Sous le titre « Une impression déplaisante, » Pröse écrit:
« Oui, nous avançons sur un terrain dangereux si nous citons Ulrich
Rippert du
World Socialist Web Site, qui a détecté une
machination dans le démantèlement de Manroland : Mais, il existe de bonnes
raisons pour justifier une telle évaluation. »
Accusant le syndicat IG Metall de « trahir les
intérêts des salariés, » Rippert aborde un « sujet brûlant », écrit Pröse.
Il ne faudrait pas rejeter d’emblée le fait « qu’en donnant leur
consentement à la destruction, par le groupe Possehl de Lübeck, du fabricant
de machines d’imprimerie de renom, le syndicat n’a pas simplement fait
qu’irriter les travailleurs. »
Bien sûr qu'il est raisonnable de penser qu’il y a
eu machination « si l’on considère que Lüders, patron de Possehl, Jürgen
Kerner, membre du conseil de surveillance de l’IG Metall, et Werner
Schneider, administrateur de l’insolvabilité avaient déjà mis à l’essai leur
stratégie dans le cas de la société insolvable d’Augsbourg, Böwe Systec, »
écrit le rédacteur du Offenbach Post.
« Le déroulement de la procédure, les parallèles
avec la faillite de Böwe Syste d’Augbsurg et finalement l’annulation par l’IG
Metall et les comités d’entreprise, de la manifestation de masse de tous les
salariés de Manroland, contribuent à donner l'impression déplaisante, à ceux
qui regardent de l'extérieur, que les représentants syndicaux, les
liquidateurs et les représentants de Possehl sont tous de mèche. »
Le commentaire de Pröse a immédiatement déclenché
un vif débat. En un rien de temps pas moins de 21 lecteurs ont envoyé des
courriels sur le forum du Offenbach-Post, dont de nombreux
travailleurs de Manroland qui ont farouchement critiqué le comité
d’entreprise et l’IG Metall.
Le tout premier commentaire débute par ces mots: « C’est
exactement cela.
L’IG Metall a fait son temps. Il
me rend malade. Schröder [c’est-à-dire l’ancien
chancelier social démocrate (SPD) Gerhard Schröder], un ami de l’IG Metall.
Riester [le ministre du Travail et de l’Emploi de Schröder], également de
l’IG Metall. Peter Hartz, également un membre de l’IG Metall et le principal
homme derrière la réforme Hartz IV. » L’auteur termine son commentaire en
disant : « L’IG Metall ne pense qu’à lui-même et ne représente pas les
salariés. »
Suit ensuite une molle défense du syndicat par
quelqu’un du nom de « Bos » : « Et pourquoi les travailleurs n’ont-ils pas
mis le comité d’entreprise au pas ? Quelqu’un a dû les élire ? »
La réponse suivante de « Babbelmö » suit immédiatement: « Nous
avons essayé de leur taper sur les doigts mais ils sont tellement fermement
assis en selle que cela a été impossible, » écrit-il en décrivant comment
les travailleurs ont en vain tenté de modifier le processus électoral en
faveur de candidats individuels afin d’exercer davantage d’influence sur la
composition du comité d’entreprise. Et, lors de l'élection suivante les
travailleurs ont dû de nouveau voter pour une liste de candidats. « Et sur
cette liste se trouvaient tous les gens dont nous ne voulions pas. »
« Lorsque des collègues les remplacent, alors le message est :
nous ferons mieux mais, peu de temps après, nous remarquons qu’ils sont
comme tous leurs prédécesseurs. »
« La présidente du comité d’entreprise, Alexandra Rosssel, qui
siège au conseil d’administration de l’entreprise, a été élue à notre insu.
Elle n’a jusqu'ici toujours pas jugé nécessaire de se présenter aux cols
bleus de l’entreprise. »
Le commentateur suivant crie sa colère en disant :
« J’ai été un membre de l’IG Metall pendant 15 ans en tant qu’employé chez
Roland.
Je n’avais pas le choix, c’était une
obligation. La démocratie ? Non! » Durant son temps à
l’entreprise, l’IG Metal « n’a représenté que les intérêts des employeurs. »
Les syndicats ne se préoccupent que de satisfaire leurs responsables et leur
appareil. « En d’autres termes, ils sont inutiles et ne s’occupent que
d’eux-mêmes. »
« Robby » rend compte de l’opposition de la part des
travailleurs d'Offenbach à la dernière « convention de rigueur » qui a été
imposée par l’IG Metall : « Quiconque veut rester membre de l’IG Metall
parce qu’il croit encore qu’il représente les intérêts des employés ne peut
que s'en prendre à lui-même! Une perte d’argent et un blanc seing pour l’IG
Metall pour qu’il continue de faire comme bon lui semble aux dépens de la
société en général. »
Un collègue de Manroland à Augsbourg écrit: « Le
fait est que, lors de la réunion à l’usine d'Augsbourg, c’est le président
du comité d’entreprise qui a été hué et pas le cadre de l’entreprise. Soit
dit en passant, celui qui a provoqué ces huées c'est un collègue venu de
Plauen pour participer à la réunion – il mérite notre respect. »
« Babbelmö » se reconnecte une nouvelle fois en
faisant le commentaire suivant: « Je suis un Roländer depuis 27 ans,
aujourd’hui c’est probablement le dernier jour. » Il est en colère et parle
d'IG Metall comme d'« une bande de criminels ». Il décrit comment les
salariés sur les trois sites étaient systématiquement montés les uns contre
les autres. « Le pire c’est que les collègues se sont toujours faits rouler
dans la farine, les comités d’entreprise et l’IG Metall ont toujours dressé
les travailleurs les uns contre les autres mais cela ne se remarque que
lorsque des collègues d’autres usines sont présents, et nous demandent
pourquoi nous avons voté différemment. Alors on constate que tous les
collègues auraient souvent voté de la même manière mais que les comités
d’entreprise avaient affirmé qu’Augsbourg et Plauen avaient voté
différemment et donc, vous avez été mis en minorité, et à Plauen le discours
est : Offenbach et Augsbourg ont voté autrement que vous. »
Puis il termine son commentaire en disant: « …Ceux qui veulent
étudier de plus près notre trahison sont invités à consulter le site
internet World Socialist Web Site et à lire l’article montrant
comment ils nous ont trahis.
Aucun autre
investisseur n’avait la moindre chance. Ce n’était qu’un exercice pour
tromper l’opinion publique. »
Une dernière remarque: le débat actuel sur l’expérience chez
Manroland et le rôle de l’IG Metall ne doit pas seulement se limiter aux
pages de l'Offenbach-Post. Les travailleurs et les lecteurs peuvent
contacter directement le WSWS par e-mail :