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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

France: Les syndicats de PSA Aulnay reconnaissent n'avoir aucun projet d'action de solidarité pour défendre les emplois

Par Antoine Lerougetel
14 mai 2012

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Jean-Pierre Mercier, secrétaire du syndicat stalinien CGT (Confédération générale du travail) à l'usine automobile PSA d'Aulnay-sous-Bois a pris la parole lors d'une assemblée générale des travailleurs de l'usine Goodyear d'Amiens vendredi 4 mai.

Mercier avait été invité par le secrétaire de la CGT de Goodyear Mickaël Wamen qui avait appelé à ce meeting pour discuter de la lutte des travailleurs, depuis quatre ans, contre la fermeture de l'usine de production de pneus. Les représentants d'Aulnay et d'Amiens ont tous deux évité d'appeler la classe ouvrière à une action plus large pour combattre les projets patronaux de fermeture.

Un document de PSA, divulgué l'année dernière, avait révélé un plan de licenciement pour 2013 à l'usine d'Aulnay qui conduirait à sa fermeture en 2014. D'autres usines sont menacées à Hordain dans le Pas-de-Calais au nord de la France et une usine Peugeot à Madrid, soit au total 9 500 emplois menacés de suppression. A  Aulnay, les syndicats ont concentré leurs efforts sur une demande faite au président sortant Nicolas Sarkozy d'intervenir.

Depuis la divulgation de ce document, les syndicats d'Aulnay ont organisé des manifestations mensuelles, mais Mercier s'est plaint que «seulement 800 des 3 500 travailleurs ont participé. » Qualifiant les travailleurs de sceptiques il a justifié la décision des syndicats de ne pas développer une lutte plus large « parce que nous ne sommes pas assez forts. »

Les raisons du scepticisme des travailleurs d'Aulnay à l'égard de Mercier sont vite devenues claires. Il a dit aux travailleurs de Goodyear que la CGT n'avait pas cherché à contacter d'autres usines PSA, ou des travailleurs d'autres usines automobile, «parce qu'on n'a pas fait assez. »

Mercier n'a pas essayé d'expliquer les raisons pour lesquelles les syndicats n'avaient pas «fait assez » mais il a poursuivi par des menaces en l'air: «Il y a une énorme crise. Il faut leur foutre une sacrée trouille. »

C'est tout simplement absurde. Mercier n'a pas essayé de «foutre une sacrée trouille » à Sarkozy, mais a plutôt essayé de négocier un accord avec lui. Mercier a envoyé une lettre à Sarkozy lui demandant d'obtenir de la direction de PSA la promesse de maintenir l'usine ouverte jusqu'en 2016, date où la production de la C3 cessera, et de «discuter » de la production d'un nouveau véhicule qui remplace la C3 afin de garder l'usine ouverte « après cette date. »

Les syndicats envisageaient manifestement un arrangement visant à accroître la profitabilité d'Aulnay par rapport aux autres usines PSA, ce qui serait la condition permettant à PSA d'envisager de garder Aulnay ouvert. Mais accroître la profitabilité d'Aulnay ne pourrait se faire qu'en attaquant les conditions de travail à l'usine.

Mercier a dit aux travailleurs de Goodyear, « Il nous a fallu 10 mois pour rencontrer Besson et se mettre d'accord pour une réunion tripartite, » au cours de laquelle les syndicats ont rencontré la direction de PSA et des représentants du gouvernement.

Les intervenants à l'assemblée générale ont parlé de la concurrence de l'industrie française avec la Chine, l'Europe de l'est et d'autres pays low cost. Aucun n'a évoqué une lutte commune internationale avec ces travailleurs de l'automobile contre les baisses de salaires et les suppressions d'emplois.

Depuis le début de la crise économique en 2008, des dizaines d'usines ont fermé en France, dont l'usine de pneumatiques de Continental à Clairoix et l'usine Sodimatex de Crépy-en-Valois. Les syndicats ont isolé ces luttes, procédant à des négociations usine par usine avec les patrons et l'Etat. C'est ce qui a permis aux entreprises et à l'Etat de fermer ces usines, conduisant  à une succession de défaites pour les travailleurs. Les syndicats ont à maintes reprises arrangé des «fermetures négociées » des usines s'accompagnant  de maigres indemnités de départ pour les travailleurs.

Ces événements soulignent le rôle politique joué par le groupe petit-bourgeois Lutte ouvrière (LO) dont la ligne nationaliste et l'intégration dans la bureaucratie syndicale se reflètent dans ses décisions répétées d'isoler et de trahir les luttes des travailleurs.

Les syndicats de Continental-Clairoix, conseillés par Roland Szpirko de LO, avaient accepté un accord de licenciement entérinant la fermeture de l'usine et engageant les syndicats à empêcher toute tentative de perturbation des projets de fermeture de l'entreprise ailleurs en Europe.

Quant à Jean-Pierre Mercier, il était le directeur de campagne de Nathalie Arthaud, candidate de LO à la récente élection présidentielle. Ses remarques à Amiens montrent clairement qu'il suit la même ligne de collaboration de classes que ses co-penseurs de Clairoix.

De tels événements soulignent le fait qu'une lutte internationalement unie des travailleurs de l'automobile ne peut être organisée qu'indépendamment et en opposition à la bureaucratie syndicale et aux partis petits-bourgeois de « gauche. »

 

(Article original publié le 11 mai 2012)

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