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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

France : les travailleurs occupent le site Mittal à Florange

Par Anthony Torres
12 mars 2012

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Le 20 février une centaine de travailleurs accompagnés de délégués syndicaux ont investi les locaux de la direction du site d'ArcelorMittal à Florange, pour exprimer leur opposition à la reconduction du chômage technique et aux menaces de fermeture que fait planer la direction de l'entreprise sur le site.

La Tribune datée du 20 février explique : « Les salariés de l'usine prévoient une action coup de poing par semaine jusqu'au deuxième tour de la présidentielle. Ils promettent de faire, de devenir le cauchemar du gouvernement s'il ne pousse pas ArcelorMittal à rouvrir le site ».

Le Comité central d'entreprise d'Arcelor Mittal a confirmé fin février le non-redémarrage des installations du site de Florange au cours du deuxième trimestre. L'achat par le groupe Mittal de 60.000 tonnes de brames d'acier chez son concurrent russe Severstal pour faire face à la quasi saturation de son haut fourneau de Dunkerque fait craindre la fermeture du site de Moselle (Nord-Est de la France). Le site emploie 5.000 ouvriers, dont 3.000 en CDI.

Le 3 mars, suite à l'annonce de Nicolas Sarkozy de mesures visant à améliorer les installations, les travailleurs ont occupé les entrées et sorties de la gare de triage qui alimente l'usine ainsi que les voies ferroviaire entre Metz et le Luxembourg pendant 2 heures.

Les syndicats et les partis politiques tentent de transformer la lutte des travailleurs en un évènement présidentiel dont le but est de soutenir un futur gouvernement PS. François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle, s'est rendu sur le site où il a été accueilli dans une « atmosphère survoltée », selon le Nouvel Observateur. Hollande a indiqué qu'il souhaite légiférer pour empêcher la fermeture de l'usine.

Dans le cadre de sa campagne pour sa réélection, Nicolas Sarkozy a affirmé avoir négocié avec le groupe Mittal afin que celui-ci investisse 17 millions d'euros  pour développer de nouvelles installations et produits.

Entretemps, la classe politique prépare également les conditions d'une répression sévère des travailleurs. Le 7 mars, le tribunal de Thionville a ordonné une intervention de la force publique pour déloger les travailleurs présents sur le site de Florange. Cependant, les forces de l'ordre ne sont pas encore intervenues,  préférant attendre l'issue des négociations entre les syndicats et la direction.

Dans les déclarations des dirigeants syndicaux de Florange, aucun appel à un soutien plus large de la classe ouvrière pour la défense des travailleurs de Mittal Florange ne sera lancé. Les syndicats ont levé les piquets de grève le 9 mars, sans rien obtenir mais en promettant de continuer les actions. En faisant cela, les syndicats semblent avoir décidé de mettre fin à la grève avant qu'elle ne provoque une explosion de luttes ouvrières.

La classe ouvrière doit mener la défense des travailleurs à Florange et une lutte pour démasquer les promesses creuses de Sarkozy et de Hollande indépendamment des syndicats. Comme pour le conflit pendant la réforme des retraites en 2010, en cas d'affrontement les syndicats permettront aux forces de l'ordre de reprendre le contrôle des lieux de travail sans mobiliser une lutte plus large des travailleurs. Leur but est uniquement de s'assurer que la lutte des travailleurs de Florange fasse de la publicité en faveur de Hollande.

Les garanties des candidats bourgeois ne sont que des leurres, pour tromper les travailleurs d'ArcelorMittal et cacher à l'électorat le caractère anti-ouvrier des mesures qu'ils comptent prendre, s'ils sont élus. Déjà avancées par le passé, ces garanties n'ont pas empêché ArcelorMittal de continuer à menacer l'emploi et les droits sociaux des travailleurs.

En octobre 2011, l'Etat avait déjà obtenu, en échange de la validation du plan de chômage partiel présenté par Arcelor, que l'entreprise s'engage sur un programme de maintenance d'un montant de 4,2 millions d'euros sur l'année 2012-dont 2 millions étaient destinés au second haut-fourneau de Florange.

Selon Le Monde, la direction aurait confirmé le redémarrage au second semestre 2012, mais l'investissement pour le second haut-fourneau est conditionné à une reprise de l'activité sidérurgique. Suite à la réunion du 9 mars, la direction aurait prévu de débloquer les 17 millions d'euros sans condition de reprise.

Selon la Fédération mondiale de l'acier, la production mondiale pour le début de l'année est en net recul, avec un repli de 7,8 pour cent au mois de janvier par rapport au même mois de 2011-notamment à cause d'un fort repli de la fabrication chinoise. Sur les 25 hauts-fourneaux du groupe Mittal en Europe, seuls 16 fonctionnent, du fait du ralentissement économique international.

Tout comme sa promesse de taxer les hauts revenus à 75 pour cent, la promesse de Hollande de légiférer contre la fermeture de l'usine n'est qu'une tentative de plus de jeter de la poudre aux yeux des travailleurs. Pour la bourgeoisie et donc pour Hollande, l'activité industrielle ne sera maintenue que si elle est rentable vis-à-vis de ses concurrents internationaux. Le PS compte donc faire subir à la classe ouvrière une réduction drastique des salaires et de son niveau de vie.

Les tendances de la « gauche » petite-bourgeoise jouent comme d'ordinaire un rôle traitre. Le NPA pabliste a réagi sur cette loi proposée par Hollande à travers son candidat, Philippe Poutou, qui soutient la loi. Poutou a répondu qu'un tel texte législatif ne nécessiterait que trois articles : « Un : interdiction de licencier. Deux : interdiction de délocaliser. Trois : réquisition des usines que l'on voudrait fermer ».

Le NPA se joint ainsi au mensonge de Hollande, tentant ainsi de pousser la classe ouvrière vers le PS. Poutou veut faire croire qu'une action menée par la bureaucratie syndicale peut forcer l'adoption d'une loi pareille par une majorité de « gauche » à l'Assemblée nationale, alors que Hollande dit ouvertement qu'il compte mener une politique d'austérité budgétaire. En fait, la collaboration entre la bureaucratie syndicale et l'Etat a surtout permis à la bourgeoisie de fermer des centaines de sites industriels depuis la crise économique de 2008.

Les travailleurs doivent créer leurs propres comités d'action et appeler à la mobilisation de la classe ouvrière pour défendre les travailleurs, rompant avec les syndicats et avec toutes les tendances politiques liées au stalinisme et au pablisme. Les travailleurs n'obtiendront rien de durable de l'Etat et de Mittal. Les comités d'action devront donc mener une lutte politique pour mobiliser les couches les plus larges du prolétariat en France et à travers le monde sur une perspective socialiste et révolutionnaire contre la bourgeoisie.

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