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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Les élections européennes et la lutte contre l'austérité

Par Alex Lantier
9 mai 2012

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Partout en Europe, les résultats des élections ont montré la profonde opposition populaire aux mesures d'austérité que le capital européen et américain applique impitoyablement depuis que  la crise économique mondiale a éclaté.

En France, cette colère sociale a mené à la défaite du président droitier, Nicolas Sarkozy, et à l'élévation à la présidence du candidat du Parti Socialiste (PS), François Hollande.

En Grèce, le principal objectif des mesures d'austérité de l'UE depuis 2009, cela a produit un formidable rejet du duopole - constitué par le parti social-démocrate PASOK et le parti droitier Nouvelle Démocratie - ayant gouverné ce pays depuis la chute de la junte militaire en 1974. Ces partis ont chuté à 13,2 pour cent et à 18,9 pour cent des votes respectivement. La Coalition des partis de la Gauche radicale (SYRIZA) a triplé son score pour atteindre 16,8 pour cent et devenir le deuxième plus grand parti de la Grèce.

Par leurs voix, de vastes sections de la classe ouvrière et des classes moyennes ont montré qu'elles étaient en quête d'une alternative de gauche à la dictature politique et économique de l'élite financière. Toutefois, les partis ayant obtenu des gains sur la base d'un virage à gauche dans le sentiment des masses n'ont aucune intention de réaliser une réforme économique importante quelconque et encore moins une restructuration socialiste radicale du dispositif existant.

En France, Hollande a à maintes reprises dit vouloir réduire drastiquement les budgets pour respecter le pacte fiscal. Tout en se déclarant lui-même « non dangereux » devant des banquiers londoniens et en parlant vaguement d'une politique de « croissance » pour la subvention de banques et d'entreprises choisies, il a fait l'éloge du « modèle allemand » qui prévoit des salaires plus bas et une plus grande « flexibilité » du travail pour les travailleurs. Les marchés financiers semblent prendre Hollande au mot. Le lendemain de l'élection de Hollande, l'indice CAC-40 a terminé en hausse à 1,6 pour cent à la bourse de Paris.

Dans cette situation, une suite de partis de « gauche » - dont quelques-uns se disent « socialistes », « anticapitalistes » ou « communistes » - joue un rôle traitre. Les poses qu'ils prennent de critiques de la politique des banques sont une escroquerie consciente. Issus de et représentant des couches aisées de la classe moyenne qui en termes d'intérêts économiques et d'affinités culturelles s'identifient aux élites dirigeantes, ils visent à bloquer tout défi réel à l'UE, à l'euro et aux autres institutions du capitalisme européen.

En France, Hollande est arrivé au pouvoir avec le soutien de plusieurs de ces partis, dont le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon qui a recueilli 11 pour cent des voix au premier tour de l'élection présidentielle et le Nouveau parti anticapitaliste. Ils avaient tous inconditionnellement appelé à voter Hollande.

En Grèce, le dirigeant de SYRIZA, Alexis Tsipras, a dit que son parti recherchait un « New Deal de style Roosevelt » pour modifier les conditions de sauvetage des banques imposées à la Grèce. Il a dit, « Nous ne sommes pas contre l'euro, mais nous sommes opposés à la politique qui est faite au nom de l'euro. »

De tels commentaires révèlent le caractère de classe de ces partis qui acceptent une politique foncièrement capitaliste et un cadre économique qui est une catastrophe pour la classe ouvrière. En Grèce, les revenus réels ont été diminués de près des deux tiers, le chômage a triplé et touche maintenant plus de 50 pour cent des jeunes, la pauvreté et le nombre de sans-abri est en train d'exploser.

Ces partis sont totalement voués à la préservation de l'UE, de l'euro et du capitalisme européen. Dans la mesure où ils proposent quelque chose, ce sont des rêves de politique néo-rooseveltienne mêlant de ridicules appels à des réformes symboliques à l'usage inflationniste de la planche à billets. Ils s'opposent à une lutte pour le pouvoir et pour la perspective de gouvernements ouvriers en Europe et dans le monde qui appliqueraient une politique socialiste.

Toutefois, deux obstacles importants se dressent devant eux : la réalité de la crise capitaliste mondiale et les puissants intérêts de classe de l'aristocratie financière. Dans la ruée pour des marchés mondiaux se rétrécissant et pour des produits et de la main d'oeuvre bon marché, les bourgeoisies des différents pays européens n'accepteront une politique commune que dans la mesure où elles peuvent rejeter conjointement leur crise sur le dos des travailleurs.

La classe ouvrière a déjà fait d'amères expériences avec la politique des partis petits bourgeois de « gauche » quand ceux-ci étaient au gouvernement, notamment avec le gouvernement italien du premier ministre Romano Prodi de 2006-2008 dont avait fait partie Rifondazione Comunista. Ce parti avait soutenu les mêmes attaques contre la classe ouvrière que les partis de droite : réduction des droits à la retraite et coupes budgétaires, interventions en Afghanistan et au Liban.

Si  les partis pseudo-gauches rejoignent des gouvernements aujourd'hui, au milieu d'une crise du capitalisme mondial bien plus intense, leur politique sera le cas échéant encore plus réactionnaire.

Aucun changement significatif n'est possible sans une rupture avec le pouvoir politique de la bourgeoisie et sans arracher l'économie de son emprise. Ceci exige une stratégie internationale et une perspective unissant la classe ouvrière dans une lutte pour le renversement du capitalisme.

Les travailleurs ne doivent apporter aucun soutien à des forces appuyant le gouvernement réactionnaire de Hollande en France, ou un gouvernement constitué de bric et de broc à partir de forces issues de l'establishment politique en Grèce, ou des régimes similaires en Europe.

Les travailleurs doivent refuser tout appel à faire des sacrifices lancé au nom de l'UE, de sa politique budgétaire et de l'euro. Loin de mener à une plus grande prospérité et à plus de paix en Europe, ces institutions sont apparues comme le principal forum des différentes bourgeoisies nationales pour tenter de régler leurs divergences grandissantes en ruinant la classe ouvrière.

La tâche historique du prolétariat n'est pas la réforme ou la renégociation du projet de l'UE mais la mobilisation internationale de la classe ouvrière européenne toute entière dans une lutte pour renverser celle-ci et construire les Etats socialistes unis d'Europe.

 (Article original paru le 8 mai 2012)

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