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  WSWS : Nouvelles et analyses : Asie

Ne touchez pas au SEP! Pour la défense des membres du SEP de Jaffna!

Par Parti de l’Egalité socialiste (Sri Lanka)
3 février 2012

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Le ministère de la Défense du Sri Lanka a empêché que le Parti de l’Egalité socialiste (Socialist Equality Party, SEP) tienne dimanche dernier une réunion publique à Jaffna dans le cadre de la campagne du SEP pour demander la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques. Le ministère de la Défense avait instruit, la veille de la réunion, l’administration de la salle Weerasingham Hall, de refuser les locaux au SEP.

Le SEP condamne cette attaque grave contre son droit démocratique de mener un travail politique à Jaffna et appelle les travailleurs, les jeunes et les intellectuels à s’opposer aux actes flagrants de censure politique et de répression qui sont une menace à l’encontre des droits démocratiques de tous les travailleurs.

L’interdiction, initiée par le ministère de la Défense, est survenue après que le personnel militaire s’en est pris jeudi dernier à deux membres du SEP, Rasendiran Sudarshan et Muthulingam Muruganathan, alors qu’ils collaient des affiches pour ladite réunion. Après avoir été illégalement détenus et questionnés par le service de renseignement militaire, ils ont été physiquement attaqués par une personne associée à l’armée. (voir : « L’armée sri lankaise fomente la violence contre les membres du SEP à Jaffna »)

Le SEP avait réservé et payé la salle Weerasingham Hall pour le 5 janvier sans qu’aucune objection ait été formulée. En vertu de la loi aucune permission n’est requise de la police ou de toute autre autorité pour tenir une réunion en salle.

Et pourtant, samedi, R. Rajaram, président du conseil coopératif de district qui supervise la salle, a dit aux membres du SEP que le ministère de la Défense avait ordonné au conseil de ne pas autoriser la réunion. Il a jouté que le ministère et le groupe de travail présidentiel de la province du Nord (Presidential Task Force for the Northern Province) avait ordonné au conseil de ne pas louer la salle à des partis d’opposition et à des groupes soutenant le « séparatisme. »

Un autre signe qu'une chasse aux sorcières est en préparation contre le SEP est que le parti a obtenu des preuves que l’armée est en train de rassembler des informations sur les membres du SEP à Jaffna. Le service de renseignement militaire et des groupes paramilitaires associés sont accusés de l’enlèvement et de la disparition de centaines de personnes durant la longue guerre communautariste contre les Tigres de Libération de l’Eelam tamoul (LTTE). Au cours de ces derniers mois, cette campagne a été relancée dans le Nord.

Ces développements montrent que la décision de bloquer la réunion du SEP a été prise au plus haut niveau hiérarchique du gouvernement. La province du Nord se trouve, dans les faits, sous régime militaire. Son gouverneur est l’ancien commandant du Nord des forces armées, nommé par le président Mahinda Rajapakse. Le gouverneur et l’actuel commandant du Nord participent aux principales réunions de l’« administration civile » de la province.

Le SEP rejette l’insinuation que le parti soutient le « séparatisme. » Le parti a, de façon constante, fait campagne contre la perspective du LTTE vaincu et d’autres groupes en faveur d’un Etat capitaliste de l’Eelam dans le Nord et l’Est de l’île. Tout en sachant que le séparatisme tamoul trouve son origine dans les décennies de discrimination anti-tamoule promue par les gouvernements successifs de Colombo, le SEP a souligné que les droits démocratiques de la minorité tamoule ne peuvent être défendus qu’en tant que partie intégrante de la lutte de la classe ouvrière pour le socialisme.

Le SEP et son prédécesseur, la Revolutionary Communist League (RCL), section sri lankaise du Comité international de la Quatrième Internationale, ont à leur actif un long bilan d’opposition à la discrimination communautariste contre la minorité tamoule ainsi qu'à la guerre qui fut lancée dans le Nord et l’Est en 1983. Participant de cette lutte pour l’unification des travailleurs de langue cinghalaise et tamoule, le SEP exige le retrait inconditionnel des forces armées sri lankaises du Nord et de l’Est.

