis antérieurs. Les
Démocrates et les Républicains limitent leurs
« débats » à la
manière de supprimer des milliers de milliards de dollars
des programmes fédéraux Medicare, Medicaid, des
bons alimentaires et de la Sécurité sociale. Le
mot d’ordre émanant de tous ces politiciens
à la solde du patronat est, qu’il n’y a
pas d’argent pour satisfaire les besoins sociaux
résultant de la crise et du chômage de masse.
Un fait prouve que
l’affirmation selon laquelle il « n’y a
pas d’argent » est un mensonge: Les banques et des
groupes géants disposent de fonds
thésaurisés estimés à
présent à plus de 2 mille milliards de dollars
– une somme suffisante pour effacer du jour au lendemain,
à la fois le déficit
fédéral, celui de l’Etat et des
gouvernements locaux et aussi pour recruter tout travailleur sans
emploi en Amérique en lui assurant un salaire
décent et des avantages sociaux.
Les capitalistes sont
actuellement engagés dans une grève de
l’investissement, refusant d’investir dans de
nouvelles productions ou de recruter de nouveaux travailleurs parce que
la spéculation sur les marchés financiers est
plus rentable. Le poids du chômage de masse à long
terme aide les patrons à tirer vers le bas les salaires, les
prestations sociales et les conditions de travail.
Obama et les
Républicains s’accordent tous à dire
que seul le secteur privé est en mesure de créer
des emplois et soumettent pour cela des variétés
différentes de la même politique de
réduction fiscale, de dérégulation et
autres avantages à l’adresse des
intérêts corporatistes.
Le consensus universel
régnant au sein de la classe dirigeante quant au programme
social contre-révolutionnaire est le résultat de
1) du déclin de longue date du capitalisme
américain ; et 2) de la montée d’une
aristocratie financière qui contrôle le
système politique et qui a une relation essentiellement
parasitaire avec l'ensemble de la société.
La classe
ouvrière a besoin d’un programme pour lutter
contre le désastre économique auquel nous sommes
confrontés. Le Parti de l’Egalité
socialiste souligne qu’il ne peut y avoir de solution
à la crise économique et sociale, aux Etats-Unis
et internationalement, sans une attaque contre le système
capitaliste et les intérêts de profit des groupes
géants et des grandes banques.
Le
Parti de l’Egalité socialiste (SEP) exige:
Un programme de travaux
publics à hauteur de plusieurs milliers de milliards de
dollars! Un emploi pour un salaire décent est un droit
social !
Nous exigeons un
programme d’urgence de travaux publics créant du
travail pour 20 millions de personnes dans des emplois hautement
rémunérés et productifs. Ceci
comprendrait la reconstruction d’infrastructures
délabrées (bâtiments publics,
autoroutes, moyens de transport collectifs, système
d’eau potable et de traitements des eaux usées,
hôpitaux et cliniques), la réparation et
restauration des dommages subis par les ouragans, les tornades et
autres catastrophes naturelles, et la fourniture de services
d’aide requis tels l’éducation, les
soins de santé et de loisirs.
La fin des
évictions et des saisies immobilières !
Le SEP réclame
un moratoire d’un an sur les paiements des prêts
hypothécaires pour les propriétaires immobiliers
issus de la classe ouvrière. Que soit mis fin à
toutes les évictions et saisies immobilières. La
possibilité doit être donnée aux
propriétaires immobiliers de refinancer leurs
prêts immobiliers aux taux les plus faibles actuellement
disponibles aux banques mais qui ne sont pas relayés aux
propriétaires immobiliers. Une réduction
drastique du capital hypothécaire reflétant la
baisse des prix de l’immobilier.
Annulation de toutes les
coupes budgétaires et l’expansion des services
publics !
Tous les travailleurs des
collectivités territoriales et locales licenciés
durant ces quatre dernières années doivent
être réembauchés et les coupes faites
dans les programmes et les services sociaux vitaux doivent
être annulées. Des centaines de milliers de
nouveaux enseignants de l’école publique doivent
être recrutés afin de réduire le nombre
d’enfants par classe et de garantir une éducation
décente à tous les jeunes, sans distinction du
revenu et de l’origine de classe.
Les capitalistes doivent
payer pour la crise!
Les ressources
financières existent en abondance pour un tel programme
d’urgence, mais elles sont mobilisées par les
ultra-riches. Les 400 individus les plus riches en Amérique
ont vu leur fortune croître en 2009 pour passer à
3,6 milliers de milliards de dollars, tandis que la vaste
majorité du peuple américain a vu ses propres
ressources financières diminuer. Le un pour cent le plus
riche de la population américaine a vu sa part du revenu
national passer de 9 pour cent en 1970 à 24 pour cent en
2007.
Des mesures
immédiates doivent être prises pour
établir l’égalité sociale,
dont un impôt de 90 pour cent sur tous les revenus
dépassant 500.000 dollars, en plus d’un
impôt sur la fortune identique pour les multimillionnaires et
les milliardaires.
Un programme socialiste
L’application
des revendications même les plus minimales n’est
pas possible sans mener une attaque directe contre le pouvoir de la
classe capitaliste qui exerce sa mainmise sur
l’économie et l’ensemble du
système politique.
Il n’y a pas un
seul droit social qui puisse être satisfait tant que les
banques et les groupes géants se trouvent sous
contrôle privé. La nationalisation de ces
institutions, sous la propriété publique et le
contrôle démocratique de la classe
ouvrière, est la condition pré-requise
essentielle à un programme de redistribution de la richesse
et de la planification économique pour satisfaire les
besoins sociaux et non les profits privés. C’est
la base indispensable à la transformation socialiste de
l’économie, aux Etats-Unis et internationalement.
Pour pouvoir lutter pour
ce programme, la classe ouvrière doit s’extirper
de la camisole de force des syndicats et de toutes les organisations
qui cherchent à maintenir le contrôle politique du
Parti démocrate.
Le Labor Day à
Detroit, où le président du syndicat automobile
américain UAW, Bob King, et le président du
regroupement syndical américain, AFL-CIO, Richard Trumka,
rejoindront le président Obama sur la tribune, incarne ce
programme. Obama a poursuivi et même intensifié le
programme du gouvernement Bush de guerres impérialistes
à l’étranger et d’attaques
contre les droits démocratiques à
l’intérieur du pays. Obama a étendu le
renflouement de Wall Street et a réussi à imposer
une réduction de 50 pour cent des salaires des travailleurs
de l’automobile. Et en dépit de cela, les
syndicats sont en train de planifier la mobilisation de
l’ensemble de leurs ressources pour soutenir
l’élection de ce président droitier
pro-patronal.
La tâche
urgente est la construction d’une nouvelle direction
politique et d’une nouvelle perspective. Le Parti de
l’Egalité socialiste et à
l’avant-garde de la lutte pour
l’indépendance syndicale et la mobilisation
politique de la classe ouvrière dans la lutte contre le
système capitaliste bipartite. Nous invitons instamment les
travailleurs et les jeunes qui sont d’accord avec ce
programme à adhérer au SEP et à
engager la lutte pour le socialisme.