wsws.org/francais

Visitez le site anglais du WSWS

SUR LE SITE :

Contribuez au WSWS

Nouvelles et Analyses
Luttes Ouvrières
Histoire et Culture
Correspondance
L'héritage que nous défendons

A propos du CIQI
A propos du WSWS

AUTRES LANGUES

Allemand

Français
Anglais
Espagnol
Italien

Indonésien
Russe
Turque
Tamoul

Singalais
Serbo-Croate

 

WSWS : Nouvelles et analyses : Afrique et Moyen-Orient

Les Socialistes révolutionnaires égyptiens font campagne pour une guerre contre la Syrie

Par Johannes Stern
3 avril 2012

Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur

Ces dernières semaines, les Socialistes révolutionnaires (SR) égyptiens, qui portent à tort leur nom, ont intensifié leur campagne de soutien des projets de guerre impérialiste contre la Syrie. Depuis début mars, les SR ont publié une série d'articles dénonçant le régime du président syrien Bachar al-Assad et critiquant les puissances impérialistes de ne pas lancer d'intervention militaire contre la Syrie.

Les SR accusent de plus la Chine d'être complices dans les tueries en Syrie. Selon des articles de presse, des membres étudiants des SR ont expulsé le 10 mars d'un séminaire à l'université d'Alexandrie un représentant de l'ambassade de Chine. Ils s'en sont pris au représentant chinois pour le soutien qu'apporte son pays au régime syrien, brandissant des panneaux disant : « Ton pays souscrit aux meurtres de nos frères syriens. » Une image de l'incident a depuis été affichée en bonne place sur le site internet des SR.

Le mois dernier, la Chine avait opposé avec la Russie son véto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, censée préparer une intervention, soutenue par l'Occident, contre la Syrie.

La principale responsabilité pour ce bain de sang en Syrie incombe toutefois aux Etats-Unis et à leurs alliés et non au régime d'Assad. En réclamant une intervention étrangère en Syrie, les SR se présentent eux-mêmes comme des instruments de l'impérialisme disposés à appuyer le genre d'intervention impérialiste qui a dévasté la Libye, causant la mort de 50.000 personnes et mettant en place à Tripoli un régime islamiste d'extrême-droite.

Pendant près d'un an, les puissances impérialistes et leurs alliés en Turquie et dans les monarchies du Golfe ont préparé le terrain à une intervention militaire en Syrie. Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont tous déclaré leur soutien à un changement de régime à Damas et ont armé la soi-disant Armée syrienne libre (ASL) avec l'aide de leurs mandataires parmi les pays du Golfe. Le Qatar approvisionne en contrebande la Syrie en armement par le biais de la monarchie pro-occidentale de Jordanie.

En Syrie, les groupes « rebelles » soutenus par l'Occident - dominés par des islamistes sunnites dirigés par les Frères musulmans et comprenant des forces de type al-Qaïda - sont en train de mener une guerre de guérilla et espèrent renverser Assad pour y installer un régime favorable aux Etats-Unis. Un rapport publié récemment par l'organisation Human Rights Watch a accusé les « rebelles » soutenus par les Etats-Unis d'avoir commis de nombreux abus : enlèvements, torture, aveux forcés et exécutions sommaires de personnel sécuritaire et de civils.

Comme en Libye, l'impérialisme compte sur ses alliés pseudo-gauches pour dissimuler ces crimes. Au milieu de la plus profonde crise du capitalisme depuis les années 1930 et face à un soulèvement révolutionnaire de la classe ouvrière internationale, des groupes petits-bourgeois tels les SR en Egypte, l'International Socialist Organization (ISO) aux Etats-Unis et le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) pabliste en France ont été incorporés dans le camp de la contre-révolution.

S'opposant à une révolution sociale dans leur pays, ils soutiennent ouvertement l'agression impérialiste à l'étranger. Ils présentent des groupes armés et soutenus par l'Occident comme des « révolutionnaires » et critiquent les puissances impérialistes pour se montrer trop hésitantes dans le lancement de guerres d'agression. Ils publient sans discernement des comptes rendus non vérifiés faisant état de victimes civiles dues à l'intervention du gouvernement syrien.

Ils ont publié dernièrement un papier de Yusef Kahlil et de Lee Sustar de l'ISO, intitulé « Est-ce que le régime syrien écrasera la révolution ? » L'article fut d'abord publié le 5 mars en anglais sur le site internet de l'ISO et quelques jours plus tard en arabe sur le site internet des SR. Cet article falsifie les événements survenus en Syrie, en s'enlisant dans ses propres contradictions et en critiquant finalement l'impérialisme par la droite pour ne pas être suffisamment agressif dans le lancement de la guerre en Syrie.