Le SEP lutte avec force pour l’unité de la classe ouvrière cinghalaise et tamoule en vue de la la mise en place d’une République socialiste du Sri Lanka et de l’Eelam. Cette lutte est fondée sur le programme de la révolution socialiste mondiale. La campagne du SEP en faveur de la libération inconditionnelle de tous les prisonniers, dont la plupart sont des jeunes tamouls, fait partie de la lutte pour la défense des droits démocratiques de la population laborieuse dans son ensemble.

Le gouvernement de Rajapakse est tout à fait conscient de la lutte du SEP pour l’internationalisme socialiste. Le SEP avait présenté son secrétaire général, Wije Dias, comme candidat présidentiel aux élections de 2005 et de 2010, afin de révéler au grand jour la politique droitière de Rajapakse et des autres candidats.

A cause de cette lutte de principe, le SEP-RCL a été victime d’une chasse aux sorcières lancée contre lui par les gouvernements successifs au cours des 26 années de guerre, tout en étant également victime d’attaques perpétrées par le LTTE pour s’être opposé à sa cause séparatiste. En 1998, le LTTE avait détenu quatre membres du SEP dont Sudarshan qui a été la cible de l’armée jeudi dernier. Le LTTE avait libéré les quatre après une intense campagne internationale lancée par le World Socialist Web Site.

Près de trois ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre. Ni la « libération » ni la « paix » ne sont arrivées dans le Nord et l’Est, ni le Sud, comme promis par le gouvernement de Rajapakse. Dans le Nord et dans l’Est, la population est confrontée à une solide occupation militaire alors que le gouvernement se prépare à transformer la région en une plateforme de main-d’œuvre bon marché pour les investisseurs sri lankais et internationaux.

Sur fond d'agitation populaire grandissante contre les conditions répressives, le gouvernement devient de plus en plus nerveux. Dans le Nord et dans l’Est, il sait que les partis capitalistes tamouls, tel le Tamil National Alliance (TNA), sont largement discrédités au sein des masses. Dans le Sud, les travailleurs, les agriculteurs et les jeunes sont opposés à l’imposition par le gouvernement de mesures d’austérité dictées par le FMI.

Lors d'une réunion au début du mois de janvier, le secrétaire à la Défense Gotabhaya Rajapakse avait déclaré qu’alors qu’il pourrait y avoir une résurgence du LTTE, « la menace potentielle plus réaliste à notre sécurité nationale est la possibilité que certains groupes s’efforcent de créer l'instabilité… ayant vu un changement politique s’opérer par le biais d’un soulèvement dans des pays tels la Tunisie, l’Egypte et la Libye. »

La crainte du gouvernement est que le développement des luttes internationales ne se répercute au Sri Lanka. Il est confronté à un bourbier économique du fait de l’impact de l’aggravation de la crise économique mondiale. De moins en moins capable de maintenir tout semblant démocratique, il se tourne vers les méthodes d’Etat policier qu'il a développées durant la guerre civile avec son régime de facto militaire dans le Nord servant de banc d’essai.

Le président Rajapakse, le secrétaire à la Défense et d’autres dirigeants du gouvernement sont en train de provoquer un communautarisme anti-tamoul dans une tentative désespérée de bloquer les luttes unifiées de la classe ouvrière cinghalaise et tamoule. Leur credo est que le « terrorisme du LTTE » est en train de renaître et que la « sécurité nationale » est menacée. Durant ces derniers mois, l’armée a intensifié ses mesures d’intimidation contre tout groupe d’opposition qui fait campagne pour la libération des prisonniers politiques et pour le lancement d’une enquête sur les personnes disparues.

Le SEP ne prend pas à la légère l’attaque perpétrée contre ses droits démocratiques. Dans la lutte pour défendre ses droits, il mobilisera la classe ouvrière, avec l’aide de ses condisciples internationaux. Nous lançons un appel à soutenir notre campagne pour la défense de nos droits politiques fondamentaux comme partie intégrante d’une lutte plus large pour la défense des droits démocratiques de la classe ouvrière et des opprimés.

(Article original paru le 31 janvier 2012)

 

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