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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Les manifestations du 1er mai en Grèce et en Espagne

Par nos correspondants
4 mai 2012

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La participation aux manifestations du 1er mai dans la capitale grecque Athènes a été faible compte tenu du fait que le pays votera dimanche lors d'une élection dont on s'attend à ce qu'elle aboutisse à une répudiation en masse de la coalition PASOK, Nouvelle Démocratie et LAOS fasciste, imposée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.

L'opposition générale et profonde à l'encontre des mesures d'austérité au sein de la classe ouvrière ne s'est que faiblement traduite dans les manifestations qui étaient dispersées à travers la ville entière.

Les groupes pseudo-gauches tels SYRIZA (coalition de la gauche radicale) et le Parti communiste grec stalinien (KKE) étaient les principaux organisateurs des rassemblements et des manifestations en coopération avec les syndicats. En plus de la Gauche démocratique (DIMAR), ces partis se trouvent être les bénéficiaires directs de la déroute électorale du PASOK et de Nouvelle Démocratie. Toutefois, tout en appelant au sentiment d'opposition ils cherchent à le canaliser dans des protestations inefficaces et qui ne défient pas l'autorité de l'Union européenne et de la bourgeoisie grecque.

Le KKE avait organisé son propre rassemblement devant l'usine Halyvourgia dans la banlieue Elifsina d'Athènes. Alors que ceci avait pour but de démontrer manifestement une solidarité avec les sidérurgistes qui ont fait grève pendant six mois contre la suppression des emplois et la réduction des salaires, ce fait souligne le rôle joué par le KKE et sa fédération syndicale PAME tout particulièrement dans l'isolement de cette importante grève et leur rôle plus général dans la dispersion de l'opposition.

Le rassemblement officiel sur la place Kotzia, qui a été soutenu par SYRIZA et les deux principales fédérations syndicales, la GSEE (Confédération générale des Travailleurs) et l'ADEDY (Union des fonctionnaires), s'est tenu sous le slogan « Personne tout seul, tous ensemble on y arrivera. » Initialement, le rassemblement n'a attiré que quelques milliers de gens. Leur nombre a grossi lorsque des milliers d'étudiants de l'université et de l'Ecole polytechnique d'Athènes ont rejoint le défilé alors qu'il se dirigeait vers le bâtiment du parlement sur la place Syntagma. Il n'y a eu ni rassemblement ni discours et le défilé s'est dispersé dans différentes directions tout au long du parcours.

Une équipe de reporters du World Socialist Web Site a parlé avec quelque-uns des participants au défilé.


Yianni

Yianni, 19 ans, travaille occasionnellement et est étudiant en microbiologie. Il a dit, « Pour moi, le 1er mai c'est pour une Europe et un monde où tout homme se prononce contre le système politique. Ici en Grèce, et partout. Je pense que la crise concerne le monde entier, et pas seulement la Grèce. Je pense que la Grèce tient lieu de test pour l'ensemble de l'Europe. Ce qui se passera en Grèce se passera en Espagne et en Italie.

« Ma mère est au chômage et mon père travaille pour l'organisme de télécommunications OTE. Il gagnait 1.200 euros par mois pour une famille de cinq personnes, mais son salaire a été réduit à 800 euros par mois. Deutsche Telekom est aussi arrivé et OTE est en train d'être privatisé.

« La classe dirigeante diminuera les salaires versés aux gens. Soixante milliards d'euros sont déjà allés aux banques. Je suis là pour protester contre. La dernière fois que j'ai été payé c'était en décembre et je ne survis que parce que je vis à la maison avec mes parents. »


Dimitra

Dimitra est médecin et se spécialise en neurologie. Elle a expliqué : « Ces élections doivent dire non à la troïka [Banque centrale européenne, Fonds monétaire international et Union européenne] et elles doivent dire non à la rigueur. C'est très dur pour les gens en Grèce. Je travaille dans un hôpital et tous les jours la situation s'aggrave. Il n'y a ni médicaments et ni argent ce dont nous avons terriblement besoin. Ils ne recrutent pas de nouveaux employés et les anciens sont sur le point de partir à la retraite. Les soins de santé et l'éducation sont des droits sociaux. Ils ne peuvent pas être vendus ou octroyés à des entreprises privées. »

En Espagne, environ 80 manifestations ont été organisées dans une soixantaine de villes.

A Madrid, la principale manifestation organisée par les syndicats CC.OO [Commissions ouvrières, Comisiones Obreras,] et l'Union générale des travailleurs [Union General de Trabajadores, UGT] a rassemblé 100.000 personnes et ce sous une pluie battante. Les manifestants ont scandé des slogans en faveur d'une nouvelle grève générale en brandissant des drapeaux rouges, républicains et syndicaux. Sur des pancartes faites maison on pouvait lire des slogans tels « Contre les coupes sociales » et « Ils ne nous réduirons pas au silence. »

La présidente de la communauté de Madrid, Esperanza Aguirre, a envoyé des dizaines de policiers pour bloquer l'accès à la place principale, la Puerta del Sol. L'année dernière, une petite occupation de la Puerta del Sol, inspirée des événements survenus en Egypte, s'était transformée en moins d'une semaine en de massives protestations comptant des centaines de milliers de jeunes partout en Espagne.

Les syndicats ont promis qu'ils poursuivraient la mobilisation, mais n'ont fait allusion qu'à une nouvelle grève générale. Parmi ceux qui ont pris la parole, il y avait le secrétaire général du CC.OO, Ignazio Fernández Toxo, le dirigeant de l'UGT, Candido Mendez, la porte-parole du Parti socialiste ouvrier d'Espagne (PSOE), Soraya Rodriguez, le dirigeant de l'UGT de Madrid, José Ricardo Martínez et le dirigeant de l'Izquierda Unida [Gauche Uni, IU], Cayo Lara.

Lara a appelé le gouvernement à organiser un « pacte national pour l'emploi » avec les syndicats et les partis politiques.

A Barcelone, la taille de la manifestation officielle a surpris les organisateurs. Elle a rassemblé 100.000 personnes. Le climat répressif , en préparation du sommet de la Banque centrale européenne, n'avait pas découragé les travailleurs et les jeunes.

Une manifestation organisée dans l'après-midi par la CGT [Confederación general del travajo], le SNT, le syndicat des cheminots et d'autres petits syndicats et organisations pseudo-gauches sous le mot d'ordre, « Ni de réformes du travail ni de pacte social, Nos droits ne sont pas à vendre, » a rassemblé quelque 22.000 manifestants, selon le journal Directa. L'année dernière, la même manifestation avait compté quelque 5.000 participants.

Ces syndicats se positionnent eux-mêmes comme étant une alternative militante de gauche au CC.OO et à l'UGT et donc l'augmentation du nombre de participants à leurs protestations reflète la polarisation sociale et politique grandissante au sein de la classe ouvrière. Dans le sud du pays, en Andalousie, quelque 80.000 personnes ont manifesté dans huit capitales provinciales pour s'opposer aux réformes du travail et aux coupes sociales massives approuvées par le gouvernement droitier de Mariano Rajoy. Ils ont défilé derrière le slogan « Ils veulent mettre fin à tout. Travail, dignité, droits. »

 

(Article original paru le 3 mai 2012)

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