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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

France: Les résidents de Clichy-sous-Bois parlent des élections présidentielles et des conditions sociales

Par Alex Lantier
30 avril 2012

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Les reporters du WSWS se sont rendus à Clichy-sous-Bois dans la banlieue Nord-Est de Paris pour interviewer les résidents sur les élections présidentielles et les conditions de vie existant en région parisienne.

Clichy-sous-Bois fut le théâtre, en octobre-novembre 2005, d'émeutes contre la police après que deux jeunes sont morts électrocutés dans un transformateur en fuyant la police. Le président d'alors, Jacques Chirac, avait réagi en décrétant l'état d'urgence pendant trois mois.

Le WSWS a parlé à Danaé, lycéenne qui vit dans une banlieue avoisinante. Elle a dit, « C'est embêtant de vivre ici, les bâtiments sont mal faits, le logement c'est du n'importe quoi. Les principales difficultés sont le logement, trouver du travail, et finir les fins de mois. On paie l'électricité, l'eau et après ça on se retrouve avec pas trop d'argent. »

Le père de Danaé est décédé et sa mère travaille comme secrétaire assistante. Danaé a dit qu'elle et sa mère vivaient « dans une maison, nous payons 400 euros, on est six dans la maison. » Elle a fait remarquer que la situation était plus difficile avant, lorsque huit personnes y vivaient.

A la question de savoir ce qu'elle projetait de faire après ses études, elle a répondu : « Je veux être photographe, comme ça je pourrai aider ma mère en travaillant ».

Elle a ajouté qu'il y avait beaucoup de conflits entre les gens et qu'elle avait parlé hier encore avec sa mère des deux adolescents qui avaient été électrocutés. « C'est grave, si les choses en arrivent là. »

Interrogée sur le second tour des élections entre le candidat socialiste (PS), François Hollande, et le président Nicolas Sarkozy, elle a précisé : « Les deux sont pareils, et la plupart des choses qu'ils disent faire, ils ne les font pas. C'est du n'importe quoi. » En s'exprimant sur le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, elle a dit : « Quelqu'un de la famille a voté Jean-Luc Mélenchon, mais je n'y ai pas fait attention. Je voterai ni pour Sarkozy ni pour Hollande, c'est idiot. »

Les reporters du WSWS ont parlé à Antonio, un menuisier/serrurier qui vient de perdre son emploi après 29 ans dans la même entreprise - où il avait débuté à l'âge de13 ans suite à un programme de formation professionnelle à l'école. Il a rejeté d'emblée les élections présidentielles : « Sarkozy ou Hollande, ça ne change rien, même Jean-Luc Mélenchon c'est de la tchatche. »

Antonio a dit qu'il pensait que la politique française était très corrompue, mentionnant le « projet TGV au Maroc. Sur un milliard d'euros, 500 millions ont été détournés. » Il a parlé de la mort en 1986 du comédien Coluche, qui s'était brièvement présenté à l'élection présidentielle en 1981 contre François Mitterrand du PS : « Ils l'ont abattu pour qu'il garde le silence. »

Il a dit qu'il se pourrait qu'il aille au Portugal où il a de la famille parce que, en dépit de la crise économique au Portugal, il espérait y trouver du travail et de meilleures conditions qu'en France. En indiquant les ensembles d'appartements tout près il a dit : « On vit dans une boîte d'allumettes. »

Antonio a ajouté: « Aux Etats-Unis, ou en France, c'est la même chose. On ne sait pas comment changer les choses. Elire une autre personne comme président, on ne change pas les choses comme ça. » Il a estimé que le monde doit « sortir du capitalisme et des marchés ».

Le WSWS a aussi parlé à un groupe de jeunes dans un ensemble d'appartements privés, géré par le groupe Chêne Pointu qui est aussi propriétaire de la cité où débutèrent les premières confrontations avec la police en 2005. Les jeunes qui ont terminé leurs études travaillent dans le bâtiment ou font divers petits boulots.

Les jeunes se sont amèrement plaints de la police : « La police est venue hier, ils nous ont contrôlés. A Clichy-sous-Bois ils sont les plus pire ... Les seules personnes qui viennent ici c'est les policiers. » L'un des jeunes a ajouté, « Il n'y a pas à toucher les parties intimes. »

Ils ne s'intéressent pas aux candidats qui participent aux élections et un jeune a fait remarquer, « On n'aura rien de toute façon. »

Ils ont dit que dans la cité le loyer d'un appartement de deux pièces s'élevait à 700 euros mais avec les charges pour l'eau, l'électricité et les autres frais, le coût total était d'au moins 900 euros. Ils se sont plaints de ce que des charges supplémentaires étaient facturées par les propriétaires - souvent pour des réparations à des coûts majorés ou pour des appareils qui sont hors service.

Un jeune a expliqué, « Ils augmentent toujours les prix, c'est pour cela qu'il y a des émeutes. Ça et la police, sans ça il n'y aurait pas d'émeutes. Mais on ne peut plus payer les charges. »

Un autre a ajouté, « On demande du pain, pas la violence ... Mais ce n'est pas normal ce qu'ils font. Pourquoi y a-t-il des clochards? Je ne suis pas terroriste ou hors-la-loi, je vote. Mais voter ou pas, ce n'est pas si différent. »

L'un des jeunes a invité les reporters du WSWS chez lui. Son père a dit, « Ce sont des voleurs, on travaille et on n'a rien. La carte orange est à 38 euros, après le loyer on a à peine 400 euros. » Il a montré aux reporters du WSWS une pile de factures : « Si on paie, ils se rendent compte et puis ils remettent plus de factures. Les charges, c'est de la merde. On paie des trucs, c'est ridicule. »

Il a montré aux reporters du WSWS une facture de 7 euros pour une ampoule électrique changée devant son appartement, en ajoutant qu'il aurait acheté lui-même cette ampoule dans un grand magasin pour moins de la moitié du prix. Il y avait aussi une facture mensuelle élevée pour un garage qui n'était pas encore ouvert et une autre pour une réparation d'ascenseurs.

Son fils a montré aux reporters du WSWS l'ascenseur qui ne fonctionnait pas et dont les portes étaient soudées. L'immeuble de dix étages ne disposait aussi que de cages d'escaliers faiblement éclairées et qui créent de grosses difficultés aux visiteurs et aux résidents plus âgés.

(Article original paru le 27 avril 2012)

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