L'article commence par dénoncer l'attaque de l'armée syrienne contre le quartier de Baba Amr à Homs début mars lorsqu'il était tenu par les forces « rebelles » soutenues par les Etats-Unis. L'article prétend que les troupes syriennes commettaient des « exécutions sommaires » en citant des rapports d'Al Jazeera tout en restant entièrement silencieux sur le soutien américain procuré aux groupes armés qui ont pris Baba Amr.

En se fondant sur des articles d'Al Jazeera - qui montrent que le régime d'Assad a recouru à de l'artillerie lourde contre des « rebelles » lourdement armés soutenus par les Etats-Unis - l'ISO et les SR lancent l'affirmations incendiaire, et non prouvée, selon laquelle le gouvernement syrien « affichait sa volonté de détenir et de massacrer tous les hommes en âge de lutter. »

L'article poursuit en disant: « Si Assad pense qu'il peut s'en tirer à bon compte, c'est parce que l'opposition reste divisée - et les Etats-Unis et l'Occident ont jusque-là été méfiants quant à entreprendre une intervention de type libyen. » Il affirme que les Etats-Unis ne sont pas « un ami de la révolution, » en soulignant qu'ils « craignent qu'un conflit plus vaste puisse s'étendre au-delà de la frontière du Liban, impliquant d'autres puissances et constituant une menace pour l'Etat limitrophe d'Israël. » L'article critique la Turquie pour n'avoir pas encore « remis d'armement lourd aux forces révolutionnaires syriennes. »

L'on devrait examiner attentivement ces déclarations : les SR sont en train d'attaquer les Etats-Unis et son allié, la Turquie, pour ne pas lancer de guerre contre la Syrie affirmant que ceux-ci « craignent un conflit plus vaste. » En fait, l'impérialisme américain est en train de planifier précisément un tel conflit. 

Les Etats-Unis considèrent leur campagne contre la Syrie comme partie intégrante d'une stratégie de confrontation générale avec l'Iran pour le contrôle du Moyen-Orient riche en pétrole et stratégiquement vital. Cette stratégie est finalement liée à des projets plus généraux de Washington de maintien de l'hégémonie mondiale américaine, notamment le recours à la force militaire américaine afin de combattre l'influence économique grandissante de la Chine. Manifestement, les SR soutiennent ces mesures.

L'article se plaint en outre de ce qu'« Assad a bénéficié d'une impulsion lorsque la Russie et la Chine ont exercé leur véto à une résolution de l'ONU condamnant la Syrie de crainte qu'elle ne serve de pas vers une intervention de type libyen. »

C'est-à-dire que les régimes russe et chinois craignaient qu'une nouvelle guerre sanglante menée par les Etats-Unis au Moyen-Orient ne déstabilise davantage la région, les marchés pétroliers et leurs propres intérêts stratégiques. Il est important toutefois de remarquer ce que les SR ont choisi de souligner ici. Ils ne manifestent aucune opposition à l'idée d'une nouvelle guerre impérialiste - après les guerres en Afghanistan, en Irak et en Libye qui ont coûté la vie à des millions de gens. Au lieu de cela, ils critiquent les régimes à Moscou et à Beijing leur reprochant d'agir pour freiner temporairement la poussée vers la guerre des Etats-Unis et de leurs alliés.

Des organisations que telles les SR en Egypte et l'ISO aux Etats-Unis, représentent une couche riche de la classe moyenne qui est hostile à la classe ouvrière et loyale à l'impérialisme.

Leurs partisans sont issus d'un milieu d'étudiants, d'universitaires et de journalistes d'orientation occidentale et travaillant pour des ONG soutenues par l'Occident ou des médias bourgeois tels le quotidien britannique The Guardian, la chaîne d'information qatarie Al Jazeera et le quotidien égyptien d'Etat Al-Ahram. Etant hostiles à la révolution égyptienne - où ils s'étaient opposés à l'appel lancé l'année dernière en faveur d'une « seconde révolution » contre la junte militaire soutenue par les Etats-Unis et leurs alliés islamistes parmi les Frères musulmans - ils s'expriment ouvertement en faveur des guerres de Washington, en Syrie et ailleurs.

 (Article original paru le 26 mars 2012)

Untitled Document

Haut

Le WSWS accueille vos commentaires


Copyright 1998 - 2012
World Socialist Web Site
Tous droits réservés